Toine
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de toujours
Défi
Au bout du quai de Saint-Raphael,
Il lui écrit des paraphes à elle.
Au bout du quai de Hyères,
Elle jeta toutes ses lettres hier.
Au bout du quai de la Rochelle,
Elle l'attend sur la roche, elle.
Au bout du quai de Saint-Hilaire,
D'ennui, à dessein, il erre.
Au bout du quai du général,
Un faux espoir; elle, gênée, râle.
Au bout du quai de Roquemaure,
Il se sentait plus vivant que mort
Au bout du quai de Sainte-Même
Au bout du quai, mais pas le même.
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Défi
Ah, bordel curieux, d'étranges flacons !
Gîtons hardiment ici, je kiffe les mets nourrissants.
On pourrait quémander, repas sur table,
Un vin wallon, xérès yougoslave zigouillant.
Allez-y ! "Fameux coleslaw", leitmotiv goutu
Et vous nourrir: coq, loup, porto,
Festin : Nem, miel, beefsteak, tokaj vieilli...
Ah ! Sang festif, le gaillard escroc snob ripaillera...
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C'était l'après-midi, il n'y avait un bruit.
Hormis dans les draps neufs, une bête à deux têtes.
Au regard du chat veuf, hurlant des épithètes.
Ces bienheureux amis, ils jouissaient dans le lit.
Si tôt vient le mari, soupçonneux mais épris.
Arrive à la maison, caracole et chantant.
"Ah ! mon mari Raymond ! Cache-toi prestement !
Ciel, cloître-toi ici, sous le lit de ses nuits."
Or Raymond n'est pas seul, pensant sa femme ailleurs.
Avec son bel amant, s'embrassant à mourir.
A tous les couples aimants, sans gène et sans mentir,
Au diable les linceuls, pansez-vous à plusieurs !
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Défi
Le petit homme est triste et las,
Menotté, comme un scélérat.
Il tremble et hurle, "détachez-moi".
Ses proches, émus, pleurent sans voix.
Dans son cachot, il désespère,
Menace sa vie, veut s'foutre en l'air.
On est vite triste et solitaire,
Quand on est forcé de ne rien faire.
Alors, il regarde par les barreaux,
Voit un oiseau, un caniveau.
Il se met à voler, il se met à rêver.
Le petit homme s'échappe en pensée.
Dans son esprit, il hume l'air
Un grand brasier le rend heureux.
Mais là derrière les barres de fer,
Il meurt et s'éteint à petit feu.
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Défi
La nuit est calme et tout le dortoir dort. Pourtant le petit Enrico a les yeux grand ouverts. Il a peur. Il entend des bruits étouffés derrière la porte. Les adultes sont en train de danser, comme tous les soirs.
Des cris de joie se font entendre. Pourquoi est-il aussi anxieux alors ?
Il doit en avoir le coeur net. Il se lève silencieusement. Ses frères ont tous l’air endormi. A petits pas, il s’approche de la porte et colle son oreille contre la serrure. Une valse de Mozart sort chevrotante du gramophone de ses parents. Il ne sait pas qui est Mozart, mais sa musique le charge d’émotions.
Pourquoi cette belle musique le rend-elle mal à l’aise ?
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Défi
La petite bise chante au matin,
Les passagers se lèvent, riant.
La mer est calme, le vent, marin
vient égailler les doux amants.
Mais le capitaine le sait,
Sa femme est là, dans cette cabine
Avec un homme, en crinoline.
Et pas pour lustrer son beret.
Dans son bureau, il est colère,
Veut se jouer de ces pervers.
Et par un petit vin de Corse,
De la vengeance, se donne la force.
Le capitaine est maintenant saoul,
A tribord toute, il mit les bouts.
Et le navire, docile, muet,
Vint s'écraser contre un rocher.
La corne de brume résonne au loin,
Du phare, le guetteur voit la fin
Du bateau, la nasse crevée,
laisse échapper ses naufragés.
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Défi
Un chameau,
C'est très haut.
Pour un veau.
"Viens mon gros,
Sur mon dos,
Dit Chameau."
Le beau veau,
Place Beauveau,
Rit tout haut.
"L'escabeau
Est plein d'eau,
Grand nigaud !"
Et le veau,
Partit tôt,
En auto.
"A bientôt,
Ami veau !
Rit Chameau."
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Défi
Entends grincer la rame, la foule muette et seule.
Entends crisser les rails, le wagon s'arrêtant.
Entends vrombir la foule, le sol frappant des pieds.
Entends gronder la peur, les issues sont bloquées.
Entends haleter la mort, la fumée s'échappant.
Brille la sombre lueur d'un carnage détonnant.
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Décidément, des « Si » déments
Déciment, médissent assidument.
Mirez, l'amie, Mirez !
La mie facile adorée
Rimez, l'amie, Rimez !
Ma lie facile à roder...
Des sédiments de sentiments,
Décédés de nos enivrements.
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Tome 1
Tonton Tom toque, tout triste.
"Tatiana, tu textotes toujours ? Ta tante trucide tes tulipes !"
-Tonton, tais-toi, tu trouves toujours tort...
-Ta tatie tond terriblement ton terrain !
-Tire-toi !"
Troublé, Tom tressaille, trébuche, tombe.
Tome 2
Tatie Thiphaine, turlupiné, tate Tom.
Thiphaine tambourinne.
"Tatiana ! Transporte ton tonton tétanisé... Ton tout-terrain...
-Tata, tu te tends trop... Tranquille ! Tom te tyrannisait, te torturant toujours... Tchao tonton !"
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Défi
Ménélas se figea. Iris, la messagère des dieux, venait de lui apprendre la nouvelle. Ainsi, son épouse Hélène complotait avec le jeune Paris. Il en tombait des nues. Comment avait-il pu se laisser berner?
Une colère sourde grandit en lui, dévorant ses émotions. Laissant Iris, qui l'observait impassiblement, il partit en trombe dans le palais, cherchant Hélène de partout, les yeux plein de fureur. Aveuglé par ses émotions, il ne se rendit compte du changement qui s'était opéré. L'arrivée d'Iris avait brisé quelque chose dans l'atmosphère pesante du palais. C'est au moment où il invectivait un serviteur, occupés à ranger du linge dans une armoire qu'il réalisa. Le serviteur était immobile, une étoffe à la main, le geste suspendu. Même si Ménélas inspirait la peur parmi ses gens, il n'avait pas encore le pouvoir de les pétrifier. Croyant à une très mauvaise blague, il s'approcha de l'homme et pu constater son état. Il lui toucha l'épaule. L'autre semblait complètement rigide, et sa pression nu aucun effet. La colère de Ménélas disparu pour laisser place à la peur. Qui avait fait ça ? Est-ce que le coupable traînait encore dans les couloirs ? Il constata alors que le silence régnait dans le palais. Les cuisines, pourtant toutes proches étaient généralement bruyantes, lieu de passage et de vie des gens du palais. Mais là, aucun bruit n'en sortait. Ménélas avisa la porte des cuisines et jeta un oeil à l'intérieur. La porte était entre-ouverte, et il ne pouvait l'ouvrir complètement, comme si elle était bloquée par une force invisible. A l'entrée de la pièce, il apercevait plusieurs personnes dans la cuisine, toutes immobiles. Le plus étrange était le cuisinier en chef, Nestrée, occupé à remuer le contenu d'une marmite. Les volutes de vapeur elles-mêmes étaient complètement figées.
Ménélas cria d'effroi. Tout semblait être arrêté, et il avait bien de la chance de pouvoir encore respirer. Toute matière, solide ou liquide s'était figée dans le temps, mais lui pouvait encore se déplacer dans l'espace. Le concept d'atome lui avait été enseigné dans les grandes lignes par un certain Leucippe, et il n'était pas sûr de comprendre les implications du phénomène qui se passait. Quoiqu'il en soit, il avait désormais le temps de retrouver Hélène, et cette tâche insignifiante, lui permettrai de ne pas penser outre mesure.
Il parcouru donc les couloirs du palais, rebroussant chemin lorsqu'il se trouvait nez à nez avec une porte close. Il ne pouvait pas l'ouvrir, mais heureusement, la plupart des passages étaient ouverts, consistant généralement en de majestueuses arches de pierre. Il se retrouva ainsi dans l'arrière-cours du palais, fouillant les parcs et jardins. Alors qu'il arrivait près d'une petite mare, où les buissons cachaient souvent les amours des serviteurs, il aperçut de dos la belle Hélène. Ses boucles soyeuses suspendues en plein vol, son regard tourné vers son bel amant, Paris. Le couple était assis sur un banc, s'échangeant un regard complice. La colère de Ménélas revint. Irrationnel, il essaya de prendre le bras d'Hélène, mais celui-ci ne bougeait pas, froid comme la pierre. Il ne pouvait pas changer la situation. Savoir que les deux amants se regarderaient éternellement de cette manière embrasa sa jalousie. Et c'est là qu'il comprit. Les dieux le testaient. Oui, il ne pouvait rien faire maitenant, mais il devra se battre pour récupérer son amour. Il éclata de rire, un rire mauvais. Et s'en fut retrouver Iris. Il les laisserait partir pour Troie, mais alors, il viendrait, avec son frère, le roi des rois, et toute son armée et il se vengerait.
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