Entrainement intensif
Six heures du matin, ils font un barrouch d’enfer au rez de chaussée. Visiblement, l’heure du réveil est tôt à la ferme. J’ai du mal à émerger, les yeux qui piquent, les jambes courbaturées. J’enfile tant bien que mal mes vêtements et émerge de ma chambre en attachant mes cheveux embroussaillés. Wendy sort en même temps que moi, c’est un peu tôt pour elle aussi mais je pense qu’elle ressemble moins à un mort vivant que moi. Nous suivons Serge à l’étable-écurie. Je ne libère que Fantominus avec moi. Ses grimaces et son air enjoué me motive à travailler. Nous faisons les boxs, soignons et pansons les Bourrinos. Serge nous montre comment il soigne un Ecrémeuh qui s’est fait une plaie la veille, il lui applique une sorte de cataplasme. En fin de matinée, lorsque nos tâches ont été menées à bien, nous prenons un moment pour monter nos Bourrinos. Wendy s’en sort drôlement bien. De mon côté, je me sens toujours aussi fatiguée et je me tiens comme une savate ce que Serge ne manque pas de me faire remarquer. Mon Bourrinos s’impatiente de me voir si peu dynamique, lui qui se plaignait hier de mon enthousiasme irrefreiné…
Nous mangeons avec Serge, Judith étant parti sur une autre île pour faire des achats. Notre temps libre de l’après-midi se profile. Je n’ai pas le courage d’aller faire du vélo… Wendy prend conseil auprès de Serge sur comment gagner la confiance de son Bourrinos. Notre hôte nous conseille de partir en promenade avec eux, d’abord sur des chemins faciles pour leur montrer que l’on sait ce que l’on veut. Je décide de suivre Wendy dans une balade pour l’après-midi. Même si je suis bien fatiguée, je ne vais pas me laisser aller, nous n’avons que trois semaines pour nous préparer pour la compétition. Je n’oublie pas que nous devrons affronter des natifs de l’île qui vivent continuellement entre montagne et océan. Si nous ne voulons pas nous ridiculiser, il va falloir s’investir à 200%. Grace au bon repas que nous avons pris à midi, je retrouve un peu de force et je me tiens un peu mieux sur mon Bourrinos. Nous empruntons un chemin de forêt calme large et assez plat. Les rayons du soleil filtrent à travers les branches d’arbres, la pluie de la veille a laissé des gouttes scintillantes sur les feuilles. Nous profitons de cette agréable balade, nos Bourrinos ont l’air d’apprécier aussi. Une certaine complicité commence même à s’établir entre nous. Nous regagnons la ferme et les libérons dans le pré après une bonne séance de caresses.
L’heure de notre cours de surf avec John approche, nous nous emparons de nos planches et descendons avec nos Pikachus. Je laisse mes Pokémons au ranch. Ils affectionnent l’espace et peuvent ainsi profiter de l’air frais. Je compte sur Absol pour les surveiller attentivement. Pikachu sur mon épaule et ma planche de surf à mon côté, je rejoins Wendy qui garde ses Pokémons avec elle n’osant pas les laisser seuls au ranch. Balignon serait capable de manger toutes les réserves de céréales et Coupenotte se mettre au défi le plus grand des Bourrinos ! Sur le chemin, Pikachu frotte sa joue contre la mienne, elle est enjouée et super motivée. L’activité surf semble bien lui convenir et j’avoue que j’adore ça ! Nous gagnons la plage et nous jetons à l’eau. On galère un peu tous aujourd’hui. Le surf, ce n’est clairement pas la tasse de thé de Wendy, son équipe s’en tient aux bases pour aujourd’hui. Avec ma Pikachu, on commence à prendre le rythme et un peu d’assurance. J’ai de sacrées courbatures qui me gênent dans mes mouvements, je serre les dents. Nous parvenons à commencer à travailler quelques figures simples.
Après notre séance, on ne traine pas et rentrons à la ferme. Je retrouve mes Pokémons, Pikachu leur raconte notre séance. Psykokwak semble super enthousiaste. Je l’emmènerai à la plage avec nous, jouer dans l’eau lui plaira sûrement. Absol vient à côté de moi, m’offrant son dos en soutient. Toujours aussi attentive, elle a perçu ma fatigue. Nous mangeons avec Judith et Serge, toujours aussi investit dans notre préparation au triathlon, ils nous posent des questions et nous offre leurs conseils. Après le repas, encore une fois, nous allons vite au lit. Une nouvelle journée d’entrainement nous attend demain.
Troisième jour de préparation au Triathlon. Mes courbatures ne sont plus aussi importantes qu’hier, je me sens regonflée à bloc. Direction la ferme et que ça saute ! Wendy et moi cherchons encore un peu nos marques mais ça va vite venir et Serge est là pour nous dire quoi faire. Il mène sa ferme avec assurance et douceur. Les Pokémons sont détendus et savent que leur tour de soins viendra quoi qu’il arrive. Ils commencent à s’habituer à notre présence. En début d’après-midi, nous décidons de faire un entrainement vélo avec Wendy. Nous choisissons un chemin assez dur, on va faire travailler nos muscles ! Nous nous mettons en route. Rapidement, le chemin se met à grimper sec et nous zigzaguons entre les cailloux. Wendy et moi galérons à mort ! On s’encourage, on ne va rien lâcher ! Nous finissons par arriver au point culminant de la randonnée. Nous ralentissons un peu. Au loin, nous voyons un gros Rattata d’Alola. Il ne bouge pas d’un pouce, ne se retourne même pas vers nous. Je pousse un petit coup de klaxon pour le faire fuir. Le Rattata se retourne la bouche pleine de baies. Il est visiblement très en colère que je l’ai dérangé.
Le Rattata d’Alola s’élance à toute vitesse vers moi, il lance une attaque Vive-attaque. Je me jette de mon vélo sur le côté pour l’éviter. Je lui échappe de justement et il se prend le vélo. Wendy a appelé Coupenotte. Je me relève prestement et fait appel à Pikachu. Le Rattata saute vers Coupenotte et referme ses crocs sur lui, l’attaque croc de mort, ça pique !
« Double-baffe tant qu’il est à porter ! » s’écrit Wendy. Coupenotte réagit promptement et assène son attaque à Rattatac qui est arrêté dans son élan. Le Rattatac déglutit, il devait encore avoir une baie dans sa bouche. Il récupère un peu d’énergie et est de nouveau prêt à combattre de toutes ses forces.
« Pikachu, attaque éclair ! » je m’écris.
Rattatac tente d’éviter l’attaque mais est touché. Il s’agite en tous sens, le voilà encore plus énervé. Il tente une nouvelle attaque Croc de mort sur Coupenotte. Mais ce dernier s’y attend, évite son attaque et poursuit de lui-même avec une magnifique Double-baffe qui envoie le Pokémon sauvage dans les fourrés, KO !
Pendant que Wendy dispose en tas les baies de Rattatac à côté de lui puis retourne félicite Coupenotte. Balignon sort de sa Pokéball et se précipite sur les baies sans que Wendy ne le remarque tout de suite.
« Balignon, non ! » s’écrit Wendy. Son Pokémon est surpris, se fige et se retourne. J’ai aussi sursauté, ce n’est pas fréquent que Wendy hausse le ton. Elle n’aime vraiment pas blesser les Pokémons sauvages. Elle se radoucit. « C’est à Rattatac., si tu veux des baies tu me demandes. » De mon côté, accompagnée de Pikachu, je vais examiner mon vélo. Je peste un peu « il était neuf tout de même, il ne pouvait pas se pousser non mais… quel mauvais caractère… » Mon vélo n’a pas grand-chose, une simple égratignure, comme mon genou. Nous rentrons au ranch sans encombre.
La journée n’est pas finie, nous emparant de nos planches, nous filons à la plage. Cette fois, j’emmène Pikachu et Psykokwak. Roucoups et Fantominus sont trop occupés à faire la course, Chrysacier s’est installé pour une longue sieste tardive en haut d’un arbre et Absol surveille tout ce petit monde. Sur le trajet jusqu’à la plage, nous peinons déjà. Nos muscles nous tiraillent et nous avons rapidement le souffle court. Nous nous mettons tout de même à l’eau. La séance est loin d’être une réussite. Mes mollets tremblent et je tombe à l’eau plusieurs fois. Mes mouvements désordonnés déstabilisent Pikachu qui ne parvient pas à se positionner correctement et tombe aussi une ou deux fois. Du côté de Wendy, ce n’est pas plus glorieux… Je suis un peu déçue et frustrée lorsque la séance se termine sur une nouvelle chute. Seul Psykokwak semble avoir passer une bonne après-midi à barboter dans l’eau.
Nous rentrons à la ferme, mangeons avec Serge et Judith qui n’insistent pas. Ils ont bien senti que la journée avait été longue. Je propose à Wendy de faire quelques étirements avant de nous coucher, ce qu’elle accepte. Nous prenons bien soin de détendre et étirer nos jambes, notre dos pour limiter les courbatures. Puis nous filons au lit sans demander notre reste. Le sommeil vient vite.
Nouvelle journée ! Je me réveille pleine de volonté. Si la journée d’hier n’a pas été très positive, je suis bien décidée à profiter de celle-ci. Nous commençons à nous habituer au train-train de la ferme. Serge nous confit de plus en plus de responsabilité. Aujourd’hui, il nous invite à participer à la traite. Les Ecrémeuh se rangent en rang d’oignons et nous n’avons plus qu’à nettoyer leurs pies et mettre la machine en place. Balignon est très intéressé par cette activité et traine dans les pattes de Wendy regardant tous ses faits et gestes. Chrysacier est venu avec moi aujourd’hui. C’est le plus calme de mes Pokémons avec Absol. Il s’est installé dans un coin et discute avec l’Ecrémeuh de tête.
Après le repas du midi, nous passons plus de temps avec les Bourrinos. Nos liens avec eux se resserrent. Ils ne s’enfuient plus quand nous approchons, à part pour notre taquiner. Nous commençons par une séance de papouille puis le vrai travail commence. Aujourd’hui, nous nous entrainons au changement brusque de direction et au contournement d’obstacles. Ce n’est pas facile de suivre le mouvement des Bourrinos. Contrairement à ce que leur masse imposante laisse à penser, ils sont vifs et leur demi-tour manque de me désarçonner les premières fois. De plus en plus à l’aise, je finis tout de même par essayer de sauter par-dessus l’un des troncs couchés au sol. Au moment où Bourrinos quitte la terre ferme, j’ai la sensation de voler, d’être pendant une fraction de seconde en apesanteur. Le retour à la réalité est brutal lorsqu’il retombe sur ses sabots avec fracas et que je m’écrase dans ma selle. Il va falloir travailler ça !
En fin d’après-midi, nous voilà de nouveau au surf. Pikachu et moi prenons nos aises, on n’arrive pas encore à anticiper ce que l’autre va faire et notre technique laisse franchement à désirer mais on commence à pouvoir s’amuser. Wendy et sa Pikachu galèrent plus mais ne se laissent pas décourager. Inlassablement, elles remontent sur la planche et essayent encore et encore. J’admire leur ténacité et leur patience.
De retour à la ferme, je retrouve Absol avec qui je passe un peu de temps. Nous improvisons une fausse lutte, nous poussant, coursant… Je sais bien qu’Absol se ralentit énormément pour me donner l’illusion que je réussis à la rattraper mais ce jeu nous fait bien rire. Ce n’est pas souvent qu’elle quitte son masque de dignité intouchable. Nous rejoignons tout le monde pour le repas puis Serge nous propose de jouer aux cartes. La conversation va bon train et les éclats de rire sont fréquents. Je m’entends bien avec Serge, il fait souvent le pitre et semble avoir trouvé grâce à ma répartie une nouvelle compagne de blagues. Juste avant que nous allions nous coucher, Wendy s’éclipse pour appeler sa maman et prendre des nouvelles de sa famille. Pendant un bref instant mon cœur se serre. Je n’ai personne à appeler, je n’ai aucun moyen de savoir si mon père va bien… Je l’espère… J’ai du mal à m’endormir cette nuit. Les cauchemars m’assaillent… Je vois mon père prisonnier, un projecteur en pleine face, un homme qui essaye de lui faire avouer je ne sais quoi… Je me retourne dans mon sommeil. Absol pose sa patte sur mon bras, elle veille.
Notre cinquième jour d’entrainement se profile. J’ai du mal à émerger, mes pensées sont encore contrariées par ma nuit mouvementée. Nous descendons à l’étable pour nos tâches quotidiennes. Chacun a trouvé sa place. Coupenotte s’illustre dans ses tours de force bien utile pour entretenir les boxs, Absol pousse les ballots de pailles pour libérer le passage. Le travail manuel me distrait et me permet de mettre de côté mes inquiétudes quant à mon père. Wendy est pleine d’entrain et reste comme toujours très appliquée. A la pause de midi, nous discutons de notre programme de l’après-midi. Wendy souhaite faire une grosse demi-journée de surf. Elle et sa Pikachu ont besoin de gagner en assurance pour se démarquer au festival. De mon côté, je suis moins à l’aise en vélo. Wendy semble hésitée quant à la marche à suivre.
« Dans ce cas, on se sépare pour cet après-midi ! Je vais faire une rando à vélo, histoire de maitriser un peu mieux, et je te rejoins au Surf ! » je lui propose.
Elle me sourit et semble soulagée. Je la regarde partir vers la plage avec sa planche de surf et Pikachu. De mon côté, je m’empare de mon vélo. En quittant la ferme, je prends un des chemins qui montent dans la montagne. J’ai libéré Absol qui me suit à son rythme et Roucoups qui me survole. L’ascension est rude, mes mollets me brulent mais je refuse de m’arrêter. Je tiens une bonne demi-heure puis n’y tenant plus, je pose pied à terre. Après avoir pris le temps de souffler, je finis la montée en faisant plusieurs petites pauses. Une fois arrivée au plateau, je fais rentrer Absol dans sa pokéball. Maintenant que nous ne sommes plus en pente, je vais tacher d’accélérer le mouvement et je ne veux pas l’épuiser. Roucoups me fait signe qu’il préfère rester en hauteur, il arrivera bien à me suivre. Je reprends ma course, j’ai rapidement le souffle court mais je pense à la compétition. Si je ne veux pas me rendre ridicule, il faut tenir. La piste s’incline légèrement et je redescends en roue libre jusqu’à la ferme. Arrivée à la grange, je range mon vélo et m’accorde une bonne demi-heure de repos. Je libère mes Pokémons. Psykokwak ne cesse de venir me voir en me faisant signe de me relever. Je pense qu’il est pressé que nous descendions à la plage. Je rentre Chrysacier et finis par aller chercher ma planche. Nous descendons à la plage. Fantominus dérive avec Roucoups selon les courants d’air. Absol s’installe sur un rocher qui s’avance au-dessus de l’eau. Psykokwak court vers l’eau et se jette dedans ! Il ne va pas très loin, restant au bord, il s’assoit sur son arrière-train et s’amuse à lancer de l’eau et à se faire balloter par les vagues. Je rejoins Wendy, Pikachu en équilibre sur mon épaule. Arrivée à leur hauteur, Pikachu saute de mon épaule pour parler à sa sœur. Avec Wendy, nous nous racontons nos après-midis respectives. A son air renfrogné, je ne mets pas longtemps avant de comprendre que leur séance de surf en autodidacte n’a pas été une franche réussite. John, notre professeur de surf, nous rejoint rapidement et nous voici à l’eau. J’ai l’impression que les vagues sont plus grosses que les jours précédents ou alors c’est seulement la fatigue de ma randonnée cycliste… Alors que je prends position pour ma première vague, Pikachu devant moi à plat ventre sur la planche, nous sommes soulevées par la vague qui s’effondre en rouleau et nous retourne sans ménagement. J’émerge ma tête de l’eau, ma planche à un peu dérivée. Heureusement, elle est rattachée à ma cheville par une cordelette. Je ne vois pas Pikachu. Je regarde en tout sens et fini par apercevoir ses deux oreilles. Elle nage vers la planche. Je la rejoins aussi vite que je peux et nous remontons sur la planche. Cette chute nous a bien refroidit toutes les deux. Nous ne prenons que peu de vagues et avec hésitation. Ma Pikachu semble un peu chambouler. C’est la première séance où nous galérons autant. Du côté de Wendy, elle parvient à se maintenir en équilibre mais sa Pikachu tombe à plusieurs reprises. A la fin de notre leçon, nous regagnons la plage et ne trainons pas pour rentrer à la ferme. Une bonne douche chaude pour se laver du sel de la mer et du goût de l’échec. Fantominus et Psykokwak ont trouvé un livre dans la bibliothèque familiale. Je m’installe sur mon lit pour leurs lire. Il s’agit d’une histoire d’aventures pour les enfants. Fantominus semble passionné, il flotte au-dessus de ma tête, faisant des loopings à chaque passage palpitant. Chrysacier en profite pour se caler contre moi. Absol fait les gros yeux à Roucoups et Psykokwak qui commencent à se chamailler une place au pied du lit. Roucoups s’envole et va s’installer sur le montant de la tête de lit. Je me penche pour aider Psykokwak à monter sur le lit, il s’assoit à côté de moi, de l’autre côté de Chrysacier. Psykokwak a du mal à tenir en place et ne cesse de se relever pour montrer de sa patte certains détails des illustrations du livre. Pikachu s’est roulée en boule au bout du lit et s’endort avant même que je n’ai fini la première page.
Le lendemain, sixième jour d’entrainement, nous restons ensemble sur les activités avec Wendy. Nous nous occupons des Bourrinos et des Ecrémeuh le matin. Maintenant que nous sommes au ranch depuis une petite semaine, nous sommes vraiment entrées dans le monde de la ferme. C’est intéressant de goûter au quotidien d’une nouvelle profession. Je commence à prendre conscience qu’être dresseur Pokémon n’est pas la seule voie possible. Tandis que je nettoie la cour, je laisse mes pensées vagabonder. J’apprécie le travail manuel et le calme qui règne au ranch… Est-ce que je serai capable de rester éternellement au même endroit, ne plus voyager… Ces pensées continuent de tourner dans mon esprit. L’après-midi, nous partons en promenade avec nos Bourrinos. On accélère l’allure, un peu de trot et quelques obstacles. Notre équilibre mérite encore pas mal de travail !
Notre séance de surf se passe bien mieux que la veille. Nous faisons de beaux progrès avec ma Pikachu. Aujourd’hui nous prenons les vagues aux bons moments, nous nous levons de façon synchronisée sans même avoir besoin de parler. Nous esquissons de nouvelles figures. Wendy et sa Pikachu s’en sortent aussi bien !
En rentrant au ranch, nous faisons un petit résumé de nos impressions de la semaine.
- « On a géré cette semaine, on commence à bien maitriser le Surf et le reste ! » Je conclue, souriante et en levant les pouces de contentement.
- « Oui, je suis contente aussi. Peut-être que demain on pourrait prévoir une ballade avec nos Pokémons pour changer ? On le mérite je crois. » propose Wendy
- « Oui ! Excellente idée ! ça nous changera ! Le train-train, ça va cinq minutes ! »
Cette idée enchante nos Pikachus. Nous commençons à discuter de ce que nous souhaitons faire demain, quel chemin, combien de temps… Soudain, un énorme bruit de craquement résonne sur notre droite. Nous nous tournons vers le bruit qui s’est transformé en un roulement-grondement. D’énormes cailloux dévalent la colline. Wendy et moi, nous jetons sur la gauche. Les cailloux qui frôlent et poursuivre leurs courses. J’échange un regard avec Wendy et nous éclatons de rire sans trop savoir pourquoi… Rire nous fait du bien en tout cas. Nous racontons notre journée à nos hôtes qui saluent nos progrès et approuvent nos projets de demain.
Je me réveille tôt le lendemain matin. J’ai hâte de partir en balade. Je me prépare et descends les escaliers. Judith est déjà réveillée, elle sort du réfrigérateur du lait d’Ecrémeuh.
-« Bonjour Judith. Que faites-vous ? »
-« Je me suis dit que des Pancakes vous ferez plaisir et vous donnerez des forces pour votre randonnée. » me sourit-elle.
-« Je peux vous aider ? »
-« Bien sûr. Commence par attraper la farine dans le placard de droite. »
Nous nous mettons en cuisine. Judith papote de tout et de rien, des petites choses de la ferme, tout en maniant avec assurance son fouet. Nous sommes rejointes un peu plus tard par Wendy. Serge a pris de l’avance, il est déjà à l’étable. Il prendra son petit-déjeuner en décaler. Nous dégustons avec appétit nos pancakes. J’en glisse un bout discrètement à Pikachu qui les regarde avec insistance. Elle l’engloutit puis passe plusieurs minutes à se lustrer les moustaches. Avec Wendy, nous rejoignons Serge à l’étable. En nous voyant arriver, il nous détaille les tâches particulières à faire puis nous laisse tandis qu’il retourne à la maison pour son petit-déjeuner. Il nous laisse les rênes !
-« Whoaa ! Il nous fait drôlement confiance ! » je m’exclame.
-« Oui ! Il ne faut pas le décevoir. Au travail tout le monde. » dit Wendy, ses sourcils se fronçant légèrement sous la pression.
Nous nous acquittons de nos tâches assez rapidement. Quand Serge revient, il est assez fier de nous. Il nous libère. Nous filons préparer quelques sandwichs pour ce midi, sellons nos Bourrinos et partons enfin. Les Bourrinos sont motivés et de bonne humeur. Nous nous entendons bien maintenant et un climat de confiance s’est installé. Ils tolèrent la présence de nos compagnons sans soucis. J’ai libéré Fantominus, Roucoups, Absol et Pikachu. Seuls Psykokwak et Chrysacier, trop lents, vont devoir attendre la pause de midi pour se dégourdir les pattes. Il fait beau, une brise fraiche souffle entre les arbres. Nous trouvons une prairie pour notre pique-nique. Les Bourrinos broutent à nos côtés. Psykokwak et Chrysacier nous rejoignent. Wendy appelle ses compagnons. Après le repas, alors que je m’allonge dans l’herbe, Coupenotte s’approche de moi et se met à sautiller d’un pied sur l’autre. J’ouvre un œil. Il me donne une petite tape amicale sur l’épaule puis recule et sautille de nouveau en agitant ses bras. Je me redresse et l’imite. Nous échangeons quelques coups gentils. Je lui demande :
- « Tu veux te battre petit caïd ? »
- « Coupe coupenotte ! » s’exclame-t-il.
- « Wendy, un combat ? » dis-je en me tournant vers ma camarade. Coupenotte la regarde, des étoiles dans les yeux. Je pense avoir quasi le même regard. Ça fait une paye qu’on n’a pas combattu. Ça me manque… Je sens déjà l’excitation du combat me gagner. Wendy esquisse un sourire et ne résiste pas.
- « D’accord ! »
Nous nous redressons, délimitons le terrain et décidons de nous battre avec 2 Pokémons l’un après l’autre.
-« Coupenotte, je te choisirai après. Je commence avec Pikachu. » dit Wendy. Coupenotte se met derrière elle, un peu déçu et impatient.
De mon côté, je me tourne vers mes compagnons… Fantominus me tire la langue et m’adresse un clin d’œil. Son air enjoué me fait rire.
-« Tu veux y aller ? »
-« Faaantom ! » acquiesce-t-il.
Fantominus s’avance sur le terrain. C’est son premier combat singulier.
« Comme deuxième Pokémon, je prendrais Roucoups. » Nous avons décidé de définir avant de commencer et s’en nous concerter qui nous appellerions au combat avec de rester le plus neutre possible. Nous connaissons bien les Pokémons de l’autre, alors forcément c’est difficile de ne pas essayer de prendre l’avantage.
Pikachu et Fantominus se font face.
-« Hypnose ! »
Fantominus est rapide. Ses yeux deviennent violets et il plante son regard dans celui de Pikachu. La Pikachu de Wendy cligne des yeux une à deux fois. Elle ne semble pas s’endormir. Ses sourcils se froncent, de l’électricité s’échappe de ses joues rouges. Quelque chose ne se passe pas du tout comme prévu. Pikachu entre dans une rage folle, elle se met à quatre patte et hérisse son poils, elle semble gorgée d’électricité. Wendy lui demande de faire Tonnerre. Un énorme éclair file vers Fantominus.
-« Attenti… »
Je n’ai pas le temps de terminer que Fantominus a réussi à esquiver l’attaque.
-« Hypnose à nouveau ! »
Il ne faut pas perdre notre chance. Pikachu n’a pas eu le temps de se remettre en position. Fantominus essaye à nouveau son attaque mais pikachu est de plus en plus énervée… Elle refait une attaque Tonnerre d’une puissance folle. Nous en sentons les effets, nos cheveux se hérissant d’électricité statique… Fantominus ne parvient pas à l’esquiver. Le Tonnerre lui tombe en plein dessus. Il est KO.
Roucoups prend sa place.
« Reste sur tes gardes. Si Pikachu te touche, tu seras fortement désavantagé. »
« Rouroucoouups ! » répond-il sans lâcher Pikachu des yeux.
Nous commençons par une attaque charge que Pikachu esquive. Elle riposte avec éclair. Roucoups fait une pirouette et évite l’attaque. En se redressant, il enchaîne avec une nouvelle charge. Pikachu est tout proche et ne parvient pas à s’esquiver, elle se prend la charge de plein fouet. Roucoups lance une nouvelle attaque charge alors que Pikachu lance un éclair. Roucoups a le temps de toucher Pikachu qui recule un peu mais mon Pokémon est foudroyé par l’attaque de ma rivale. Il tombe KO.
Je rappelle mes Pokémons. Nous n’avons pas eu de chance. Deux échecs de suite, je ne suis pas habituée à échouer comme ça. L’adrénaline des combats m’avait manquée. Je pense qu’une vie sans compétition ne me conviendrait pas, du moins pas pour le moment. J’aime trop que nous nous dépassions mes Pokémons et moi. La Pikachu de Wendy est vraiment d’une grande puissance. Même Coupenotte semble impressionné voir même un peu intimidé par son équipière. Nous remontons sur nos Bourrinos et rentrons au Ranch. Le repas se passe toujours dans une bonne ambiance. Nous allons nous coucher tôt. Il faut être en forme pour une nouvelle semaine d’entraînement.
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