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Défi
Isahorah

Un prof m'a lancé cette phrase quand j'étais ado ! C'est-à-dire il y a un paquet d'années !
Bon, ok, je ne suis pas si vieille, mais quand même, ça date...
Au début et durant ma tendre jeunesse, cette seule phrase n'a cessé de me poursuivre. Je me suis sentie vexée. Ça voulait dire quoi après tout ? Mon immaturité y a certainement vu une forme de reproche, mais, aujourd'hui, cette expression me résume à merveille !
En même temps, il m'a demandé ce que je voulais faire plus tard et je lui ai répondu : éthologiste, euh... non, vétérinaire, non, non, attendez, danseuse, huuuum non, je voudrais aussi faire secrétaire et puis pâtissière. Oh non, j'ai mieux ! Styliste !
Bon, j'avoue, il a du m'arrêter, parce que j'y serais encore... Tout le monde s'est bien marré.
Et ça n'a pas changé. Je suis toujours la même et j'en suis fière. Je suis bonne en tout, excellente en rien !
Et pour cause, je m'intéresse à tout ce qui est nouveau, je possède une curiosité avide que je n'arrive jamais à rassasier, je multiplie les activités, les apprentissages, les découvertes, mes armoires débordent de matériels, mes bibliothèques de livres, mon bureau n'est qu'un monstrueux foutoir, un bordel organisé !
Mais le pire, c'est que j'aime ça. J'aime ressentir la passion des premières découvertes, cette obsession de vouloir à tout prix finir mon premier chef d'oeuvre, cette manie de toujours vouloir m'améliorer jusqu'à l'overdose. Puis, je passe alors à autre chose ou reviens sur mes premiers amours.
Cette phrase, à elle seule, résume MA PASSION.
Seulement, comme elle l'explique, je n'excelle pas, car pour cela, il faudrait que je m'y consacre corps et âme. Mais, entre nous, je ne suis pas de celle qui se complait dans un quotidien répétitif. Il y a trop à découvrir, trop à apprendre, trop à savourer, que ce soit la musique, le dessin, l'écriture, les loisirs créatifs, la sculpture, la danse... L'art quoi, dans toute sa splendeur ! Je n'aurais pas assez d'une vie.
Ce qu'il y a de plus beau dans tout cela, c'est que je possède quelque chose que personne ne pourra jamais me voler ! Mon imagination, mes créations, mon art, mes rêves...
Alors je n'excellerai jamais dans un domaine particulier, mais il y en a un où je fais bien plus qu'exceller, c'est rêver ! En cela, je suis la meilleure, la "best of the best", la "numero uno" !
Alors, cher professeur, aujourd'hui, je te réponds ceci ; "Un défaut peut cacher une merveilleuse qualité."
Il est vrai que je doute parfois, souvent... très souvent... parce qu'il y a toujours meilleur que moi. Normal, je ne devrais me consacrer pleinement qu'à quelques passions, au moins qu'elles ne dépassent pas le nombre des doigts d'une main. (ok ! là, clairement, ce n'est pas gagné)
Mais, finalement, le plus triste, c'est de se convaincre de devenir autre chose que ce que l'on est pas. Alors, pourquoi se forcer, je fais simplement ce qu'il me plait ! Au diable ceux qui ne comprennent pas, je me suffis à moi-même ! (bon... j'avoue, c'est légèrement prétentieux, mais c'est vrai !)
J'écoute mon coeur, mes envies, que je laisse danser au gré du vent, librement. Et à celui que ça ne plait pas...

Qu'il aille se faire foutre (Huuum quand même pas, reste polie)
Mais... euh... même pas un petit ta gueule ? Ça fait un bien fou de lancer un ptit... ( Cette fille est une cause perdue...)
Une claque, allez, juste une claque ! (Laisse tomber !)
T'es vraiment pas marrante ! ( *Appuie sur le bouton d'urgence* )
*Musique d'ascenceur* Nous nous excusons pour l'interruption de ce programme, le temps que notre présentatrice se dispute avec les différentes voix dans sa tête, veuillez nous excuser pour le désagrément.
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Défi
Isahorah


Ce matin, je me suis levé, la mort dans l'âme. Comme la plupart des matins, je trouve difficilement le courage d'affronter l'extérieur.
Malmené, harcelé et, parfois même, roué de coups, je subis l'intolérance de compagnons que je suis obligé de côtoyer quotidiennement.
Je me sens différent, pourtant, je ne le suis pas. Je ne suis qu'un enfant, certes, qui porte ses propres difficultés, qui appréhende le monde à sa manière.
Je devrais vivre ma vie, joyeusement, en ne me souciant pas des problèmes du monde. Mais cela n'a jamais été le cas. Depuis mon plus jeune âge, je me demande pourquoi je vis, pourquoi l'existence est si cruelle. Du haut de mes dix ans, j'ai déjà ressenti l'envie de mourir.
J'ai l'impression d'être un poisson que l'on extirpe de son bocal, que l'on tente vainement de m'apprendre à grimper aux arbres, alors que je suis fait pour nager librement dans les courants des rivières sauvages.
La société m'impose et me confronte aux échecs, en prenant un malin plaisir à dénigrer mes différences, plutôt que de les cultiver. L'école ne m'apprend pas à grandir, elle m'enseigne à souffrir en silence.
J'ai honte, honte de pleurer, honte de ne pas être comme tout le monde, honte d'être ce que je suis.
Je suis un poisson qui suffoque à l'air libre, car je ne peux vivre ma vie dans l'environnement sain qui m'est approprié. Je suis né poisson, mais je suis contraint de me conformer au modèle, au moule des mammifères vivant à l'air libre.
Je m'asphyxie lentement dans une atmosphère créée par un diktat visant à me forcer à devenir quelqu'un d'autre.
Je suis un poisson et je peine à trouver mon oxygène, mon corps convulse et tressaute sur les bords d'une rive, en me suppliant de rejoindre l'eau frémissante dont j'ai tant besoin. Mais je suis retenu par un filet, et je les entends hurler : " Apprends à grimper aux arbres ! "
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Isahorah
Parfois les liens familiaux sont simplement toxiques, au point de vous empoisonner l'existence, de briser votre personnalité. Certains foyers sont tout sauf aimants et Kimberley en pâtira toute sa vie, prisonnière d'une mère qui n'en a que le nom.
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Défi
Isahorah


Je porte des cicatrices, pas si apparentes que cela. J'ai travaillé durement pour que celles-ci ne se voient pas, à moins que l'on y regarde de plus près.
Brisée en un millier d'éclats, je suis le fruit d'un mauvais traitement, d'une négligence étudiée.
J'ai recollé inlassablement les morceaux, les uns après les autres. Rien ne pourra plus être comme avant.
Car, malgré mon charme désuet, je suis une antiquité. Je suis une tasse usée par le temps et dont j'ai recollé les brisures, les miettes de porcelaine après avoir été fracturée.
Ébréchée, fêlée en de nombreux endroits, ma joie de vivre a fini par me fuir, en se frayant un chemin à l'intérieur des fissures d'une âme meurtrie.
Réparée de trop nombreuses fois, la moindre secousse, le moindre choc et je vole en éclats.
Je suis fatiguée, vidée, d'avoir été l'objet de personnes peu soigneuses, conscientes que je pouvais aisément être remplacée par du neuf.
Je suis une tasse fêlée, impossible à restaurer.
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Défi
Isahorah


Les yeux perdus dans le vague, fixant un point de l'horizon que je ne peux atteindre. Je me suis perdue dans une inertie dénuée de ressentis.
Les véhicules continuent leur route, en contrebas, en poursuivant leur chemin sur le bitume froid de leur vie monotone.
L'envie irrésistible de sauter me prend et j'imagine ma lente chute jusqu'à ce que je m'écrase sur la route. Cette vision m'apporte une sérénité nouvelle. Je me sens libre, libre de mes actes, libre de mes choix.
Les hurlements des camions me sortent de ma léthargie. Je peine à comprendre où je suis. Quelques secondes, pour m'apercevoir que j'étais toujours plantée là.
Une respiration, une expiration. Je reprends ma marche lasse et écœurée d'être prisonnière d'un monde où la multitude de personnes préfère vous voir sombrer.
Écrasée, malmenée et à bout de souffle d'être perçue comme l'erreur, l'intruse qui refuse de se modeler à l'image qu'on lui impose.
Je suis un oiseau, dont on coupe inlassablement l'extrémité des rémiges pour l'empêcher de prendre son envol, obligé de marcher de ses petites pattes déjà bien fragilisées par un parcours parsemé de ronces.
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Isahorah


Personne n'est à l'abri et malgré mon tout jeune âge, à peine dix, voilà déjà trois ans que je subis l'acharnement d'élèves peu scrupuleux et parfois même de certains professeurs.
Je suis petit, donc c'est facile, mais ce n'est pourtant pas ma faute. Je suis né prématurément, bien trop tôt pour que cela ne porte pas préjudice à mon évolution, ma croissance. Je souffre de déficit de l'attention, je suis très rêveur et me complais dans l'art. Une différence qui ne m'a jamais sauté aux yeux jusqu'à ce que je rentre dans une nouvelle école pour ma rentrée en CE2.
Depuis trois ans, je tente de garder la tête hors de l'eau et me rends régulièrement aux urgences pour des traumas crâniens, car certains aiment me frapper violemment la tête contre les murs de briques de l'école. On me traite de nain, d'attardé, de bizarre alors que je suis un enfant tout à fait normal. On me bouscule en dehors de la classe les jours de pluie, mes camarades refusent souvent que je m'abrite. On me vole mes affaires, et lorsqu'un élève fait une bêtise en cours, on m'accuse. Ma maitresse ne cherche jamais plus loin. Pour elle, je suis le coupable idéal.
J'ai commencé à pleurer, j'ai honte et n'ose plus parler à mon entourage. Je me sens si faible et culpabilise qu'ils souffrent par ma faute. Le harcèlement ne me touche pas seulement, j'ai compris que toute ma famille pâtirait de ce mal, parce qu'ils me soutiennent et m'aiment. Ma situation n'a fait qu'aggraver les choses, j'ai commencé à vomir, à me sentir mal à l'école. Je ne me nourris plus non plus, ce qui inquiéte davantage mes parents. J'ai entamé un long suivi, mais qui ne donne pas beaucoup de résultat.
Aujourd'hui, je suis au collège. Heureux de ce nouveau départ, je me suis dit que ça serait différent, mais me suis lourdement trompé. On ne cesse de se moquer de moi, on me cache mes affaires intentionnellement pour que j'arrive en retard en cours, on me détruit mon matériel, on me traîne violemment sur le sol au point que mes différentes couches de vêtements ne me protègent pas des brûlures provoquées par cette brutalité. Les maux de ventre, qui avaient disparus durant les vacances, les vomissements, la peur de l'école s'emparent de nouveau de moi. Le plus atroce, c'est quand j'entends ma mère pleurer. Elle souffre de me voir souffrir. J'ignore comment me sortir de ce cercle vicieux dans lequel je n'ai jamais demandé à entrer, on m'y a forcé...
Avant même d'atteindre mes dix ans, j'ai déjà ressenti l'envie de mourir. Est-ce normal ? Parfois, même l'amour de mes parents ne suffit plus à me protéger, car ils ne sont pas présents à l'école et je me sens terriblement isolé. L'une de mes maîtresses a même osé dire que j'exagérais. Ce qui a mis ma mère dans une colère épouvantable. Je l'envie parfois, ma maman, car même si elle pleure souvent, même si elle parait faible, elle continue de se battre pour moi. Je lui ai déjà dit un jour qu'elle était comme une héroïne. C'est une force que je n'arrive pas encore à comprendre et je me sens encore plus faible en y pensant. Me protéger, me défendre est inenvisageable, car je n'aime pas faire du mal aux autres et préfère me laisser faire.
J'ai peur... car personne ne s'inquiète réellement, à part mes parents. Ils se démènent dans un système aux portes hermétiques que l'on ne peut atteindre. On répond à ma mère ; lorsqu'elle souhaite s'entretenir avec un responsable du collège, qu'ils ont trop de travail pour la recevoir. On lui donne alors un rendez-vous ultérieurement, sans qu'ils ne comprennent que ça sera un jour de plus à vivre dans la peur, l'inquiétude. Que représentent cinq minutes dans une vie pour en sauver une ? Je vous le demande. Apparemment, c'est bien trop.
Aujourd'hui, mes parents sont aux bords d'un gouffre, car les enseignants se plaignent de la mauvaise éducation de certains élèves, mais ils n'en font pourtant pas grand cas. J'ai même l'impression qu'ils sont bien mieux tolérés que moi, du coup, ils pensent me déscolariser, pour mon bien, ma santé, même s'ils ont conscience des désavantages que cela engendrera pour moi. Que faire d'autre ? Malgré mon suivi, les recommandations des médecins et des psys, la situation ne s'améliore jamais. Pourtant, j'ai entendu des noms comme trouble anorexique, phobie scolaire, des mots qui me semblent graves et me donnent l'impression que c'est bien moi le problème. Je suis comme une pathologie, une maladie dont on cherche à se débarrasser. Je ne suis pas un élève « normal », mais c'est quoi un élève normal ?
Je déteste ma vie et en viens à détester l'espèce humaine. Je l'ai même avoué à ma mère, ils ne sont bons qu'à détruire tout ce qu'ils les entourent. Ce ne sont même pas des animaux et les traiter de sauvages serait encore un doux euphémisme. Ils ne valent guère mieux que des parasites, voilà les mots d'un petit garçon d'à peine dix ans et qui n'a déjà plus d'espoir envers ses semblables, ni en son avenir.
Mon cœur saigne, et les personnes qui sont normalement là pour me protéger, en dehors de mon cercle familial, ferment les yeux. Je hais l'école.
Aujourd'hui, ma mère a souhaité que je m'exprime et elle m'a aidé à mettre des mots sur ma souffrance. Une thérapie qui nous a fait verser des larmes, tous les deux. Elle voulait me monter que je n'étais pas seul et que d'autres personnes, en dehors de mon cercle familial, pouvaient comprendre ma douleur.
Nous voilà presque deux ans plus tard, un combat acharner, une année de déscolarisation. Aujourd'hui, j'ai recommencé une 6e à mi-temps, alternée par mes rendez-vous médicaux thérapeutiques, ainsi que ceux de la diététicienne. Je passe beaucoup de test, car si cela ne suffit pas, une suspicion de trouble du spectre autistique asperger est envisageable. Nous attendons la confirmation. J'ai l'impression que j'accumule, mais je suis enfin rassuré, j'aurais peut-être droit à une Avs qui gardera un oeil sur moi. J'avance lentement dans la vie, à mon rythme, avec ma propre vision du monde que je perçois différement. Mais est-ce une raison valable pour que l'on me traite comme un pestiféré ?
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Isahorah
J'ai l'impression de te connaître depuis toujours. Tu ne m'as jamais laissé le temps de t'oublier, Tu t'es accrochée à moi, fidèle en permanence. Tu t'es montrée sous toutes tes formes, tous tes aspects. Plus les jours passent et plus tu me prouves ta force, ton obstination. Tu m'obliges à te supporter encore et encore, inlassablement. Je suis mariée à toi sans possibilité de divorce, Emprisonnée dans ton étreinte passionnelle. J'espère te survivre, t'oublier, te laisser derrière moi. Je te supplie de m'accorder un répit, une trêve, un armistice, Délivre-moi enfin de ton carcan. J'étouffe et je fatigue de jouer entre la convalescence de ton absence et tes retours incessants. Je t'en conjure, libère moi de ton amitié. Toi dont le nom n'arrive pas à la cheville de celle que tu es, Toi, que l'on nomme simplement douleur, Je t'implore de te désintéresser de mon existence.
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Défi
Isahorah

Lien pour écouter : https://www.youtube.com/watch?v=jyvcg72-reA


Aussi loin que je me souvienne, je me suis sentie à part, seule, déconnectée du monde qui m'entoure, trop bizarre pour m'adapter, trop normale pour me différencier. Je suis tout et rien à la fois.
Je marche au travers de la vie et de ses aléas, indifférente aux codes d'une société trop nombriliste.
Indifférente ? Vraiment ? N'est-ce pas là une échappatoire pour me convaincre que je ne suis pas touchée ?
Certainement...
Comment puis-je suivre les pas de la normalité ? Je ne m'en sens pas capable. Lorsque le commun des mortels avance comme un somnambule, suivant les pas d'un autre qui suit les pas d'autrui, l'air résigné, je ne peux que me laisser porter par la musique. Alors, l'envie furieuse de sauter, danser, virevolter me prend. C'est ma façon de me rebeller ou tout simplement d'exister.
On me regarde souvent comme une chose étrange, une bête curieuse, une extravagance insolite.
Pourtant, j'ai l'impression de suivre ma voie, que j'emboîte le pas de quelqu'un d'invisible, peut-être une autre vie, peut-être un songe, un rêve lointain qui me guide avec une passion qui me dévore tellement que parfois j'en souffre.
De temps à autre, je ralentis et tente d'apercevoir l'imperceptible, en vain, même si je sens ses mains qui me guident, m'effleurent. J'ai beau regardé dans toutes les directions, je ne le vois nulle part. Seuls les regards curieux me scrutent sans aucune once de pudeur et me jugent sans même me connaître.
Mais dans cette danse tourmentée, je te ressens comme jamais. Chaque pas me provoque un frisson incroyablement intense, presque une transe libératrice. Je me laisse conduire aveuglément comme un enfant par son parent. Je ne sais pas où tu m'emmènes, mais j'ai confiance.
Tu me murmures à l'oreille, mais je ne t'entends pas. Alors, je ferme les yeux et je me laisse bercer par ta mélodie, influencée par tes inspirations créatrices, comme si tu dessinais chacun de mes chemins. Par ta faute, j'ai trébuché à de nombreuses reprises et je t'ai souvent maudit plus que de raison, mais lorsque je scelle à nouveau mes paupières, l'espoir gonfle en moi.
Depuis que je crois en toi, je me sens libre comme jamais, je laisse libre cours à mes pensées et m'accepte telle que je suis. Je suis revigorée par la seule pensée de ta présence à mes côtés.
Toi, mon destin, je sais que tu es là et j'imite chacun de tes pas, tentant de te poursuivre dans une marche incontrôlée. Ne me fuis pas et danse avec moi, le temps de nous apprivoiser, de nous étudier.
Je n'aurais plus jamais peur d'être seule, car j'ai conscience que tu seras toujours dans mon sillage. Si je me donne la peine, je peux sentir chaque fragment de mon âme, avançant au même rythme, dans une procession chorégraphiée à la perfection, battant la mesure d'un tempo déchaîné.
Je suis portée par ta musique, comme un artiste aidé par sa muse. Les notes d'un violon me touchent en plein coeur et font écho à mes propres sentiments. Tu m'aides à m'exprimer, à me libérer d'un faux chemin tracé par les conventions d'une société éphémères tandis que toi, tu demeureras toujours éternel. Je t'attends au bout du chemin, toi, mon destin, que toi et moi puissions enfin faire amplement connaissance, comme deux amants destinés à finir ensemble.
N'aie crainte, je tends l'oreille, j'aiguise mes sens dans l'espoir qu'un jour ton ombre m'apparaisse réellement.






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Isahorah


Dans les sombres méandres de mon esprit, je réfléchis. Je m'aperçois qu'au fil des années, je ne ressens plus les modestes douleurs.
Les petites méchancetés me paraissent insignifiantes et je n'y prête plus aucune attention. Comme si c'était devenu normal d'être maltraitée.
Je n'arrive plus à distinguer la limite de ce que je peux et accepte d'endurer, en repoussant les limites encore et toujours plus loin.
Je suis fautive. Tout du moins, j'en ai l'impression. J'ai consenti à cette escalade, en déposant les armes après un long et redoutable combat qui me laisse sans plus aucune force.
Je n'ai plus aucune énergie pour repousser les bassesses, aussi minuscules soient-elles, qui s'accumulent en provoquant un tourbillon, lequel me happe avec force.
Je me laisse emportée, inexorablement, ballotée dans les vents impétueux de personnes ayant le besoin de dénigrer autrui pour se sentir mieux.
Dans cet ouragan, je m'écorche aux mesquineries qui gravitent autour de moi et me poursuivent comme un rapace sur sa proie. La douleur des plaies est inexistante et, si je n'y prends pas garde, je risque l'hémorragie. Un saignement de mon âme que je ne puis arrêter.
Cette tempête m'emporte comme une poupée sans vie, je ne suis plus que le reflet de moi-même. Tyranniser ou être tyrannisée, j'ai choisi une tout autre option, mais cela ne vaut guère mieux.
Je suis anesthésiée tel un jouet ayant subi les affres des tourments infligés par un enfant trop gâté. Je suis une poupée effrayante qui vous regarde de ses yeux vides d'expression, une de celles dont vous avez l'impression qu'elle aspire votre âme, en tentant désespérément de remplir la sienne.
Je me laisse emporter dans un simulacre de vie que m'impose un gamin qui s'évertue à construire la sienne à mes dépens.
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Isahorah


Comment t'oublier ?
Tu hantes mes rêves si souvent, rendant mon réveil plus nostalgique.
Tu es la seule chose pour laquelle je me demande qu’elle aurait été ma vie si j'avais osé franchir le pas ?
Si je ne m'étais pas laissée prendre par la timidité de l'enfance.
Il était plus facile de te voir comme un frère, mais à la fois, plus douloureux.
La nuit, tu me prenais la main pour me rassurer.
Tu me parlais jusqu'à ce que je m'endorme, éloignant les cauchemars qui me hantaient.
Plus les années passaient et plus mon affection pour toi grandissait.
Pourtant, tu as disparu. La vie en avait décidé ainsi.
Les rares moments vécus en ta compagnie se révélaient des plus merveilleux.
Nos chamailleries me rendaient folle de rage et de bonheur.
Prisonnière de la peur d'être rejetée, je n'ai jamais pu bouger.
Alors que l'atroce envie de me lover dans tes bras m'étouffait.
Je suis restée inerte, passive.
Lorsque nous nous disions au revoir, c'était la mort dans l'âme que je m'éloignai de toi.
Je regrette ce temps là, ma lâcheté, jetant aux ordures la possibilité d'être heureuse.
Aujourd'hui, tout me semble si loin. J'ignore si ces sentiments sont toujours intacts même s'ils l'ont demeuré de nombreuses années.
Ces moments me manquent, la joie, la sécurité, la jeune fille que j'étais alors.
Je me dis simplement que j'aurais dû essayer, même si notre histoire n'aurait été que de courte durée.
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Isahorah


Je rêve... je rêve d'un monde empli de magie, certes, pas parfait mais merveilleux.
Je rêve et je songe à des histoires fantastiques, dangereuses et, pourtant, si extraordinaires à la fois.
Je rêvasse d'amour et me languis de lui. Je suis amoureuse de l'idée même que je me fais de l'amour, de ce qu'il doit être et de ce qu'il sera.
Je convoite un univers où les étoiles danseront et illumineront mes pupilles de passion.
Je dors, lovée dans les bras de Morphée. Il ne m'a jamais trahie et continue inlassablement de me rendre heureuse, en revenant me voir chaque nuit.
Je m'invente des aventures, des périples et mille fins radieuses.
Je me projette inconsciemment dans le fantasme d'un monde irréel dont je ne me lasse jamais.
Puis, vient le temps du réveil. Je supplie alors Morphée de ne pas me quitter. Je lui conjure de m'emmener avec lui. Mais la réalité me rattrape et je me retrouve coincée dans un monde imparfait. Il n'a que cela, son imperfection.
Je tente vainement de me rendormir, en vain. Pourtant, je suis fatiguée, car cela fait bien longtemps que j'ai compris que je n'y ai pas ma place.
L'émerveillement, la magie, la joie, l'aventure disparaissent, en me laissant seule avec ce désir imparfait que de désirer une chose si parfaite qu'est le monde de mon imaginaire.
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Isahorah
Le combat d'une mère pour son fils...
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