Chapitre 41 :  Début de l'invasion impériale.

4 minutes de lecture

Tout le monde était tendu sur la passerelle de commandement. Pour changer, le capitaine était à son poste et regardait l'équipage s'agiter en tout sens. Enfin. Ils allaient finalement arriver à destination.


Les deux années de voyage furent particulièrement pénibles. Une mission normale durait au maximum six mois, donc il a fallut vigoureusement renforcer l'autorité militaire au sein des troupes pour éviter tout risque de mutinerie, sabotage ou autres événements fâcheux causés par une perte de rigueur et de discipline. Les rares contacts avec les autres équipages avaient eu lieu pendant les escales techniques nécessaires pour le ravitaillement et, entre ces courts moments d'activité intense, les vaisseaux n'étaient rien de plus que des îles totalement coupées du monde.


Lorenz n'aimait pas la situation.


Il avait accepté avec joie le fait de diriger l'assaut sur le système Kain mais, finalement, il ne fait que diriger l'avant-garde. Même s'il y a beaucoup plus de vaisseaux dans son groupe que dans celui qui viendra par la suite, la composition de la flotte l'insultait gravement. Pas le moindre cuirassé ! Tous les quatre appareils, trop lents pour le voyage sans porte spatiale, viendraient par la suite via celle qu'ils vont poser dans le système. À la tête de la petite flotte lourdement armée, l'Amiral Kent est le véritable chef de l'expédition et c'est lui qui récoltera tous les lauriers de la gloire. Lorenz, avec son nouveau titre de vice-amiral deux étoiles, espérait briller de son côté mais avant même d'arriver dans le système ses subalternes s'étaient débrouillés pour se perdre dans le cosmos et donc salir son nom ! Huit appareils ! Huit vaisseaux dont on a perdu toute trace ! La plupart dans les premiers arrêts en plus ! Il hésitait entre espérer qu'ils parviennent à revenir à Camélia par leurs propres moyens ou qu'ils aient disparu corps et bien, emportant les témoignages de son incompétence avec eux.


Même s'il a tempêté et hurlé sur les autres capitaines et les logisticiens, une fois seul dans son bureau et après avoir revu et analysé tous les ordres donnés, il a bien fallu qu'il s'en rende compte. Tout était de sa faute. Mais ses hommes auraient dû se rendre compte que la chaîne de commandement qu'il avait crée souffrait de lacunes et qu'elle entraînait que certains appareils n'étaient pas informés des changements de directions... C'était leur travail en tant que subalternes après tout !


Le long et sourd grondement accompagné des lentes vibrations d'une sortie de l'hyperespace le ramena à la réalité. Immédiatement, les techniciens aux radars se mirent au travail pour afficher sur le gigantesque écran sphérique englobant toute la passerelle du croiseur lourd les informations sur l'environnement immédiat. Le ciel étoilé apparut et des icônes familières commencèrent à l'égayer ça et là.


*** : Croiseur léger Dauntless repéré.
*** : Porte-appareils Loma repéré.
*** : Destroyer Joy 3 repéré.


Les uns après les autres, les appareils de sa flotte étaient repérés ou sortaient du voyage luminique dans une zone d'environ cinquante mille kilomètre de circonférence. Lorenz se détendit, ravi de constater que son vaisseau, bien qu'étant le vaisseau-amiral de la flotte d'invasion, n'était pas le premier sur les lieux. Au moins, s'il y avait eu une embuscade à l'arrivée, elle n'aurait pas été pour lui ! Avec une certaine impatience, il fit se regrouper ses appareils pour reformer une force de combat cohérente. Dix croiseurs lourds et une vingtaine de croiseurs légers formaient le gros de sa puissance de feu. La stratégie impériale étant ce qu'elle est, il n'y avait pas de frégates au sein de sa flotte mais Lorenz ne voyait pas l'intérêt d'un appareil polyvalent mais ne brillant réellement nulle part. La nuée de deux cent destroyers était largement suffisante pour faire face aux chasseurs ennemis et les trois porte-appareils permettaient un appui en MISS et intercepteurs largement supérieur à celui apporté par les hangars étroits d'une frégate. En complément, dix cargos de fret avaient fait le voyage mais ils n'allaient pas participer à l'action proprement dite, devant rester à la périphérie de Kain pour le reste de l'opération..


Lorenz : Tout le monde est là ?


*** : ...Oui, vice-amiral.


Ne crois pas que je n'ai pas senti ton hésitation.


Sur les huit appareils perdus lors de la traversée, deux étaient des cargos de fret. Il avait fallu procéder à des rationnements et la discipline s'était encore dégradée.


Lorenz : Entamez la création de la porte !


Fidèle à la doctrine Impériale, le vice-amiral fit installer un trou de ver artificiel afin de faire son premier rapport à ses supérieurs. La procédure est assez longue, les techniciens de quatre vaisseaux de fret se sont mis en place pour installer les coins de l'artefact technologique pendant que le reste de la flotte se disposa autour, en trois cercles concentriques, pour assurer une couverture. Cette porte allait devenir le lien vital entre la flotte isolée et le reste de l'Empire. Au bout de plusieurs heures de travail particulièrement stressant, la première pierre de l'édifice sera posée. Entretemps, Lorenz amassait les rapports de situation.


Comme prévu, ils sont arrivés à la limite du système au moment ou la géante gazeuse et Kain 6 sont les plus proche de leur point d'arrivée. Le vol hyperluminique externe, entre différents systèmes, est rapidement rendu impossible par l'influence des masses des étoiles et corps célestes. Son usage force donc les voyageurs à arriver au niveau de l'endroit où l'influence des vents solaires à tendance à s'estomper avant de disparaître. Traditionnellement, c'est à peu près au même endroit que sont installées les portes spatiales pour d'évidentes raisons de sécurité. Qui serait assez fou pour placer un accès direct vers d'autres systèmes potentiellement hostiles juste à côté d'une colonie ? Pour le moment, les rapports étaient conformes à ce qu'ils attendaient : De l'activité près de Kain 7, ce qui signifie qu'ils extraient là-bas l'hydrogène à raffiner pour leur propulsion, et des traces de voyages près de Kain 6 et de sa colonie cylindrique.


Beaucoup de traces.


Trop à son goût.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire VladPopof ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0