Titan

de Image de profil de Alexandre Alexandre

Avec le soutien de  Harry Suez, Jean-Michel Joubert 
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Qu'on ne me prête pas à moi,

Ou à un membres de ma famille,

L'idée de faire la guerre,

Nous sommes des hommes de paix.

Je n'avais que quatre ans et jusqu'à ce jour, à chaque fois que j'avais évoqué le nom de mon arrière-grand-père à mes parents, ils avait toujours évité le sujet. Mon père, habituellement communicatif, devenait soudainement taciturne. Ma mère, plus douce mais tout aussi réticente, esquivait mes questions avec des sourires tristes et des changements de sujet habiles. Ces réactions si marquées avait pour effet, d'attisé encore davantage ma curiosité me poussant à chercher la moindre information sur cet arrière-grand-père mystérieux.

Amedé, un nom dont fut rapidement piquée. Un arrière-grand-père caché dont j'avais compris l'existence mais qu'on ce refusait à me présenter, j'en ignorais la raison.

Et puis il y avait aussi ces témoignages enregistrés sur cassette que ma mère me faisait écouter le soir. Les récits d'un vieux cousin éloigné, survivant rescapé des camps nazis, résonnaient avec une gravité qui me glaçait. De sa voix rauque, il racontait comment là-bas, il n'avait que du charbon à manger, et comment il croyait que la fin du monde était proche. Nous ne sommes pourtant pas une famille juive ; que faisait ce cousin dans un camp ? Et surtout, que cherchait à faire ma mère ? Peut-être à me dégoûter à jamais de la guerre.

Et puis, il y avait encore ce vieil oncle, Lucien, un homme solitaire qui vivait en ermite dans les montagnes entouré de ses chèvres. Il boitait lourdement, et l'on m'avait raconté qu'il était tombé dans une crevasse lorsqu'il était plus jeune. On l'avait cherché pendant plus de soixante-douze heures avant de le retrouver, à peine vivant, le corps meurtri et l'esprit égaré. Depuis ce jour, il n'avait plus jamais été le même.

Mes parents ma tante claudine et moi même étions allez un jour à ça rencontre, et je me souviens qu'il m'avait murmurer en me voyant:

- Tu es l'arrière-petit-fils d'un seigneur.

Ma tante claudine, se raidit à ces mots. D'une voix ferme elle répondit :

- On a décidé qu'on ne lui raconterait rien a lui.

Mais lucien, secoua la tête et répliqua avec une insistance farouche :

- Il faut lui dire. Nous, nous sommes fiers de ce que nous avons fait.

Ces fragments vivant d'un passé que je ne connaissais pas, m'intriguait profondément laissant un goût de mystère et de danger.

Nous étions au début du mois de novembre 1989 et l'hiver enveloppait Valmeris d'un manteau de brume. Cette ville d'environ 100 000 âmes se blottissait entre des montagnes qui se dressaient une à une, comme des sentinelles immortelles fièrement couronnées de neige à leurs cimes. Ici, l'air était aussi vif qu'une lame affûtée, les habitants, peu enclins aux bavardages, préférant l'échange discret de regards entendus. La rudesse de l'hiver avait forgé leur réserve, et dans les ruelles étroites aux pavés glissants, seuls les pas crissant sur la neige rompaient le silence pesant d'un ciel bas et menaçant.

Pour moi cette journée se devait d'être particulière. Elle se devait d'être à la hauteur de mon impatience, elle se devait de calmer toutes ces questions qui me faisait tourner la tête tel les pales d'un moulin sous la tempête, car, a force de persévérance , j'avais réussi là quelque chose qui m'était apparu pendant des mois insurmontable : j'avais enfin convaincu mes parents de me le présenter.

Rendez vous fût pris chez mes grands parents dans le village de rivendal à quelques enjambé de Valmeris.

Nous fûmes donc tous les trois reçus dans cette vieille demeure bordé par le Lac Agathe. En son temps, mon grand père, Flavien, était considéré comme l'homme le plus fortuné du village. Il avait hérité d'une vaste ferme, et avec un labeur acharné, il l'avait transformée en une véritable entreprise florissante, une fabrique de beurre dont la renommée s'étendait bien au-delà des vallées environnantes. La qualité de son beurre était prisé parmi les aristocrates de la région qui jouaient des coudes pour acheté ses mottes, fort de ce succès Flavien eut l'idée de génie de ce faire payer non pas en franc mais en louis d'or, en monnaie royale. Cela lui apporta un certain prestige local et lui permis d'acquérir les plus belle terre de la vallée.

Lorsque nous entrâmes dans le salon, la lumière blafarde du jour perçait timidement les rideaux de dentelle, dessinant des ombres mouvantes sur les tapisseries patinées. Les meubles en merisier apportait une touche d'élégance sobre. Une grande table au pieds finement ciselé ce dressait au centre du salon. Une odeur de cire d'abeille témoignait de la rigueur avec laquelle ma grand-mère, Rosalie entretenait son mobilier.

Un homme à la moustache blanche et aux traits burinés ce tenait debout, mes grands parents étaient en retrait derrière lui. Ses yeux perçants me scrutèrent avec une intensité presque inquiétante. Dès notre arrivée, sans même me salué, il entonna, d'une voix grave et posée.

- Bon, tes parents ne veulent pas que je te raconte ce que j'ai fait, car ils ont peur que cela te choque. C'est vrai que tu es encore un enfants. Sache quand tu entendras l'histoire, sache que je n'ai pas été ridicule. J'aurais pu y arriver. D'ailleurs, je pense que s'il n'y avait pas eu les Allemands, j'y serais parvenu. Maintenant, toi, dans ta vies, par rapport à ce que moi j'ai réalisé dans la mienne, il va falloir te lever du bon pied. Il va falloir te lever du pied droit. Aucune cigarette et un minimum d'alcool dans vos vies. Et si un jour tu passes devant un peloton d'exécution, il faudra me faire honneur, il ne faudra pas trembler.

Il tourna les talons, fit quelques pas en direction de Flavien.

- Il faut lui dire ce que j'ai fait, à lui, il faut leur dire. Si vous ne leur dites pas, il ne va rien comprendre à sa vies.

Flavien, sembla peser chaque mot avant de répondre.

- Amedé, on lui dira quand il sera plus grands, on lui dira, promis.

je restai là, immobile, le regard fixé sur cet homme qui venait d'apparaître dans ma vie avec la force d'un ouragan. Mon arrière-grand-père était un mystère que je voulais désormais percer à tout prix.

Voilà c'est l'introduction de mon roman, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez et si vous voulez que je continue. Merci !

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