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Shaneleï

Défi
Shaneleï

 Les maîtres sont encore partis. Qu'à cela ne tienne, je décide d'aller prendre un bain de soleil dehors. Je vais voir ce qui se passe à côté. Ma place favorite est bien ensoleillée. Un, deux, trois, hop. Un saut sur la poubelle. Un, deux, trois, hop. Un saut sur la branche du pommier. Un, deux, trois, hop. Un saut sur le muret. Parfait. Je m'étire avant de poser mon séant. Il ne se passe rien. C'est le silence. C'est agréable. Je me prélasse sur les pierres chaudes. Je ferme les yeux pour apprécier encore plus les rayons du soleil mais ma quiétude s'estompe quand la jeune fille qui habite dans la maison voisine fait son apparition dans le jardin.

 Elle porte un grand objet carré coloré qu'elle installe par terre. Elle fait ensuite de grandes enjambées en marmonnant je ne sais quoi. Je la vois se saisir d'une chose qui a un grand fil. Il ressemble à celui que je mâchouille quand la maîtresse range mal ses pelotes de laine. Puis, elle prend un bâton très fin. Il me rappelle celui du maître qu'il aime gigoter devant moi et où est accrochée une fausse souris. Enfin, la fille propulse le bout de bois au moyen de cette chose au fil tendu et se plante dans l'objet carré. Elle recommence plusieurs fois et j'observe avec curiosité cette activité.

 Soudain, un petit garçon arrive en courant et en criant dans le jardin. La jeune fille, sous l'effet de la peur, sursaute et dévie sa trajectoire. Elle tire dans ma direction. Le projectile passe juste au-dessus de ma tête. Il vient se ficher dans une pomme dans l'arbre qui se trouve derrière moi. Totalement paniqué, je m'enfuis prestement pour me mettre à l'abri. Tout compte fait, les murs de la maison ne sont plus sûrs.
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Shaneleï
N'hésitez pas à me donner votre avis :) !
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Défi
Shaneleï
Merde, quand même !
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Défi
Shaneleï

 Encore une soirée médiocre. Mon spectacle n'a pas marché comme je l'espérais. Le patron du café-concert n'était pas content. Il faut dire aussi que j'étais en manque quand il a fallu jouer. J'ai oublié la moitié de mon texte et je tremblais si fort que ma marionnette s'agitait dans tous les sens. Le rideau était tombé avant même la fin de mon premier acte et j'ai entendu un des serveurs faire un mea culpa en mon nom tout en prétextant un problème de son ou je ne sais plus quoi. Quoi qu'il en soit, je n'ai pas eu mon cachet et encore moins un coup à boire. Les barmans m'ont jeté dehors et, en perdant l'équilibre, je m'effondrais sur les poubelles en métal dans un fracas assourdissant. Les serveurs riaient à gorge déployée, les passants, outrés, accéléraient le pas, et la nuit de poix s'abattait sur moi.

 La soif me fit reprendre conscience. Je décidais de me relever et de partir à la recherche d'un bar. Tous les débits de boisson étaient bondés. Après avoir tourné pendant une heure, j’atterris dans un quartier qui ne m'était guère familier. Mon regard fut attiré par un panneau en ardoise posé à côté d'une porte d'un bâtiment en briques rouges. Seule une image était dessinée à la craie. Une fée faisant un câlin à une chope de bière. Intrigué, j'actionnais la poignée de la porte. Le seuil donnait directement à un escalier en contrebas. Poussé par la curiosité, je descendis dans les profondeurs de cet endroit. Tout au long de ma descente, je percevais de plus en plus distinctement le son d'instruments de musique. Arrivé au terme des marches, un air de jazz emplissait la supposée pièce que je ne voyais pas car l'entrée était cachée par un drapeau, déployé à la verticale. Il était fendu à la moitié basse de sa longueur. L'interstice laissait percevoir un filet de lumière pourpre. Au centre du tissu, et juste au-dessus du début de l'ouverture, était brodée la même image de fée. Cette fois-ci, elle écartait les bras comme pour m'accueillir avec chaleur. Sans hésiter, je traversais l'étoffe.


 Je me retrouvais dans une salle à l'ambiance chaude et enveloppante. Les lumières tamisées provenaient de chandeliers muraux où les flammes dansaient sur les briques rougeoyantes. Les tables et les chaises étaient en bois sombre et le comptoir, imposant et placé sur la gauche, était d'un rouge flamboyant. Du monde était attablé mais ce qui captivait mon attention était la multitude d'étendards accrochés un peu partout dans la pièce. Ils étaient tous semblables au drapeau qui faisait office de porte d'entrée. La fée était omniprésente. Subjugué, je me surpris à m'installer au comptoir où un barman me servit un verre sans que je ne lui demande quoi que ce soit. Tout en le portant à mes lèvres, je remarquais à peine un glaçon en forme de fée qui remuait dans le liquide rougeâtre lorsque la salle s'obscurcit un peu plus, et que la musique s'arrêta. Je me tournais pour apercevoir, au fond de la pièce, une scène dont le rideau se leva lentement et où se tenait, debout, un homme avec un costume de squelette.


 Son habit ressemble étrangement à la marionnette que j'emploie dans mes spectacles. Il commence à se déplacer, avec des gestes peu assurés. L'assemblée se met à rire et je me surprends moi-même à ricaner. Le squelette, mal à l'aise, tente d'esquisser quelques pas de danse mais il trébuche et s'écroule sur la scène. Le public s'esclaffe et se met à le huer. Soudain, la fée, en chair et en os, arrive sur l'estrade. Mes yeux s'écarquillent en la voyant se mouvoir. Elle est extraordinaire. Son aura crépite tout autour d'elle et ses mouvements sont d'une grâce infinie. Elle s'approche du squelette et lui tend la main. Il se redresse sur un bras puis saisit l'aide généreusement offerte. Elle le remet sur pied et l'enlace avec douceur. Puis, une fois l'étreinte terminée, la fée se met à danser avec l'homme sur un fond de musique. Le public porte aux nues ce couple improbable tant il est happé par autant de magnificence. Enfin, la danse s'achève et le duo fait face à son audience. Un tonnerre d'applaudissements retentit dans les profondeurs de cet endroit magique. Complètement ensorcelé, je me levais de mon tabouret pour acclamer cette performance hors du commun. Le couple était resplendissant et saluait tout le monde. La fée balayait l'assemblée de son regard bienveillant lorsqu'il se fixa étrangement sur moi. Ses yeux me touchèrent jusqu'au plus profond de mon âme. Une flopée d'images tristes me revint en mémoire et je fus tenté de détourner la vue mais j'étais captivé par cette créature. Déstabilisé mais séduit dans le même temps, cet échange prit fin lorsque, sans le vouloir, je clignais des yeux pour ne les rouvrir que le lendemain.


 Mon visage était frappé par un jet d'eau puissant. La fraîcheur de cette douche ne parvenait pas à me remémorer la fin de cette soirée étonnante. Je mis un soin tout particulier à me préparer pour aller proposer mon nouveau spectacle. Avec une assurance que je ne me connaissais pas, j'entrais dans le bar qui m'avait jeté tel un malpropre la veille au soir. Les barmans me reconnurent mais ne rirent pas. Je demandais à voir le patron et l'un d'entre eux m'indiqua d'un geste du menton une table où le gérant faisait les comptes. Je me postais devant l'homme et celui-ci releva le nez de son livre de recettes. Je lui dévoilais alors mon projet avec une voix ferme et un aplomb sans précédent. Tout en levant un sourcil, stupéfait, le patron prit une minute de réflexion après m'avoir écouté. Bien qu'intrigué, il me prétexta que c'est plus par pitié qu'il me redonna une chance de me produire sur sa scène ce soir-même.


 La nuit arriva rapidement. Le café-concert était rempli. Habillé de mon nouveau costume, je n'éprouvais pas une once de tension. Au contraire, j'étais prêt pour ma revanche. Le rideau se leva et le public découvrit un squelette s'adonnant à une danse effrénée sur une musique de tous les diables. Totalement ébahie, la clientèle se leva à la fin de la représentation. Elle applaudit avec fracas et hurlait de joie. Mon extase fut comblée lorsque j'aperçus, debout prêt du comptoir, la fée qui me regardait et dont l'aura était plus lumineuse qu'elle ne l'avait jamais été.
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Défi
Shaneleï


 Cela faisait maintenant plusieurs heures que nous délibérions. Bien que mes confrères et mes consœurs soient en accord avec nos principes fondamentaux, quelques résistances, opposées notamment par les plus jeunes, nous donnaient du fil à retordre. En tant que Grand Maître, je me devais d'obtenir une complète majorité car c'était l'objectif qui m'était demandé. Après avoir vu ce qu'il est advenu de mon prédécesseur, je n'avais certainement pas envie de goûter à pareil châtiment. C'est pourquoi j'avais préparé cette réunion secrète avec le plus grand soin. Je savais que la fatigue commençait à faire son effet et qu'il fallait donner le coup fatal. Je tâchais de recentrer le débat en ciblant la personne qui allait me faire remporter ma mission.

- Cher frère K, je vois que le traitement médiatique vous déplaît.
- En effet, il me déplaît, Grand Maître. Ce procès a été sur-médiatisé, jusqu'à ce que certaines presses people le tourne en dérision. C'est devenu une vaste blague qui tire sur le grotesque. Je trouve cela intolérable.
- Je comprends ce que vous voulez dire mais vous savez bien que le divertissement est capital pour maintenir les foules.
- J'entends mais je pense que le sujet de fond doit être porté à la connaissance de tous car il s'agit de la santé des enfants.
- Mais ce n'est une surprise pour personne que peu de gens s'intéressent au sujet de fond, comme vous dites.
- Au contraire, Grand Maître. Porter ce thème à la connaissance du plus grand nombre, c'est sauver des milliers d'enfants et en soigner des milliers d'autres.
-  Il m'est étrange de vous voir en défenseur de la cause infantile alors que vous-même, vous avez des choses à vous reprocher.

 Le frère K blanchit instantanément. Je l'ai vu remuer les lèvres mais aucun son n'est sorti de sa bouche. Il commença de s'agiter, de chercher du soutien auprès des autres membres mais ils se gardèrent bien de lui adresser le moindre regard. Je laissais l'angoisse le saisir un peu plus les membres jusqu'à le voir trembler, puis je m'adressais à lui avec une voix doucereuse.

- Voyez-vous, cher frère K, je connais sur le bout des doigts votre parcours et vos antécédents. Je sais que vous êtes un notable respecté et vous continuerez à l'être. Il serait malheureux de mettre un terme à votre carrière, si brillamment élancée, et qui possède devant elle un avenir des plus radieux. Vous êtes intelligent et vous avez, jusqu'ici, fait des choix pertinents. Je suis persuadé que vous réitérerez de manière perspicace.
 Mes sœurs et mes frères, passons au vote. Êtes-vous d'accord pour poursuivre notre objectif ?

 La majorité était totale.
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Défi
Shaneleï

 Aujourd'hui, moment tragique pour moi car je me suis tapé une honte monumentale. Mes collègues de bureau adorent fêter mon anniversaire qui tombe le 1er avril. Or, cette année encore, je me vois dans l'obligation d'aller rendre les deux cadeaux qu'ils ont trouvés dans un salon de coiffure. Le premier étant un peigne en écaille et le second un livre sur comment faire briller ses cheveux au naturel sans que votre crinière ne ressemble à un crin de poney. Je l'ai lu et je peux vous dire que c'est loin d'être de la tarte pour quelqu'un qui est chauve comme moi. Bande de cons ! 
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Défi
Shaneleï

 Journal de bord – Jour 47

 J'ai trouvé ce cahier et ce stylo depuis un moment. Mais je ne faisais que des barres pour compter les jours. Aujourd'hui, j'écris.

 L'avion s'est donc écrasé depuis plusieurs semaines sur cette maudite île de malheur que je ne supporte plus tellement elle est invivable. Personne n'est venu. Je pensais que ces téléphones portables, à défaut d'être en panne de réseau, avant d'être tous déchargés, pouvaient quand même être localisés ! Et bien non ! On pourrit sur cette terre infâme et je vous le dis, c'est pas glorieux.

 Le premier jour, c'était la panique. En même temps, c'est pas tous les quatre matins que son vol passe d'un espace gazeux en règle à un espace solide non désiré ! On s'est retrouvé à respirer l'oxygène des tuyaux qui sont tombés du plafond. On a tous plané pendant que l'avion piquait du nez. Dans les deux cas, on a fait un gros dodo.

Journal de bord - Jour 48

 Encore une insomnie. Je pensais pourtant qu'écrire m'aiderait à arrêter de penser. Mais il n'en est rien. Je ne comprends pas pourquoi je fais ça. Je deviens peut-être timbrée. Je vois bien que je ne suis plus la même depuis quelque temps. Déjà physiquement, c'est dur. Je n'ai plus tout mon arsenal avec moi et j'ai l'impression d'avoir pris quinze ans dans la face. Personne n'est à son avantage, bien sûr. Car notre unique but est de survivre, bien sûr. Mais j'ai été étonnée de voir qu'en l'espace de très peu de temps, les bases élémentaires ont été balayées, faute de moyens, d'outils, de … tout !

 Prenez l'hygiène par exemple. N'ayant pas de savon à se mettre sous le coude et encore moins sous l'aisselle, et bien tout le monde pue du bras. Moi la première hein. Mais c'est infernal. On pense que l'on va s'y faire mais que nenni. Quelqu'un a bien tenté de pointer du doigt ce problème. C'est le premier qu'on a mangé. On a eu de la chance, c'est celui qui sentait le moins mauvais. Quand je pense qu'on en est arrivé là. Ces téléphones sont vraiment des achats inutiles !
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Défi
Shaneleï

 Bobby était arrivé très en retard. Ses deux collègues se trouvaient déjà sur la piste à analyser les résultats. Quand ils le virent arriver, ils le charrièrent comme pas deux.

- Alors, c'est à c't'heure-ci qu'on arrive, Don Juan ?
- Ahah c'est vrai qu'elle était mignonnette cette petite brune qui est venue te chercher au bureau hier soir Bobby !
- Ça va, ça va, c'était ma fiancée. Me faites pas une réputation comme vous savez si bien le faire.
- Que vas-tu t'imaginer là enfin ! Bon, c'est pas tout ça mais il faut poursuivre les tests. T'es peut-être en retard mais tu tombes à pic. On a déjà fait rouler la bestiole, c'est pas fameux mais tu vas pouvoir nous lire les graphiques qu'on a tiré du premier test.
- Ouais, d'accord. Par contre, les gars, loin de moi l'idée d'émettre une critique envers le fabricant mais quand même. Le violet. On est sûr de ça ?
- On s'en branle de la couleur. C'est un prototype Bobby. Et puis, à ce qu'il paraît, c'était la moins chère du marché.
- D'accord, d'accord ! Faites voir vos tableaux. Mouais, on est plus proche de l'imparfait que de la perfection.
- Tu fais chier Bobby.
- C'est mon boulot qui m'oblige à vous faire chier. Les tests sont mauvais. Vous avez vu la courbe là ? Si on ne procède pas à des réglages, vous pouvez être sûr que les essieux vont se faire ronger par la rouille.
- C'est toi la rouille Bobby. Je dirais même plus que t'es une couille doublée d'une burne.
- C'est ça. Bon, il faut faire le test du cassis. Vous avez mis en place le mannequin ?
- Jean-Jacques est en pôle position.
- Nickel. Allez, on va compter jusqu'à 10. Top, c'est parti.

 Le bolide expérimental, piloté pour de faux par Jean-Jacques le mannequin, partit au quart de tour. Le circuit, aménagé spécialement pour la batterie de tests, avait intégré pour la première fois un dos d'âne. Cependant, la voiture, qui aurait dû freiner automatiquement grâce à la technologie développée par Bobby, ne décéléra pas et pris le dos d'âne à 100km/h. Les roues avant se détachèrent avec un horrible fracas et Bobby et ses collègues virent l'engin faire une embardée en avant, suivie de quelques tonneaux pour finir par glisser sur plusieurs mètres sur le toit. Elle était totalement détruite.

- Ah ouais.
- Ah ouais. On est dans la merde les copains.
- Comment on va faire pour expliquer ça au constructeur ?
- Tu te démerdes Bobby. C'est toi l'ingénieur, c'est toi qui a mis au point ton processus expérimental.
- Mais vous avez bien vu que les roues ont foutu le camp ! Y'a un problème avec les essieux.
- Tu sais quoi Bobby, tu m'as appris une belle leçon ce matin. Y'a pas à dire, vous les jeunes de la nouvelle génération, vous avez pleins de choses à apporter à nous, les vieux de la vieille. Même si vous êtes vraiment des petits cons prétentieux, on voit que vous voulez bien faire et que vous voulez laisser votre trace.
- Euh. Merci. Du coup, vous venez avec moi voir le patron ?
- Ahahah ! Bien sûr que non ! Va te faire tirer les poils du cul, ça te fera redescendre sur Terre !
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Shaneleï
Stefano enquête sur plusieurs meurtres de personnes sans domicile fixe. Il s'avère qu'un groupe d'ultra-riches se soit lancé dans un jeu infernal où il est question d'en abattre le plus possible...
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Défi
Shaneleï

- Salut mes chéries, je suis trop contente de vous retrouver aujourd'hui pour cette nouvelle vidéo. J'ai pas posté depuis plusieurs semaines mais en même temps j'étais en vacances à Dubaï, alors oui c'était pile pendant le deuxième confinement où je sais que pour beaucoup, vous avez du rester dans vos appart' à subir, franchement ça m'a détruit de vous voir dans le mal sur les réseaux et tout mais après moi c'était incroyable à Dubaï, il fallait a-bso-lu-ment que j'y aille, c'était une opportunité de dingue, j'ai fait un bête de partenariat avec la société « iSoupe» donc faut trop que je vous en parle, en plus j'ai plein de codes promos à vous partager, c'est trop trop bien, je suis trop contente pour vous.

- Donc « iSoupe » c'est une marque française que les gérants ont décidé de lancer leur concept là-bas à Dubaï parce que la bouffe française elle est grave kiffée et les patrons sont trop sympas genre ils font pousser tous leurs produits dans leurs bâtiments, genre ils ont aménagé sur les toits des giga terrasses avec des bacs à légumes donc au niveau de la fraîcheur et de la qualité, on est au max'. Après, il y a plusieurs gammes selon les objectifs que vous vous fixer. Moi j'ai pris « Summer Body Goal » et c'est juste trop bien, on se fait grave plaisir, on sent qu'on se fait du bien, la cure dure un mois et c'est grave pas cher, enfin c'est sûr que le pack il est à 1600€ mais vous verrez en barre d'infos, j'ai les codes promos donc en vrai ça va, ça passe. Faut juste savoir ce que tu veux en fait et après tu te bats pour l'avoir, je vous l'ai toujours dit et je vous le répéterai jusqu'à ce que ça rentre dans votre tête mes chéries ! En plus moi vous savez si vous me suivez sur Insta' et TikTok, d'ailleurs si vous ne le faites pas, qu'est-ce que vous attendez ahah, bref, je me suis remise au sport parce que c'est hyper important pour ma santé et aussi, on va pas se mentir, après le désastre de ma séance de transfert de graisse, faut absolument que je perde les 15 kilos que j'ai pris donc je fais du Cross Fit depuis une semaine, c'est vraiment pas facile mais ça reste un truc de dingue. J'ai pas encore filmé mes séances mais ça va arriver, vous inquiétez pas.

- Aujourd'hui, je vous fais cette vidéo « coup de gueule » pour vous parler des retours négatifs que j'ai eu dans pleins de commentaires sous mes posts Insta' à Dubaï. Genre comme quoi … attendez ... j'ai pris un screen de celui qui m'a le plus choquée, je vais vous le lire : «Tu es l'archétype de la femme objet et tu prônes des valeurs intenables car tu es hypocrite et mythomane. Tu es le cancer des jeunes filles en quête de confiance en soi. Tu es le miroir d'une société malade». Alors euh, comment vous dire ahah ! Il a fallu que je relise plusieurs fois le message et que j'aille chercher le sens des mots quand même ! Le mec me parle comme au Moyen-Âge, il est frappé. De toutes façons, il a rien compris à ce que je fais et à comment je mène ma vie. Moi je fais mes vidéos tranquille dans mon coin, j'embête personne et je vous dirais que ce gars, contrairement à vous mes chéries, il connaît pas ma vie hein, je suis pas née avec une cuillère dorée dans la bouche hein ! Tout le maquillage, les produits skincare, les produits de beauté, les produits pour les cheveux et tout, au début, c'est moi qui les ai achetés hein ! J'ai bossé pour l'avoir, j'ai rien demandé à personne ! Heureusement que je fais du contenu de qualité sinon les marques mais elles m'auraient jamais captées ! Il me parle comme quoi les jeunes filles elles ont pas confiance en elles mais moi je vais vous dire la vérité, je préfère qu'elles prennent exemple sur moi qui fait ce-que-je-veux-de-ma-vie plutôt que de suivre la vie de ce gars hein. Moi au moins, je suis libre. Lui il l'est pas visiblement, allez voir son profil je vous l'ai mis dans la barre d'infos vous allez tout de suite comprendre. Il fait pitié.

- Tout ça pour vous dire mes chéries que vivez votre vie à fond, sans vous prendre la tête par rapport à ces gens qui ont une vie toute pétée ahah ! Ils sont juste jaloux parce que nous on se fait kiffer !

- Bref, je suis trop contente de vous avoir parlé ! Ça m'a fait trop du bien ! Oubliez pas les codes promos quand vous prendrez votre cure, vous allez voir, c'est un truc de ouf ! Je vous retrouve dès demain pour ma vidéo « chitchat » où enfin, je vais tout vous dire sur la pose de mes facettes dentaires ! À demain je vous aime fort !
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Défi
Shaneleï

 Manon venait de passer ses examens de fin d'année. Elle avait désormais les trois mois de la saison estivale devant elle. Ayant trouvé un petit job d'été dans sa ville natale, elle décida de réserver un covoiturage plutôt que de prendre un billet de train. C'était bien plus avantageux pour son porte monnaie. Elle nettoya son studio de fond en comble, prévint sa propriétaire de son absence, alla boire un dernier coup avec ses amis et rentra préparer sa valise. Le voyage était pour demain, à 9h30, sur le parking d'un centre commercial.

 Patrice était un sexagénaire aux cheveux blancs sur les côtés et au crâne luisant sur le dessus. Il portait une chemise ocre à manches courtes mal boutonnée où l'on pouvait apercevoir des auréoles de transpiration. Il avait un short gris qui laissait apercevoir des jambes fluettes et des tongs en caoutchouc qui devaient avoir été blanches dans une autre vie. Patrice était donc le pilote de cette magnifique Fiat Punto phase II, d'un vert à la nuance indéterminée et où un collier de fleurs était accroché autour du rétroviseur.

 Manon salua ce personnage à l'air affable mais un peu excentrique. Il avait déjà récupéré deux demoiselles. Celles-ci, bouclées à l'arrière, fenêtres grandes ouvertes, n'étaient pas sorties et on pouvait les voir scruter l'écran de leur téléphone portable. Patrice ouvrit le coffre où se trouvaient les bagages des filles, des caisses avec plusieurs cubis de rosé et un grand sac en plastique plein à craquer de vêtements d'homme. Manon réussit à caler sa petite valise ; heureusement qu'elle avait pris l'habitude de voyager léger.

 Elle s'installa donc à la place passager. Elle salua gentiment ses deux comparses qui lui répondirent vaguement. Manon sentit que ce n'était pas avec elles que de grandes discussions allaient pouvoir s'enclencher. Patrice se remit en selle, sortit ses solaires aux verres rouges et le convoi démarra pour 4 heures de route.

 Une fois arrivé à l'autoroute et lancé à pleine vitesse, l'équipage ferma les fenêtres. C'est au bout de quelques minutes seulement que Manon respira une odeur à faire pâlir les morts. Elle se demanda si quelqu'un dans l'habitacle ne s'était pas oublié une seconde. Or, sentant que l'effluve persistait, elle se dit que l'origine devait être tout autre. Elle observa dans le rétroviseur que les deux jeunes filles avaient leurs genoux remontés près de leur visage, les yeux toujours sur le téléphone mais avec un mouchoir sous le nez. Il ne restait ainsi que peu de coupables dans cette Punto. Avec les fenêtres fermées, et le soleil qui brillait joyeusement, l'odeur redoubla d'intensité. « C'est les tongs » se disait Manon. L'odeur était typiquement celle d'une personne qui suait des pieds. Moite et âcre. « Il reste 3 heures à faire, je ne vais pas tenir » pensa Manon.

 C'est au moment où elle se disait cela que Patrice pila sur l'autoroute. Les filles derrière, devant la violence de l'à-coup, lâchèrent leurs téléphones. Manon ouvrit la bouche sans qu'aucun son ne sorte et s'était agrippée instinctivement à la poignée du plafond. Les lunettes de Patrice avaient fichu le camp et il avait poussé un juron carabiné avant de reprendre le contrôle de son bolide.

 - Merde ! Ça va les miss ? J'ai glissé dans ma tong. Il fait tellement chaud que j'en transpire des pieds et …

 Manon était blanche. Tout en tenant fermement la poignée, elle assurait que ça allait, qu'il y avait eu plus de peur que de mal. Les filles à l'arrière ne faisaient pas les fières. Elles marmonnèrent qu'elles allaient bien puis se replongèrent dans leur mutisme. Patrice se lança dans des explications farfelues pour broder et faire passer l'événement plus vite. Manon ne l'écoutait qu'à moitié, répondant par monosyllabes. Le trajet se poursuivit ensuite silencieusement.

 Patrice loupa la sortie où il devait déposer les deux jeunes. N'ayant pas le choix, il continua jusqu'à la destination de Manon. Une fois arrivée sur un petit parking en sortant de l'autoroute, elle s'échappa bien vite, lança un regard de soutien aux filles qui allaient devoir supporter encore un peu plus l'odeur des pieds de Patrice et remercia ce dernier pour le voyage.

 La maman de Manon l'attendait. Après s'être dit bonjour et embrassées, elles pénétrèrent dans la voiture familiale. La mère demanda si elle avait fait un bon voyage. Elle lui répondit que la prochaine fois, elle prendra le train.
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Shaneleï
L'amour ?

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Jamais entendu parler !
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