Anna Graham
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de toujours
Défi
-Allô! Alice, c'est moi. J'ai hésité à t'appeler. L'eau a coulé sous les ponts depuis la dernière fois je me dis qu'il serait peut-être temps d'enterrer la hache de guerre. Je serai ce soir dans le petit restaurant où l'on avait l'habitude d'aller toi et moi. J'y serai chaque mardi soir. Je t'embrasse.
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Défi
L'avenir est une chose abstraite. J'ai peur de cette abstraction, ça me ronge, ça me trouble. Je voudrais avoir la possibilité de changer les évenements mais en faisant ça, tu ne serais pas qui tu es aujourd'hui. Tu ne serais pas toi et pour rien au monde je ne désirerais un autre enfant que toi.
Je suis effrayée. L'avenir n'a jamais été aussi incertain que depuis ta naissance. Je t'écris du passé. J'espère que tout se va bien pour toi. Peux-tu lire cette lettre aujourd'hui ? Comment est ta vie ? Suis-je encore près de toi ? Voles-tu de tes propres ailes ? Ta maladie t'empêche t-elle de vivre ? Peux-tu courir ? Peux-tu sauter ? Peux-tu parler ? Peux-tu danser ?
Ils sont incapables de déterminer comment sera ton avenir. Ils me répètent sans cesse que tu es un enfant extraordinaire mais qu'en même temps dans ton incroyable singularité tu resteras sans doute un enfant. Je garde confiance et remplis mon coeur d'optimisme mais est-ce que cela sera suffisant ? Chacune de tes réussites devient un exploit qui repousse un peu plus loin nos incertitudes et nos craintes.
J'ai peur de l'intolérance à laquelle tu vas devoir te confronter, au rejet du monde extérieur lorsqu'au bout de dix minutes, il comprendront ta différence. j'espère que tu n'as pas honte d'être qui tu es. J'espère que j'ai fait de mon mieux pour te conduire à tes vingt ans.
D'ici quelques semaines, tu souffleras tes cinq bougies. Tu les attends avec tant d'impatience. J'ai le sentiment que tu es né il y a dix ans. Pourtant, c'est comme si tu n'en avais que deux. Chaque jour, j'ai peur de demain. Et le seul moment où je me sent apaisée, c'est lorsque que le soir tu t'endors.
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Défi
Quand quelque chose me tracasse, j’écris. J’écris des lettres. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours fait ça. Bien sûr dans la plupart des cas je ne les envoie pas. Elles restent là, Elles viennent grossir la pile de lettres jamais envoyées. Parfois j’imagine que lorsque je disparaîtrais quelqu’un les trouvera et tissera mon portrait au fil de ses lectures épistolaires.
Finalement, toutes ces lettres écrites ne demandent qu’une seule chose. Être lues ! J’essaye alors d’imaginer ce que tu ressentira lorsque un matin ordinaire, tu trouvera dans une vieille boîte cette enveloppe. Une enveloppe qui ne ressemble à aucune autre. Une enveloppe froissée à force d’avoir été trimbalée avant d’être postée.
Pourquoi hésite-t'on si souvent ? Pourquoi les lettres ne partent pas toujours ? Parce que le plus souvent, en tous cas pour ma part, elles sont notre reflet, elles nous décrivent. Ecrire une lettre c’est un peu comme se mettre nu. C’est dire à l’autre, voilà un peu de moi, voilà comment je suis parfois, voilà ce que tu ne vois pas.
J’aimerais que tu prennes une pause avant de continuer ta lecture. Sans doute, es-tu à cet instant en train de fouiller ta mémoire, pour deviner qui peut bien t’écrire tout ça. Tel que je te connais tu ne regarderas le destinataire qu’une fois la lettre entièrement lue.
Maman est morte il y a cinq ans maintenant, pour toi peut -être un peu plus. J’ignore la date à laquelle tu recevras cette lettre. Le souvenir de sa mort toujours tangible ! Incrusté dans ma chair et dans les pores de ma peau. Les mois qui ont précédé son décès, enracinés dans ma mémoire. C’est un peu comme un mauvais film qui tourne en boucle. Parfois, je voudrais mourir moi aussi, puis je me souviens de la douleur que l’on ressent lorsque l’on reste, lorsque l’on voit les autres mourir.
Si tu reçois cette lettre aujourd’hui, c’est qu’il m’a semblait utile de te rappeler la chose la plus importante qui soit lorsque la peur nous tétanise. La peur n’empêche pas le danger et quand elle paralyse, quand elle fait plus de mal que de bien, alors il faut se réveiller. Où en es-tu depuis la dernière fois ? Comment la gère tu cette garce qui te faisait ramper sur le sol parce que trop occupé à cogiter sur ton sort ? Est-ce que tu continues de penser que ce sera mieux après ? J’espère sincèrement que tu n’as pas fait tout foirer.
Je me demande dans quel état tu te trouves, maintenant que tu as lu cette lettre que tu as écrite quelques années plutôt ? Pleure-tu ? Est-ce que cela te fait sourire ? Me maudis-tu comme je maudis parfois l’adolescente que nous étions ? Il est évident que maintenant tu te souviens.
C.
3 septembre 2018
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Défi
Au final, je serai comme une falaise. Tu te rapprochera du bord, toujours un peu plus, avec l'envie de te jeter sans réfléchir dans cette mer agitée puis tu t'en éloigneras encore une fois, telle une petite fille incertaine, tu ne sauteras pas. Tu ne sauteras jamais. Pour toujours, je serai ta falaise. Et ça me va.. oui.. je serai là, je ne bougerai pas, comme les falaises.
Ne lève pas les yeux au ciel! Je vois déjà ton regard désaprobateur fondre sur moi, mais tu sais bien au fond qu'il y a une part de vérité dans mes propos.
Ne te méprends pas, sur mes intentions. Elles sont claire. Elle n'ont jamais été aussi claire que depuis notre rencontre. Toi aussi, tu es comme une falaise, tu es ma falaise. C'est bien pour ça qu'il m'est difficile de passer à autre chose. J'ai appris bien plus de moi en te rencontrant que ces dix dernières années. Tu es ma falaise. Néamoins je n'ai plus peur de sauter, J'appréhende seulement l'eau glacée dans laquelle je pourrais tomber et me noyer, mais lorsque j'apperçois au loin, tes cheveux blonds, tes sourires involontaires, tes yeux bleus. Je l'imagine m'envelopper de ses bras salés pour me ramener sur le rivage, alors mon appréhension disparaît et bien que mon coeur s'accélère, ma raison se calme et tout devient limpides.
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Défi
Les origamis sont mes amis, moi je n'ai pas d'origami, enfin d'amis. j'ai un chagrin d'amie. Il parait que certains meurs de chagrin d'amour. Et que donc l'amour peut tuer ... Je ne sais pas si l'amour peut tuer mais moi il me fait vivre. Avant, quand je n'aimais pas, je trouvais la vie d'un ennui mortelle. Du coup, il est fort probable que l'ennui tue également. ça dépends des personnes sans doute. Moi, j'aime penser que le plus important c'est d'aimer, c'est le propre de l'homme. Il n'est bon que lorsqu'il est amoureux. D'autre parle d'argent. Une fois une personne m'as dit, ce qui solidifie une relation c'est l'argent qu'elle rapporte. J'en ai conclus que sans argent l'amour ne vaux rien, ou si peu. Je ne suis pas d'accord avec ça. Moi, Je serais capable de vivre d'amour et d'eau fraiche. Expression bateau que l'on place ou l'on veut. de l'eau fraiche en veut tu en voilà. c'est ça. Mais en réalité si j'ai un amour, c'est que j'ai un origami. enfin un ami. Il n' est pas en papier, il est en chair et en os, mais avoir un origamour c'est pas pareil qu'un ami. Purée j'ai encore fait des fautes, il faut que j'arrete de me relire, je vais pas avoir le temps d'écrire, le chrono va sonner, j'aime bien l'écriture libre, du coup je peux écrire sans me censurée. pas de reflexion, de tournure de phrase. J'espère ne pas...
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Défi
J'aime la cryptographie, les messages codés. J'adorerais être le personnage d'un roman d'aventures.
Quand quelqu'un me plaît, je commence à lui écrire, des lettres, des poèmes et parfois même une nouvelle. Je considère cela comme une chance de pouvoir nourrir mon imagination de toutes ces histoires qui pourrait exister et qui finalement ne prendront vie qu'à travers mon encre couchée sur le papier.
Les belles relations me semblent être celles que l'on ne cueille jamais. J'aime le coquelicot pour cette raison, car il symbolise vraiment la naissance d'un amour et en même temps sa défaite. Un coup de ciseaux et il fanera plus vite qu'il ne faut pour l'écrire.
Je marche, légère et absorbée. Mon cœur s'emballe, un sentiment indéfinissable gorge ma poitrine de chaleur et d'apaisement. Je pense encore à lui et naît au fond de mon ventre ce mouvement puissant, cette attirance inextinguible, ce feu qui me semble improbable.
Je le devine inexorable, doux et délicat. Je ne lui parle pas. Je ne peux pas. Je le souhaite pourtant. Je me languis. Je ne veux pas prendre son cœur, juste un peu de son temps. Aimer sans retour ne me brise pas. Cela me convient. Rien ne peut être moins égoïste et plus inélégant que d'attendre des sentiments réciproques. J'avoue qu'une brève inclination de sa part, un léger trouble me permettrait d'ouvrir une porte, ainsi, je pourrais tenter de me faufiler jusqu'à son âme.
Je pense mes intentions paradoxales et mes actions cavalière, désinvolte. Elles ne pourraient pas être moins claires. Je songe à nous, marchant dans la rue sans avoir de destination. Je nous imagine au milieu de bataille de coussin improvisée ou allongés dans l'herbe sous un soleil de juillet, parlant de l'horizon ou de la mer, blotti l'un contre l'autre. Cela occupe une bonne partie de mon esprit et mon besoin impérieux, de lui communiquer mon affection me rend disgracieuse et déplaisante. Je n'aime pas ça. Je me noie dans mon inélégance.
Sans réfléchir, je m'élance vers lui. Je lui cours après. Je le percute. Je le bouscule. Je lui impose malgré lui de m'accorder du temps.
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Défi
Elle plonge la louche dans la grande marmitte et me verse une portion de cette soupe qui ressemble davantage à une punition qu'à un repas. Je regarde la pendule. Il est déja 12h30. Je reprendrais la route après avoir mangé ma pitance. Dans l'air, entre l'odeur de crasse et de potage plane une odeur de jasmin. Les tables sont collantes, le sol est poussièreux et malgré l'élégante apparence de mon hôte, je pense aussitôt à cette phrase que mon grand-père me répétait souvent quand je tentait de maquiller une bétise : " Ce n'est pas au vieux singe que l'on apprend à faire la grimace."
Mon supplice terminé. J'attrape mon sac et regagne le sentier des randonneurs. J'aimerais atteindre la prochaine étape avant la nuit. Je passe devant un panneau m'indiquant qu'il me reste encore cinq kilomètres à parcourir avant d'arriver à l' auberge suivante. Le ciel bleu de cette journée d'hiver tire sa révérence. Inconsciement, j'accélère la cadence afin de rejoindre ma destination.
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Défi
Tu ressembles a une poupée de porcelaine. Ma montre indique quatre heures trente. Il fait nuit. Je ne devrais pas être là. Le sol de ta chambre est froid comme ta peau à présent. Le sommeil me fuit. Je te vois mourir encore et encore dès que mes paupières se ferment. ça pue l'encens ici.
Tu es morte. Je suis la seule qui n'emploie pas d'euphemisme pour parler de toi. Pourtant tout doit continuer, la vie ne s'arrête pas même si la tienne s'est éteinte. J'e n'ai pas osé te parler comme j'aurais dû. Je suis resté trop longtemps dans la peur de ce que tu pensais, dans la peur de tes réactions. Il m'est impossible aujourd'hui de te dire tout l'amour que j'ai pour toi. J'espère juste que tu savais.
Ce n'est pas nos dissemblances qui nous ont parfois éloignées jusqu' à la rupture mais bien le fait que j'étais ton portrait craché et le sien aussi. J'étais toi et j'étais lui. Un mélange de vous deux qui te rappellais sans cesse l'amour par lequel j'étais née.
Je t'aime. J'espère que tu savais.
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Anna passe le seuil de l'appartement presque soulagé d'être enfin à la maison. Elle court dans le dressing, retourne les commodes, ouvre l'armoir, soulève ses vetements et le saisit avec hâte. Elle le porte à son visage en prenant une grande inspiration. Elle s'enivre, et se rassure de découvrir que l'odeur est encore là. Elle l' enfile et se cache sous la capuche.
Le sweat des mauvais jours. Celui qui lui sert de rampart contre l'exterieur, comme une carapace aux effluves d'un amant disparu. Elle perçois son coeur se remplir, ne comprends pas ce qu'elle éprouve et son impression d'être au bord de l'explosion commence à ce ressentir. Elle caresse le cordon, le porte jusqu'à sa bouche. La colère qui l'habite lui brouille les sens. Elle se demande pourquoi cette émotion l'envahi, alors qu'elle semblait heureuse le matin même. elle se sent honteuse et imbécile. Elle ne sait pas ce qu'elle doit faire, avancer ou reculer, parler ou se taire.
A présent, emitouflé dans son armure bon marché, elle pense que rien ni personne ne peut l'atteindre. Elle s'endort, avec ce sentiment indélébile.
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Défi
Elle a senti le sang lui monter à la tête. Il faisait encore nuit. Elle a dit que puisqu'il ne voulait pas quitter leur minuscule manoir elle allait devoir le faire elle-même. Qu'elle ne pouvait plus rester là, que c'était intenable de vivre de cette manière. Il lui a dit que ça allait lui coûter cher en avocat qu'il lui refuserait le divorce et qu'elle perdrait ses droits. Implicitement, il l'a menacée de lui prendre son fils. Elle a vu le souvenir de sa mère surgir tel un fantôme. Son regard est devenu noir, son visage c'est tordu de désespoir et c'est à ce moment que son cri plus effrayant encore qu'un cochon que l'on égorge à retenti dans le petit appartement. Rien ne pourrait la rendre plus malheureuse que l'idée de perdre son fils. Elle s'est alors recroquevillée, comme un monstre que l'on vient de terrasser, puis telle une malédiction, elle a ajouté " Si tu m'enlève mon fils, je meurs ...je serais morte avant même que la lune devienne pleine et que les masques d'halloween tombent."
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Le silence est pesant ce soir. Je sais que tu as encore lu dans mon journal. Je t'ai demandé d'arrêter mais tu continues de fouiller dans mes affaires. soit, qu'il en soit ainsi... Tu veux absolument savoir ce que je ressens ? Où tu cherches l'indice qui t'enfoncera encore plus dans ta souffrance ? Il n' y a rien à trouver. Rien qui puisse t'apporter un quelconque réconfort. Soyons clair, je ne veux pas te faire souffrir. Je sais qu'il est difficile pour toi d'imaginer le contraire. Car à tes yeux, je ne suis qu'une traître, une menteuse qui t'a manqué de respect. Et tu t'acharnes dans tes suppositions, tu en fais une putain d'affaire personnelle. Tu confonds ce que je désire, avec de l'égoisme. C'est ta perception, j'arrive à l'entendre. Tu ne conçois pas que je veuille simplement partir parce que je ne me sens plus heureuse ici. " L'herbe n'est pas plus verte ailleurs" me diras tu .. Est-ce une raison pour rester planter là, sans bouger ? Depuis quelques mois, je n'ai plus peur. Tout me semble limpide. Je n'ai plus peur. J'arrive enfin à être moi-même en toutes circonstances et la fille épuisante et euphorique que tu as connu refait surface et ne craint plus de se montrer sous so
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La ville était muette, la nuit profonde et noire. Le monde me semblait omniscient, comme si toute la ville entendait mes pensées bruyantes. Je sais bien que derrière leur fenêtre ce n'est pas à moi qu'ils pensaient et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de croire que tous, savait ce que j'avais fait. Cela ce lisait sur mon visage, ça se voyait sur ma peau. J'étais l'autre. Celle qui fout tout en l'air, la traîtresse, celle qui ment, celle dont on doit ce méfier. Même mon mari deux ans après, pense à mon infidélité si bryamment que je l'entends.
Je marchais sans but dans la nuit glaciale, ça me calme. Ça apaise mes envies de fuite, mon instabilité. Mon envie de l'autre, mon envie des autres. Je suis incapable d'être fidèle. J'aime la romance, j'aime l'amour naissant, j'aime les regards discrets qui se rencontrent, J'aime les hommes, J'aime les femmes, j'aime les gens. J'aime les corps qui se mélangent, qui se cherchent.
C'est là, que je l'ai vu. Il était comme à son habitude, séduisant comme jamais, mais glaciale au possible. Plus froid que la température extérieure. Il se tenait droit comme pour se grandir, pour montrer sa supériorité, mais il était petit, tout petit. Lui aussi, comme moi, il avait trahi. Sa femme et moi par la même occasion. Il m'a désiré à la minute où il m'a rencontré. J'ai senti son envie de me toucher. Il avait toujours été tactile et proche de moi à chacune de nos rencontres bien avant que nous trompions notre monde. Ses phrases étaient pleines d'allusion. Ses yeux, semblaient me dire constamment " j'ai envie de toi ".
J'avais envie de vomir, de vomir tout un tas d'insulte, de lui gerber mon dégoût de lui. Je l'avais aimé tellement fort que j'en avais oublié que je ne pouvais être avec lui, que je n'étais qu'une histoire parallèle, que j'avais une vie à côté. Il me rendait belle, il me rendait désirable. Je me sentais être une femme. J'étais amoureuse de lui. Il m'avait promis une histoire.
J'avais les mains glacée, mon cœur était froid comme la neige, je ne ressentais rien, en le voyant, j'ai compris alors qu'une page était tournée, bien tournée. "
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