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_Amele_

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Un homme. Sa fille. Il est seul depuis qu'elle est partie vivre une nouvelle vie loin de lui. Un grand voyage l'attend, avec au bout, la délivrance.
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"Les maladies touchent de plus en plus les enfants et de plus en plus jeunes.
Comment continuer à avancer lorsqu'elle nous enlève l'un des nôtres ?

Mon histoire est celle aussi de beaucoup d'autres. J'ai besoin de l'écrire pour avancer."

Carnet intime d'Alexia, 28 ans...
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Défi
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Cette femme que l'on voit assise sur son fauteuil n'est pas comme les autres.
Elle tricote, devant la télévision allumée et une tasse de verveine sur la table de chevet. On l'entend murmurer tout doucement quelques vers de son poète favori : Arthur Rimbaud.
Elle est déjà en pyjama. Mais un pyjama polaire, large. Ses cheveux sont défaits et tout emêlés. Elle a ses gros chaussons aux pieds, chaussons qu'elle ne quitte plus depuis quelques mois déjà.
Il est à peine 16h et pourtant la nuit est déjà tombée.
Elle semble fatiguée, un chat ronronne doucement à ses pieds. Son mari est à côté, il l'a regarde attendri tout en rêvassant.
* *
Ils habitent une petite maison. Trois chambres à disposition, dont une qui sert de bureau. Dans la première chambre, un grand lit. Aux murs, des cadres photos décorent joliment la pièce.

Dans la seconde chambre, c'est encore un peu mal rangé, mais le mari s'occupe chaque jour de trier, ranger et assembler. Ils ont mis du papier peint. Lui voulait une couleur neutre, elle, des petits anges. Comme il ne peut rien lui refuser, des anges ornent chacun des 4 murs de la pièce. Il a eu du mal à s'y faire, mais finalement il aime beaucoup. Depuis peu, la chambre était comme un sanctuaire, à protéger du moindre poils de chat et de saleté provenant des chaussures du mari. Celui-ci avait d'ailleurs dû intégrer assez rapidement que les chaussures devaient être enlevées avant d'entrer dans la maison sous peine de se faire exclure de la maison.

La cuisine. Dernièrement, cette pièce a fait l'objet des sautes d'humeur de la dame. En plein mois de novembre, il fallait trouver des fraises et les conserver dans le réfrigérateur. Il avait beau lui dire chaque jour que la saison des fraises été passée depuis un certain temps, elle n'en démordait pas. Elle inspectait le réfrigérateur toutes les demi-heures, dès fois qu'un fraisier ait poussé. Le pire, c'était la nuit. Comme elle ne dormait pas, comme elle ne tricotait plus, son envie s'agrandissait et l'obsédait. Elle se levait, faisait les cent pas dans la chambre, se rendait à la cuisine et s'énervait. Puis elle remontait, fulminante, avant de s'endormir pour une heure ou deux.
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"Passe-moi le petit miroir s'il te plaît". Cette demande tire l'homme de ses rêveries. Il se lève, attrape le miroir posé sur la table du salon et lui tend. Il observe sa femme plisser les yeux, l'air dégoûté.
L'homme se rapproche alors et glisse à l'oreille de sa tendre épouse : "Je t'aime. Tu es un jardin, une fleur, un ruisseau". Aussitôt, l'effet compliment se fait sentir. Elle baisse la tête, souri largement et rougi.
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Décembre.
Dans une chambre de la maternité, une femme et son mari n'en reviennent toujours pas. Un petit garçon dors paisiblement dans le petit landeau. Il porte sur lui un gilet de laine, tendrement tricoté par sa maman.
*
Maintenant que Pépère le chat a de nouveau l'autorisation de rentrer dans la chambre, il en profite et veille sur son petit maître. En revanche, les chaussures de monsieur sont toujours cantonées à rester dehors.
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Défi
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Encore une journée
Tapie dans son nid
Rêvant d’un bon déjeuné
Entre amies.
Oui, il est temps !
Une aile après l’autre
Ne pas perdre son temps,
Etirer ses pattes,
Préparer un plan :
Aller droit au but
Surveiller ses arrières.
Effacer ses doutes,
Tout droit devant
Redoutable guerrière
En avant !
Toiser,
Effleurer,
Lorgner,
Lasser l’humain,
Eviter ses pièges.
Enfin arrivée à destination
Se dépêcher de croquer une part
Tout en faisant bien attention car
L’ennemi arrive sans crier gare.
Arme rapide et discrète
Quelque objet qui traîne,
Une serviette
Et toute tentative sera vaine.
Se régaler d’un peu de sucré
Tourbilloner de plaisir
Infini manège
Ouïr ces humains râler
N’a pas de prix !
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Défi
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Huit heure, le réveil sonne.
J'ouvre doucement les yeux,
Je m'étire et je grogne un peu.
Il faut déjà se lever, se doucher, s'habiller.
Aller prendre un bon petit-déjeuner.
Oui, mais voilà. Il y a la Bête.
Terrifiante, énorme.
Je ne peux pas bouger. Je ferme les yeux.
Non, ce n'est pas un rêve. Elle est là.
Comment vais-je faire ? Sortir du lit ?
Impossible, mes jambes ne répondent plus.
Crier à l'aide ? Je suis seule, je suis perdue.
Mon coeur s'emballe, la sueur m'envahie.
Ma respiration s'accélère, les larmes affluent.
Soudain, la Bête bouge. Elle avance de quelques pattes et s'arrête.
Je sens ma tête qui tourne, je vais m'évanouir.
Que me veut-elle ? Me manger ? Impossible, je suis trop grande pour elle.
La Bête s'avance encore un peu. Elle se rapproche de moi.
Mon coeur explose, je hurle. Je lutte. Je dois me lever pour aller travailler,
Mais la Bête est là, je ne peux plus bouger. Elle va me mettre en retard.
Soudain, sentant une force lointaine, je fonds hors de mon lit. Je sors de la chambre,
Je respire, je me calme. Je suis trempée. Je cours prendre l'aspirateur.
Mon bras tremble, mon coeur accélère à nouveau.
La Bête sent sa fin proche. Elle court elle aussi.
Elle tente de s'enfuire ! Non ! tu dois partir !
Elle essaie de se cacher ! Non ! Laisse-moi t'aspirer !
Mon bras tremble encore, je dois m'approcher encore !
La Bête disparaît. Aspirée, étouffée. Bien fait !
Je range l'aspirateur. Je suis fière de moi.
Je l'ai bien mérité ce bon café.
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Défi
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 Marta rêvait. Elle rêvait devant son ordinateur. Elle rêvait pour s'échapper l'espace d'un instant de son quotidien, lequel était somme toute très banal : enfants, biberons, maison et travail. Elle dormait peu la nuit, mangeait beaucoup, ne fumait pas mais s'autorisait un petit verre de temps en temps.
Monsieur K, son patron fit irruption dans son bureau. Marta sursota. Monsieur K ne lui inspirait que du dégoût : il était petit et rondouillard, la cinquantaine et chauve. Il lui manquait des dents et celles qui lui restaient étaient jaunies par des années de cigarettes. Lorsqu'il était dans son bureau, Marta le soupçonnait de passer son temps sur des sites pour adultes et de faire la sieste. Lorsqu'il faisait le tour des bureaux -essentiellement occupés par des femmes-, il prenait un malin plaisir à les prendre de haut en se prenant pour un mâle dominant. Il lui parla d'une voix forte, presque aggressive. Il lui demandait si elle avait pu terminer le dossier de Monsieur Machin car c'était "urgent urgent". Dans un souffle, elle sortit de sa rêverie et lui tendit le dossier. Son téléphone se mit à sonner : c'était la crèche. Son petit dernier avait de la fièvre, elle devait venir le chercher immédiatement. Ni une ni deux sans réfléchir, elle éteignit son ordinateur, rangea son téléphone dans son sac, pris sa veste, son sac, dit à son patron qu'elle serait absente pour l'après-midi, et sans entendre sa réponse, partie.
Dans la voiture, elle poursuivit son rêve. Elle était sur une île, sur le sable chaud, face à la mer calme. Pas de vent, pas de bruit. Tout d'un coup, elle se sentit joyeuse. Rien à penser, personne à qui rendre des comptes. Juste à s'occuper de son bronzage et s'humidifier la peau de temps en temps. Elle était détendue. Il lui manquait cependant un endroit pour dormir. A cette pensée, Marta fit apparaître une somptueuse forêt. Des arbres d'un vert éclatant, des branches feuillues lui offrant tout le bois et les feuilles nécessaire à la construction de sa cabane. Fabriquer quelque chose de ses mains, voilà une idée qui lui plaisait assez. Elle se leva de sa serviette et se mit en quête du nécessaire à cabane dans sa forêt : branches, grandes feuilles, lianes. Des oiseaux, très certainement des somptueux oiseaux exotiques, chantaient comme pour l'encourager. Ils chantaient de plus en plus fort, il étaient de plus en plus nombreux. Tous en même temps, cela ne donnait pas une mélodie harmonieuse. Tout doucement, son état de zénitude s'effilochait.
"Avance avec ta caisse connasse !". Un homme la sortit de sa rêverie. Feu vert, voitures qui klaxonnent, piétons qui traversent au rouge. Un sentiment de tristesse l'envahie. Ce n'était pas des oiseaux qu'elle entendait. Des grosses larmes chaudes coulèrent sur ses joues. Elle l'aimait bien son petit coin de Paradis isolé du monde et de la vie quotidienne. Un maigre sourire se dessina sur son visage à la pensée qu'elle pourrait le retrouver cette nuit. En attendant, il lui fallait aller chercher Gabriel à la crèche puis attendre les grands qui rentraient seuls après leur journée d'école. Leur donner le goûter, faire les devoirs et préparer à manger.
Arrivée sur le parking de la crèche, Marta pris cinq minutes pour se refaire une beauté dans le miroir du rétroviseur. Les filles de la crèche ne devaient pas s'apercevoir que des larmes avaient coulé sur ses jolies joues maquillées. Faire semblant que tout va bien quand on a l'impression de se noyer. Marta était devenue une experte à ce jeu là. Elle commença par sortir des mouchoirs de son sac pour essuyer ses larmes. Avec le printemps qui commençait à arriver, elle pourrait toujours faire croire que ses yeux rouges étaient dûs à des allergies. Elle sortit son nécessaire à maquillage qui ne quittait jamais la boîte à gants de sa petite citadine. Un peu de fard à paupières, un peu de rouges à lèvre, un peu de Mascara feraient bien l'affaire. Une fois prête, elle sortit de sa voiture, sonna à la porte, s'annonça et entra.
La crèche était assez grande et très colorée. Les filles la décoraient presque tous les jours avec les créations artistiques des enfants. Elles étaient quatre pour une vingtaines d'enfants de trois mois à trois ans. Marta les connaissait plutôt bien car ses aînés étaient déjà passés par cette crèche. La directrice était même devenue son amie. Marta s'avança jusqu'à la pièce de vie. Gabriel était en larmes dans les bras de l'animatrice. Il avait ses petits yeux rouges et brillants, en couche. Lorsqu'il la vit, il se mit à courir vers elle les bras tendus. Après un gros câlin de consolation, Marta le rhabilla puis rentra chez elle.
Son appartement était assez grand : 3 chambres, une salle de bain, des toilettes, un salon qui faisait également salle à manger, et une cuisine. La cuisine était sa pièce préférée. C'est là qu'elle s'évadait en concoctant des bons petits plats pour elle et ses enfants. Elle avait des tas de livres de recettes, et chaque semaine ils choisissaient tous ensembles les plats qu'ils mangeront durant la semaine. Sur la table en bois de la salle à manger, trônait des papiers en vrac, des magasines de voyages, dont l'un était ouvert sur un séjour à Tahiti. Il y avait également le biberon d'eau de Gabriel, son doudou et sa tétine qui restaient à la maison pour ne pas risquer de les oublier à la crèche.
Marta proposa un biberon d'eau à Gabriel. Il bu quelques gorgées, avant de vomir. Marta fit un bond de surprise. La fièvre le faisait rarement vomir. Mais la vue du vomi la faisait vomir elle aussi. Elle fila en vitesse aux toilettes et vida le contenu de son estomac. Les toilettes étaient sa seconde pièce préférée. Là, elle s'autorisait une petite pause lorsque les enfants étaient couchés. Elle en profitait pour lire ses magasines qui ne montraient que des mannequins au ventre plat en rêvant que c'était elle sur les photos. Une fois remise, elle prit son courage à deux mains pour laver le sol et consoler son fils. Il était épuisé. Marta le coucha avec un gros bisous sur la joue.
La suite de l'après-midi se déroula comme d'habitude. En attendant ses grands, elle se posa dans le canapé et s'autorisa à nouveau à rêver. Elle était de retour sur son île, sur le sable chaud, avec en bruit de fond les vagues et les oiseaux. Une fois de plus, elle fut soudainement tirée de sa rêverie. Un SMS. Monsieur K lui demandait si elle comptait s'absenter longtemps. Comme si la boît ne pouvait pas tourner sans elle. Un noeud se forma dans son estomac. Les larmes lui montèrent. Elle jeta la télécommande colère. Comment un être humain pouvait être aussi insensible ? Elle choisit de ne pas lui répondre. Tant pis, si elle se faisait virer, elle partirait loin. Sur son île, avec ses enfants. Ils seraient bien. Un coup de clé dans la serrure lui fit comprendre que les grands rentraient. Machinalement, elle se leva, les accueillis et leur prépara le goûter.
La fin de journée fut comme d'habitude, une surveillance plus accrue sur Gabriel en plus. Le soir, fut comme d'habitude, sa nuit également. Elle avait beaucoup réfléchi.
Le lendemain était comme d'habitude. Gabriel se faisait garder par une voisine, le temps qu'elle aille voir son patron. Elle lui jeta une lettre de démission à la figure, avec un joli doigt d'honneur. En sortant du bureau, elle avait un grand sourir : dans quelques jours ils seraient, elle et ses enfants, ailleurs. Loin.
Sur son île.





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