Jérémie-V
(Jeune) homme de trente ans.
Écrire pour moi est un acte évident, mais loin d'être simple. C'est un travail personnel, égoïste même, qui peut être partagé : il y trouve alors souvent une richesse qu'il n'aurait pas eu sans.
Je me suis donc décidé à publier quelques textes, parfois anciens, remaniés ou pas, parfois récents et tout nouveaux... Un peu en vrac, comme ça, histoire d'ouvrir à d'autres, de montrer, aussi, d'avoir si possible des regards différents.
J'espère avant tout que ce que je vais proposer sera plaisant à lire, comme les nombreux textes que j'ai déjà découverts ici et qui souvent m'ont plus.
Alors n'hésitez pas à corriger / découper / écorcher / critiquer / commenter ou ne rien faire de tout ça. Mais en tout cas lisez, si vous le souhaitez : ça me ferait plaisir !
Jérémie
Œuvres
Merci.
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"Je ne sais pas mais, à quinze ans, on ne connaît pas tellement la vie. Alors ce qu'il y a après... Si ?"
Anaïs a un don.
Antoine retrouve un frère suicidé.
Camille est hantée par son mari infidèle.
Un fil ténu les relie.
Perdues dans la brume du soir, les lumières de la ville éclairent le fleuve qu'elles longent comme un serpent luminescent. Quelques joggeurs nocturnes courent sans but sur la levée. Leurs silhouettes se perdent dans l'obscurité des berges.
Peut-être l'un d'entre eux disparaîtra ce soir ?
Voilà le genre de pensée qui me traverse en ce moment. Je dois dire que mon pessimisme s'est accentué depuis que je suis ici.
Je suis arrivée là un peu par défaut.
Pour rester proche de la capitale, trop chère. Parce qu'on y est à cinq heures de tout, pratique pour visiter la famille ou les amis. Et parce qu'il s'y trouvait une opportunité de quitter enfin mon ancienne vie. C'est la ville du non-choix, celle des gens qui ne tranchent pas. Il y flotte une espèce d'inconsistance, d'abdication face à la réalité des choses. Pas étonnant que j'atterrisse ici, tout compte fait.
Postée sur mon balcon, j'apprécie l'air du soir qui lèche ma joue maintenant engourdie. Il fait bien trop chaud dans cet appartement. Une histoire de chauffage collectif mal réglé. Je tire une dernière bouffée de ma cigarette bientôt complètement consumée. Une fumée dense et bleue s'enfuit, un peu de ma respiration embuée s'y mélange. L'hiver est précoce.
Je rentre et me prépare une tisane. Je veux faire du bien à mon corps tendu par des séances d'entraînement trop rapprochées. J'allume la bouilloire et attends l'ébullition. Ma tasse fumante à portée, je m'installe devant mon ordinateur et lance une série policière. Elle a beau être ma préférée du moment, je suis trop fatiguée pour suivre l'intrigue pourtant prenante de ce nouvel épisode. Anesthésiée par la chaleur de mon plaid, je sombre dans un sommeil agité.
Les vibrations de mon téléphone me réveillent.
« Lande ? C'est Félange. Désolé de te déranger, mais on a un problème. Il s'est passé un gros truc cette nuit. Ramène toi, je t'envoie l'adresse par texto. »
Il raccroche. Je n'ai même pas eu le temps d'en placer une. Il est cinq heures trente.
Je sens mon portable vibrer à nouveau dans ma main.
Quand on l'appelle, le chien obéit.
Il s'agit de textes nouveaux et anciens (2005 et 2006) remaniés.
J'ai préféré indexer ce recueil en "contenu sensible". Vu la nature de certains textes, je pense effectivement que cela s'imposait.
Je vous souhaite à toutes et à tous une bonne lecture !
Jérémie