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Iratxe
Les plus lues
de toujours
Pensées en rimes.
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Mon indépendance débutait enfin !
C'était l'année de mes 21 ans, je venais de terminer une formation m'octroyant un diplôme sur lesquels était écrit en grosses lettres "Génie Informatique", rien que ça ! J'avais décroché un premier emploi, un CDI, dans une grosse entreprise, avec un salaire, s'il n'était pas mirobolant, déjà quand même plus élevé que chacun de ceux des membres de ma famille.
Aussi, je venais d'emménager dans un appartement tout neuf, en plein centre d'une ville moyenne, d'environ 150 000 habitants j'imagine, au beau milieu de la rue commerçante. Il me semblait impossible de faire mieux comme départ !
Moi, le fils d'ouvrier, dont la plupart des professeurs avaient dit qu'il ne ferait jamais rien de sa vie, dont les parents, mêmes, avaient commencé à sérieusement douter, moi, moqué par mes camarades de classe pour le simple fait que je sois plus jeune et plus petit qu'eux, aussi certainement moins grandiloquent, et infiniment plus sensible. Moi, Clément, je prenais une petite revanche sur tous ces gens ! Et Dieu que j'aimais cette nouvelle sensation !
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Pensées nocturnes.
Bazar mental.
Bazar mental.
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Défi
D'un pas léger, gracieuse, elle avancait nue dans l'eau. Maintenant complètement submergée, elle dû nager pour rejoindre la cascade, qui l'attira bientôt. Elle s'y laissa glisser. Entrainée vers les fonds, sa tête heurta soudainement un rocher. On applaudit, elle était sacrifiée.
https://unsplash.com/photos/jKPOGQR7OJQ
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Défi
Si j'étais un animal, je serais un chat car j'envie leur liberté confortable.
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Défi
Je me promenais en ville l'autre jour. Quand un feu m'a fait m'arrêter. J'ai aperçu derrière moi, une coquette corvette qui venait. Elle s'est arrêtée à côté et je n'ai plus pu bouger. J'ai observé un moment ses courbes parfaites, son rouge éclatant. Me suis même perdu un moment dans ses phares bleutés. Puis le feu est repassé au vert, et bien trop vite elle est repartie. Roulant des mécaniques, je l'ai vue s'éloigner, et quand j'ai voulu la rattraper, j'ai calé.
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De la fenêtre du cinquième étage, je contemple la ville qui s'étend tout en bas.
Mon regard parcourt ces reliefs de béton, de verre et d'acier, ces nuances de gris percées par endroit de la touffe verte de quelques parcs. Au loin, les fumées blanches et épaisses s'élèvent en nuages des usines. Tandis que tout près, sur les toits en zinc, les vapeurs domestiques dansent dans le vent glacial. Vaguelettes déferlant de mille cheminées.
Ce n'est surement pas la plus jolie vue, j'en suis même bien certain. Mais, perché là-haut, comme dans une tour ou la cabane dans l'arbre de mon enfance, il y a quelque chose de rassurant à vous observer. J'y suis comme inatteignable et peux passer des heures à vous regarder vous affairer sans que vous-même ne me voyiez. À aller ou revenir, à entrer et sortir, fourmis dans la colonie. Les voitures qui roulent, entre deux feux rouges, tous dans une mouvance bien ordonnée, comme orchestrée.
À mesure que la nuit s'installe, c'est un nouveau spectacle qui se joue. Laissant la rue sombre, ce sont les fenêtres qui s'animent. Partout, les lumières s'allument et s'éteignent, faisant de la ville toute entière cette espèce de géante guirlande désynchronisée.
En rapides coups d'œil, je fais le tour de mon quartier. Je souhaite le bon appétit aux voisins attablés, peut apprécier ce qui passe à la télé. Pour un quart de seconde, inconsciemment, je m'invite chez vous. Je balaie ainsi les vues que vous m'offrez jusqu'à ce que, trop loin, je ne puisse plus voir que des silhouettes sur fond ocre. C'est encore ce que je préfère. Quand je n'aperçois que des formes, que je ne distingue pas vraiment, quand je peux rêver un instant. Imaginer ce à quoi, là-bas dans les beaux appartements blancs, vous pensez. Me demandant si nos vies sont tant différentes, si, vous aussi, vous regardez ma fenêtre en vous questionnant comme je le fais.
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Défi
▢ Apprendre à jouer du piano
▢ Ecrire un roman
▢ Arrêter de penser trop
▢ Manger / Boire plus sainement
▢ Cocher ces foutues cases !
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Défi
Tom ouvrait soudainement les yeux, reprenant son souffle dans une longue inspiration comme s'il avait été en apnée depuis un certain temps. Le jeune homme dut prendre un moment pour revenir tout à fait à lui-même. Les stores s'élevant légèrement, laissant passer un peu de la lumière chaleureuse du soleil artificiel, l'aidèrent à se calmer en le laissant voir qu'il n'était en fait que dans sa chambre tout à fait calme.
Se redressant lentement dans son lit, il essaya de se remémorer, comme d'un lointain souvenir déjà, le rêve qu'il venait de quitter.
Son esprit avait fait un voyage extraordinaire et s'était alors retrouvé sur la Terre. Il pouvait revoir, d'une façon assez floue, une étendue désertique, aux couleurs ocres, parcourue de vents terribles emportant des nuages de poussières de cuivrées, dans laquelle il cherchait visiblement quelque chose. Mais qu'aurait-il bien pu trouver là ? De ce qu'il avait appris pendant ses cours d'Histoire moderne, l'astre était inhabitable. Depuis bientôt deux siècles maintenant, et d'une rapidité incroyable, la Terre s'était fortement réchauffée. D'importantes éruptions avaient alors fait couler leur magma bouillant partout sur le globe, lâchant des fumées toxiques épaisses qui, s'ajoutant à celles des feux de forêts de plus en plus fréquent, changèrent l'atmosphère de la planète, l'air devenant peu à peu irrespirable, la vie était donc de moins en moins possible, et très vite disait-on, tout commença à mourir. Si les hommes les plus riches ne s'étaient alors pas alliés pour construire la station orbitale, l'humanité ne s'en serait pas sortie.
Les images de son rêve s'effaçant à mesure qu'il essayait de les percevoir un peu plus, Tom abandonna la tâche de les poursuivre et, jetant un œil sur le cadran contre le mur, qui affichait 8 h 12, il entreprit de sortir de son lit.
À peine eut-il posé un pied sur le sol que les stores s'ouvrirent complètement, la pièce toute blanche fut alors inondée de lumière. Une douce voix s'éleva alors d'on ne sait où tandis qu'il revêtait un pantalon de coton et un t-shirt posés sur une commode dans un coin de la chambre et le suivi quand il s'engagea dans le couloir menant au salon.
"Bonjour Tom, avez-vous bien dormi ?"
"Oui, merci"
"Votre petit déjeuner vous attend sur la table basse. Vous disposez d'une heure avant de devoir vous rendre au lycée."
Alors qu'il pénétrait dans la pièce principale de son petit appartement, se dirigeant directement vers le canapé devant lequel, sur une petite table, l'attendait un bol de céréale, un grand verre de jus de fruits ainsi que quelques tartines beurrées et recouvertes de confiture d'abricot, la voix reprit :
"La chaine Expansion's Games a publié une nouvelle vidéo actuellement première des tendances, voulez-vous que je vous la passe ?"
"Oui, merci" Répondait machinalement le jeune homme.
Un écran géant se dessina sur le grand mur devant lui, et les images d'une conférence s'y dessinèrent. Une femme souhaitait la bienvenue à tout le monde et présentait le sujet de la vidéo. Celle-ci porterait sur une toute nouvelle console, portée par une évolution technologique sans précédent faisant franchir aux mondes virtuels une nouvelle étape majeure, certainement la plus importante de leur histoire.
Avec cette nouvelle console, on pourrait, à l'aide d'un casque cérébral, tout ressentir des mondes qu'on visiterait comme si on y était réellement. On pourrait s'y mouvoir et y interagir exactement comme on le ferait dans la réalité. Il n'y aurait alors plus aucune différence entre le monde réel et les virtuels, ainsi abandonnait-on ce mot, au profit d'alternatif.
Un silence tombait sur ces derniers mots puis une vidéo se lançait. Plongeant le spectateur au cœur d'un monde végétal fantastique, où l'on pouvait contempler une flore des plus variées. Le jeune homme, s'il avait déjà fait l'expérience de ces mondes virtuels, était absolument absorbé par le simple qu'il pourrait bientôt y plonger comme si tout cela était réel, imaginant qu'il pourrait sentir l'odeur de la nature, la caresse d'une brise légère, et tout cela en s'évadant où bon lui semblait. Il fut encore un peu plus subjugué quand la vidéo montra un petit animal qu'il ne connaissait pas du tout. La bête s'approchait lentement de la main tendue par le joueur et venait s'y frotter, se laissant caresser doucement. Tom avait envie lui aussi de savoir ce qu'on pouvait ressentir en caressant un animal aussi mignon, en passant les mains dans ses poils visiblement doux.
Puis, la caméra quitta le point de vue du personnage et commença à s'élever progressivement, laissant au spectateur l'aperçu d'un monde aux couleurs vive. Bientôt, la vidéo se concentrait alors vers le haut, on accélérait et, tandis qu'on traversait les nuages, on se retrouvait aux commandes d'un petit vaisseau de guerre. On rejoignait très vite, en dehors de la planète, un combat spatial.
De petits vaisseaux, sûrement pirates, attaquaient un autre beaucoup plus grand, le chasseur accélérait encore vers ceux-ci et en prenait un en chasse. Véloce et absolument maniable, le vaisseau faisait quelques figures acrobatiques afin d'éviter les missiles des assaillants et aussi de poursuivre au mieux celui qu'on chassait. Et soudain, dans une dernière salve de lasers, ce dernier explosait et bientôt tout redevenait calme. Le véhicule pointait vers une étoile lointaine et, encore une fois, la caméra se dissocia du personnage pour s'élever un peu au-dessus, nous laissant admirer la beauté du véhicule dans l'immensité de l'espace. Soudainement, formant une espèce de distorsion, il disparut, comme téléporté vers un autre univers.
L'image se figeait un instant sur les milliards d'étoiles visibles, puis tout devint sombre annonçant la fin de la vidéo et les mots apparurent : "Alter-Reality, by Expansion" suivit de : "Disponible très prochainement."
Stupéfait par ce qu'il venait de voir, il quitta néanmoins l'écran des yeux alors que la conférence reprenait. Ayant terminé son petit déjeuner, il se leva tandis que la télévision s'éteignait bien qu'il n'eut rien fait pour, et se dirigea vers la salle de bain afin de se préparer pour l'école.
C'est la tête encore pleine de rêves sur les possibilités que pourrait offrir la nouvelle console qu'il sortait de son petit appartement, rejoignant, en passant par le hall de son immeuble, la rue que d'autres arpentaient déjà.
Tom vivait ici dans le quartier des apprentis enseignants. Une résidence fermée de plusieurs milliers d'immeubles relativement semblable, offrant aux élèves tout ce dont ils avaient besoin. À sa naissance, comme à celle de tous les jeunes sur Expansion, son ADN avait subi une série de tests complexe et d'une précision folle qui avaient révélé que le professorat était pour lui le meilleur emploi possible. Et même sans cela, c'est ce qu'aurait de toute façon voulue le garçon.
Depuis son plus jeune âge il n'avait eu de cesse que de parfaire ses connaissances et de les partager avec ses amis. Durant son temps libre, outre les jeux-vidéo, il aimait beaucoup parcourir les milliers d'archives disponibles recensant les avancées scientifiques majeures des derniers siècles, apprenant ainsi des notions de mathématiques ou de physiques déjà bien avancées pour son jeune âge. C'était un domaine par lequel il avait été instinctivement attiré, celui des nombres. Selon lui, les mathématiques étaient comme un langage universel traduisant les phénomènes de l'univers qui les entourait et ainsi, il se disait souvent que chacun devrait avoir des connaissances encore plus importantes sur le sujet, au moins que tout le monde développe un appétit particulier à en apprendre davantage, que chaque être devait aimer les maths pour ce qu'ils ont de plus mystique. Tout, grâce à eux, pouvait être compris pensait-il. C'était alors primordial qu'on puisse savoir les utiliser et c'était là la mission qu'il s'était donné.
Cela venait sûrement de ses parents. Tous deux scientifiques, ils travaillaient ensemble dans le même laboratoire de recherches médicales. Ils étaient notamment les inventeurs d'un médicament pouvant éradiquer complètement de nombreux cancers et avaient fait la fierté de la station. Le jeune homme ne les voyait réellement qu'assez peu, les deux étant dévoués corps et âmes à leurs travaux et lui-même, avec ses études, n'avait que peu de temps à leur consacrer. Mais il leur arrivait de passer quelque temps ensemble à discuter de choses et d'autres lors des appels holographiques qu'il s'échangeait une ou deux fois par tiers.
Alors qu'il se dirigeait vers le complexe scolaire de son quartier, un bus s'arrêta à côté de lui, la porte s'ouvrit et le garçon grimpa à l'intérieur. Jetant un coup d'œil rapide aux gens assis là, il aperçut, tout au fond, Jade, une jeune fille de son âge qui suivait des études de chimie et avec qui il avait plusieurs cours en commun. Le garçon pressa le pas afin de la rejoindre, comme chaque matin et de partager le trajet de bus en compagnie de la jolie brune. Peut-être lui parlerait-il enfin des sentiments qu'il éprouvait réellement à son égard, comme il se promettait de le faire, chaque soir, le lendemain.
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Défi
Un homme rentrait chez lui
Après une journée bien fournie.
En chemin il acheta des fleurs
Des chocolats et du bon vin.
Chantonnant un joli refrain,
Il atteignit bientôt sa deumeure.
Voyant sa femme il sourit,
Puis la prit dans ses bras.
Il lui dit fort joyeusement :
"Ma douce, ce jour est grand,
Tu n'imagines même pas,
Sache que j'ai réussi !
Sache que c'est bien fini !
Finie la vie de rats,
Aujourd'hui nous sommes rois."
La femme, alors, sourit aussi.
"Oh mon bon chéri
Je savais que viendrait cette heure.
Depuis le temps, c'était certain."
L'homme soudain lui prit la main,
Il la posa sur son coeur
Puis il reprit :
"Regarde donc comme il bat !"
Et après un court instant,
Il sortit un papier blanc
Où il était écrit en gros "Contrat".
Empressé il l'ouvrit.
Il disait un peu plus bas :
"Veuillez recevoir l'argent
Gagné grâce à votre placement."
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Depuis quelques temps, quelqu'un s'introduit chez moi.
Je ne saurais vous dire comment il s'y prend.
Mais je le sais, je le sens, surtout, je le vois.
Il n'est en réalité vraiment pas discret.
Et je ne comprends pas bien à quoi il s'attend.
Mais désapparier mes bien belles chaussettes,
Ne me parait pas un recel des plus parfait.
Encore, si c'eût été les deux qu'il prenait,
J'imagine qu'il puisse en faire sa recette.
Mais les pieds, comme les yeux, cela va de pair,
Et les miens vont mal d'être ainsi dépareillé.
A moins qu'il eût pu, en cette ville, trouver,
Pour régler, si folle soit-elle, son affaire,
Une ribambelle de bons unijambistes,
Qui soient prêts, de leur menue monnaie, à payer.
Serait-ce donc alors, le prince des fumistes.
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Messieurs les jurés, chers collègues, messieurs les juges, il est temps, je crois, de clore ce procès. La défense a pu présenter toutes les preuves qu'elle retient contre mon client, M.Foudupont, qu'elle accuse du meurtre de Mme. Anne du Letaire, et pour lequel elle voudrait faire porter toute la responsabilité à mon client. Ainsi, l'est venu l'heure de mon plaidoyer, qui, je pense, je l'espère, saura clore tout débat.
Dans un premier temps, messieurs, mon client, nous le savons tous, a toujours été très clair sur le sort qu'il réservait à toute personne désirant traverser le pont qu'a souhaité emprunter Mme. du Letaire. Opérant même depuis plusieurs temps, notons bien que c'est la seule occasion qu'il eut pu saisir de mettre à bien ses paroles. Mais alors, la dame, qui avait bien échangé, et donc compris les conditions de M. Foudupont savait précisément, en traversant par cette passerelle, ce qu'elle encourait. Mon honnête client n'avait du fait plus le choix que de rester fidèle à ses paroles. Les deux avaient comme souscrit à un contrat oral de ce qui devait se passer, et la femme, en connaissance de cause, a fait un choix qu'elle seule pouvait alors prendre ! Ainsi, toute responsabilité devrait lui revenir à elle, ce serait ainsi pure logique !
Mais ne soyons pas si manichéen ! Cette sombre affaire repose sur bien des éléments que je m'efforcerai de vous détailler ici. Il y a bien des coupables de ces évènements ! Croyez-moi ! Et mon client n'en est finalement qu'une victime ! Oui ! Une victime ! Victime des choix d'autres individus qui nous ont amenés jusqu'ici !
Premièrement ! Sans vouloir non plus m'acharner sur cette dame, je me dois de rappeler que, dans le rapport de l'enquête préliminaire, il est inscrit au paragraphe 4 que, je cite : "A. du Letaire, s'étant adonnée à l'adultère à l'encontre de son mari M. André du Letaire, avec leur voisin, de l'autre côté du canal, M.Hamment...". Ainsi, ladite femme était, selon l'article 336 du code pénal, une hors-la-loi !
Le procès nous a aussi révélé que celle-ci était coupable de vagabondage et de mendicité ! Ajoutant à sa peine déjà lourde quelque importance !
Ainsi, n'allant pas plus loin, nous pouvons déjà facilement penser que mon client n'a en fait eut le rôle, dans cette malheureuse histoire, que d'un justicier !
Mais ne nous arrêtons pas là ! Si M. Foudupont est ici innocenté, laissez-moi vous expliquer qui, autre que Mme. du Letaire, est dans cette affaire condamnable ! Et tachons alors de prendre une décision qui soit réelle justice !
Dans un premier temps, M. Hamment, l'amant ! Qui devrait lui aussi être jugé d'adultère, connaissant parfaitement la situation de ses voisins ! L'homme a refusé l'aide demandée par une dame en détresse et sans le sou, tandis qu'elle l'implorait à sa porte ! Ne la laissant point rentré, au moins le temps que monsieur mon client s'en aille, la rejetant tel un vieux mouchoir sur le trottoir...
Et bien sur M. d'Ouane, passeur d'un second pont, qui refusât le passage de cette femme quand bien même elle lui eut expliqué tout de la situation, lui demandant un crédit qu'il aurait pu simplement accepter, la laissant là, dans la rue, sans moyen de rentrer chez elle, se rendant ainsi coupable de refus commercial déloyal ! Les deux pouvant être lourdement inculpé pour non-assistance à personne en danger, si l'on voulait, messieurs, rendre justice impeccable à ce procès, alors ces hommes devrait recevoir des peines adéquates à leurs méfaits !
Ensuite ! Portons notre attention sur M. du Letaire, le mari ! Victime d'une part, ile ne peut, lui non plus, s'en sortir sans une part importante de la responsabilité ! N'est-ce pas lui, travaillant du petit matin jusque tard le soir, ne rentrant dans son foyer que pour manger et dormir, qui a, finalement, poussé cette pauvre femme d'abord à rêver d'une meilleure situation, du moins, à un peu plus de considération et qui, après un temps noyée dans ces toxiques pensées induites par seul son mari, a dû passer à l'acte d'immondice l'ayant amener jusqu'à la mort, verdict auquel M. du Letaire avait, de toute façon, déjà condamné sa femme...
Et alors, me demanderez-vous, est-ce bien de sa seule faute s'il n'a pu trouver le temps pour donner à sa femme l'attention qu'elle attendait ? Et là-dessus chers jurés, colègues, messieurs les juges, je vous rejoins tout entier ! N'est-ce pas, en réalité, la faute de M. Gontran de Mans, l'employeur de M. du Letaire ?! Lui qui demande à son employé de travailler autant pour gagner le peu d'argent qu'il veut bien lui octroyer ! S'il le payait plus messieurs, l'homme aurait-il à partir si tôt le matin, à rentrer si tard le soir, exténué au point que cela l'empêche de combler promptement sa femme ? S'il avait moins à faire, n'aurait-on pas évité toute l'affaire qui nous prend à nous-même tant de temps ? Nous condamnant par la même occasion, nous aussi, à délaisser un peu plus nos fidèle épouses ? Qui sait si l'une d'entre elles n'a pas déjà rêvé de connaitre un peu plus le voisin ?!
Ainsi maintenant, vous le voyez bien, je donnerais pour ma part l'employeur comme accusé principal ! C'est, pour moi, le seul homme dont découle ce procès, et donc le plus important responsable dans cette misérable affaire qui nous vole un temps précieux !
Pour finir, je voudrais ajouter que mon client, M. Foudupont, est malade... Eh oui... On lui a diagnostiqué un trouble de la personnalité qui se caractérise par un comportement antisocial, une impossibilité à ressentir quelconque epathie... Le rendant même, selon quelque médecin de renom, inhumain...
Ainsi, permettez moi de vous poser une question, et de finir là-dessus mon argumentaire.
Pourrait-ce être réellement de sa faute ? Ne serait-ce pas là la preuve ultime qu'il n'y est pour rien, que la société, toute entière, n'est tout simplement pas adapté à monsieur mon client. Qu'il est lui-même le seul et unique innocent et que la défense se permet, au titre qu'il soit différent, d'accuser ce pauvre homme d'un crime dont on a vu qu'il avait mille autres suspects de bien plus grande envergure.
Comment alors pourrait-on rendre ce verdict dénué lui-même de compassion et d'empathie face à un homme souffrant...
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