Orphée et Eurydice
de Louise Fournier
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Orphée et Eurydice
Rappelle-toi du jour, où, près d’un autel en pierre, Dans une église en ruine toute entourée de lierre, Je t’ai juré ma foi, et tu m’as pris pour loi. Ce jour lia nos âmes par un ruban de soie.
Une soie rouge sang, comme les amours des grands. Celle qui resiste au temps, aux larmes et à la peur. Solide, mais invisible pour tous les aboyeurs, A l'abri des regards, elle s'étend lentement.
***
Le ruban a tenu, mais s’est changé en fer Lorsque tu es partie, emportée par la mort, Inhumaine traîtresse qui m’emporte en enfer Qui tire sur la chaîne, me déchire sans effort.
Nos cœurs demeurent liés par cette chaîne glaciale. La nuit elle me transperce, elle m’entraine le jour Vers le tien, qui depuis l’au-delà me fait mal. Je ne puis la rompre, m’échapper de cet amour.
Je suis fixé en toi, qui demeure loin de moi. Tu prends le Paradis, je garde les supplices, Et chaque jour je traine mon âme sans voix Que transperce le souvenir de nos délices.
***
Mais quel paradis peux-tu goutter sans moi ? Je sais ton inquiétude à me savoir trop loin ! Et quoi ! Te laisserai-je toi dans l’inconnu néant, Nous qui n’avons été séparés, même un an ?
Quel destin m’obligera à respecter la mort ? Quelle règle pourra me soumettre à ce sort ? Je refuse ta mort et ma douleur intense ! Je me jette en entier dans cet espoir immense :
L’amour est le pouvoir et la raison des vies, Il m’arme d’une ardeur que rien ne troublera ! Qu’importe la raison et qu’importent les lois, Je m’arme et me prépare à reprendre ta vie !
Sur terre aucun combat, aucune guerre ni rixe Jamais ne pourra vaincre mon ardeur amoureuse ! J’irai détruire Cerbère, traverserai le Styx "Puis te ramènerai, ma femme merveilleuse !"
***
Mais une ombre soudain passe sur mes exploits : Quelle futile chimère m’amène à espérer Briser le sortilège qui nous tient séparé ? Qu’importe mes espoirs, la mort n’a qu’une loi,
Elle réside en un mot qui dit : « soumets-y-toi ! Aucune force humaine jamais ne me vaincra, Qui passe à travers moi toujours y restera, Car j’ai reçu du ciel la tâche où je m’emploie :
Fixer les destinées, arrêter les travaux, suspendre les ouvrages, Séparer les amants, Enfin permettre à ceux pour qui la vie le vaut D’arriver sans délai au haut du firmament."
***
J’ai déposé mes armes, et retiré mon casque, Brûlé mes plans d’attaque et fait tomber le masque… Juste au pied ta tombe, me revoilà, pleurant, Démuni de défense, juste comme un enfant.
Rappelle-toi du jour, où, près d’un autel en pierre, Dans une église en ruine toute entourée de lierre, Je t’ai juré ma foi, et tu m’as pris pour loi. Ce jour lia nos âmes par un ruban de soie.
Une soie rouge sang, comme les amours des grands. Celle qui resiste au temps, aux larmes et à la peur. Solide, mais invisible pour tous les aboyeurs, A l'abri des regards, elle s'étend lentement.
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Le ruban a tenu, mais s’est changé en fer Lorsque tu es partie, emportée par la mort, Inhumaine traîtresse qui m’emporte en enfer Qui tire sur la chaîne, me déchire sans effort.
Nos cœurs demeurent liés par cette chaîne glaciale. La nuit elle me transperce, elle m’entraine le jour Vers le tien, qui depuis l’au-delà me fait mal. Je ne puis la rompre, m’échapper de cet amour.
Je suis fixé en toi, qui demeure loin de moi. Tu prends le Paradis, je garde les supplices, Et chaque jour je traine mon âme sans voix Que transperce le souvenir de nos délices.
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Mais quel paradis peux-tu goutter sans moi ? Je sais ton inquiétude à me savoir trop loin ! Et quoi ! Te laisserai-je toi dans l’inconnu néant, Nous qui n’avons été séparés, même un an ?
Quel destin m’obligera à respecter la mort ? Quelle règle pourra me soumettre à ce sort ? Je refuse ta mort et ma douleur intense ! Je me jette en entier dans cet espoir immense :
L’amour est le pouvoir et la raison des vies, Il m’arme d’une ardeur que rien ne troublera ! Qu’importe la raison et qu’importent les lois, Je m’arme et me prépare à reprendre ta vie !
Sur terre aucun combat, aucune guerre ni rixe Jamais ne pourra vaincre mon ardeur amoureuse ! J’irai détruire Cerbère, traverserai le Styx "Puis te ramènerai, ma femme merveilleuse !"
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Mais une ombre soudain passe sur mes exploits : Quelle futile chimère m’amène à espérer Briser le sortilège qui nous tient séparé ? Qu’importe mes espoirs, la mort n’a qu’une loi,
Elle réside en un mot qui dit : « soumets-y-toi ! Aucune force humaine jamais ne me vaincra, Qui passe à travers moi toujours y restera, Car j’ai reçu du ciel la tâche où je m’emploie :
Fixer les destinées, arrêter les travaux, suspendre les ouvrages, Séparer les amants, Enfin permettre à ceux pour qui la vie le vaut D’arriver sans délai au haut du firmament."
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J’ai déposé mes armes, et retiré mon casque, Brûlé mes plans d’attaque et fait tomber le masque… Juste au pied ta tombe, me revoilà, pleurant, Démuni de défense, juste comme un enfant.
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Commentaires & Discussions
Orphée et Eurydice | Chapitre | 8 messages | 4 ans |
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