Chapitre 25 : Cours d'art dramatique requis. Partie 2.

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*** : Patientez pendant que je fait passer la demande.
Alain : Mais je vous en prie.


Toujours rester poli. Dur à faire quand une demi-douzaine d'appareils vous braquent de toutes leurs armes. Ils ont rapidement détectée l'anomalie à leur porte spatiale et, après un voyage d'un mois, c'est un échantillonnage complet d'armes mortelles en guise de comité d'accueil. Je ne leur en veux pas, j'aurais fait la même chose.


*** : Bonjour, vendeur itinérant. Vous êtes donc venu chez moi pour faire affaire ?


C'est trop rapide. Mon interlocuteur se trouve dans un des vaisseaux alentours. Sûrement le plus gros : Une frégate de guerre bien équipée pour le combat qui doit être de taille 4 à vue de nez. Un beau morceau qui humilie mon appareil pensé pour le transport de fret. Les appareils militaires sont renforcés, dotés de coques multiples, de solides boucliers et d'armement élaboré pour faire passer un message simple : Tire le premier si tu veux. Mais tu ne tireras pas une seconde fois.


Je chasse une poussière imaginaire sur mon épaule avant de faire face à la caméra de communication. Je vais envoyer les données en clair, on verra bien si j'ai un retour. Habillé avec une tenue de bonne qualité mais d'un goût suspect, je coche assez bien les cases du « pirate qui n'a connu que la vie de boucanier et qui cherche une nouvelle façon de poursuivre son existence. » Je suis rasé, lavé, propre mais dans un appareil rustique et un équipage masqué. Vu que j'ignore à quel point l'Empire peut se montrer tenace, Jenkins m'a bien bourré le crâne que ses hommes doivent rester toujours hors de contact avec mes interlocuteurs. Très lourdement insisté. Il faut que je considère qu'ils sont tous recherchés morts ou vifs.


Moi ? Officiellement je suis déjà mort. Quelle chance.


Alain : Bonjour. Je me nomme Simon ! Je fais un peu de commerce histoire d'apporter de l'argent frais à la petite entreprise de mon boss... Pardon, patron.
*** : Je vois, je vois... Faites passer le manifeste de la cargaison.


Je m'exécute et mon mystérieux interlocuteur finit par se matérialiser sur mon écran. Bedonnant, bien installé sur des coussins et un tapis hors de prix, il semble travailler avec une tablette tout en me parlant. Ses habits ressemblent à une vaste robe en plusieurs couches où le blanc et le bleu domine. Chauve, sa barbe épaisse semble avoir attiré toute la capillarité de son anatomie.


*** : Des matériaux. Quelques tonnes de terre rares... Et de l'alcool ? Un tord-boyaux pirate ?
Alain : Non, une liqueur fine à 35% d'alcool. Très sucrée et au bon goût de pêche.
*** : Moui... Et cet inventaire, il est vrai ?


Il se tourne pour la première fois vers moi, l'air un peu agacé.


*** : Les pirates qui débarquent ici pour écouler leur butin, j'ai déjà donné. Les prisonniers planqués dans un coin de la soute, la drogue sous un plancher, les coups de poignard dans le dos...
Alain : Je compatis, moi aussi j'ai donné. Et reçu. Avec mon boss, on veut tourner la page. On s'installe dans un coin oublié, peinard. Mais on s'emmerde sec. C'est pour ça qu'on a organisé ce petit voyage.
*** : Vous avez déjà de l'alcool alors vous voulez quoi ? Des filles ?
Alain : Plus ou moins, ouais. Je vous cache pas que pour qu'une colonie se développe il faut du monde. Et la profession est malheureusement à forte majorité masculine.
*** : Nous ne vendons pas nos gens.


Le ton est calme mais ferme. Du genre définitif.


Alain : C'est pour ça que j'ai dis que c'est dans un second temps. On pensait plutôt s'adresser aux Solingen. Du monde en trop, c'est pas ce qui manque dans leurs stations. Ils nous payeraient presque pour en emmener. Bon, on pourra pas être trop regardant, mais ce sera déjà ça de pris.
*** : Vous avez du culot de parler d'esclavagisme sous mon nez.
Alain : Peut-être parce que Lotus est pas connu pour lutter contre ? De toute façon, c'est pas ça qui nous intéresse. On cherchera des habitants mais c'est pour plus tard. Avant, il faudra avoir des draps, de la bonne musique d'ambiance, des films romantiques...
*** : Vous vous moquez de moi maintenant ?
Alain : Même pas. On n'a que le strict minimum. Si vous avez une collection de bouquins d'occasion on est preneur tellement on s'ennuie sec. Tenez, je vous envoie nos demandes pour le troc.
*** : ... Effectivement, vous ne mentez pas. Les quantités ne sont pas précisées par contre.
Alain : C'est la magie des pourparlers ! Pardon, négociations ! Alors ? On fait affaire ?
*** : Vous ne vous demandez même pas si on vous vaporise de suite ?
Alain : Et perdre tout ce bon vin ?

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