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Sombre Poète

Rennes.
Sombre Poète

Au loin, la mer, éprise de sa douceur grise
S'est retirée.
Le ciel craintif, tout aussi orageux m'enveloppe.
D'agressives bourrasques s'accrochent à mon armure infaillible.
Ce gênant mistral s'abandonne à ces violentes houles.
Derrière moi se trouve ma peine, lourd fardeau que je traîne dangereusement.
Je la laisserai là, sur le sable humide, pareil à mes yeux.
Enfin elle arrive. L'averse tant attendue déverse son chagrin sur moi.
Je suis prête. J'étends mes bras, attendant sa farouche accolade.
Face à ce tableau emplit de toutes les nuances de gris, je souris.
Je souris pour te dire adieu.
Quelques instants plus tard, le soleil fait briller les grains de sable mouillés.
L'averse est passée.
La plage est de nouveau vide.
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Sombre Poète

Au loin, des nuages distordants s'emmêlent dans un vaste entrelacs de blancheur. Certains, pareils à des lames, se rencontrent douloureusement et forment d'imposants édifices aussi fragiles que solides. Au-dessus de ma tête, une terrible explosion de cumulus forme une nébuleuse traçant dans le ciel azur des traînées opales. Ces dernières paraissent peignées négligemment à coup de pinceaux tordus dans les cieux. Encore plus loin, caché derrière le lac d'un bleu tranchant que souligne la cime des arbres, une admirable entité orangée peine à se faire voir. Sous une funeste mousse légère et blanche, le soleil couchant laisse place à la douce nuit.
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Sombre Poète
Basé sur les aventures de Rusty Lake
Une étrange entité se retrouve enfermée dans une pièce. Ces seuls souvenirs ? Un néant glacé, sombre, malfaisant. À la recherche d'un cube renfermant ses souvenirs, cette force va tenter de retrouver son apparence et sa vie, mais pour cela, elle va devoir faire face à de mystérieuses transformations...
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Sombre Poète

Les joues rouges et trempées d’un mélange de sueur et de larmes, Émilien s’éveilla dans un hurlement enroué. Il se redressa en repoussant d’une main tremblante ses draps souillés. Ce n’était pas la première fois depuis le drame qui s’était déroulé il y a un an de cela. Dès lors, le jeune homme de trente-deux ans jonglait entre cauchemars et crises d’angoisses. Parfois, cela le frappait si fort qu’il tombait à terre, imaginant presque ses poumons se déchirer sous la brûlure qu'il ressentait en respirant. Fort heureusement, il était déjà cinq heures du matin, et le soleil allait se lever d’ici peu. Émilien décida donc de se préparer.
  Il vivait dans un immeuble de briques blanches dépravées proche du centre-ville de Londres. Son appartement, un modique studio à peine assez vaste pour une personne, croulait sous d'innombrables antiquités en tout genre. Émilien assouvissait une profonde passion pour les objets anciens, et ne pouvait résister à l'envie d'en chiner un à la moindre occasion. Ce qu'il préférait par-dessus tout, c'était découvrir l'histoire qui se cachait derrière chaque bibelot, si bien qu'avec le temps, son habitation s'était transformée en véritable musée.
 En se mettant debout, Émilien buta contre une chose pointue. Il s'agissait d'un album de photographies qu'il avait feuilleté la veille, en cherchant vainement le sommeil. Il en possédait tellement que ses étagères disparaissaient sous leur nombre. C'est pourquoi il avait dû se résoudre à former d'instables piles un peu partout chez lui.
Le jeune homme s’était dès ses dix ans trouvé une passion pour la photographie. Il ne pouvait s’empêcher de capturer des moments de vie, de les projeter à l’aide de son appareil, un vieux Alpa Reflex à objectif Angénieux et de les partager avec le monde. Il adorait voir l’étincelle de bonheur dans les yeux de ceux qu’il photographiait et qui semblaient reprendre confiance en eux. Il avait alors décidé d’en faire son métier et s'était forger une réputation de photographe de rue. C’était le meilleur moyen de surprendre toute la vie et l’humanité cachée au fin fond des anciennes rues de Londres, qui avaient vu passer tant de visages.
Sans perdre plus de temps, Émilien se munit de son précieux appareil, d’un épais trench et s’engouffra dans l’air vivace de l’automne. Il choisit en ce jour brumeux de flâner dans la rue Wapping Wall, qui possédait un charme ancien. Le photographe était charmé par les jolies couleurs orangées et brûnatres de la saison. Mais alors qu’il passait devant The Prospect of Whitby, un vieux pub à la façade pittoresque et bucolique, il crut reconnaitre la silhouette d’un confrère photographiant le bâtiment. Plus qu’un collègue, le curieux au chapeau melon, démodé depuis de bonnes années, et au veston serré, lui disait quelque chose.
J’y crois pas, Stuart ! s’exclama Émilien, incroyablement surpris de retrouver ici un de ses plus proches amis de son ancienne école de photographie.
Ce dernier plissa les yeux, peinant à reconnaitre son ami, avant de les écarquiller de surprise en arrondissant la bouche.
Eh bien ! Si je pensais te retrouver là, ça fait un bon bout de temps, commença-t-il de sa grosse voix. Ça fait quoi ? Huit, neuf ans ?
Douze ans ! Aller vient, on va aller se boire un coup. On n’a pas mal de choses à se raconter.
Les deux confrères, heureux de se retrouver autour d’un bon café, commencèrent à s’étaler sur leur vie. Cependant, un seul avait l’air de vraiment avoir des choses à dire, et c’était Stuart. Émilien était très surpris de voir à quel point son collègue avait évolué dans le métier.
Tu habites donc à New York maintenant ?
New York… souffla l’homme, je l’ai adoptée cette ville, ou alors c’est plutôt elle qui m’a adopté. L’air anglais m’emprisonnait trop, j’ai eu besoin de traverser l’océan pour trouver de quoi me rassasier. Il baissa subitement les yeux, l’air mélancolique. En réalité, j’ai passé une phase très dure ici. Je ne trouvais plus l’inspiration, je ne sortais plus, trop occupé à broyer du noir toute la journée. Ma femme ne le supportait plus et m’a posé un ultimatum. J’ai alors pris congé dans un petit village à quelques kilomètres de Londres. Cela m’a fait l’effet d’une bénédiction, je ne pourrai pas t’expliquer, il avait en ce lieu quelque chose de…
Magique ? tenta son ami.
Non Émilien, vois-tu, tu vas me trouver un peu fou, mais c’était presque de l’ordre du divin. Cette petite ville m’a transformé à jamais. Je n’y suis resté que trois semaines et après ça, je suis rentré à Londres puis ai eu le courage de divorcer avec Marie. J’avais peur de replonger, mais au final, j’ai cru revivre. Suite à cela, j’ai pris le bateau jusqu’à New York et maintenant je suis l’heureux propriétaire d’une galerie d’art.
Émilien était stupéfait de la tournure qu’avait prise l’histoire de son compagnon. Il était perturbé qu’un homme aussi droit que lui puisse croire de telles fantaisies.
Mais dis moi, tu ne me parles pas beaucoup de toi ? Ça se passe bien le boulot ? l’interrompît Stuart dans ses réflexions.
C’est seulement le village dont tu me parles qui m’intrigue. Tu penses vraiment que c’est ça qui t’a aidé ?
Toi, t’as pas l’air d’aller très bien. Écoute, je ne sais pas vraiment ce qu’il s’est passé là-bas mais tout ce que je peux te dire c’est que changer d’air, ça peut être la clé pour changer de vie, réfléchis-y bien.
Les deux amis restèrent discuter encore une bonne partie de la matinée avant de prendre congé l’un de l’autre. L'échange était devenu plus enjoué mais le jeune homme restait perturbé, un boule étrange dans la gorge.
Le soir, en se glissant dans son bain, Émilien pensait encore à cette phrase de son ami. Peut-être qu’il avait besoin de ça au fond ? Et puis, en plus de trouver un peu de paix dans son esprit tourmenté, une graine d’un nouveau projet venait de prendre racine. Un projet artistique basé sur ce retour aux sources ; photographier l’essence de l’homme, la magie de ce village.
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Sombre Poète
Un crime, des visions, un enquêteur dévasté par une affaire tou sauf courante. La suite des Rusty Lake...
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Défi
Sombre Poète

Les ténébreuses dents perversies,
Du Parlement, triste perfidie,
Dilacèrent, d'un paraitre amer
L'éden nuancé, révolutionnaire.

Londres, à l'aurore de sa genèse,
Au crépuscule d'une vie niaise,
S'éveille sous un soleil songeur,
S'endort sous le silence gouverneur.

Dans le fin raie lumineux de fard,
Le pittoresque ton non blafard,
Anime d'une vigueur neuve,

Le brouillard hébété, jouant l'acteur
Par delà l'immensité du fleuve,
Il s'efface, sous le ciel empereur.
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Sombre Poète
Une jeune fille de banlieue ayant vécu des événements traumatisants quitte le lycée pour vivre une nouvelle vie. Mais elle se fait bien vite embarquer dans un étrange monde.
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Défi
Sombre Poète

Jules venait à peine d'aménager dans sa nouvelle maison qu'il tomba malade. C'était un jeune garçon de quinze ans, au teint cireux et aux yeux vitreux et enfoncés dans ses orbites, il avait presque tout le temps l'esprit ailleurs. La veille, alors qu'il rêvassait en classe, son père était venu le chercher et l'avait amené chez Dunkin' Donuts, le restaurant préféré de Jules. Son père, Edward Mcjohn, était il y a quelques années un bel homme joyeux qui se vantait sans cesse d'avoir été l'un des meilleurs joueurs de football américain de sa génération. Cependant, il y a six mois, sa femme Miranda est décédée. Jules ne se rappelle pas des circonstances et son père n'en parlait jamais. Dès lors, il avait beaucoup maigri et avait désormais le visage tendu, les yeux cernés et les cheveux gris. Chez Dunkin' Donuts, il avait alors annoncé à Jules avoir mis leur maison, maintenant trop chère et trop grande pour eux deux, en vente il y a quelques semaines. Elle venait d'être achetée et ils devaient faire leur valise le soir même pour partir le lendemain. Malgré la nervosité qui trahissait son père à sa façon de serrer ses mains au point que ses jointure devenaient blanches, Jules n'était pas inquiet, même à l'annonce de son changement d'école. C'est ainsi qu'il se retrouva, quelques heures plus tard à disséquer sa chambre petit à petit. Cette dernière était relativement vide mais il décida tout de même de ne pas tout garder. Il choisit de prendre avec lui seulement deux livres, l'Institut de Stephen King et Le Parfum de Patrick Süskind, quelques vêtements, un vieux miroir, qui était le dernier cadeau de sa mère avant sa mort et une poignée de CD. Lorsqu'il apporta ses trois gros cartons dans le coffre vide de la voiture, son père était déjà au volant. Jules se demanda alors si il avait déjà apporté ses biens dans leur nouvel appartement car il n'y avait rien d'autre que ses propres cartons à l'arrière et Edward lui répondit que c'était effectivement le cas. Après ce bref étrange, il mit le contact et ils regardèrent dans le rétroviseur leur ancienne vie s'évanouir doucement.
Le trajet dura trois heures et pendant ce voyage, aucun des deux hommes ne parlèrent. Ils regardaient silencieusement la route devenir de plus en plus sombre, les arbres de plus en plus nombreux et oppressants et les maisons disparaitre peu à peu. Enfin, Edward bifurqua à droite et ils tournèrent le dos à l'interminable route brodée de chênes. La nuit était maintenant bien installée mais Jules pouvait distinctement voir l'immense bâtisse à l'architecture élisabéthaine. Elle était aussi grande qu'un petit hôtel et une cinquantaine de fenêtres encore allumées illuminaient la vaste cour. Soudain, une discrète porte s'ouvrit devant eux et une grande femme en sortit. Elle était affreusement maigre et l'étrange blouse qu'elle portait lui donnait l'air d'un fantôme. Son visage sec contrastait avec ses cheveux noirs jais attachés en queue de cheval. Elle s'approcha d'Edward d'un pas décidé et lui serra la main en lui murmurant quelques mots. Avant même que Jules n'ait le temps de se présenter, elle l'empoigna doucement et l'amena vers l'entrée. Elle lui expliqua qu'elle était chargée par son père de l'amener dans son nouvel appartement et sa nouvelle chambre, lui donner à manger et l'amener dormir pendant que son père déchargeait les carton. Il était très tard et dans la précipitation, Jules n'avait eu le temps que de prendre un carton. Lorsque la porte se referma, il crut voir les phares de la voiture se rallumer mais n'y prêta pas attention. Le jeune homme suivit la femme dans un long couloir puis il la vit se débattre avec une, non, deux clés avant d'ouvrir la porte de leur appartement. Elle le fit alors entrer dans une suite neutre, sans la moindre décoration puis dans sa chambre. Cette dernière se composait d'un petit meuble en bois qui faisait office de bureau dans un coin, un petit lit en fer forgé repoussé contre le mur avec un simple drap de couleur claire et de murs blancs cassés. Il n'y avait aucune fenêtre mais les murs lumineux donnaient une impression de grandeur. Un repas avait été déposé sur son bureau et la femme, qui s'appelait Anissa, lui dit de le manger rapidement avant d'aller dormir, puis elle sortit de l'appartement. Affamé, Jules dévora son pain et avala d'une gorgée sa soupe. Repu, il décida de déballer le carton qu'il avait emporté et réalisa en l'ouvrant qu'il s'agissait de celui qui contenait le miroir. A l'aide du vieux clou qu'il avait emporté, il réussi à l'accrocher au mur face à son lit. Un peu plus rassuré et soulagé, il sentit soudain la fatigue s'abattre sur lui.
Le lendemain matin, il se réveilla avec la gorge horriblement sèche, comme s'il avait été drogué et un violent mal de tête. Il ne prit pas la peine de se lever mais se redressa légèrement dans son lit et son regard se posa automatiquement sur le miroir. C'était une forme de carré entouré d'un liseré vermeil. Soudain, pendant un instant qui dura une fraction de seconde mais semblait durer beaucoup plus, un fuseau de lumière déforma le miroir et Jules se vit assit dans son lit, habillé d'un trop grand vêtement blanc dans une pièce aux murs comme des vagues. Surpris, il cligna des yeux mais lorsqu'il les rouvrit il ne vit plus que son simple reflet qui le regardait avec stupéfaction. Malgré ses tremblements de peur, il se rassura en se disant qu'il était seulement fatigué et son mal de tête n'arrangeait rien. Il réussit pourtant à se rendormir après de longues minutes. Le jeune garçon se réveilla plusieurs heures plus tard, bien moins malade et bien plus rassuré. Tout en s'habillant distraitement, un éclat attira son attention sur le miroir. Sa curiosité l'emportant sur la peur, il s'approcha lentement de l'objet. Au départ, il ne vit que son reflet, lui renvoyant un regard perturbé et bancal, puis, il crut apercevoir derrière lui un fin scintillement. Sur les gardes, il se retourna brutalement mais ne vit rien d'autre que le vide. Alors, très lentement, silencieusement, il se tourna face au miroir, et c'est là qu'il comprit. Dans le reflet, il était tordu dans une camisole immaculé, dans une pièce vide à l'exception d'un lit en fer et d'un sombre bureau. Les murs qui l'enfermaient étaient capitonnés, jaunis par le temps et tachés de taches brunâtres. Derrière lui, une femme menue, le regard vide et les cheveux roux tachés de sang coulant d'un triangle de verre... de miroir dans la tête, lui souriait. Puis, sans prévenir, Miranda poussa Jules à travers le miroir. Au lieu de s'y écraser, il le traversa comme de la guimauve et se retrouva face à son reflet, les yeux fous, il éclata de rire.
A l'extérieur de la pièce, Edward venait d'apercevoir son fils donner un violent coup de tête dans le miroir déjà fissuré. Il se tourna vers Anissa, directrice de l'Hopital psychiatrique pour criminel de Denver.
- Docteur Brendy, plus jamais je n'amènerai mon fils manger des Donuts.
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