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Dune Tanguy
Ce roman est une fiction alimenter par mes ressentis et mon imagination. Comme un exutoire ã mes pensées qui peuvent parfois être chaotique. Puis aussi cette réflexion profonde qui reste toujours active au fond de soi et qui vous murmure la direction. Enfin, peut-être aussi, un fantasme mégalomane, un spectacle, aussi insensé que sincère, qui, je l'espère, vous emmènera dans une aventure qui vous marquera positivement. Avec tout mon amour.
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Défi
Dune Tanguy

COmmencer, commencer en entonnant gaiement le levé des maintenant, des jours présents. Commencer à vivre le rêvé.
Commencer à finir ce qui fut commencer, commencer à tarir les rivières surannées, mettre à sécher les aquarelles trop retouchées.
Commencer à prendre soi en main, ne plus partir à veau-l'eau, commencer à se prendre à doux mots, commencer à se masser le dos.
Commencer à affronter ses peurs, à assumer ses erreurs, commencer à s'e'n donner le courage, à prendre sur soi les devoirs de son âge.
Commencer à écouter son âme, ne plus l'engloutir sous les vaines batailles, les drames surjoués de l'ego traumatisé. Commencer à devenir son meilleur allié.

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Défi
Dune Tanguy
Elle avait retrouver sa cabane, son jardin, son village. Elle accomplissait, éguale, les devoirs de son âge. Son statut de mariée au moins la protégeait de toute attention gênante ou qui fut déplacée. Elle allait chercher du pain, les chiens sur les talons, les gens la saluait gentiment, avec compassion. Elle avait du temps, de l'espace, des plaisirs, elle pouvait lire et se promener à loisir. Elle avait réussie à réparer seule les outils délaissées depuis leurs écueils. Elle savait aussi qu'en elle grandissait le fruit de son amour qui jamais ne périrait. De part cette vie toute neuve qui était en train d'éclore, elle avait sauver son amour de la mort. Elle pouvait en décharger son coeur pour le remplir encore, d'un amour plus heureux, plus tendre, un trésor. Tant pis pour son mari. Il avait choisit. Elle aussi. C'était finit. Elle allait, en paix, avec toute la création, puisqu'elle mit au monde le plus beau des garçons. Cet enfant aux boucles d'or était si joyeux, que même par temps d'orage il rendait le ciel bleu. Elle se donnait corps et âmes pour lui offrir le mieux, et pour s'offrir à elle quelques temps seule, gracieux. Les animaux et les arbres près d'elle l'aidait à éduqu
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Dune Tanguy
Au fond de ma mémoire Je cherche le bouillon des secrets des grimoires Ce que je suis au fond. J'explore avec logique Au nord et en Afrique Mes trésors biologiques Un brin d'reflets ethniques. Bouillon de mémoire En interpretations. Les potions, les grimoires, Question de religion. En logique j'explore Les terres d'or éventrées Je questionne les morts Aux sourires édentés. Mémoire en courbouillon Gribouille le grimoire, Veut réparer les ponts Remporter la victoire Sur les "qu'en dira-t-on" Et tous les salopards. Mon coeur, terre sans fond: Blanc, beurre, noir. De toutes les nations.
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Défi
Dune Tanguy

Au détour d’une route, croisées, une empreinte au cœur. V’là que je tombe. Et toi. Tu ris. Sorcière. De la butte à l’âme. Sœur ? Il y a cet espace. Infini. Autour. En nous. Partout. Et nos yeux. Et nos sourires. Je te vois. Tu danses. Avec moi ? Je me laisse happer. Tu m’éblouis. Viens. Tant pis. J’irai par six. Pas à pas. Et toujours liées. Par notre bout de chair qui palpite. Et toujours panique. De se perdre. Mais ensemble, par vent, par pluie. Par vague aussi. Mais sans poudre aux yeux. Ni de nous deux. Conquête. De l’autre. L’aventure. Les élans de parfait. Les parfaitement maussade. Aussi. Ton courage. Notre patrie. Les tords artificiels. Les transcendants accords. Esprit à esprit. Mon amour chamanique. Et puis, ça bascule. Un jour. Le soufre. La vie qui te fait cible. Ne puisse-t-elle jamais désobéir ? Et ce qu’il me reste. Le souvenir de tes deux yeux lunaires. Éteints. Une tombe fleurie. Une odeur de sauge tentant de chasser celle du chien.
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Défi
Dune Tanguy

La ville. Bruyante et lumineuse. Même à trois heures du mat. Toujours en mouvement. Inlassable. Alors qu'elle épuise nos cerveaux. Mais ce soir là, au bord des quais, il fallait bien qu'il voit. Il roulait lentement dans sa belle bagnole rutilante. Un bel enfoiré blindé de fric. Il regardait chaque fille, chaque visage, chaque cambrure. Squelettes déambulant dans le froid de janvier. En tenues légères, bien sur. Faut les émoustiller les connards qui se perdent ici. Il ne devait pas se soucier d'elle pourtant.Il n'était pas là pour ça. Juste pour s'en taper une et rentrer chez lui. Chez lui. Une maison immense et froide. Pleine d'électronique, d'high tec et cauchemars. Le pire, sa femme. Cette américaine nymphomane et vénale qu'il avait épousé à vingt cinq ans. Parce qu'il était romantique, et que six mois d'amour, ça valait le coup de se lier à vie. Ou pas. Ils avaient été heureux un temps. Pas longtemps. Il haïssait tout ce qu'il avait aimé à présent. Trop las pour s'en défaire, il l'évitait, lui filant assez de fric pour qu'elle ferme un peu sa gueule de temps en temps. Pour qu'elle arrête de lui reprocher sa dépression ou son hystérie. Son boulot l'épuisant tant qu'il ne lui laissait pas assez de force pour entamer une procédure longue et pénible. Et il avait en horreur tout ce qui représentait la soit disant justice. Au moins le rendait-il riche à en crever. A en sauter des putes, surtout. A trente deux ans, il avait la sensation que sa vie était déjà sur le déclin. Aussi las qu'un vieillard, chaque de chaque jour s'identifiait aux autres. Quotidien pesant. Et en lui-même, le vide. Sa seule petite lumière se trouvait ici, sur les trottoirs des quais, en talons aiguilles. Il n'avait pas de temps à perdre en drague, en courtoisies, en niaiseries, en fantaisies, en fausse magie. Ici, il avait ce qu'il voulait pour quelques gros billets. Pas de heurts, pas d'accroc, une dégueulasse facilité. Et il lui semblait que ça lui suffisait. Juste un peu de souffle, encore, pour continuer, encore, et revenir, pour continuer, encore. Même refrain. Même mot. Il devait choisir maintenant, entre ces belles de nuit, chères, mais propres. Et prêtes à tout. Il s'arrêta brusquement alors qu'il passait devant un ange boudeur. Jeune femme en robe verte, perchée sur vingt centimètre, grimée, crinière blond cendré, des yeux noircis, vides, opaque par la clope qu'elle tenait au bout d'un long porte-cigarette. Il la dévisagea. Elle avança. Ses jambes semblaient sur le point de se casser. Deux longues et maigres tiges qui claquait jusqu'à sa caisse. Elle toqua à la fenêtre, qu'il descendit, un nœud dans la gorge. Le cœur en course folle.
- Bonsoir trésor, c'est trois-cent l'heure, cinq-cent les deux. Sa voix le glaça.
- Monte. Elle eut un léger frissonnement et grimpa. Il redémarra et roula. Vers où? Ses pensées étaient confuses. Un hôtel?
- Où tu m'emmènes dans ce carrosse? Sa voix... Il frissonna à son tour. Il tourna un instant les yeux vers elle. D'une maigreur squelettique, des cernes visibles malgré le fond de teint et le blush. Ses yeux rencontrèrent les siens. Il reporta son regard sur la route, glacé.
- A l'hôtel. Elle sembla se tendre légèrement.
- C'est drôle... Vous me faîtes penser à quelqu'un... Nous sommes nous déjà rencontré? Elle parlait bien pour une pute.
- Ce n'est pas le première fois que je ramasse sur les quais. Il ne comprit pas pourquoi il fut cruel.
- Ah... Elle tourna la tête vers sa fenêtre et regarda défiler les feux de la ville. Il avait envie de hurler. Que c'était-il donc passé ces quatorze dernières années? Il tourna à nouveau les yeux vers elle et croisa un visage durcit, furieux, en proie à l'insulter.
- Bonsoir Noah. La colère lui ressemblait plus.
- Bonsoir Lily...
- Alors maintenant tu fais les putes?
- Alors maintenant tu fais la pute?
Malgré sa main cadavérique, la gifle qu'elle lui asséna lui fit virer de bord et il frôlèrent le carton.
- Je t'interdis! Arrête toi!
- Non.
- Arrête toi Noah! Tu ne m'as pas assez baisé? A moins que le déguisement t'excite? Arrête-toi! Hurla-t-elle. Arrête cette foutue bagnole! Sa voix portait une peine hystérique.
- J'ai dis non. Pas question que tu... Je veux pas te savoir... Il ne savait pas très bien exprimer le fait qu'il était absolument hors de question qu'elle retourne sur le marché de chaire. Elle comprit cependant.
- Ah! Il est choqué le pauvre connard! Tu crois que je m'amuse? Et toi tu te crois mieux d'être le client c'est ça?
- Arrête de m'insulter s'il te plait! Je te paierais tout le temps que tu voudras.
- Combien de temps? Va falloir vendre ta Porsche! Il la sentait sur le point d'exploser.
- Le temps qu'il faudra. Le temps que tu trouves autre chose que... ça. Dit-il en montrant sa tenue d'un geste.
- Vas te faire foutre! Arrête cette voiture! Maintenant! Elle était folle de rage, tant et si bien qu'elle en chialait.
- Non. Il accéléra. Elle essaya d'ouvrir sa portière. Heureusement, maintenant la sécu des voitures valait la moitié de leur prix.
- Je t'en prie... Arrête... Sa fureur était tombée pour laisser place à une tristesse absolue. Arrête... Sanglota-t-elle.
- Non. Je ne peux pas... Il soupira et lui jeta un coup d’œil. Son mascara coulait avec ses larmes. Elle avait les yeux fermés, la tête appuyée sur son siège, la respiration saccadée. Son cœur se serra et se contra à nouveau sur la route. Ils gardèrent le silence alors que le paysage défilait. Puis au bout d'un certain temps, il regarda la pendule. Il était cinq heure et demie. Il finit par prendre une route qui menait en ville et alla à son hôtel. Il se gara.
- Viens... murmura-t-il en lui effleurant la main. Elle était gelée. Elle sortit une lingette bébé de son sac et essuya les traces sur son visage. Le maquillage s'effaça quelque peu, elle ressemblait moins à... à une... Sauf pour le tenue. Il grimaça. L'associé à ça lui faisait mal. Comme à son habitude, le réceptionniste se montra très professionnel.
- Bonsoir Joseph.
- Bonsoir Monsieur. Ou devrais-je dire bonjour. La même chambre que de coutume monsieur?
- Oui, merci Joseph.
- Bien Monsieur. Combien de temps resterez vous Monsieur?
- Un certain temps cette fois, Joseph. Quelques semaines je pense. Auriez-vous un double pour mademoiselle? Demanda-t-il. Le réceptionniste cacha habilement sa surprise et sa désapprobation. Il tendit respectueusement une deuxième clef à sa compagne. Chapeau Milord! Elle grimaça légèrement mais tendit la main pour saisir la clef entre ses doigts longs et fins. Ouf! Ils évitaient le scandale. Elle devait être fatiguée. Elle le dévisagea avant de prendre les devants. Elle semblait connaître l'endroit. Combien d'hommes l'avait amené ici? Il réprima un frisson. Ils prirent l’ascenseur, en silence. Sortirent et se rendirent à la chambre. Ils entrèrent en silence. Un silence pesant. Il fit comme si elle n'était pas là. Il défit sa cravate, la suspendit avec sa veste au perroquet en bois, enleva ses chaussures à deux mille balles pour se rendre dans la salle de bain. Il s'y lava les mains et le visage. Étrangement, il surprit un reflet souriant dans le miroir, un sourire qu'il n'avait plus vu depuis longtemps, un sourire adolescent. Le dissimula. Se détailla. Ses cheveux courts, étaient blonds, et avaient foncés. Ses yeux marrons s'étaient éteints. Des cernes les soulignaient sombrement. Des rides venaient ci ou là lui faire remarquer qu'il n'avait plus vingt ans. Hors ce sourire qui lui revint pleine face. Il retourna dans la chambre, sombre. Elle s'était assise dans un fauteuil du petit salon, les jambes croisées sur l'accoudoir, fumant une cigarette en balançant ses cendres à même le sol. Il ne voyait que son dos, ses cheveux barbe à papatesque tombaient sur son dos dénudé. Il ne pouvait voir son visage. Il traversa la chambre, tira les rideaux et vint s'asseoir sur le canapé face à elle. Qui fixait les clefs de la chambre posées sur la table basse.
- Même les clients fixes ne filent jamais les clefs. Personne ne fait confiance à une pute.
Silence. Il se releva, se servit un whisky, alluma une clope à son tour et retourna s'asseoir. Comptant mentalement. 472.
- Qu'est-ce que tu veux faire Noah? Une position qu'elle n'a jamais voulut faire? Un petit fantasme à assouvir peut-être? C'est double tarif pour le viol. Il eut un haut-le-cœur. Alors qu'elle souriait méchamment. La garce.
- Tu pourrais la ferme, premièrement.
- Ramène moi là-bas Noah. T'es peut-être bourré de fric, mais t'es aussi paumée que moi. Ramène moi. Elle avait dis ça avec lassitude, comme le coup de chevalier venu la délivrer, elle connaissait par coeur. On lui avait déjà fait le coup plus d'une fois.
- Non. Je peux pas Lily. Je peux pas.
- Pourquoi? Demanda-t-elle, franchement intéressée.
- Parce que... Tu es... Enfin Lily! Tu sais non? Tu es comme le rêve que je n'ai pas eut les couilles de réaliser tu vois? Maintenant que t'es là, à porter, je peux pas. Je peux encore une fois laisser tomber.
- Tu aurai pu m'attendre. Nous n'en serions peut-être pas là... Murmura-t-elle.
- Ouais, t'attendre deux ans pendant que tu explorais le monde et ton moi intérieur. Et que je crevais de ton absence.
- J'en avais besoin. Je croyais que tu l'avais compris.
- Je pouvais pas, je pouvais pas être comme ça. Je me sentais si... si... con. Il baissa les yeux, honteux au souvenir de pauvre amoureux délaissé qu'elle l'avait fait devenir. Il but une gorgée de whisky.
- C'est ça que ça fait.
- Quoi?
- Être amoureux. C'est ça que ça fait. Dit-elle, rêveuse.
- Je sais plus depuis longtemps ce que ça fait. Elle baissa les yeux vers lui.
- Ce n'est pas une alliance que je vois à ton doigt?
- Non. C'est une chaîne. Des menottes. Des putains de barreaux. Que je n'ai pas trouvé la force de scier.
- Tout est tellement plus difficile avec de l'argent. On devient vite des bons à rien hein? Elle tira sur sa tige et envoya un nuage au-dessus d'elle.
Il la regarda plus avant. Elle était d'une pâleur angélique. Elle était toujours très belle, malgré sa maigreur, sa couche de maquillage, sa tenue et sa tristesse... Elle avait toujours le même visage fin, les lèvres finement ourlées, pleines, à les croquer. Ses yeux bleus pluies en amande, un nez retroussé, des tâches de rousseur ci et là, un cou long et fin, des épaules carrées, une taille de guêpe, des jambes de mannequin...
- Tu me matte ou je rêve? Dit-elle, moqueuse.
- Je compte tes orteils. Mais j'ai l'impression qu'il ne te manque rien, hormis ta dignité.
Son visage se figea. Il la regarda durement. Il se trouvait odieux, mais il ne comprenait pas ce qu'elle était devenu, et il ne pouvait s'empêcher de la mépriser. Elle devait être passée entre bien des bras, bien verges avaient du frotter son con doux et chaud. Il ne le supportait pas. Elle écrasa son mégot à même la moquette, se leva avec raideur, le regard hautain et glacé, et partit s'enfermer dans la salle de bain. Il se massa les tempes. Il était crevé. Mais une migraine se pointait. Il se leva, prit une aspirine dans son attaché case, et l'avala avec ce qui lui restait de sky. Il se versa un autre verre qu'il but cul sec et servit une flûte de champagne pour Lily. La posa sur la table, à côté des clefs, avant de se tourner vers la chambre. Il se déshabilla, plia soigneusement son trois pièces de marque. Garda son caleçon. Éteignit et se coucha dans King-size. Il devait attendre que l'aspirine fasse effet s'il voulait trouver le sommeil. Il tendit l'oreille. La douche coulait dans la salle de bain. Il se sentit alors étrangement nerveux. Il aurait demandé des lits doubles. Le but premier de cette longue nuit harassante était de se vider de sa semaine de merde. Et maintenant, elle se trouvait à quelques mètres de lui, peut-être même allait-elle dormir sous les mêmes draps. Il n'avait plus fait l'amour depuis une éternité. Baiser il connaissait par cœur, mais jamais il n'avait été si comblée qu'entre ses bras. Des images, semblables à des rêves un peu brumeux, vinrent remuer dans sa cervelle. Il s'obligea à fermer les yeux et à se concentrer sur sa femme. Son début d’érection disparut instantanément. Il eut un sourire, ou plutôt une grimace, en songeant qu'il lui avait trouvé un don finalement. Il y eut un mouvement dans la salle de bain. Le bruit d'un sèche cheveux. L'eau qui coule. Une brosse à dent. Puis la porte. Il frémit. Elle avait éteint la lumière de la salle de bain. Tout était plongé dans le noir. Il entendit ses pieds nus glisser sur la moquette. Il resta immobile. Se concentra à nouveau sur sa femme. Mais les rêves flouaient cette écœurante vision, pour la remplacer par des courbes douces et chaudes, des baisers voluptueux, des caresses tendres... Il entendit le bruit de sa robe de chambre tomber sur le sol. Il se figea. Elle le rejoignait sous ses draps, nue. Des images, de plus en plus net, de leurs lointaines étreintes passionnées revenaient avec plus de force dans son esprit. Si elle devait s'apercevoir de son trouble, lui pardonnerait-elle? Ou penserait-elle qu'il ne valait pas mieux que les porcs qui la payait d'habitude? S'en irait-elle de force alors? Elle fut couchée. Une chaleur émanait de son corps, si proche et si lointain... Heureusement, il lui tournait le dos de sorte qu'elle ne pouvait que deviner à son souffle son état de plus en plus précaire. Il essaya de se calmer, mais elle bougea, le frôlant parfois, quelques cheveux vinrent lui chatouiller.
- Noah? Frissons. "Calmes-toi, calmes-toi!" se morigéna-t-il.
- ...
- Je sais que tu ne dors pas.
- Quoi?
- Tu m'as reconnu tout de suite, ou une fois que j'étais dans la voiture?
- Quelle importance? Grogna-t-il.
- Pour savoir. Il souffla.
- Je n'étais pas sur...
- Avant ou après?
- Avant... murmura-t-il douloureusement.
- C'est vrai? Elle avait l'air de trouver ça chouette.
- Oui. Répondit-il, surprit.
Il l'entendit se tourner vers lui, puis elle posa une main dans son dos. Elle se rapprocha doucement et se colla à lui. Sa main remonta vers ses côtes, descendit sur sa hanche... Il se retourna vivement et lui attrapa le poignet.
- Tu me repousse? Elle souriait. Elle savait. Il avait respirer trop fort.
- A quoi tu joues Lily? Demanda-t-il avec colère. Elle prit un air étonnée. Garce!
- Quoi?
- Arrête s'il te plait, tu veux?
- Pourquoi? Tu as payé, tu dois en avoir pour ton argent.
- Je sais, j'ai été un connard. Je te juge, mais te voir comme ça, faire... ça. Je ne comprends pas ok? Ses yeux s'étaient habitués à l'obscurité de la pièce. Il vit de nouveau une immense tristesse faire briller ses yeux d'eau. Je suis désolé. Vraiment. Ne me punis pas. Il la lâcha et s'allongea sur le dos en soufflant.
- A quoi tu penses?
- A... avant...
- Avant quoi?
- Avant ce bordel. Avant que tu partes. Avant ce foutu mariage, avant le désespoir, le... Il se tu.
- Avant le tapin. Murmura-t-elle en s'allongeant sur le dos à son tour.
Ils restèrent quelques minutes silencieux, chacun songeant à des si. Il soupira à nouveau, se tourna vers elle. Il la voyait regarder le plafond sans le voir. Démaquillées, elle était d'une beauté incroyable. Elle retrouvait sa fraîcheur, son ton de femme-ange. Son bras replié au-dessus de sa tête, l'autre posé sur elle, sa main jouant avec le drap qui la recouvrait jusqu'au dessus de sa poitrine. Elle sentit son regard sur elle et tourna les vers lui.
- Je peux te poser une question?
- Tu viens de le faire, mais tu peux recommencer si tu veux. Elle n'avait pas changer. Ou si peu.
- Pourquoi tu... tu en es là.. enfin je veux dire... tu sais.
- Tu patauges.
- Oui... Enfin tu vois quand même non? Elle ria tristement. Un silence s'installa, elle reprit le plafond du regard. Mais finit par parler.
- C'était il y a... sept ans? Plus peut-être... je sais plus... Je me drogue pas mal pour oublier. ça marche pas trop mal. J'ai eu un bébé. Une petite fille. Elle m'a fait le plaisir de rester sagement muette jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour reculer. Et quand je l'ai mise au monde, bah... Je devais faire ce qu'il fallait. Puis elle est morte. Et c'est tout ce qui me restait. Le tapin. Et la came. C'est affligeant de clichés hein? Elle le regarda, les yeux humides, mais les lèvres étirées d'un sourire d'excuse. Il lui prit la main qui jouait anxieusement avec le drap et la serra. Il ne sut combien de temps ils restèrent là, les yeux dans les yeux, alors que des larmes silencieuses coulaient de ceux de Lily. Il ne s'était jamais sentit aussi malheureux pour quelqu'un, à part lui bien sur. Quel égoïste il faisait devant cette poupée brisée.
- On devrait dormir un peu maintenant. Chuchota-t-il.
- D'accords. Elle se tourna. Dos à lui. Mais elle prit sa main pour qu'il se colle contre elle. Bonne nuit Noah.
- Bonne nuit Lily. Ils s'endormirent sur l'instant.
Il se réveilla en sursaut. Il faisait jour à travers les lourds rideaux. Il était totalement déboussolé. Des hurlements résonnaient dans la chambre. Il se leva brusquement, cherchant frénétiquement la source de détresse. Elle était recroquevillée dans un coin, le visage entre les genoux, se balançant d'avant en arrière. Il se précipita sur elle, lui écartant les bras pour qu'elle le regarde. Mais lorsqu'il arriva enfin à les détacher de ses genoux, ses yeux semblaient vide, en proie à l'horreur seulement. Elle devait avoir une crise de terreur nocturne. Il en avait déjà vécut étant petit.
- Lily! Lily, calmes toi, c'est Noah! Noah Lily! Tout va bien! Réveilles-toi! Mais elle continuait de crier à lui déchirer les tympans. Il ne su faire autrement. Il la souleva pour la porter à la salle de bain. La chose ne fut guère aisée, elle se débattait violemment, hurlant toujours à plein poumon. Bordel de merde Lily! Aide moi un peu!
Il arriva tant bien que mal à la mettre sous la douche et l'arrosa d'eau gelée. Enfin elle cessa de s'égosiller pour reprendre conscience. Il cessa sur le champs de faire couler l'eau, l'enfourna dans une serviette sèche et s'assit à même le sol, avec la jeune femme dans ses bras.
- No... Noah? Elle le regardait avec étonnement, puis regarda autour d'elle, haletante, tentant de se calmer. Reprenant ses esprits. Elle referma un instant les yeux, puis les rouvrit pour le regarder. Je suis désolée. Je... Je suis... désolée. Elle se mit alors à pleurer. Il la serra fort contre lui alors qu'elle tentait d'étouffer ses sanglots.
- Tout va bien... Tout va bien... ne cessait-il de répéter. Il tentait de la rassurer, elle, mais lui aussi. Elle se calma.
- J'ai fais un cauchemar...
- Vraiment? Elle eut un petit rire. Il lui caressa doucement le visage.
- Viens te recoucher. La nuit a été courte et je suis sur que quelques heures de sommeil en plus nous serons bénéfiques à tout deux.
- Comment peux-tu parler aussi bien et aussi mal?
- Ah, des années de pratiques ma chère! Elle ria à nouveau. Il la souleva alors, prit au passage sa chemise, l'en habilla et la recoucha comme une enfant. Il vint en faire de même, la récupérant dans ses bras.
- Merci.
- Tout va bien. répéta-t-il.
- Je n'avais pas pensé à... depuis si longtemps elle... enfin. Merci.
Pas de quoi. répondit-il maladroitement. Ils restèrent ainsi plusieurs minutes. Ni l'un, ni l'autre, n'étaient capable de se rendormir. Noah prit lentement conscience de ce corps désirable tout contre lui. Il se concentra de tout son possible sur sa douce moitié. Quel salaud il faisait. Penser à ça, maintenant... Il se gifla intérieurement. Mais il était trop tard, elle sentit le poids du désir qui montait en lui. Elle ria.
- Désolé, Lily. Vraiment, je... Il essaya de se détourner d'elle. Mais elle se tourna à son tour et s'agrippa à son cou.
- Non... Ne sois pas désolé... Elle caressa lentement son visage alors qu'il la fixait en respirant de plus en plus fort. Puis ses doigts vinrent parcourir son corps. Ses lèvres vinrent remplacer ses mains sur son cou. Il ne tint plus. Mais resta précautionneux. Ce n'était pas n'importe qui sous ses caresses. Relevant son visage, il lui prit ses lèvres avec les siennes. Il la toucha à son tour. La caressa. Leur souffle saccadé se mêlant. Ils s'aimèrent de tout l'amour qu'ils avaient l'un pour l'autre. De tout leur désespoir aussi. S'accrochant l'un à l'autre. Comme des noyés. Plusieurs fois, ils s'y remirent. Puis s'endormirent.
Noah n'avait plus dormit ainsi depuis une éternité. Mais lorsqu'il se réveilla, elle n'était plus là. Ses clefs étaient à côté des siennes. Paniqué, il se vêtit et quitta la chambre. Courant jusqu'à sa caisse. Pendant des semaines, tout ne fut que brouillard. Il la chercha partout. Il fit tout ce qu'il pouvait. Parfois, défiant la lois, il fouillait, forçait, cassait, frappait. Il ne trouva plus de pute au bord du quai. Aucune de celle qu'il croisait ne la connaissait. Et pourtant... Pourtant il le fallait. Il fallait qu'il la retrouve. Il chercha de plus en plus loin. Il ne trouva rien. Rien de rien. Comme si elle n'avait jamais été là. Jamais. Un soir, alors qu'il dormait dans un énième hôtel, il alluma son téléphone. Il était virer. Sa femme s'était planter en bagnole. Elle était morte. Sa belle famille le cherchait. Il sortit et le jeta dans le premier point d'eau qu'il croisa. Il marcha toute la nuit. Il était libéré de ses chaînes. Mais sa bouffée s'en était allé. Par où recommencer?


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Dune Tanguy

Rangez vos rangeots et les « branle-bas de combat »
Péter moi vos flingues et vos tonfat
Effacez-moi ces sourires sardoniques
Mettez sous clefs vos outils d’hypocrites
Et regardez, regardez-nous bien.
Le bonheur, sans « va » juste « vient »
 
Se complait à squatter tout ce qui passe pour un « chez moi »
Entasse son bordel, flaques de couleurs, et hymnes à la joie
On retape nos maisonnettes en se faisant la causette
On se crève pas au labeur mais on sait faire du beurre
Du frometon, de la bidasse, du légume à foison
On sait faire nos toits, nos chiottes et nos chansons
 
Ça chauffe au bois ou au cul d’EDF
Ça volette par-ci et surtout par osef
Et puis les rires, les sourires, le partage
Les animaux égaux, les forêts sans âges.
 
La paix, le vivant, la liberté, la solidarité.
La, ouais, fraternité. Où t’as entendu ça toi ?
Mots babyloniens qui rougeoient leur véracité
Lorsqu’on regarde enfin ce qui vaut notre foi.
 
Ouvre les yeux soldats, on t’a volé ta vie !
Qu’est-ce que t’attends, hagard, l’cœur battant ?
Prends ! Prends ton du, de la Terre tu es petit
Lève-toi, cri ce légitime appétit en un chant
 
Refuse l’incarcération de tes pensées dans leur machine
Apprends par toi-même, et par auteur, à fleurir ton jardin
Ne te nourris plus, en sourdine, du confort d’être docile
Travailles et sublime pour ton être et ton deviens.
 
Oublis mœurs, us et coutume qui huile l’encule
Swatch s’effondrera sous la désemprise du temps
Qui sera ton allié quand tu boiras ton crépuscule,
Et pourra, sans remords, te donner un enfant.
 
Ne marchez plus au pas. Laissez vos yeux s’ouvrir.
Tu ne désires pas chanter ? Danser ? Rire ?
Angoisse. Peur. Tords. Ils t’ont bien dressé va.
Utile à l’inutile, dehors on n’veut pas de toi.
 
Tu te sens étreint, traqué, asservit, mais tu ne veux pas voir,
Pourtant tes frères et sœurs t’envoie leur chant dans l’or du soir.
L’homme, le chien, l’arbre, la terre, t’offre le mot fraternité
Tu n’es plus « moi », tu es « tout », et autre, imprégné d’entité
 
Tu te complais dans leur loi qui prône l’insanité ?
Rire panique.  Nous affrontons l’infâme humanité.
 
Pluie. Souffle. Accords caducs.
Caracole encore. Je t’insulte.
Cri sourd. Je ris. Tu t’emporte.
Violentes, maladroit despote.
 
Et je ne tombe, et ne trahis.
Tu es gris, tu cueilles soucis.
Ne te morfond donc pas
pour les sans foi ni loi
 
Ronde qui danse, le satyre respire de musique.
Pas, pieds, mains. Cabriole. Rythme s’applique.
 
Et sous Lune, rire entonne,
Le feu, joyeux, frissonne.
Silence. Triste son.
Les sirènes appellent fuite quand sonnent
Ton funeste clairon.
 
Tu fauches, en déploie, l’esprit libre
Sans craindre la fuite d’être cible
Nargue. Se targuent.
Nos ombres pourtant t’effraient quand cheminent
Le reflet d’une dague.
 
Vous enfanter le devoir, par douces ecchymoses,
D’abroger, par foi, les lois Dantesque qui gouvernent
Te réjouis-tu au solfège de l’enfant qu’on malmène ?
Refuse alors de te courber au format qu’on impose.
 
A vos cordes, vous nous voudriez
Etouffez de force l’élévation.
Entraver  la soif de liberté
Nous voir crever pour du pognon.
 
Très peu pour nous, je suis navrée
A cela, la vie nous choisissons
L’argent n’a que faire de la beauté

De l’arbre, des champs et du violon.
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Défi
Dune Tanguy

Gnossienne No.1 Erik Satie




Tu sens quand ton cœur bat et que tu te sens plus sur terre tellement le souffle te porte au-delà ton être? Tu es sur la route, le chemin est infini, et tu flottes! Oui, tu flottes entre les arbres, tu sens la vie autour de toi, tu ne fais plus qu'un avec ceux qui t'entourent. Humains, chiens, poissons, oiseaux, arbres, fleurs, plantes, eau, rocher, insectes... Ils sont tous en toi et tu es en eux, tu les ressens dans ta chaire. Ils te pénètrent jusque ton âme. Le vent souffle dans le feuillage qui balance des éclats d’émeraude, transpercé par les rayons du soleil éclatant qui veille sur tes pas. Tu n'as plus de limite. Rien ne viens entraver ta joie de vivre. D'être en vie, d'être le vivant. Part du tout, unis en un sein multiple qui grouille. Qui éclate de vie, de beauté et d'espoir! Tes yeux se posent sur cents millions de merveilles qui t'éveilles. Leur flux polisse ton esprit. Intuitions justes en action. Ton esprit est ici, maintenant. Et la lumière entre et scintille. Regarde comme elle est belle cette vie. C'est une mélodie qui tinte doucement.
C'est ce qu'ils tuent chaque jour? Vraiment?
Ils brisent pour régner, pour étanché inétanchable. Ils courent en vain après les étoiles. Cherche le paradis dans d'infinis dédales. Alors que c'est ici. Qu'avez-vous vu pour faire ainsi? Vous profané, . Vous rendez-vous compte de ce qui est dit? Prenez conscience que nous ne sommes pas tout mais partie. Nous sommes connexions de connexions de l'univers qui tourne autour de nous. Vous priez des bout de papier de venir vous donner souffle. Alors que nous en sommes emplit. Tu dénigre tes frères et tu salis ta mère nourricière. Tu détruis ton paradis pour en faire ton enfer. Course à la reconnaissance, tu te veux plus immense, tu t'accroches sans relâche à l'éternelle croissance. Insatiable et irraisonnable, la mort appelle l'angoisse.
Appel lancé, pour une ère nouvelle. Frères et sœurs, amour paisible et sage, harmonie! Nous sommes terriens, partie minime et infini de cette magie qu'est la vie, éternelle, ici. En nous. 
Partout.



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Défi
Dune Tanguy

Il est vide ce corps. Elle se traîne, impuissante. Pourtant, il est vide ce corps. Elle avance, tout de même. Centimètres par centimètres. Qui se font mètres. Elle lutte. Avec ce corps, vide pourtant. Les piqures se font sentir sur la peau. Il est vide ce corps? Des centaines de petites gouttes glaciales viennent s'écraser sur elle. Elle lève le visage vers le ciel. La pluie lui griffe la figure. Et elle, elle rit. Elle le sent moins vide ce corps. Elle arrive à se mettre à quatre pattes. Les mains et les genoux dans la boue, elle avance, enfin. Instable, mais il avance ce corps. Son dos est martelé par les gouttes qui grossissent et se rendent presque coups. Mais elle, elle rit. Son corps vibre. Ce corps qu'elle pensait vide. Ce corps qui vibre pourtant. Elle atteint le ruisseau. Trèbuche et y glisse maladroitement. Pas bien profonde, la berge fait un matelas de galets au corps qui vibre. Et qui se laisse à la fatigue. Et elle, elle sourit. Et le corps, le voilà qui glisse. Ce corps il flotte, plein. Et ce corps vit, aussi coulant que l'eau. Résonne. Du tambour en son sein.
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Défi
Dune Tanguy

Lis mon ami, quand tu as mal, quand tu es seul, lis.
Dans une prison, au bord d'un fleuve, lis.
Dans la passion et dans le deuil, lis. Lis mon ami.
Pour ton âme assoiffée et ton esprit. Lis.
Pour que ta vie devienne plusieurs, pour ton coeur. Lis.
Pour ton imagination affâmée, tes écueils. Lis.
Pour grandir en amour pour tout ce qui t'entoure. Li
s.
Pour soulager le chagrin, pour attendre demain. Lis.
Pour vivre l'impossible, que l'horreur soit risible. Lis.
Lis, oui, lis mon ami,
hier, demain et aujourd'hui,
car entre les pages sont des portes
vers la sagesse des âmes mortes, insufflant à la tienne
les vies qu'elles renferment.
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Défi
Dune Tanguy

Elle cracha en reprenant conscience, ses poumons brûlaient. Elle se mit à quatre pattes et vomit. Sa tête lui faisait mal, sa vue était trouble. Elle tenta de se mettre debout mais ne réussit qu'à s'écrouler à quelques centimetres de la flaque visqueuse qu'elle avait rendue. Elle resta allongée sur le dos, ferma les yeux et inspira profondément puis expira doucement. À plusieurs reprises. Le soleil était fort mais la brise fraîche le rendait supportable. Des images d'eau dechaînées, des visages terrifiés, les cordes, le bois, les voiles, le feu, tissaient dans sa tête un fouillis terrifiant et incohérant. Sauf le visage de brise-bille. Elle avait lâchée la corde. Les autres aussi, lui souffla une voix. Seulement elle avait lâchée la première, surestimant sa force et la stabilité du bateau. Elle avait lâché la corde et brise-bille l'avait gardé en main jusqu'au bout, et il etait mort. Soudain elle ouvrit les yeux et se releva. Lui oui, mais si elle retrouvait l'epave, peut-être en trouverai-t-elle d'autres vivants! Elle n'eut pas à aller bien loin. Se pouvait-il que ces derniers jours ait été des heures? Qu'elle n'ai pas parcourut des centaines de kilomètres comme elle l'avait cru? L'épave était là, à quelques mètres du sable, empalée sur les rochers. Elle avait été ballottée dans un courant et elle avait atterrie sur le sable par miracle. Elle observa un moment le bateau pour trouver le chemin le plus sur. Par la mer elle se ferait propulsée sur les rochers, par la falaise elle risquait de tomber et de rejoindre l'épave dans son sort funeste. Elle se mit a arpenter la plage en quête de materiel. Et de survivants.
Elle fit deux kilometres et rebroussa chemin, exténuée et de plus en plus pessimiste du devenir du reste de l'équipage. Elle trouva quelques bouts de corde qu'elle fit tenir ensemble par des noeuds. Elle allait descendre par la falaise en rappel. La tâche lui parut quasi impossible alors qu'elle s'arrêtait au début du sentier menant là-haut. A bout de force, affamée et déshydratée, elle s'écroula et s'évanouït. En se réveillant elle sentit le coup de soleil sur son corps quasi nu tant ses vêtements étaient déchirés. Elle laissa couler quelques larmes qui lui brulèrent les joues. Elle se mit debout et le blanc revint remplir sa vision et ses pensées. Elle eut tout juste le temps de s'asseoir et mit sa tête entre ses genoux. Elle devait manger et boire en tout premier lieu. Aller vers la terre et trouver quelque chose. Seulement, peut-être y avait il des provisions dans l'épave. Elle respira profondément quelques minutes et se décida. L'épave d'abbord, si aucun de ses amis de l'équipage n'avait survécut, autant mourir. Elle prit son amas de corde et monta.
Une fois en haut, son corps protestait de tout son être, pourtant elle n'avait fait que le plus simple pour l'instant. Aussi haut elle pu distinguer la pluie qui arrivait sur elle. Elle n'avait plus qu'à attendre pour l'eau, les trous dans la falaises en seraient pleins, quant à la nourriture, elle avait eu raison: quelques fruits et sachets se faisait balader par le ressac. Elle accrocha sa corde de fortune le plus solidement qu'elle put à une souche d'arbre, coupé il y avait quelques années de cela semblait-il, et entreprit sa descende sur la roche froide et glissante. L'épave se trouvait à une vingtaine de mètre, elle avait fait pire en monta au grand mat. Seulement une foule de personne bienveillante était prête à te secourir, alors que là. Elle chassa cette pensée en songeant que ce serait bien fait pour elle, car elle avait lâchée cette saloperie de corde. Il aurait pu en être autrement aussi. Elle descendit, le bateau de plus en plus visible. Du moins, ce qu'il en reste, songea-t-elle péniblement. Elle arriva en bas et ce fut bien plus compliqué qu'elle ne pensait; les pierres étaient coupantes, glissantes, la mer l'aspergeait à chaque vague, elle ne voyait rien et se mit à trembler de froid, après son coup de soleil, et d'épuisement.
Elle manqua plusieurs fois de chuter mais se raccrochait in extremis, toujours bien attachée à la vie, et parvint à l'épave. Le pont était crevasser à plusieurs endroits, le brick-goélette avait mauvaise mine, telle une charogne en décomposition, la poupe avait disparut et la proue avait été éventrée, laissant un trou énorme sur le pont et le mât de misaine, quelques fils et lamels de tissus en guise de voile, pendait piteusement au bout de mince filament de bois qui finiraient par craquer. La peinture jaune et noire n'apparaissait qu'à quelques rares endroits. De son nom peint en vert, "Le Cirque", il ne restait rien. Elle avait un peu d'espoir dans les cales où des coffre de nourriture et de materiel avait été attachés au navire. Elle descendit, et comme si son inconscient percevait le niveau de danger, elle fit sa première chute, s'entailla l'avant bras et atteris lourdement entre plusieurs coffres. Elle en retirerai de nombreux bleues, mais rien de casser, et ils étaient là les fameux coffre. Une joie voilée par l'épuisement lui réchauffa doucement le coeur et elle tenta de trouver une pierre capable de fracasser les cadenas. Elle s'y prit à plus de dix fois pour le premier et tomba sur un trésor: de la viande de boeuf séchée et des conserves de canard, d'oie, de porc... Elle suçota un bout de boeuf, en prenant son temps. Cela lui fut d'autant plus difficile qu'elle avait la bouche sèche et le goût l'emmena sur le pont lorsque ce dernier était entier. Elle avait vécut trois mois sur ce bateau, pourtant il lui avait semblé y vivre toute une vie. Brise Bille, KitKat, Mousse, Têtard, Simplet, Pau, Cyrano, Gueulard, Rageuse, Sans-Cou... Elle se souvint des tours de garde, des heures à briquer le raffiot, des repas en jouant au dés, du rhum qui égayait les esprits et déliaient les coeurs, de la pêche, et surtout ce qui rendait tout ça si beau: l'amitié et la camraderie, les rires, et les enguelades aussi. Elle se rendit compte qu'elle pleurait à grosses larmes en sentant la peau de son visage et de son cou brûler, elle grimaça en laissant aller ses sanglots et ses lèvres se fendirent pour laisser perler quelques gouttes de sang. Elle regarda autour d'elle, hagarde, folle de chagrin et de culpabilité. Elle se mit à hurler à pleins poumons les noms de ses amis. Seules les vagues parlaient ici, et les bois qui criaient sous leurs assauts, des morceaux de toiles, de cordes, des verres, de porcelaine, des éclats épars encore tenu par miracle par la cale qui s'était empalé proprement sur un énorme rocher. Et c'était tout. C'est tout, tout ce qu'il reste. Elle s'abandonna au chagrin.
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Dune Tanguy
Unis vers, le soleil coule sous la peau, le coeur bat ses rayons, ailes dans le dos. Clair horizo
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