V

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Le sommeil de Charles fut interrompu quelqu'un toqua à sa porte. Elle entra, les yeux embués. Elle s'assit sur le lit de Charles et lui prit la main. Il se leva, elle sursauta. Il se mit en tailleur sur les couvertures. Elle lui avait lâché la main et cette rupture charnelle laissa un manque sur la peau du beau chauve. Mais, lorsque Kate avait touché la main de Charles, la douceur, la délicatesse de sa main et la manière tendre dont elle avait prit sa main lui avait rappelé la douceur, la délicatesse et la manière tendre une autre main que la sienne. Il eut un mini choc quand la main inconnue avait touché la sienne et ce même choc, ce même toucher tendre et amoureux l'avait réveillé .Elle soupira et sourit. Elle ouvrit son sac et en sortit ses cours d'espagnol, de français et d'anglais.

« Tu as dormi toute la journée et... Je me suis dis que je devais t'apporter tes cours, dit-elle en allant en direction de la porte.

- Kate ! Attends ! lui ordonna-t-il avant qu'elle n'abaisse la poignée. Je souhaiterais m'inscrire dans ton club de photographie.

- Tu as du matériel ?

- Oui !

- As-tu vraiment envie d'y participer ? Par amour pour cet art ou est-ce que c'est juste pour ton dossier à la fac ?

- Pour l'amour de la photo ! s'écria-t-il sans réfléchir.

- Bien, dit-elle avec un sourire lumineux, on commence demain. Après manger. »

Elle lui lança un nouveau sourire tendre avant de repartir. Il prit son sac et sa veste, souhaita au revoir à l'infirmière avant de courir jusqu'au parking. Il chercha ses clés, ouvrit le coffre de sa moto et démarra le moteur après avoir mit son casque. Il rentra enfin au manoir. La lumière du salon est allumée. Il rentre et sa mère le prend dans ses bras et lui demande comment s'est passé son premier jour d'école. Heureusement, son père répond pour lui. Elle s'est mal passée. Il expliqua à ses parents la balle que lui a jeté Kei, les rires moqueurs et les regards dégoutés de certains élèves mais aussi de Kate est de toutes ses attentions à son égard. A la mention du nom de Kate, sa mère sourit et son père eut un sourire complice avec sa mère. Charles soupira et leva les yeux aux cieux. Il prit son sac et monta dans sa chambre après avoir demandé à sa mère d'aller lui acheter une perruque de la même couleur et qui a la même coupe de cheveux que ses anciens et regrettés cheveux. Sa mère lui dit qu'elle en avait déjà achetée une, au cas où. Charles avait remercié sa mère. Il ouvrit sa chambre qui était, à présent bien rangée. Il se mit sur son bureau, prit son téléphone ainsi que ses écouteurs, ouvrit Spotify et mit Cake by the Ocean, en pensant à Kate. Il sortit ses cahiers et ceux de Kate. Il ouvrit celui de Kate et découvrit que son nom était écrit sur la page du cours d'aujourd'hui. Mais, il se souvenu de l'autre Charles et perdu espoir quand il eut comprit qu'elle l'aimait, lui. Mais, ce nom était sur tous ses cahiers, alors que l'autre Charles devait être à côté d'elle. Charles ne prit pas ses rêves pour la réalité et recopia, les lèvres tremblantes, les yeux troublés par les larmes, la gorge sèche et douloureuse, le cours d'espagnol, de français et d'histoire. Il était tellement fatigué que son stylo plume lui sauta des mains. Il s'endormit sur son cahier alors que l'encre n'était pas encore sèche. Il rêva qu'il avait retrouvé ses cheveux, sa confiance en lui et sa fierté, il se dirigea vers sa Kate et Charles. Il prit Kate par la taille, la fit basculer en arrière et l'embrassa en lui tenant fermement et amoureusement la taille. Il fut soudain réveillé par les coups que sa mère donnait sur sa porte. Il se leva.

« Kesquisseasse ? balbutia-t-il. Jsuispascoremort ?

- Charly, mon chéri, il faut que tu sortes manger quelque chose ! s'écria sa mère, inquiète. Il est presque 20 heures ! »

Charles sursauta et ouvrit la porte à la volée. Sa mère ne put garder son sang froid en voyant l'écriture ronde qu'il avait sur son visage. La phrase disait : I'm crazy about Kate Summers. Charles ne comprit le fou rire de sa mère que lorsque, exaspéré par ses rires, alla dans sa salle de bain et découvrit que son amour pour Kate avait été déclaré sans son accord. Il se rinça le visage et effaça, tant bien que mal la déclaration d'amour de Charles à propos de Kate. Le message enfin effacé, il descendit avec sa mère au salon et senti l'odeur du fast-food. Il y avait sur la table, à sa place, un wrap au poulet et des frites ainsi que du jus d'orange. A côté de son repas se trouvait une boite ronde blanche. Il la prit et l'ouvrit. C'était une tête en plastique où des cheveux châtain étaient coiffés comme ceux de Charles. Il sortit la perruque et la mit correctement sur son crâne. Il alla se regarder dans un miroir et retrouva ainsi sa confiance en lui et sa fierté. Il se sentait plus séduisant que jamais et était prêt à affronter Kei et sa bande... Il sauta au cou de sa mère, lui donna mille baisers, enleva sa perruque, la remit sur la tête blanche et la reposa dans la boite. Il finissait tranquillement son repas même si intérieurement, il était impatient ! Il prit la boite et embrassa sa mère sur la joue. Il remonta dans sa chambre après avoir fait ses corvées. Il mit la boite blanche sur son bureau et fit une nuit blanche, trop impatient. Le réveil sonna mais ne tira pas Charles d'un long sommeil. Il se leva, prit la boite et se dirigea vers la salle de bain. Il se rinça le visage et le crâne, se sécha et mit correctement sa perruque sur son crâne. Il n'avait nul besoin de se coiffer mais lorsqu'il s'admira dans le miroir, il vit un étrange symbole sur son pectoral gauche. Il chassa une idée absurde et s'habilla d'une chemise bleue claire avec de minces rayures blanches dont il laissa le col déboutonné sous un gilet bleu marine boutonné. Il enfila un pantalon noir et des chaussures italiennes cirées. Il laissa son bonnet de côté, prit ses lunettes de soleil et mit son sac sur ses deux épaules. Il ne déjeuna pas et prit un paquet de chewgum à la menthe. Il sortit de la maison, ses clés dans la main. Il se dirigea vers sa moto, ouvrit le mini coffre sous son siège, en sortit son casque et y déposa son sac. Il mit son casque et abaissa la vitre. Il démarra sa moto et conduit jusqu'au lycée. Il enlève enfin son casque en prenant bien soin de ne pas enlever sa perruque et se dirigea vers le lycée. Toutes les filles se retournèrent avec de beaux sourires mais le seul qui comptait pour lui était celui de Kate. Il vit ses amis assit à leur table. Il s'y dirigea et lorsqu'Henry le vit, ses yeux s'écarquillèrent.

« Cha... Charles ? C'est bien toi ?

- Oui mais je cache ma différence.

- On voit ça mais comment comptes-tu t'y prendre avec Kate ? demanda Jug' avec un faible sourire.

- Je lui dirais un truc du genre : « C'est mon frère jumeau que tu as vu hier. Le vrai Charles c'est moi. »

Ouais, génial ton plan, se moqua sombrement Chuck.

- Charles ! s'écria une voix si reconnaissable entre toutes. Charles ! Enfin te voilà, je te cherchais... Dans tout le... Lycée... Qu'as-tu fais à ton crâne ? Je te voyais de loin mais je croyais qu'un nouveau bel ragazzo était au lycée !

- Que signifie : Che bel ragazzo ?

- Ca veut dire : beau gosse, en italien.

- En italien ? Mais, tu n'es pas censée être à moitié française et écossaise ? demanda Jug'

- Mais c'est le cas, c'est juste qu'en plus de mes origines russes, j'ai des origines italiennes et j'avais envie d'apprendre cette langue.

- Ah, je vois. J'aurais du me douter que tu étais à moitié française, j'ai reconnu l'accent. La personne que tu as vu hier, c'était mon frère pas moi. Il venait de rentrer de son opération et il voulait savoir ce qu'on éprouvait quand on était « normal », mentit-il.

- Oh, je vois, dit-elle, visiblement déçue. Et comment va ton frère ?

- Il a été traumatisé par Kei et ne veut plus sortir de sa chambre.

- Je vois. Est-ce que tu veux prendre sa place dans le club de photographie ? lui proposa-t-elle, souriante.

- Bien sûr, dit-il d'une voix suave et pleine d'assurance, mais que si c'est toi qui en es la présidente, continua-t-il en prenant la main de Kate, ce qui créa à nouveau ce doux choc, cette connexion, entre eux, et il déposa un baiser de ses lèvres fines sur la main blanche immaculée de Kate.

- Charmant, on se verra tout à l'heure, en français, gloussa-t-elle. »

Elle retira sa main de l'emprise des lèvres de Charles et caressa l'endroit où ses lèvres étaient posées. Elle passa son index sur ses lèvres et ferma les yeux tout en partant dans la direction opposée. Charles afficha un sourire fier et vainqueur. Ses amis soupirèrent et tapèrent dans le dos du beau châtain en lui disant qu'il avait réussi à troubler, à hypnotiser l'une des filles les plus belles et les plus inaccessibles des filles du lycée. Et ce qui avait fini de faire son bonheur, c'est quand Kei l'avait vu à l'œuvre. Prends garde à toi, Kei ! La sonnerie retentit, Charles et ses amis allèrent à leur cours de français. Charles vit que Kaevétait seule et lui demanda s'il pouvait s'asseoir à côté d'elle, Kate sourit, les joues légèrement rouges, et accepta que Charles soit si près d'elle. Il lui donna son cahier, leurs mains se frôlèrent et de nouveau, il ressentit une connexion entre elle et lui, une sorte de lien qui les avait unis depuis longtemps. Charles eu beaucoup de mal à se reconcentrer après avoir rit une bonne vingtaine de minutes avec Kate. Il ne pouvait s'empêcher de continuer de sourire et de rire alors que Kate essaya par tous les moyens de se rester calme. Durant les heures de cours suivantes, Kate et Charles passèrent leur temps à discuter de choses et d'autres. Le professeur de français exigea de ses élèves de préparer un exposé oral sur les rois de France. Kate se retourna vers Lusia et elles arborèrent un sourire sadique. Charles hésita à demander à Henry s'il pouvait le faire avec lui. Jug' et Chuck le font ensemble et il ne manque que Henry et lui. Leur professeur donna les sujets aux groupes formés, Lusia et Kate allèrent travailler sur le roi Soleil tandis que lui et Henry allèrent travailler sur Charles IV le Bel. Peter et un autre élève, nommé Erik, travaillent sur Charles II le Chauve. Lorsque Peter a dit son sujet, les garçons se sont retournés sur Charles qui buvait tranquillement un café. Ils avaient le sourire aux lèvres et durent se retenir de rire quand Kate et Lusia sont apparues demandant sur quel roi de France ils allaient travaillaient.

« Nous, on travaille sur Louis XIV, le roi Soleil, annonça fièrement Lusia.

- Nous sur Charles IV le Bel, dit Henry en regardant Charles du coin de l'œil.

- Quoi ? demanda-t-il. Arrête de me regarder comme ça, Hank.

- Et vous les garçons ? demanda Kate à Chuck et à Jug'.

- On le fait sur Napoléon I. Quant à Peter et à Erik...

- On le fait sur Charles II le Chauve, dit Peter en se retenant de rire. »

Charles, visiblement vexé des insinuations de ses amis, prend ses affaires et part à la bibliothèque afin de commencer son exposé. Mais c'était sans compter Kate qui courait après lui. Charles se stoppa et se retourna enfin vers la jolie blonde dont il avait fait abstraction de sa tenue : elle portait un top rouge avec écrit en gras et en majuscules des lettres blanches disant : GHOSTING, sous un débardeur noir, elle avait enfilé un jean noir troué au niveau des genoux et avait fait des ourlets et elle s'était chausée de bottines à talons haut. Ses yeux bleus n'étaient soulignés d'aucun trait d'eye-liner ou de crayon, aucun maquillage ne venait détruire la pureté et la beauté de ce visage neigeux. Elle s'était penchée en avant, les mains sur ses cuisses, elle respirait fort et sa poitrine se soulevait, sa main sur le cœur, elle essayait de reprendre son souffle avant de s'évanouir tellement elle était essoufflée. Elle se releva enfin et marcha en direction de Charles. Ils étaient face à face et déshabillèrent l'autre du regard. Elle l'informa, dans un sourire tendrement moqueur, que la bibliothèque du lycée était à l'autre bout de l'établissement, elle passa devant lui, soulevant ses cheveux couleur or et qui sentaient la barbe-à-papa. Il se rua vers elle, lui prit le poignet et la força à se retourner vers lui. Il enleva sa main lorsque le contact de sa peau contre celle de Kate lui procura un doux et léger frisson dans toute la colonne vertébrale. Il mit sa main droite, celle dont il se sert pour prendre la main de Kate, sur sa tempe, leva sa main gauche, afficha un sourire joueur et tendre et claqua des doigts tout en disant : « Abracadabra ! » et de sa main gauche jaillit une rose rouge. Kate écarquilla les yeux de stupeur, un sourire d'étonnement orne son visage. Il lui tendit la rose de sa main gauche, baissa sa main droite, prit la main gauche de Kate et baissa le dos de sa main. Comme lorsque leurs mains se frôlent, Charles eut un frisson quand ses lèvres se sont posées sur le dos de la main de Kate qui, en plus de rougir, frissonna. Il se demanda ensuite ce qu'il ressentira quand ils s'embrasseront. C'est alors que Charles fut sorti de ses pensées par la voix, soudain lointaine, de Kate.

« Charles, est ce que tu fais quelque chose demain soir ?

- Oui, je dois aller chez Henry pour l'exposé.

- Et pour les autres jours ?

- Je suis invité à l'anniversaire d'un de mes cousins mais si tu veux, on peut se voir ce soir ?

- Non, j'ai répétition pour mon club de musique mais on verra ça plus tard. Ca te dit de venir à la repet' ?

- J'en ai le droit ?

- Oui bien sûr !

- Dans ce cas, je veux bien y aller ! Pour mercredi, je pense que ma journée sera libre. On pourra aller faire de la patinoire, qu'est ce que tu en dis ?

- Lusia, Chloé et moi voulions y aller le mercredi aussi ! s'exclama-t-elle, folle de joie.

- Et bien dans ce cas, je demanderais à Hank et à Jug' s'ils veulent venir avec nous !

- Bonne idée ! »

Charles et elle se regardèrent et se sourirent longtemps avant que la sonnerie ne les dérange. Leurs amis respectifs arrivèrent, Charles du partir aux casiers avec Hank et Chuck avant de partir à la cafétéria. Kate partit de son coté, Charles se retourna et vit que Kate avait fait de même, ils se sourirent et furent obligés de se séparer pour rejoindre leurs amis qui étaient déjà loin devant eux. Charles rejoint ses amis à une table proche de celle de Kate et de ses amies. Charles est en face de Kate et de l'autre Charles ainsi que d'un autre garçon, plus âgé qu'elle, qui a les yeux bleus, des cheveux bruns, un teint pâle, les traits fins et harmonieux mirent en avant par sa barbe de trois jours. Il les voyait rire aux éclats mais rien dans leur attitude ne semblait montrer que Kate était en couple avec l'un ou l'autre des deux garçons. Henry donna un coup de coude dans les cotes de Charles qui mit une main sur ses cotes douloureuses après avoir demandé à Henry pourquoi il l'avait frappé. Son ami à lunettes lui ordonna d'arrêter de regarder, ou plutôt, de dévorer du regard, la belle blonde qui riait aux éclats. Il remarqua que Jug' dévorait, lui aussi, du regard, Chloé. Chloé est de petite taille, le teint pale, des yeux aigue-marine, quelques mèches de ses cheveux blonds sont blondes platines, presque blanches, comme Anna dans la Reine des Neiges de Disney, elle porte des lunettes. Chloé était vêtue d'une robe noire aux manches courtes avec un col de chemise blanche, ce qui, en plus de ses lunettes et de son serre-tête, la faisait ressembler à une petite fille sage, bien élevée et intelligente. Elle s'était chaussée de Converses bleue et blanches et son regard bleu était portait sur Jug', ou était-ce l'imagination de Charles. Ce dernier sourit en voyant Kate aussi heureuse mais ce moment de bonheur fut de courte durée puisqu'elle parti, elle attendit ses amies et partit devant Chloé, que Jug' continua de fixer. Charles finit de manger en vitesse et s'en alla de la cafétéria avec Peter et Chuck qui l'accompagnèrent juste devant du club de photographie. Il toqua, mais ce ne fut pas Kate qui lui ouvra, c'était Lusia, qui cria à Kate qu'il était arrivé. Kate lui répondit qu'elle devait l'emmener dans son bureau. Charles espéra qu'elle parlait du bureau où il l'avait vu pour la première fois mais ce ne fut pas le cas. Son bureau était plus loin, juste à cote de la salle où mangent les membres du groupe. Lusia ouvrit la porte et demanda à Charles de ne toucher à rien et de s'asseoir. Il contempla le bureau de Kate, les murs sont noirs et décorés de photos qu'elle semble avoir prise. L'une d'elles montre un homme portant des lunettes, promenant son chien avec une canne, une autre montra une jeune fille dans les bras d'un garçon qui s'apprête à la jeter à l'eau, une autre montre un jeune garçon avec des lunettes. Il fut très étonné de voir de telles photos accrochée dans un bureau, peut-être que ces gens sont des membres de sa famille qu'elle ne voulait pas oublier ? Ces gens semblaient si heureux, ils étaient si beaux et si jeunes... Soudain, le bruit de la porte qui s'ouvre et le bruit familier de talons claquant sur le sol tira Charles de sa contemplation des photos prises par Kate. Son visage était rouge, ses joues avaient des traces de larmes, ses lèvres tremblaient et ses yeux étaient encore embués. Elle effaça une larme qui était en train de se former et posa, avec une brutalité et violence inconnues, ses cahiers et sortit de son sac sa trousse dont elle sortit un stylo quatre couleurs, elle choisit le bleu, prit une feuille blanche dans un tiroir ainsi qu'une grande feuille rouge qu'elle plia en deux. Elle y inscrit le nom et prénom de Charles qu'elle réécrit sur la feuille blanche. Elle leva la tête, son visage était froid et son expression sévère, aucune chaleur ne se dégageait d'elle, il eut l'impression qu'elle allait le tuer, le massacrer, le détruire s'il ne répondait pas correctement à sa question.

« Alors, Charles, pourquoi veux-tu faire parti du club du photographie ?

- J'aimerais apprendre à faire de magnifiques photos. Comme toi.

- Comme moi ? interrogea Kate, rougissante, en mettant une mèche blonde, qui lui gêna la vue, derrière son oreille. Vraiment ? demanda-t-elle en retrouvant un peu de chaleur humaine dans sa voix et dans ses yeux.

- Oui... répondit Charles, rougissant et gêné à son tour.

- Et bien, je ne vois aucune raison pour que tu ne puisses pas être un membre du club, réfléchit-elle. Tu as déjà pris des photos, en dehors des selfies ?

- Oui, bien sûr affirma-t-il.

- As-tu du matériel à disposition chez toi ?

- Oui.

- Bien, dit-elle en se frottant les mains l'une contre l'autre, visiblement heureuse, tu es, à daté de ce jour, un membre du club de photographie. La réunion est dans quelques minutes, on va attendre dans la petite salle à manger. Et puis, ça te permettra de visiter le studio qui est mis à notre disposition. »

Si Charles avait bien compris, il y avait donc plusieurs salles, à commencer par la salle noire où les photos sont mis sur la pellicule, le bureau de Kate-dont il venait de sortir-, la salle à manger, la salle de réunion, une sorte de secrétariat-où il a été reçu la première fois- ainsi qu'une pièce blanche avec plusieurs projecteurs de lumière, deux ou trois appareils photos posés sur leur support, la salle est illuminée par la lumière du soleil qui entre par les fenêtres voilées de rideaux noirs volant au souffle du vent. Les projecteurs sont éteints, les câbles sont emmêlés sur un tapis noir et le fond noir n'est pas complètement monté. Kate sort une clé de son jean, se dirige vers une porte couleur gris souris où est plaquée une affiche avec des dessins montrant un gobelet, une assiette et des couverts. Charles en déduisit que derrière cette porte se trouvait la salle à manger. Elle entre la clé dans la serrure, met son autre main sur la poignée et tourne la clé quand un clic métallique informe la blonde que la porte est ouverte. Kate abaisse la poignée, ouvre la porte et laisse passer Charles. Il entre et découvre une salle ressemblant à un pub. Les banquettes, collées contre un mur à moitié peint en rouge et à moitié carrelé où des photos décorent les murs sangs, sont d'un rouge bien plus clair que celui des murs, elles sont en cuir et semblent confortables. Sur les tables en bois se trouvent des sous-verres à l'effigie des drapeaux des pays formant le Royaume-Uni. A part les photos de paysages exotiques, se trouvent des photos montrant une ville plongée dans le noir et où les seules lumières sont celles des appartements des New-Yorkais. Les photos représentent aussi les gardes immobiles, tels des statues, royaux devant le palais de la reine d'Angleterre, Big Ben-la célèbre tour de l'horloge qui est juste à côté du Sénat anglais ou encore l'intérieur de la tour de la Torture. En paysage américain, nous retrouvons une photo de la Statue de la Liberté ainsi que plusieurs photos des taxis jaunes de New-York. Sur le comptoir se trouvent un lecteur de CD, plusieurs livres de cuisines et des verres à peine entamés. Kate demande à Charles ce qu'il veut boire, elle lui propose de la bière sans alcool, du soda, du café ou du thé. Charles décide de boire une bière sans alcool, Kate se dirige vers le frigo, se trouvant derrière le comptoir, l'ouvre et prend une et deux bouteilles en verre. Sur le mur de derrière le comptoir, se trouvent du jin, de la vodka, du whisky, du rhum et encore pleins de bouteilles d'alcool forts, en dessous des bouteilles se trouvent différents types de verres, petits ou grands, minces ou gros. Elle prend deux verres grands et gros, décapsule à l'aide d'un couteau les bières d'un geste rapide et gracieux. Elle verse le contenu de la bière dans les verres. Elle se baisse et fouille dans les placards du comptoir afin de trouver quelque chose. Elle se leva enfin et sortit deux assiettes blanches ainsi que deux muffins. Elle avait sorti un plateau blanc où elle entreposa les boissons et les pâtisseries qu'elle emmena à la table où se trouve Charles. Elle posa devant lui une assiette et un verre et fit de même pour elle. Charles porta le verre à ses lèvres et gouta pour la première fois à la bière sans alcool qui avait un léger gout de menthe et de citron. Il trouva la bière très bonne et en but de longues gorgées afin d'être désaltéré et il mangea un bout du muffin qui était aux pépites de chocolat. Il finit son verre et son muffin tandis que Kate préférait émietter son muffin et elle ne but que très peu. Charles posa son verre, effaça les éventuels traces de mousse qui seraient sur ses lèvres d'un coup de main et il mit sa main sur celle de Kate-la main qui lui servait à émietter son muffin. Il ressentit un léger frisson, comme Kate qui tressaillit, elle leva les yeux vers Charles et croisa son regard aigue-marine profond. Elle entrouvrit la bouche et la referma aussitôt. Charles enleva sa main et éprouva un manque, comme Kate qui avait mit sa main gauche sur celle de droite, à l'endroit même où sa main était posée.

« Charles ? demanda-t-elle en baissant la tête vers la table pleine de miettes.

- Oui ?

- Je tenais à m'excuser pour ma froideur durant l'entretien.

- Ah. Ne t'inquiète pas pour ça. C'est oublié.

- Je veux que tu saches que ça n'a rien contre toi. Je m'oblige à paraitre froide durant le premier entretien. Normalement, je ne rencontre les gens qui sont intéressés par le club que lorsqu'ils viennent me voir dans mon bureau et je commence à leur poser les mêmes questions que je t'ai posé. Je dois être impartiale, c'est pour cela que j'étais froide. C'est une précaution au cas où certains membres pensent qu'on est là pour s'amuser et pour avoir des points pour le dossier à la fac, conta-t-elle en ayant les yeux rivés sur son muffin dépieuté. Ce qui n'est pas ton cas, bien sûr ? demanda-t-elle en relevant la tête vers lui et en plongeant son regard turquoise dans celui de Charles.

- Non, bien sûr que non ! s'écria-t-il.

- Bien je te crois... Il est 13h 20, informa-t-elle en regardant sa montre- se trouvant au poignet gauche-, ils ne vont pas tarder. Aujourd'hui, je vais te présenter et donner le thème sur lequel on va travailler durant l'année scolaire.

- Bien, je te suis. »

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