Chapitre 48 : Mon nom est Catherine Truelove. Vous devinez ce qui va suivre...

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Enfin.


L'étape ultime de l'invasion.


La colonie de Kain 6.


Le long cylindre de métal était visible à l'œil nu malgré la distance même si ce n'était encore qu'un point. Malheureusement, il n'était pas tout seul.


Radar : Nous détectons une structure semblable à celle croisée autour de Kain 7. Il s'agit probablement d'un chantier spatial. Et... Heu... deux flottes complètes de Kaliméris l'encadre...
Lorenz : Base de données. Il y a des appareils de type Bunker autour de la cible ?
Base de données : Analyse en cours. Confirmation. Il y a... Oh...Par les ancêtres...
Lorenz : Base de données, j'attends une réponse.
Base de données : Il y a... entre la station et nous... neuf astronefs de type Bunker.


Plus du double par rapport à la bataille précédente... Ce n'était donc qu'un avant-goût de ce que Kaliméris leur réservait. Ils avaient donné le nom de code Bunker à ces horreurs blindées jusqu'à l'os qui tenaient plus de la forteresse ambulante que du vaisseau spatial. Neuf... Et ils n'avaient plus que deux cuirassés. Ces infections avaient prouvé de quoi elles étaient capable si on les sous-estimaient et les abordaient avec un bouclier à seulement soixante pour cent de sa charge maximale comme le demande la doctrine impériale pour les cuirassés. Formant un cercle grossier en avant de la colonie, on pouvait encore les surprendre en les contournant et frappant la station par un autre côté, les appareils impériaux ayant de bien meilleures chances face aux vaisseaux Kaliméris normaux. Mais ça ne pouvait pas être aussi simple. Il avait la désagréable impression que, quelqu'un, quelque part, voulait qu'ils soient là.


Kent : Ils sont sortis en force...


Il n'y a que deux flottes. La moitié de ce dont Kaliméris dispose. Rien que cette information suffisait pour mettre l'index de la paranoïa de Lorenz au maximum.


Lorenz : Ils mijotent quelque chose... J'en suis sûr.


Kent : Je vais rentrer en contact avec eux. Faire ça dans les formes.


Peu de temps après, le message fut diffusé sur toutes les fréquences et affiché dans les postes de commandement de tous les vaisseaux. L'amiral, en tenue de cérémonie, utilise un communicateur par hologramme.


Kent : Aux dirigeants de Kaliméris. Félicitation. Vous vous êtes bien battus. Mais vous êtes à présent face à l'Empire Sylvanien et il ne faiblira jamais dans sa tâche ! Notre demande est simple et tout à fait naturelle : remettez-nous les traîtres à la couronne qui se cachent dans vos rangs. Nous sommes prêts à pardonner l'affront que vous nous avez fait en leur accordant asile mais ne laissez pas passer cette offre de grâce car elle ne se répétera pas.


Puis, l'image disparue. Il ne restait plus qu'à attendre la réponse ennemie, s'il y en avait une. Jusqu'à présent, ils n'ont jamais tenté de communiquer avec...


*** : Test, test... Ils m'entendent, là ?


Huh ?


Quelqu'un leur répondait en usant de la même méthode, le projecteur à hologramme géant trônant au milieu de la passerelle de commandement se réactivant. Une femme habillée de façon excentrique avec une casquette d'amirale trop grande sur sa masse de cheveux noirs et une grande cape de la même teinte couvrant un costume militaire blanc se finissant par une jupe courte finit par se matérialiser.


Oh...


Non...


L'espèce de film d'horreur déposé par l'amiral passa en accéléré dans le crâne de Lorenz. Pour des négociations, il faut des personnes raisonnables et cette femme l'est autant qu'une hyène à moitié morte de faim. Ses notions de diplomatie se résument à qui va mourir et qui va vivre, une pratique particulièrement stressante quand on se rend compte qu'elle parle depuis un poste de commandement d'un vaisseau vu le siège sur lequel elle est assise.


Catherine : Ici Catherine Truelove. Je suis la responsable ici. J'accueille qui le souhaite mais je vais faire exception pour vous. Je n'aime pas les personnes qui arrivent ici en essayant de tuer mes gens.


Au revoir la diplomatie. Bienvenus les lasers...


Catherine : Je suis quelqu'un de clair et de direct. Partez. Maintenant. Ne revenez plus jamais. C'est tout ce que je peux vous offrir si vous souhaitez rester en vie. Si vous tentez la moindre manœuvre en direction de mes gens, je prendrai ça comme une agression et agirai en conséquence.
Kent : Vous êtes acculés. Et même si par miracle vous parveniez à nous repousser, l'Empire est vaste et enverra vague après vague des flottes pour finir par vous écraser. Vous...
Catherine : Agissez. Ne parlez pas.


La communication fut coupée sans autre forme de procès. Au bout de quelques instants, c'est un Kent furieux qui ordonne à la flotte impériale d'entamer son approche. Tendu, l'équipage observa le résultat des scans pendant leur progression : Devant eux, les neuf Bunker en formation d'anneau qui attendent, impassibles, leur arrivée. Rien que cette ligne de défense leur promettait déjà l'enfer. Derrière, à bonne distance, on distingue de mieux en mieux la station spatiale. Structure cylindrique cyclopéenne, des lueurs s'allumant et s'éteignant dans un rythme anarchique causé par sa rotation. Ils n'étaient pas encore à portée de feu des Bunkers mais la tension augmenta d'un cran quand ils constatèrent que les deux flottes Kaliméris sont en ordre de bataille de part et d'autre de la station, les attendant patiemment. Ce coup-ci, ils n'allaient pas partir sans combattre.


Encore une minute avant d'arriver dans la zone où les Bunkers réagissent.


Catherine : On ne pourra pas dire que je ne vous avais pas prévenu.
Lorenz : Communication ! Qui vous a dit de laisser passer ce mess...


Un point brillant sur la station.


D'un blanc intense alors que les autres lumières étaient de toutes les couleurs. Ce fut la première chose que Lorenz remarqua. Puis, il y eu le flash énorme à l'avant du Honneur et Patrie.


Radar : Impact ! Impact sur le cuirassé !


Mais qu'est ce qui pouvait les frapper à une telle distance ? Puis,comme dans un film d'horreur à très gros budget, la station spatiale accoucha d'une monstruosité. Lentement, quelque chose perça à travers les parois endommagées par le tir comme s'il avait s'agit d'aluminium. La station cessa sa rotation, facilitant la sortie de l'énorme vaisseau qui pointa droit vers leur formation. Au fur et à mesure qu'il se dégageait, on reconnaissait de suite le style visuel pratiqué par Kaliméris. Astronef ressemblant à un navire, proue semblable à un éperon, canons en tourelle, poste de commandement sur l'arrière. Mais il y avait autre chose...


Lorenz : Base de données ! Quel est le diamètre de la station ?!
Base de données : heu... je...
Lorenz : Vite !
Base de données : Nous... n'avons pas cette information. Juste une évaluation de sa longueur.


Quand le monstre fut totalement extrait de sa gangue métallique et passa au centre de l'anneau formé par les Bunkers, l'opérateur radar put faire les premières estimations de sa taille. Et la nouvelle tomba, aussi pesante qu'une naine blanche.


Radar : Tr... trois kilomètres de long... Type... Cuirassé...
Kent : Que tout le monde ouvre le feu ! La cible : cuirassé ennemi !
Lorenz : Amiral ! C'est...
Kent : Leur chef est à bord ! Si nous parvenons à détruire leur vaisseau amiral l'impact sur leur moral sera énorme ! Feu, feu,feu !


Même si l'ennemi n'était pas encore à portée de tir pour obtenir un impact à coup sûr, personne n'avait envie de s'approcher pour vérifier la précision du cuirassé adverse. Faisant feu de toute part, les appareils impériaux formèrent un arc de cercle pour pouvoir harceler le dreadnaught par tous les angles. La cible, énorme, ne faisait rien d'autre que de se laisser prendre en joue, réfléchissant quelques tirs lasers heureux et détruisant des missiles trop entreprenants. Au début, seules les attaques des cuirassés Sylvaniens semblaient le toucher mais, au fur et à mesure de sa progression vers leur ligne, de plus en plus d'impacts criblèrent ses défenses. Mais il avançait, imperturbable, droit vers ses deux alter-égos impériaux. Alors que la bataille venait de commencer depuis cinq minutes sans que l'ennemi n'ai encore répliqué, Lorenz reçut une communication privée sur un des petits écrans de son siège.


Lorenz : Oui, qu'y a t'il ?
Kent : Nous avons un soucis, vice-amiral.
Lorenz : Monsieur ? Pourquoi passez-vous par...
Kent : Je suis un des rares amiraux qui ai affronté un cuirassé ennemi doté du NT 6. Vous le savez ?
Lorenz : Oui, c'est même ainsi que...
Kent : Cet appareil ennemi ne réagit pas normalement. Il n'est pas... à notre niveau.
Lorenz : Que voulez-vous dire ? Il est aussi coriace que les autres appareils Kaliméris mais nous avons réussi à...
Kent : Je pense... Que nous avons affaire à un astronef avec... une technologie de rang 7.


Dire qu'il avait seulement envisagé le pire.


Ils ont trouvée et réhabilitée une des épaves datant d'avant la Grande Guerre de Séparation ? Cela expliquerait leur volonté de se maintenir dans cet endroit écarté de tout !


Kent : à mon signal, vous...


L'amiral ne put terminer sa phrase, son appareil étant une nouvelle fois frappé de plein fouet par une décharge laser d'une puissance cataclysmique et la communication fut coupée. Une fois le flash atténué par les instruments de bord, une question demeurait : Lorenz ne quittait pas ce maudit cuirassé des yeux. Il n'a rien vu bouger quand le tir est parti. Alors comment est-il parvenu à toucher le Honneur et Patrie ?


*** : Monsieur !


Un hurlement de terreur vint de ses pieds : son subordonné chargé de surveiller les progrès des deux flottes Kaliméris semblait en panique complète.


*** : Elle continue de s'ouvrir ! Elle continue de s'ouvrir !
Lorenz : Quoi ? Mettez sur l'écran !


Se mordant les lèvres jusqu'au sang, le militaire s'exécuta. Sur l'écran géant sphérique on voyait les débris de la station spatiale éventrée par la sortie du cuirassé et, dans les ténèbres de la construction, des lueurs. Lueurs qui finirent par délimiter une structure qui, tout doucement, suivait le même chemin que l'horreur qui subissait sans broncher leur bombardement.


Catherine : Hum ? Vous avez vraiment cru que je n'en avais qu'un ?


Le second cuirassé, aussi effrayant que le premier, suivait son congénère et prenait la même trajectoire. Dans un bel ensemble, les deux flottes Kaliméris se dispersèrent avant de commencer un long mouvement d'encerclement. Pire : Les Bunkers ont commencé à avancer, lentement propulsés par leurs réacteurs sous-dimensionnés.


Ce qui s'annonçait n'était pas une bataille, mais un abattoir.


Le second dreadnaught Kaliméris fit feu à nouveau et la coque du Honneur et Patrie ploya à l'impact, l'avant de l'appareil s'étant aplati en opposant pas plus de résistance qu'une canette de soda face à un marteau. Comme si toutes les portes de l'enfer s'étaient ouvertes, l'officier radar poussa un grand cri avant d'interpeller son supérieur.


Radar : Sur les flancs ! Deux choses viennent de sortir sur les flancs de la formation ! Oh non, non !
Lorenz : Les deux flottes Kaliméris manquantes ?
Radar : N-non... Deux... Deux autres cuirassés... Semblable à ceux devant nous.


Le vice-amiral fit alors ce qu'il savait faire le mieux.


Fuir.

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