Camille Ksaz
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Le quotidien de Mayu se trouve brisé en une seconde. Après un réveil brutal, sa mémoire lui revient et, devant l’inévitable, il ne lui reste plus qu’un choix : fuir.
Alors que ses souvenirs l’envahissent et que son deuil devient ingérable, elle rencontre un inconnu et décide de le suivre sur un coup de tête.
Une malédiction ancestrale, un caractère explosif, une religion autoritaire et des complots à n’en plus finir feront-ils bon ménage ou, au contraire, annonceront-ils le début d’un cataclysme ?
Alors que ses souvenirs l’envahissent et que son deuil devient ingérable, elle rencontre un inconnu et décide de le suivre sur un coup de tête.
Une malédiction ancestrale, un caractère explosif, une religion autoritaire et des complots à n’en plus finir feront-ils bon ménage ou, au contraire, annonceront-ils le début d’un cataclysme ?
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La neige se déposait doucement au milieu de la rue déserte.
Chaque flocon d'un blanc immaculé couvrait la violence du passé.
En à peine une heure, le pavé rougi était effacé de toute trace des événements.
Il ne restait plus aucun homme pour habiter les lieux.
Bientôt, la nature reprendra son droit.
Bientôt, la neige sera marquée par les pas d'animaux qui viendront profiter de la protection des épais murs pour survivre à l'hiver.
Puis, l'hiver passera à son tour, la faune retournera dans la forêt et la flore prendra sa place.
Les bancs de l'avenue principale deviendront des buissons.
Les murs seront emplis de lierres
Les arbres pourront laisser leurs branches pousser et envahir les balcons alentour.
Tout reviendra à la nature jusqu'à ce que les hommes reviennent en paix pour finir par s’entre-tuer.
Puis la neige tombera.
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Défi
Toute mon existence, je me suis demandée si un jour je pourrais dire : "ma passion est..."
Non pas que rien ne m'intéresse. Au contraire, je suis curieuse de nature et j'apprends avec plaisir. Mais pendant longtemps je voyais des gens se plongeaient dans des projets qui les faisaient rêver alors que je me contentais d'avancer tranquillement en suivant une voie que je voulais découvrir sans jamais m'y jeter à coeur perdu.
Cependant sans savoir, je cultivais ma passion. Celle de l'imagination. J'ai toujours aimé me plonger dans des univers inventés pour pouvoir créer des histoires plus ou moins complexes. Je voulais que chaque personnage ait son rôle, son passé, sa manière de réfléchir. Pour moi, cette façon de penser était partagée par toute l'humanité. Construire des scénarios complets n'était donc, à mes yeux, qu'une banalité. Jusqu'au jour où j'en ai parlé.
Depuis, l'écriture est devenue mon outil pour exprimer ce besoin qui est maintenant vital de partager mon univers. Je peux dire avec une fierté non dissimulée que mon projet est de faire rêver les autres au travers de mes mots.
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Défi
La respiration si courte que la morte semble nous guetter, les jambes qui tremblent jusqu'à ne plus tenir, le coeur lourd qui est prêt à exploser sous la pression de la cage thoracique. Cette peur, Mayu savait l'utiliser pour la transformer en force. Elle avait appris que si elle savait maîtriser ce sentiment, sa carapace serait imprenable. Ses démons pouvaient bien la faire trembler, elle resterait debout en apprenant à résister.
Mais tout changea quand Mayu connue un nouvel ennemi redoutable : la solitude. Elle avait appris à gérer la peur de quelqu'un mais celle-là n'avait pas de forme. Elle était seulement un vide immense qu'elle ne pouvait pas remplir seule. Cette peur était imbattable. pourtant, Mayu avait essayé ses techniques habituelles.
D'abord, l'évitement. Ignorer l'envie de hurler son désespoir en s'occupant constamment. Cela marchait un temps mais quand la peur revenait elle devenait impossible à maîtriser.
Ensuite, l'affrontement. Ne pas fuir sa peur mais d'abord l'analyser avant de l'achever avec violence. Sauf que l'analyse ne la menait qu'à des crises de panique et qu'il n'y avait personne à exterminer cette fois.
Enfin, la plus compliquée mais la plus efficace, ne plus jamais avoir à ressentir cette peur. Cela demandait donc de ne plus être seule une seconde. Elle réussit un temps mais dès que la nuit tombait et que son lit vide lui rappelait que personne ne l'aimerait autant qu'elle le voulait, son sommeil l'emmenait vers son cauchemar. Bien sûr, elle avait tenté de ne plus dormir mais l'épuisement gagnerait toujours.
Elle finit par s'avouer vaincue pour la première fois. Son entêtement ne pouvait gagner cette guerre.
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Défi
- Je ne comprends pas pourquoi nous devons nous fatiguer à faire équipe avec une femme qui a l'intelligence d'un saumon et la prestance d'une vache.
- Et moi j'comprends pas comment Mayu t'a pas déjà égorgé pour te faire taire.
- Parce que, contrairement à toi, elle est assez maligne pour savoir qu'elle a besoin de moi et qu'en plus elle n'est pas une barbare sans manière.
- Toi t'connais pas Mayu. J'l'ai vu mettre un coup de dague a un mec qui lui a dit bonjour parce qu'il était trop tôt. Donc une chieuse comme toi va pas survivre longtemps.
- Et une kleptomane et mythomane, elle survit combien de temps près de Mayu ?
- J'pas compris un seul mot de ce que t'as dit. Heureusement que t'es bonne sinon je pense je t'aurai déjà lancé dans un fossé.
- Tout d'abord, je ne suis pas un objet. Je ne permets donc pas que tu me parles ainsi. Ensuite, tes menaces ne m'atteignent pas, je suis bien au-dessus de ça. Enfin, j'ai beau être "bonne", je te promets que tu ne me toucheras jamais.
- Alors un, en effet t'es pas un objet, j'avais remarqué. Ensuite, si je te lance dans un fossé, tu seras pas au-dessus donc ta phrase a pas de sens. Enfin, c'pas bien de faire promesse qu'on peut pas tenir, Princesse. J'te le dis, on va coucher ensemble tôt ou tard donc tu ferais mieux de l'accepter.
- Mayu, est-ce que tu pourrais dire à cet insecte de se taire.
- J'suis pas un insecte, je suis un Métamorphe félin. Mayu, ta pote est vraiment conne.
Sur ces mots, Ritsu avait touché ses oreilles de chats en se rapprochant de la brune qui les ignorait depuis le début de leur conflit. Mayu la regarda et répondit en soufflant :
- Ce n'est pas mon amie mais tu n'as quand même pas le droit de la lancer dans un fossé.
- Pourquoi ?
- Parce que je te le demande gentiment.
- Ok mais s'il faut la tuer, tu me laisseras la jeter dans le vide ?
- Avec plaisir.
- Vous savez que j'entends toute votre conversation ? précisa Tora, d'un ton dédaigneux.
- Oui, répondirent Ritsu et Mayu en coeur.
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Défi
- Il y a bien des êtres qui ne sont pas touchés par le temps. Je pourrais vous parler de tous des mois entiers mais Grayson lui ne prendra qu’une minute. Il n’est qu’une rumeur qui court dont les seules preuves sont les Artefacts qu’il sème sur son chemin.
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Défi
Dis moi Liberté, sais-tu à quel point tu nous es précieuse ?
Pour toi, tous se battent et pourtant si peu arrivent à frôler du bout de doigt cette douce utopie.
Dis-moi Liberté, sais-tu ce que les hommes seraient prêts à faire pour t'atteindre alors qu'ils t'ont créé ?
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Défi
Dans l'obscurité, il brille, prêt à accompagner les perdus jusqu'à l'au-delà. La plupart n'y voient qu'une tour guidant les navires dans la nuit. Ces gens-là n'écoutent pas. Ils ne voient pas.
Ils ne prennent pas le temps de lever la tête jusqu'à la lumière intense et de l'affronter sans avoir peur de s'âbimer la rétine pour voir que cette dernière est elle-même constituée de milliers de petites sphères d'énergie qui danse jusqu'à ce que le soleil vienne les emmener. Non. Ils préfèrent regarder les étoiles en rêvant que chacune a un pouvoir alors que la magie a lieu juste devant eux.
Ils pensent que seul le rythme des vagues les endorment mais ils ont tort. Ce que leur âme entende derrière est bien plus fort, bien plus apaisant. Leur esprit se laisse bercer doucement par les chants des sphères fêtant leur libération.
L'humain a toujours eu la capacité extraordinaire de passer devant ce qu'il cherche sans même le savoir. Enfin, la plupart.
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Défi
Le temps semblait ralenti, les personnes lui parlaient, des larmes coulant sur leur joue mais elle ne bougeait pas. Son regard se perdit dans la noirceur de son café. Il était comme tous les matins, sans sucre ni lait. Pourtant, il paraissait plus intense que d'habitude. Peut-être que l'intensité des évènements se répercutait sur sa boisson. Une main se posa sur son épaule, la serrant avec fermeté :
- Salva, je suis désolé mais j'ai besoin d'une réponse.
- Une réponse à quoi ?
Le cinquantenaire la regarda avec désespoir. Il ne voulait pas pousser une veuve comme ça mais maintenant que son mari était mort, elle était sa supérieure.
- Concentre-toi, s'il te plaît. Des vies en dépendent.
- Donc si je comprends bien, tu vas me demander de prendre une décision que mon mari n'a pas été capable de prendre. Tu es devenu fou, Gary ? Je ne suis que sa femme. Je n'étais jamais sollicitée pour aucune de ses décisions. Je ne suis pas délinquante pour un sou et encore moins chef d'une organisation criminelle !
- Maintenant si, répondit seulement Gary.
Salva s'intéressa de nouveau à son café. Peut-être la réponse se trouvait dans cette tasse blanche que son mari lui avait offerte. Il lui avait dit que pour son âme innocente, cette couleur était parfaite. Elle sourit. Sa mort ne l'étonnait pas, après tout, il était en danger depuis qu'elle l'avait rencontré. Cependant, avoir tout laissé sur ses frêles épaules... c'était de la folie. Elle n'avait jamais tenu une arme, jamais frappé quelqu'un. Son visage angélique lui avait permis de s'en sortir facilement dans la vie. On dirait que la simplicité finissait aujourd'hui. Elle n'avait pas envie de pleurer de toute façon, autant agir. Ses yeux aussi bleu qu'un ciel d'été se plongèrent dans ceux de Gary.
- Parles mais dépêches-toi, j'ai un enterrement à organiser.
Tous reculèrent un peu. Ils ne reconnaissaient pas la dureté dans la voix de Salva. Elle était toujours d'une douceur infinie et d'une maladresse inquiétante, poussant ses proches à vouloir la protéger. Mais pas à cet instant. Non, ils voulaient s'incliner devant l'aura d'une puissance inégalée qu'elle dégageait. Elle avait l'étoffe pour les mener bien plus loin que ses prédécesseurs. Peut-être qu'Enzo n'avait pas laissé, sur un de ses fameux coups de folie, sa place à sa femme. Peut-être savait-il quelque chose qu'ils ignoraient.
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Défi
Oh non, pas encore un humain.... ils sont si faibles ! Pas moyen de s'amuser avec eux, au bout de cinq secondes ils sont soit morts soit paralysés par la peur. En plus c'est encore un en armure.... Ceux avec des bâtons font au moins des tours de magie avant que je les dévore. Mais... il n'est pas plus petit que les autres ? En plus il est tout seul ?? Il doit être fou...
Et puis pourquoi ils viennent tout le temps pour me "combattre" ? Je suis tranquille dans mon antre, je dors toute la journée. Bon d'accord, je brûle quelques troupeaux chaque mois mais ça va ! La plupart des miens auraient détruit le pays par plaisir ! Ils ont de la chance de m'avoir franchement, si je meurs et que c'est un d'eux qui me remplacent... pauvre être simple...
Ah ça y est il essaye de me parler.... Tu n'as pas remarqué qu'on n'était pas de la même race ? Genre, je fais trente fois ta taille, j'ai des ailes et je peux te carboniser ? Est-ce que tous les combattants humains sont idiots où c'est juste ceux d'ici ?
Et voilà il sort son épée et... il la pose ? Ah bah ça c'est nouveau. Pourquoi il se met à genoux devant moi ? Peut-être qu'il a trop peur. Il ne tremble pas pourtant. Je crois que je suis tombée sur le plus débile de sa race. Je suis un carnivore, tu sais petit ? Bon ok, je n'ai pas faim mais ça, tu ne le sais pas. Enfin je crois qu'il ne le sait pas ? Tu entends mes pensées ?
Qu'est-ce que je raconte, bien sûr que non. Bon je fais quoi de lui ? Je veux dire, je ne vais pas le manger alors que je n'ai pas faim. En plus, l'humain est une viande particulièrement mauvaise. Il va bien finir par repartir de toute façon. Puis même s'il reste, ce n'est pas avec la lame qu'il a qu'il va me faire quelque chose. Hop on retourne à la sieste !
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Défi
Je suis allée des centaines de fois dans ce village perdu dans le nord du Portugal. Et sans mentir, si ma grand-mère n'y est pas, je ne vois plus l'intérêt d'y aller. Je suis bien mieux chez moi, entourée de ma famille. Je suis plus à l'aise à Paris, là où j'ai grandi. Mon imagination se sent en sécurité et me permet plus facilement d'échapper au syndrome de la page blanche.
Et pourtant, dès que la nuit tombe doucement un soir où la température est élevée, j'y retourne. Le Portugal est à ma porte dès que le vent doux vient calmer la chaleur, dès que le soleil vient timidement passer au travers des volets fermés jusqu'à disparaître. L'air sucré, le calme libérateur annonçant que l'on peut enfin respirer sans avoir l'impression d'étouffer.
À chaque fois je vois cette maison où j'ai passé de nombreuses vacances, je sens l'odeur des vieux meubles, mes doigts touchent presque les draps asez fins pour ne pas avoir chaud en s'y glissant dessous. Les carreaux bleus aux murs m'apparaissent si je ferme les yeux rien qu'une seconde. À ce moment là, je redeviens une enfant dans ces pièces qui me semblaient gigantesques.
Pour moi, la nuit d'été il y en a qu'une et c'est celle-là.
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Défi
Aujourd'hui un jour sans.
Un jour où mon esprit semble s'être éteint, restant à peine assez présent pour analyser ce qui m'entoure.
Un jour où mon corps semble marqué au fer rouge par le passé.
Un jour où le sablier s'écoule plus lentement.
Un jour où aucune bonne ou mauvaise nouvelle n'aurait le pouvoir de réveiller mes sentiments.
Un jour où je me sens encore salie.
Mais ce n'est pas grave. C'est juste un jour comme ça. Demain je me réveillerai et je pourrais savourer de nouveau ma vitalité.
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