Ubrumes
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Ceci est mon journal intime de mes 14 ans à mes 16 ans. Cette époque est marquée par une dépression majeure et l'apparition des symptômes de mon trouble de la personnalité. Les chapitres contiennent donc des passages qui peuvent heurter la sensibilité de certaines personnes, et abordent des sujets tels que la violence, l'automutilation, des pensées suicidaires, etc. J'ai également, durant ma dépression, connu un épisode de bouffée délirante aigüe, dont vous pourrez témoigner dans certains chapitres. Il s'agit d'épisodes de paranoïa ainsi que de sentiments de grandeur (etc.), et je vous prierai de ne pas juger mon vécu. Il est très difficile pour moi de l'assumer, alors s'il vous plaît, restez bienveillants.
Je retranscris mon journal exactement comme je l'ai écrit à l'époque ; aucune modification, à part sur l'orthographe, n'a été effectué de ma part. Il peut encore contenir des fautes si jamais certains d'entre-vous veulent me corriger.
Si je le retranscris, c'est pour sensibiliser aux maladies et aux troubles mentaux. Je veux également partager mon histoire avec vous et garder une trace de mon adolescence dont j'ai peu de souvenirs, dans l'hypothèse où mon carnet viendrait à disparaître.
Bonne lecture.
Je retranscris mon journal exactement comme je l'ai écrit à l'époque ; aucune modification, à part sur l'orthographe, n'a été effectué de ma part. Il peut encore contenir des fautes si jamais certains d'entre-vous veulent me corriger.
Si je le retranscris, c'est pour sensibiliser aux maladies et aux troubles mentaux. Je veux également partager mon histoire avec vous et garder une trace de mon adolescence dont j'ai peu de souvenirs, dans l'hypothèse où mon carnet viendrait à disparaître.
Bonne lecture.
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Défi
Tes doigts
Sur mes hanches assoupies
Caressent
Juste là
Sous tes airs d'interdits
Tendresse
Et moi
Qui rêvais que la pluie
Se taise
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Défi
— Salut Michèle, c'est Mélodie. Je suis venue ce matin au Café des Latins, je ne t'ai pas vu. J'ai fini ma cigarette, me suis brûlée légèrement les doigts sur le filtre déjà chaud, et je me suis avancée. J'ai marché jusqu'aux tables longeant la route, cherchant du regard ta courte chevelure rousse, mais tu n'étais pas là. J'étais en avance, c'est vrai. Il y avait ce monsieur avec son espresso, au téléphone, habillé probablement par une boutique de luxe, il avait l'air pressé mais lassé, des cernes sous les yeux. A sa droite, une jeune femme blonde, que j'aurais presque pu prendre pour toi ; mais elle n'égalait pas ta beauté. Ses longs doigts carressaient son chien à ses pieds, comme pour le rassurer comme elle aurait voulu qu'on la rassure. Les autres tables vides, j'ai tout de même jeté un oeil à l'intérieur depuis la grand vitre face au fleuve, mais tu n'étais pas dedans non plus. Ca ne m'étonnait pas, je sais que tu aimes fumer en buvant ton frappé. Et le temps était doux, ni pluie ni vent ne brusquait les passants. J'ai tiré la première chaise, tu sais, à ta table préférée, contre les fleurs violettes. Je sais que tu les aimes. J'ai commandé ton latte puis je t'ai attendu. Une heure, puis deux. Je regardais les voitures passer, se klaxonner, et s'engueuler. Tu avais peut-être oublié notre rendez-vous ? J'aurais voulu t'engueuler, moi aussi, mais tu sais que quand je suis face à toi et que nos regards s'entrelacent, je suis comme figée. Ton odeur me paralyse, je deviens ta servante, je pourrais ramper jusqu'à la lune pour te l'offrir. Alors j'ai attendu une troisième heure et puis je suis partie. Ne t'en fais pas, quand on t'attend, le temps ne compte plus vraiment. J'ai pensé à toi tout le long, au baiser échangé en fin de soirée, après la soirée chez Angie. D'ailleurs, je n'ai pas pensé à toi qu'assise sur cette chaise, mais tous les jours depuis cette nuit. Je sentais ton visage près du mien dans le métro, ton souffle sur mon sofa et j'entendais même ta voix au bureau. As-tu oublié ou as-tu eu peur de venir ? J'aimerais vraiment te revoir. J'aimerais tout savoir de toi. Tu as sûrement peur, je l'ai vu quand je t'ai embrassé. Tu regardais autour de toi terrorisée que l'on nous voie, mais tu seras toujours en sécurité avec moi. Je veux te protéger de tout et de tout le monde. Je ne te connais que peu mais je sais que tu mérites le meilleur que ce monde a à offrir. Tiens moi au courant s'il te plaît. Si tu préfères, on peut se retrouver ailleurs ? Un endroit plus discret ? Il y a cette brasserie près de la place Saint-Jean. J'attends ton appel. J'ai hâte de poser à nouveau mon regard sur tes cheveux si doux et d'embrasser tes mots. Raconte moi ta vie quand on se reverra. A bientôt j'espère. —
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Défi
Inspiré de la peinture Nighthawks by Hopper.
New York, 1942
Harry, enquêteur de police solitaire, s'engage dans une affaire d'homicide volontaire. Ayant déjà croisé la belle victime massacrée à coups de couteaux, il tombe dangereusement amoureux de cette femme décédée, dont le passé est aussi mystérieux que macabre.
New York, 1942
Harry, enquêteur de police solitaire, s'engage dans une affaire d'homicide volontaire. Ayant déjà croisé la belle victime massacrée à coups de couteaux, il tombe dangereusement amoureux de cette femme décédée, dont le passé est aussi mystérieux que macabre.
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Défi
"Après tout, en mai, on fait ce qu'il nous plaît !"
May parcourait toujours les façades des bâtiments quand elle marchait sur le trottoir de la rue de Metz. Elle avait remarqué cette phrase sur la couverture d'un magazine exposé dans un kiosque à journaux. Elle avait toujours eu peur. Peur du noir quand elle était enfant, de ses propres désirs, des gens imprévisibles et d'elle-même. May ne savait pas dire "non". Elle s'était entraînée, pourtant, devant son vieux miroir doré, à prendre un air autoritaire qui ne lui ressemblait pas. Elle se sentait comme une petite fille perdue dans le corps d'une femme de vingt ans. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait de sa vie, voguant dans ses études comme on conduit un pédalo sur un lac au mois d'août. Elle était joyeuse, optimiste, appréciée. Elle parlait doucement, toujours discrète, jamais remarquable, avec des mots choisis en étant toujours polie. Ses quelques amies prenaient des nouvelles, de temps à autres, mais elle était solitaire. Elle aimait boire son thé noir avec un peu de lait, seule chez elle avec son chat, perdue dans ses pensées, penchée à sa fenêtre. Elle aimait écouter les discussions de ses voisins, les imaginer avec leur vie à eux, leurs programmes télé préférés et leurs boulots étouffants.
Avait-elle déjà fait ce qu'il lui plaisait, à elle ? Elle y avait déjà beaucoup réfléchi. La phrase résonnait dans la tête de May. L'indécision avait toujours été là, la tenant par la main comme une insécurité morbide et bornée. Elle ne savait pas ce qu'elle voulait manger ce soir, ni le genre de personne qu'elle voulait être. Elle avait toujours un avis partagé sur tout et ne pouvait prendre parti en aucun cas. Ses peurs la retenaient, les poignets liés et traînée le long du chemin de la vie sans savoir où aller. Elle aimait Julien, ça elle le savait. Elle le savait parce que c'était là, au fond d'elle, comme un animal remuant. Elle sentait ce poid sur sa poitrine quand elle pensait à lui, comme si elle était toute petite et que le monde autour d'elle était devenu immense. Elle se sentait impuissante face à tant d'émotions, de couleurs et de sentiments surgissants de nulle part. Elle l'aimait et c'était tout ce qu'elle savait. Elle pouvait encore entendre sa mère, les larmes aux yeux, hurler "Mais May, qu'est-ce que tu veux TOI ?", quand ses parents avaient divorcé et qu'elle avait dû choisir chez qui aller vivre. Mais elle aimait autant ses deux parents. Voilà, tout ce qu'elle savait de la vie, c'est qu'il y avait de l'amour, beaucoup d'amour. De l'amour partout, en observant bien. De l'amour chez les oiseaux, le matin, qui chantent pour réveiller le monde. De l'amour chez un bébé, qui court en riant, poursuivi par son père. De l'amour dans les yeux de la vieille dame du supermarché, qui lui souriait toujours quand elle passait à la caisse. May voulait aimer. Aimer à en pleurer, à en rire, même si parfois ça la brisait. Au fond, elle se fichait d'avoir mal, parce que sans le savoir, ce qui lui plaisait vraiment, c'était Vivre. Et elle le ferait tous les mois de l'année, tous les ans, jusqu'à ce qu'enfin, sans le choisir, elle en mourrait.
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"Tu sais ce qui est violent ? Ce moment, après l'amour, quand les deux partenaires se séparent en un dernier soupir commun. Après ça, ce ne sont plus que des soupirs solitaires, des soupirs qui n'ont jamais été aussi seuls. Avoir connu un tel instant de communion, un phénomène assez puissant pour transformer deux humains distincts en un seul être, avant que les deux corps ne se désunissent pour s'abandonner à nouveau. Je parle de cet instant, lorsque l'homme se retire, pour n'être plus qu'un seul corps face à celui qu'il enlaçait. N'est-ce pas dur ? En un instant, tout se vide, tout se romp et chacun se retrouve face à lui-même, face à son existence solitaire. Les pensées se nouent à nouveau et l'anxiété refait surface, puisqu'on ne vit que pour mourir un jour.
N'est-ce pas là, la raison même de nos ébats ? Nous nous confondons pour mieux nous définir, nous conjugons pour mieux nous distinguer."
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Rire
Fermer les yeux
Et t’embrasser
Frémir
Mes doigts heureux
Sur ton fessier
Partir
Un peu à deux
Et séparés
Jouir
Puis silencieux
S’abandonner
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Défi
Animal
Manie mal
Ses petites pattes
Frêles
Avec tes frères
Animal
Tu as mal
Serrés
Entassés
Pas de place pour bouger
Etonnante
Folie meurtirère
Eux n'ont-ils
Pas de frère
Pas de mère
A chérir
Dans le sang seraient-ils
Maltraitants
Violents
Malfaisants
Animal
N'est rival
Ni des Hommes
Ni de Terre
Animal
Frère en somme
Dans le sang
Et la sève
Animal
Lève-toi
Montre-nous
Le chemin
Prends ma main
Montre-moi
Animal
Comment t'aider
J'ai si mal
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Défi
Eaux profondes
Vagues immondes
Regards flippés
Douloureux comité
Fréquence cardiaque
La contre-attaque
Eclats gravitationnels
Sur son crâne la vaisselle
Masques fades
Tombantes façades
Délicat criminel
Aujourd'hui si cruel
Gargantuesque ridicule
Puis manque de scrupule
Injection de boisson
Absorbé le poison
Sable écoulé
S'en est allé
Liberté maîtresse
Allégorie vengeresse
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Défi
La première fois que Lilus avait poussé les portes de cet appartement, elle s'était sentie chez elle. La visite avec l'agent immobilier avait à peine débuté lorsqu'elle lui tendit son dossier et prononça la phrase "je le prends". Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais quelque chose l'attirait ici. Le vieux plancher poussiéreux, la tâpisserie décollée par endroits, les fuites des robinets... Tous chuchottaient son prénom, l'absorbaient dans ses recoins, ses angles, ses fentes. Comme si elle avait toujours vécu ici, comme une maison de famille abandonnée au fil du temps et retrouvée bien plus tard, dans une vague de mélancolie. Et ce sentiment de familiarité ne l'avait jamais abandonnée depuis dix ans.
Ce matin, en se réveillant, elle s'était avancée vers la salle de bain pour prendre ses cachets. Face au miroir, elle s'observait toujours à la loupe, caressant du bout des doigts ses éphélides, ses fossettes, les contours de ses lèvres pâles. Elle avait toujours ressemblé à son frère, mais plus elle avançait dans l'âge, plus les similarités étaient frappantes. Il était mort lorsqu'elle était enfant, elle se souvenait pourtant tous les jours de ses cheveux roux et bouclés, son menton avancé, ses grands yeux verts. Lilus n'avait pas hérité de cheveux aussi soyeux, mais ses yeux en amandes et ses longs cils semblaient avoir été clônés sur les siens. Elle avait pourtant l'air plus faible que lui ; plus mince, plus petite, son visage était creusé par des soucis que lui n'avait jamais connus. Avalant ses pilules bleues, elle saisit la porte de la douche avant de pénétrer sous l'eau brûlante. La chaleur du liquide roulant sur la longueur de son corps la détendait toujours autant ; elle aimait se perdre dans ses pensées en respirant la vapeur d'eau. La sagesse qu'elle avait acquise avec le temps se dessinait sur ses rides faciales. Plus les cadrans des montres s'activaient, plus la vie lui paraîssait valoir la peine d'être vécue. Un flamenco tanguant, une danse folle et déséquilibrée l'avait jusqu'à présent menée ici, dans cette douche, dans cet appartement, et il devait y avoir une raison à cela. Elle ne croyait pas au hasard, mais plutôt à un genre de destin implacable, attendant d'être poussée dans les bras de l'homme qui la ferait chavirer. Tous les jours, elle regardait les passants pressés par sa fenêtre, presque toujours propres sur eux, se demandant lequel d'entre eux deviendrait sien. Mais tout le long spectatrice, elle ne remarquait pas que de l'autre côté de la rue, derrière une vitre, un amoureux faisait de même en la regardant elle.
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Défi
Mon chat sous un bras
Un livre dans l'autre
Ma bouche chocolat
Transporte
Des amants à la pelle
Dans ce lit défait
Pourtant pas si belle
Mais j'aime la beauté
Sensible endurcie
Un peu ailleurs
A contre-temps je fuis
Violences et terreurs
Auparavant blessée
J'ai le coeur en travaux
La famille éclatée
J'ai le coeur en morceaux
Portrait d'un homme
Trottant dans ma tête
A lui seul museum
De mes rêves squelettes
Cet homme que j'aime
Seule, perdue je l'haine
Mais lui ne m'aime pas
Et sans lui je me noie
Alors je vogue
Sur ma pirogue
Lançant des baisers
Aux premiers arrivés
Priant pour que l'un d'eux
Se soulève, glorieux
Et emmène avec lui
Ma drôle de compagnie
Peut-être un jour saurai-je
Si j'ai le privilège
Seule, suffisante
M'apprécier différente
Peut-être un court moment
Surpasser leurs jugements
M'aimer telle que je suis
Unique et accomplie
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Défi
Des hurlements. Je connais ces voix, je les connais bien. Dans le couloir, je m'avance vers le salon familier et familial. Sensation de peur, d'être perdue, je cherche des repères, des signes prouvant que les hurlements n'étaient que dans ma tête. Je suis chez moi mais je me sens ailleurs, comme si l'action se déroulant devant mes yeux m'avait fait bondir hors de mon corps, que la violence, le sang, les sourires et le vide ne m'étaient plus supportables. Levant courageusement les yeux pour défier l'horreur de la scène, je suis face au dernier acte de la pièce.
Mon grand-père, ma grand-mère, mon père, ma belle-mère ; une réunion familiale. Un combat, des épées, coeurs percés. Les épées déformées par les coups, les corps, l'animosité. Epées tordues pénétrant dans la chair, fermement maintenues par ces grands parents, prétenduement miens. Dans un sourire, sous les hurlements cinglants, ils se tournent vers moi tout en pivotant sadiquement les armes dans les plaies. Me fixant, me souriant effroyablement, je suis là, un dimanche midi. Je suis là, je dors mais je n'ai plus de père.
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