La vie est une ruche géante. Une grande usine où les ouvriers et ouvrières se pressent, s'affairent et se marchent dessus. Le but de cette ruche est différent pour chacun : plaire à la ruche, et se faire aimer des autres ouvriers, plaire à la reine et espéré une place plus confortable, ou simplement survivre.

Il y a quelques années, je faisais partie de cette ruche. Quand le flux de pensées et d'énergie commune devenait trop intense, j'avais pour habitude de me rendre dans un parc près de chez moi, de m'asseoir devant le lac artificiel, et d'observer. Comme mes yeux étaient vides à l'époque...comme mon regard était triste.

A cette époque, j'étais coincée dans cette réalité. Un poids sur la poitrine m'empêchant de respirer, j'avançais quand même tant bien que mal en espérant juste...survivre.

Et puis un jour, j'ai aperçu une brèche dans les murs de cette ruche, et derrière cette brèche, la lumière semblait éclatante. C'était pour moi l'opportunité de m'évader que j'attendais depuis toujours, alors je l'ai franchi.

Derrière cette brèche, j'ai découvert un port de pêche. La brise marine caressait mon visage pendant que j'observais cet énième chaos. Du mouvement, encore, des gens qui s'affairent. Mais quelque chose dans leurs mouvements, sur leurs visages, a attiré mon attention. Leurs gestes, bien que précis, étaient plus lents, presque cérémonieux. Certains se préparaient à partir en bâteau, d'autres pêchait près du bord. Certains vidaient de grands filets pleins à craquer, d'autres revenaient bredouille.

Derrière cette brêche, les pêcheurs vont à leur rythme. Ils travaillent avec passion, avec amour et ils perservèrent toujours, observant et s'adaptant aux marées et se préparant aux tempêtes. Les difficultés sont aussi présentes que dans la ruche, mais ici, on les prends avec détachement, comme un défi à relever. Alors j'ai rejoins ces pêcheurs, et j'ai pris la mer.

Et depuis, rien n'a été comparable à cette sensation de liberté du vent dans mes cheveux pendant que je vogue vers mon futur.