Maître d'armes et magicien expérimenté, Tol Khan est de retour à Eldasia. Cependant, son repos sera perturbé par le mage Mirnan, second du Nécromant. C'est donc accompagné par un groupe hétéroclite qu'il se dirige vers la cité des Éthérés, afin de contrecarrer cette menace qui plane sur les Terres d'Hirgalia.

Le brouillard se levait à peine. L'odeur de terre fraîchement retournée emplissait la petite clairière. Les rayons du soleil peinaient à percer la frondaison des arbres. Je tenais à la main sa petite poupée de chiffon. Sa lèvre était cousue d'un fil noir, ses yeux faits de 2 boutons bleus. Sa couleur préférée. Je sentais un vent frais souffler doucement, faisant osciller les branches de la forêt. Ces bruissements brisaient à peine le calme ambiant. Son rêve ne se réalisera jamais. C'était si injuste. Elle était si jeune, si belle, si libre. Pleine d'espoir. Sans aucun doute, fonçant, croquant la vie à pleine dents. La réalité froide l'a rattrapée. Ne laissant aucun échappatoire. Me laissant sur le côté. Seul. Avec un trou pour l'enterrer.

La ruelle où se situait la boutique était mal famée. D'autres échoppes vendaient des objets illégaux, trafiqués et dangereux. Niché entre une taverne à la triste réputation et un logement délabré sur le point de s'effondrer, le magasin ne possédait qu'une vitrine encrassée par la suie. Une enseigne en lettres rouges sur fond bleu Au coin du feu bleu était suspendue au-dessus de la porte. Cette dernière était en bois massif, renforcée de fines lames de métal. Un heurtoir menaçant en forme de dragon décourageait les petits farceurs. Si l'on trouvait le courage de passer cette porte, un étrange décor nous accueillait. Sur la droite, un mur était couvert de parchemins sur lesquels étaient tracés des cercles de différentes tailles et de différentes couleurs. Si l'on était attentif, on pouvait même en discerner cinq : vert, bleu, blanc, rouge et noir. La plupart des parchemins contenaient un ou deux cercles, mais certains, plus rares, en possédaient trois ou quatre. Un seul avait cinq cercles des cinq couleurs. Encadré, on pouvait lire sur la plaque métallique descriptive "Imrealid, Guerrier-Dragon du lotus". Sur la gauche, des étagères plus classiques : potions pour ramener l'amour perd

Beaucoup d'entre nous tentent de modifier le passé. Essayer de rattraper nos erreurs. Essais rarement fructueux. On en arrive à mentir aux autres, à se persuader soi-même, à faire taire la voix de la raison, à brouiller la réalité. Nos soucis remontent, nos regrets reviennent. Nous en dormons mal, on en souhaite presque que certains évenements ne nous soient pas arrivés. Pourtant, et c'est ce qu'on appelle le principe de réalité, ils sont arrivés, et nous ne pouvons rien y faire. Tout ce que nous devons décider, c'est que faire du temps qui nous est imparti.

La sonnerie du réveil me sort du sommeil profond. La lumière jaune filtre à travers mes paupières. Je me retourne sur le dos. Je sens dans mon bras une vibration saccadée. J'ouvre enfin mes yeux. Le plafond éclairé projette déjà des publicités pour un shampooing aminciçant. Impossible à passer, évidemment. Complètement, réveillé, j'éteins la puce qui continuait à vibrer. Le programme de la journée apparaît sur l'écran mural de ma chambre. Etabli par l'entreprise qui m'emploie, Futechnics, je remarque que je suis déjà en retard. Mes implants aux genoux commençant à émettre un son strident, je me lève pour le faire arrêter. J'aurais problablement eu la vue embrouillée, si mon auto-correction n'avait déjà remodifié celle-ci. Dans le coin droit de mon champ de vision, le programme de la journée commence à pulser en rouge, pour me faire comprendre que je n'ai bientôt plus le temps de prendre mon petit-déjeuner. Dans le coin gauche, encore des publicités, cette fois pour un hélicoptère portatif, que je n'ai absolument pas les moyens d'acheter. J'enfourne une barre énergétique fade, sensée me faire tenir la matinée. Je sais déjà que dans quelques heures, mon ventre criera famine. Pas le t

 Le rideau de la douche était couvert de fleurs bleues. Ce détail anodin m'avait sauté à la figure, telle la touche d'ordinaire et de familier au milieu d'un spectacle inimaginable. En effet, dans ma salle de bain transformée en un cirque phantasmagorique, ce rideau était le détail le plus normal. Un squelette, dansant une sorte de gigue, la machoire claquant sur un rythme effréné, était debout dans ma baignoire. Il portait un chapeau noir en feutre, des bagues en or sur chacun des doigts, un pantalon rouge et des bottes en cuir. Une fée voletait de-ci de-là, microscopique point lumineux. Elle portait un drapeau du Brésil, et semblait jurer dans un charabia incompréhensible. Soudain, le squelette se figea. Il fouilla dans sa poche gauche, puis dans sa poche droite. Il tendit un doigt, comme s'il avait une révélation, ôta son chapeau, plongea son bras jusqu'à l'épaule à l'intérieur, et en sortit un calice doré. Il me le tendit, me mimant de boire. Intrigué, je me penchai pour regarder le contenu. Un liquide tranparent tournoyait à l'intérieur, légèrement mordoré. Je relevai la tête. La fée continuait à voler en zig-zag. Je la prenait presque en pitié. Être si fragile. Je retournai m

- 2 textes. 2 défis auxquels j'ai répondu. J'ai envie d'écrire des tartines sur toi et tes aventures. Mais impossible de te nommer. Un nom trop classique n'irait pas. Je n'arrive pas non plus à t'inventer un nom, ça ferait ridicule. Les quelques essais que j'ai fait, pour les autres, c'était mauvais. - Ai-je vraiment besoin d'un nom? - Bah ça me semble la base. Frodon, Geralt, Kvothe, ça c'est des noms évocateurs! Des noms qui appellent à l'aventure, au mystère, à l'épique! Des références du genre! - Tu t'emballes. - Je sais. Mais j'ai envie de te construire, de te forger. De t'inventer un passé tragique, qui te poursuivra! Ou bien de te faire affronter de grands défis, de te faire sauver le monde! - Les grandes épopées, ça ne t'a jamais réussi. - C'est vrai. Je m'y suis lancé, à corps perdu, persuadé de rédiger un récit qui durerait des tomes et de tomes! D'inventer un univers riche, vaste et complexe, avec des races variées et des lieux magnifiques et dangereux! A la place, on a le début générique d'un scénario minable de fantasy bas étage... - Et tu retombes dans l'auto-critique exagérée. Cependant il y a un fond de vrai. Pourquoi dans ce cas ne pas faire plus court? Cela semble

La pluie tombait à verse. Je sentais les parois du bateau vibrer violemment sous les coups des tentacules du kraken. Nous allions couler, c'était indéniable. J'écrivais de manière frénétique mes derniers mots, une bouteille vide à côté de moi. Je n'avais plus beaucoup de temps.

John ne se souvenait plus de la manière dont il était arrivé là. Son dernier souvenir remontait à...hier? Cette nuit? En tout cas, il s'était couché à un moment, et s'était réveillé dans cet endroit à un autre moment. Ça, John en était sûr. Peut-être? John secoua la tête. Il ne savait pas combien de temps il avait passé ici. D'ailleurs, comment décrire cet "ici"? Un lieu... Impossible? Ajoutant à la confusion temporelle de John, la spacialisation de cet endroit était particulière. Complexe à décrire. Un escalier aux marches d'albâtre gigantesques montait vers le plafond. Puis se retournait à l'envers pour se perdre dans le vide derrière John. Plusieurs morceaux de statues grecques flottaient, dérivant sans but. À gauche et à droite de John, deux couloirs se contorsionnaient sur eux-mêmes, se prolongeant à l'infini, tapissés de portes de tout style. John fit quelques pas, lorsqu'un grognement sourd se fit entendre. Il se figea, un frisson d'horreur remontant le long de son échine. Les statues n'avaient pas été brisées. Elles avaient été à moitié dévorées. D'énormes traces de dents et de morsures les constellaient, formant d'horribles blessures. John devait sortir de là, maintenant.

Je remontais péniblement les marches de l'escalier. L'odeur d'urine m'irritait la gorge. Mes sacs de courses pesaient lourds, et les attaches des sacs me sciaient les articulations. Je levais la tête, vers les balcons de la cour. Les voisins s'engueulaient encore.

La neige était froide. Piquante. Dure. La maison était loin. Si loin. Trop loin. Il n'y arriverait jamais. Très fatigué. Tiens, le lac n'était pas gelé. Ou bien c'était un miroir. Il ne savait pas. Il ne saurait jamais.

Mes pas résonnaient dans l'escalier. Les néons grésillaient sourdement, et clignotaient à intervalles irréguliers. Ma blouse blanche, tachée de sang, me collait à la peau. Je voyais le jour à travers les fenêtres. J'allais m'échapper, mais pour combien de temps?