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toutendouceur
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Imaginez un monde où il n'y aurait que des femmes. Naïa est institutrice et vie en colocation avec Charlotte et Edwina. Lors d'une balade en forêt, Naïa va se perdre et découvrir une communauté très étrange.
J'ai voulu imaginer comment les hommes et les femmes apprendraient à vivre ensemble, si ils se découvraient à l'âge adulte.
Attention ceci est une histoire avec de nombreuses scènes érotiques.
J'ai voulu imaginer comment les hommes et les femmes apprendraient à vivre ensemble, si ils se découvraient à l'âge adulte.
Attention ceci est une histoire avec de nombreuses scènes érotiques.
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Histoire autobiographique, d'une relation entre une quadragénaire mariée et son collègue fraichement diplômé.
Il fut un ami et un confident pendant de nombreux mois. Mais petit à petit, tout à basculé. Elle se sentant revivre et lui laissant le flirt s'installer. Cette relation est devenue de plus en plus intime, même si la culpabilité a toujours mis une barrière entre eux.
J'ai écrit cette histoire pour comprendre et pour guérir, Je l'ai publié pour les même raison.
Il fut un ami et un confident pendant de nombreux mois. Mais petit à petit, tout à basculé. Elle se sentant revivre et lui laissant le flirt s'installer. Cette relation est devenue de plus en plus intime, même si la culpabilité a toujours mis une barrière entre eux.
J'ai écrit cette histoire pour comprendre et pour guérir, Je l'ai publié pour les même raison.
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Vous trouverez ici plusieurs nouvelles. Elles mêlent les récits érotiques, au monde fantastique. Fantômes, mythologie, diable et même anges seront de la partie.
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Je me suis pris au jeu de l'écriture en venant, écrire une partie de ma vie. Mais je veux chasser cette tristesse et utiliser mes souvenirs pour une nouvelle histoire. Cette fiction, suite de « Ne sois jamais sûre de rien », sera à mon goût, pleine de sensualité, d'échange et de surprises.
Comme les premiers lecteurs m'ont posé la question : Réel ou irréel ?
Je réponds par Irréel, comme ça pas de limites à mon imaginaire et mes fantasmes.
Comme les premiers lecteurs m'ont posé la question : Réel ou irréel ?
Je réponds par Irréel, comme ça pas de limites à mon imaginaire et mes fantasmes.
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Je regardais ces magnifiques boucles argentées qui brillaient au rythme des flammes de notre cheminée. Elle avait changé depuis nos vingt ans, mais, pour moi, elle demeurait la plus belle. Ses yeux pâles se perdaient dans les souvenirs, cherchant peut-être, dans les tréfonds de sa mémoire les souvenirs qui un à un lui échappaient.
Alors pour graver dans la mienne ces instants d’éternité, mes doigts immortalisaient sur le papier sa beauté, comme ils le faisaient déjà quand nous étions jeunes.
Je me rappelle encore de la première fois où je l'ai vue, me donnant une pièce pour faire son portrait, place de tertre à Montmartre. Je rêvais depuis toujours de vivre de mon art, mais à cette époque, il m'aidait simplement à survivre. Elle fût la lumière dans la brume de ma vie.
Sa main effleurant la mienne, son regard pénétrant le mien. Mes doigts, qui pour la première fois, ont caressé son visage sur le papier, quand la mine de plomb faisait apparaître ses traits délicats.
Immédiatement, je l'ai aimée, immédiatement elle m'a envouté, immédiatement je lui ai appartenu.
- J'aime la manière dont vous m'avez croqué, dit-elle. Il y a dans mon regard un éclat qui me plaît et me ressemble. Un photographe n'aurait pas mieux fait, Monsieur.
- Henry, appelez-moi Henry.
- Enchanté Henry, moi c'est Hélène.
- Puis-je vous inviter à boire un café ? Je suis riche maintenant, dis-je en lui montrant sa pièce.
- Je dois bientôt aller travailler, j'en suis désolée.
- Quelqu'un devrait vous y accompagner et j'ai très envie de faire le trajet avec vous.
Cette femme moderne, s'en aucun doute, me tendit son bras délicat que je pris avec bonheur.
- Me voilà à bon port, merci Henry.
C'était une jolie boulangerie, aux gâteaux colorés et aux baguettes dorées et croustillantes. La devanture était richement décorée, pour une clientèle sûrement aisée.
Mon ventre laissa échapper de longs gargouillis. Le pauvre ne mangeait pas toujours à sa faim.
- À quelle heure finissez-vous ?
- Dix-huit heures.
- Pourrais-je venir vous chercher ?
- Ne le dites à personne, mais j'en ai très envie.
Elle faisait de moi le plus heureux des hommes.
Cette journée semblait particulièrement radieuse. Les clients s'enchaînèrent tout l'après-midi et pour une fois j'aurais même assez pour acheter un peu de viande pour agrémenter mes légumes bouillis.
Alors comme promis, j'attendis Hélène, devant la boulangerie à dix-huit heures. Elle sortit les bras chargés, de pain frais et d'une boîte à gâteau.
- Vous fêtez un événement ? dis-je en la faisant légèrement sursauter.
- Non, la patronne me donne quelques invendus parfois. Voulez-vous les partager avec moi ?
- Ça serait avec plaisir.
- Mais ma logeuse refuse que j'amène des garçons chez moi. Vous habitez...
- À deux pas, la coupai-je, tellement j'étais heureux de sa proposition.
Je logeais dans un atelier de peintre, où il n'y avait qu'un lit pour dormir et un poêle pour chauffer et faire à manger. Pas d'eau courante, une simple bassine et un broc pour ma toilette. Mais cette simplicité me suffisait, tant que je pouvais m'adonner à la peinture.
C'est ce jour-là, après que nous ayons partagé une délicieuse tarte à la fraise que j'ai dessiné la première fois son corps, simplement couvert d'un châle blanc en crochet.
C'est elle qui me l'a proposé, quand je lui ai expliqué à quoi servait la méridienne installée en plein milieu de mon unique pièce.
- À quoi sert ce sofa, m'a-t-elle demandé.
- J'y peins parfois des femmes.
- Des femmes nues ?
- Cela arrive.
Alors, elle s'est simplement levée, a dénoué sa robe et l'a laissée tomber sur le sol. Elle a ensuite pris le châle posé sur la méridienne et l'a délicatement posé sur ses épaules. Allongée sur les coussins de velours rouge, sa peau laiteuse contrastait, alors que ses longs cheveux roux se fondaient sur le tissu.
J'ai passé des heures à rectifier la ligne d'un sein, le galbe d'une hanche. Ajoutant de temps en temps du bois dans le poêle pour que son corps pratiquement nu n'ai pas trop froid.
Qu'elle merveille qu'un premier et unique amour, quand l'on s'y abandonne sans retenue.
J'aimais ce chemin, parsemé de lilas qui débordais par-dessus les murs des petites maisons de Montmartre, que j'empruntais quotidiennement, avec elle. La douce voix d'Hélène qui me contait notre vie future, alors que je sentais déjà après quelques semaines, qu'elle m'était devenue vitale.
- Je sais, mon amour, que tu deviendras un artiste célèbre. Nous achèterons une petite maison sur les côtes bretonnes. Tu passeras tes journées à peindre et moi, je tiendrai une petite pension de famille. Nos enfants joueront dans la petite cour et y feront du vélo.
- En attendant, veux-tu boire un café, dans cette brasserie ?
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CHARLES AZNAVOUR
(La Bohème)
Je vous parle d'un temps
Que les moins de vingt ans
Ne peuvent pas connaître
Montmartre en ce temps-là
Accrochait ses lilas
Jusque sous nos fenêtres
Et si l'humble garni
Qui nous servait de nid
Ne payait pas de mine
C'est là qu'on s'est connu
Moi qui criait famine
Et toi qui posais nue
La bohème, la bohème
Ça voulait dire
On est heureux
La bohème, la bohème
Nous ne mangions qu'un jour sur deux
Dans les cafés voisins
Nous étions quelques-uns
Qui attendions la gloire
Et bien que miséreux
Avec le ventre creux
Nous ne cessions d'y croire
Et quand quelque bistro
Contre un bon repas chaud
Nous prenait une toile
Nous récitions des vers
Groupés autour du poêle
En oubliant l'hiver
La bohème, la bohème
Ça voulait dire
Tu es jolie
La bohème, la bohème
Et nous avions tous du génie
Souvent il m'arrivait
Devant mon chevalet
De passer des nuits blanches
Retouchant le dessin
De la ligne d'un sein
du galbe d'une hanche
Et ce n'est qu'au matin
Qu'on s'asseyait enfin
Devant un café-crème
Épuisés mais ravis
Fallait-il que l'on s'aime
Et qu'on aime la vie
La bohème, la bohème
Ça voulait dire
On a vingt ans
La bohème, la bohème
Et nous vivions de l'air du temps
Quand au hasard des jours
Je m'en vais faire un tour
À mon ancienne adresse
Je ne reconnais plus
Ni les murs, ni les rues
Qui ont vu ma jeunesse
En haut d'un escalier
Je cherche l'atelier
Dont plus rien ne subsiste
Dans son nouveau décor
Montmartre semble triste
Et les lilas sont morts
La bohème, la bohème
On était jeunes
On était fous
La bohème, la bohème
Ça ne veut plus rien dire du tout
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― Tu pourrais venir dans mon bureau, Tom ?
― Oui.
Tom me faisait rire à chaque fois que j'avais quelque chose à lui dire, je voyais à son visage qu'il imaginait le pire. Et pourtant la plupart du temps j'étais satisfait de son travail.
― Tu peux fermer la porte derrière toi, dis-je.
― Alors qu'est-ce que j'ai fait, pour que tu me convoques dans ton bureau, Maxime ?
― Rien du tout Tom. J'ai eu l'autorisation pour ton augmentation de cinq pour-cent.
― C'est vrai ? dit-il un peu abasourdi.
― Bien évidement, dis-je en riant.
Ah, si seulement je n'avais dans mon équipe que des Tom.
J'étais arrivé dans ce bureau d'étude comme simple ingénieur. Après cinq années et beaucoup d'heures de travail, j'avais pris la responsabilité de mon équipe. Cela représentait quatre techniciens et deux jeunes ingénieurs. Il est vrai que n'ayant pas de vie de famille, ni même de relation sentimentale sérieuse, j'avais pu consacrer ma vie à mon travail.
Tom était comme moi à mon arrivée ici, un éternel insatisfait, capable de rester de nombreuses heures au travail. Alors je le formais comme j'aurais aimé qu'on le fasse pour moi.
― Franchement, je ne pensais pas avoir autant. C'est super, ajouta-t-il avec un sourire qui remplaçait maintenant ses yeux ronds de surprise.
― Ecoute, tu le mérites. Tu es vraiment mon meilleur élément. Toujours disponible et tu apprends vite. Disons que c'est un investissement sur l'avenir. Alors j'espère que tu vas continuer comme ça.
― Maxime, tu peux compter sur moi. J'aime mon travail et je n'ai qu'une seule ambition : m'améliorer.
― Je n'en doute pas, Tom.
― Eh bien, je pense que la meilleure manière de te remercier est de reprendre le boulot.
― Si tu le dis.
Pour un fois, j'étais impatient de partir du travail. C'était le week-end de Pâques et je devais retrouver ma famille le soir même. La météo s'annonçait magnifique et j'allais profiter du gigot traditionnel de ma mère.
Comme chaque vendredi je finissais à midi et j'avais déjà préparé une petite valise. Il ne restait donc qu’une demi-heure de métro et un peu moins de deux heures de TGV pour arriver à Strasbourg. À l’arrivée, ma petite sœur, Eva devait venir me chercher à la gare, dans sa petite Fiat cinq-cents.
Comme prévu je vis sa silhouette, dans le hall d'arrivée. Elle était, comme les dernières fois où je l'avais vue, habillée comme un joli perroquet. Ma sœur était ce que l'on peut appeler une excentrique vestimentaire. Jamais dans la sobriété et la retenue. C’est pour ça que je n'appréciais que très rarement les promenades en sa compagnie. Plus jeunes quand nous sortions en ville, j'avais eu l'habitude de voir les regards moqueurs sur elle. Et à chaque fois cela me mettait mal à l'aise, comme une forme de honte sur laquelle je n’avais aucun moyen d’influer.
Et de ce point de vue j'étais très différent. J'étais sans cesse à la recherche de la perfection. J'évitais les fautes de goût. Je prenais soin de mon apparence, en pratiquant régulièrement la musculation. Chaque matin et chaque soir j'hydratais ma peau et parfois même je passais une heure de mon temps en institut.
Pourtant les compliments de mon père allaient toujours à ma petite sœur, qui était, sans conteste, sa préférée. Les parents sont parfois plus exigeants avec les ainés. Enfin c'est ce que j'essayais de me répéter pour me rassurer.
― Salut sœurette.
― Salut frérot, dit-elle en se lovant dans mes bras.
― Tu es venue sans Ninon ?
― Je l'ai laissée avec les parents, elle faisait la sieste.
― Ok. Alors dit moi où es-tu garée ?
― Sur le parvis avec les warnings.
― Tu abuses Eva, comme toujours.
― Oui je sais, alors on se dépêche avant que je prenne une prune.
― Tu le mériterais !
Après une demi-heure de route nous arrivions dans la maison de mes parents. C'était une demeure typique Alsacienne en pan de bois, héritée de mon arrière-grand-mère paternelle. Ninon sortit en courant, pour venir me sauter dans les bras.
― Tontonnnnn, dit-elle, en faisant un bisou qui fait mal, comme elle disait toujours.
Sa mère avait eu l'étrange idée de lui apprendre à embrasser ainsi, où les bras vous serrent si fort le cou, qu'ils peuvent vous décrocher la mâchoire. Mais venant de Ninon j'adorais ça. C'était une petite tête blonde et frisée, aussi colorée et exubérante que ça mère, mais elle c'était Ninon, elle avait le droit. C'était mon rayon de soleil.
― Alors Ninon, prête pour manger plein de Chocolat ?
― Pien, dit-elle avec un grand sourire et une petite langue rose qui léchait ses lèvres.
― On verra ça dimanche alors.
― Oh oui tonton. Mais tu aides Ninon ?
― Oui je viendrai t'aider à chercher les chocolats.
Elle applaudit avec ses petites mains potelées, pendant que nous rentrions tous dans la maison.
J'allai déposer mes affaires dans ma chambre, qui était toujours la même que celle de mon adolescence. J'avais quitté la maison quand j'étais étudiant sur Paris et au fil des années, je n'étais plus rentré que pour Noël, Pâques et quelques jours pendant les vacances.
En redescendant j'allai voir, dans la cuisine, ma mère qui préparait déjà le repas de ce soir.
― Bonjour Maman.
― Oh, Bonjour Maxime. Viens là que je te regarde. Tu es si beau.
― Beau ? dit mon père en rentrant dans la cuisine. Regarde-moi cette chemise... je pense qu'elle n'a pas passé beaucoup de temps sous le fer à repasser.
― Bonjour Papa.
Voilà pourquoi je ne rentrais que rarement chez mes parents.
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Défi
Je suis là en train de frotter les assiettes et les couverts du repas. Comme à chaque fois, je m'oublie un peu. Mes mains bougent toutes seules, pendant que mon esprit vagabonde. Je finis en passant un coup sur l'évier et le plan de travail et enfin sur la table de la cuisine. Je mets un peu de musique en passant le balai que j'utilise comme micro. Et comme à chaque fois, je chante en playback. Je monte un peu le son, cette chanson d'Aznavour est tellement belle.
Même si elle raconte l'histoire d'un homme, je me retrouve dans ce personnage.
- Anita, baisse le son s'il te plaît, me crie Maman depuis sa chambre.
- Oui, Maman dis-je déçue.
- Et apporte moi un thé.
- Oui Maman.
Je mets à chauffer l'eau et finis de passer le balai.
J'arrive dans la chambre de ma mère, avec un petit plateau sur lequel est posé une tasse.
- Tiens je t'ai apporté ton thé.
- Et tu n'as pas mis un petit gâteau.
- Tu sais que le médecin te l'a déconseillé, Maman.
- Et tu crois que j'écoute toujours le médecin, Anita. Alors va me chercher un biscuit.
- Bien Maman. Tu pourrais dire merci quand même, marmonné-je.
- Quoi ?
- Non rien Maman. Je te rapporte ton biscuit.
- J'espère bien.
Et voilà ma maman dans toute sa gentillesse. Elle n'avait pas toujours été comme ça. Quand j'étais enfant, j'ai souvenir d'une maman aimante et douce. Et puis j'ai grandi et l'adolescence est passé par là avec son lot de conflit. Ayant toujours été très proche de mon père, c'était surtout avec ma mère que je me disputais. Et malheureusement pour ma mère, mon père prenait souvent ma défense. Jusqu'au jour où je suis allée trop loin. J'ai dit des horreurs à ma mère, pour une banale histoire de programme télé. Cette fois-là, mon père a voulu me remettre à ma place et je l'ai très mal pris. Je suis sortie de l'appartement en claquant la porte et j'ai marché de longue heure. Je ne suis rentrée qu'au petit matin, mais entre temps mon père avait décidé de prendre la voiture pour me retrouver.
Je n'oublierais jamais la tête de ma mère quand l'hôpital a appelé. Nous n'avons jamais pu arriver à temps et il est mort, seul. Un chauffard lui avait grillé la priorité à droite et avait embouti la voiture violemment.
Ma mère m'avait ensuite reproché sa mort et je ne pouvais qu'être en accord avec elle.
Tout s’est compliqué ensuite. Je venais d'avoir dix-huit ans et après mon bac, je devais entrer dans une école pour être décoratrice. Mais Papa n'étant plus là, le nouveau budget familial avait tout remis cause. Je me suis inscrite dans une fac et j'ai fait des petits boulots de serveuse. Ma mère qui n'avait jamais travaillé, c'est mise à faire quelques ménages. Il était déjà compliqué de travailler après les cours et de réviser, mais la situation s’est aggravée. Ma mère est tombée dans une grave dépression et n'a plus décollé de son lit. Dans ces conditions, il m'était impossible de tout assumer et il fallait faire rentrer de l'argent pour nous nourrir. Pour commencer, j'ai arrêté mes études. Je trouvé un bar où je pouvais gagner bien mieux ma vie, mais où il me fallait m'asseoir sur quelques-uns de mes principes.
C'est comme ça que le Candy est devenu ma deuxième famille. Ce bar pour danseuses exotiques avait l'avantage d'avoir des pourboires généreux et de n'être qu'à dix minutes à pieds de chez moi.
Bien sûr, j'ai menti à ma mère et je ne lui ai pas dit où je travaillais. Je ne lui ai pas dit non plus quand je suis passé de serveuse à strip-teaseuse. J'ai juste mis de côté un peu plus d'argent, en espérant qu'un jour, je puisse quitter ma mère.
- Bon, il arrive ce biscuit.
- Oui Maman.
Si seulement j'osais lui dire, mais j'ai honte de vouloir l'abandonner.
- Tiens, maman, ton biscuit.
- Il est tout petit.
- Il n'y a plus que ça, j'irais faire les courses demain matin. Là, je vais bientôt devoir me préparer pour aller travailler.
- Ton travail te prend trop de temps et je m'ennuie toute seule dans ce vieil appartement.
- Tu devrais faire des activités, sortir, plutôt que de rester tout le temps alitée.
- Mais tu sais que je n'en ai pas la force.
- Je suis sûre que si, Maman. Je ne serais pas toujours là pour m'occuper de toi, tu sais.
- Comment ça, tu veux abandonner ta mère ? Tu as rencontré quelqu'un ? Tu me l'as caché ?
- Mais non Maman, je n'ai rencontré personne et je n'ai pas prévu de partir. Mais un jour, je vais bien devoir voler de mes propres ailes.
- Je crois que ce jour-là, je mourrai.
- Mais non ne dit pas ça.
Et voilà le petit couplet culpabilisateur, comme à chaque fois que je lui parle de partir. S’en suivent en général des larmes et des cris et comme à chaque fois, je finis par lui dire que je ne partirais pas, pour me débarrasser de cette discussion pesante.
C'est pour ça que j'aime le Candy. Personne ne cherche à me manipuler, les choses sont claires. Je danse et en échange, on me donne un bon salaire et parfois même de très jolis pourboires.
D'ailleurs, il est l'heure, maintenant.
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N'avez vous jamais eu envie de changer quelques moments de votre vie.
Certaines choses auraient pu être différentes, auraient dû être différentes.
Depuis que je suis petite, je m'invente des histoires pour m'endormir, peut-être comme tout le monde, je n'en sais rien. Alors pour une fois, je vais les écrire ici.
Chacune de ses histoires courtes fait suite à un chapitre de " Ne sois jamais sûre de rien ". Alors bienvenu dans ses histoires paralelles.
Certaines choses auraient pu être différentes, auraient dû être différentes.
Depuis que je suis petite, je m'invente des histoires pour m'endormir, peut-être comme tout le monde, je n'en sais rien. Alors pour une fois, je vais les écrire ici.
Chacune de ses histoires courtes fait suite à un chapitre de " Ne sois jamais sûre de rien ". Alors bienvenu dans ses histoires paralelles.
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Défi
Je l'ai fait. Cela semblait impossible au premier abord, voir fou ou suicidaire, mais pourtant je l'ai fait.
Et pourtant je les voyais insistants, me tendant les bras pour que je me lance.
Mais j’étais persuadé qu’ils surestimaient mes capacités.
Déjà le sol c’est super loin de ma tête. En plus j’ai des tout petits pieds boudinés.
- Allez viens mon chéri tu peux y arriver, me répétait ma mère.
- N’aie pas peur je vais te rattraper, lançait mon père.
Oui c’est toujours ce qu’on dit, pensais-je, mais la semaine dernière tu me tenais la main et je me suis affalé quand même comme une merde, tu as juste failli me déboiter l’épaule en tirant sur mon bras.
Bon ok, ils semblent maitriser la technique, mais, soyons honnête, leur tête est toute petite par rapport au reste de leur corps. Moi, la mienne est énorme, un culbuto à l’envers.
Donc, je pense que je vais attendre que ma tête dégonfle avant de me lancer.
C’est pareil, les couches, on en parle de ce truc énorme entre mes jambes. Comment veux-tu que j’arrive à les bouger convenablement ?
Allez, insiste !!! Comme si la répétition de cette phrase en boucle va me pousser à faire un pas.
Bon c’est simple, je fais un pas, je me casse la gueule et tu comprendras que la marche c’est pas fait pour moi. Et toi le barbu, je te jure que si tu me rattrapes pas je te mords dès que ton épaule est à ma portée.
Bon… je me lance. Déjà j’essaye de décoller mon pied et franchement c’est carrément galère. Peut-être avec l’autre côté ?
Ouais ça ne va pas mieux. Ou alors j’y vais cache. Je fonce et j’essaye d’attraper mon père à la volée.
Non mais je suis sûr il va encore merder.
En même temps tout à l’heure, j’y étais presque, le pied s'est presque décollé d’un millimètre.
Juste un pas, un tout petit pas et si nécessaire je tombe sur ma couche. C’est pas excessivement douloureux
Un, deux et trois.
Oh putain !!! J’ai réussi. C’est un truc de fou.
T’es contente Maman, mais clairement pas autant que moi.
Youhou.
Allez je suis un fou, je tente le gauche…
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Défi
Je regarde ma peau
La plaie s’est refermée
Elle a laissé un fil
Ligne blanche délicate
Les années estompent
La souffrance passée
Et les doux souvenirs
Apaisent mon cœur brisé
Cascade émotionnelle
Mon âme joue la gamme
D’une sonate éternelle
Aux notes légères et graves
Le piano qui résonne
Et le violon léger
Accompagne ma vie
Pour toute l’éternité
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Défi
J’ai posé un pied sur la scène, mais elle tremble. Pourtant j’ai espéré ce moment et j’ai travaillé d’arrache-pied pour cet instant.
Devant moi, la salle est pratiquement vide. Au fond, se rongeant les ongles, ma mère. Derrière un pupitre, les personnes qui tiennent ma vie entre leurs mains.
Mon cœur bat, mes mains sont légèrement moites et j’ai l’impression de respirer à travers un tuba.
Mais à quelques pas de moi, un jeune homme, muni de tout un attirail audio me demande, s’il peut lancer la musique. Comment puis-je dire non ? Alors machinalement j’acquiesce avec un battement de paupière.
Mon dieu !
Impossible de reculer maintenant. Je prends une grande inspiration et avance le plus fièrement possible. Bonjour Mademoiselle. Bonjour, dis-je dans un souffle imperceptible. Bonjour, dois-je répéter, mais plus fort ce coup-ci. Pouvez-vous vous présenter ?
Une fois les premières questions passées, je sens la pression légèrement redescendre. J’ai même réussi à placer un peu d’humour, pour faire croire à ma parfaite assurance. Mais c’est maintenant que je dois leur prouver qu’ils ont besoin de moi.
Je me mets en position. La main droite sur mon épaule gauche, posée sur une jambe, quand l’autre est tendue derrière et que ma tête est baissée. Les quelques secondes qui passent, avant que la musique ne soit lancée semblent durer une éternité.
Si, si, sol… Les notes du piano raisonnent et pénètrent mon corps, elles le nourrissent même. Comme une poupée mécanique, mes bras, mes jambes se mettent à bouger, comme portés par ce carburant d’ondes sonores. Je m’envole maintenant, tournant et sautant avec force et délicatesse mêlées. Piqué, piqué, pointé, tour à droite, tour à gauche… attention à ce saut… Il est passé. C’était le seul passage que je redoutais. Je suis parfaitement détendue et tout le stress, accumulé depuis ces derniers mois, s’échappe en une bouffée qui m’exalte. Jamais mes mouvements n’ont été aussi fluides et précis, mes sauts plus hauts et gracieux. Je ne ressens aucune fatigue ni douleur. Je suis portée par le bonheur de faire ce que j’aime le plus. Je me surprends même à finir par quelques mouvements totalement improvisés et opportuns.
Un genou à terre, ma poitrine qui se soulève à chaque inspiration profonde, je suis dans un état second. Mademoiselle, dit une voix que je ne perçois qu’après sûrement plusieurs interpellations. Mademoiselle, répète l’homme derrière son pupitre.
Je relève la tête et souris. Ma mère semble aux anges et je devine sur ses joues des larmes, des larmes de joie.
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