Jaselirose
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Depuis 2 ans, ma vie a pris un autre tournant. Pour passer ce cap un peu difficile, j ai eu besoin de reprendre contact avec "toi". À ma grande surprise, il m a répondu et notre correspondance a commencé. Un peu timide au début... et puis petit à petit, les mots sont devenus plus intimes, plus bienveillants, remplis d émotions et de tendresse. Je me suis alors rendue compte que j étais capable d écrire et que cela me procurait beaucoup de satisfaction. Bien sûr, le style n est pas toujours parfait et peut-être parfois un peu "brut de décoffrage" mais j ai besoin de partager cette expérience. "Lettres pour toi" reprend chapitre après chapitre les lettres que je lui ai écrites depuis 1 an mais que j ai parfois légèrement modifiées. C est donc une oeuvre autobiographique qui me donnera peut-être envie de créer des histoires ou romans plus imaginaires et plus aboutis. J'attends donc vos remarques avec impatience pour progresser et surtout garder espoir dans les bienfaits de l écriture. Bonne lecture!
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Après une interruption dans ma correspondance avec "toi", le hasard ou le destin a voulu nous remettre sur le même chemin. Alors nos échanges ont repris tout naturellement, toujours aussi empreints de complicité et de tendresse, m'apportant l'écoute et la force dont j avais encore besoin...
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Réflexions sur les émotions, les sentiments, les événements de la vie quotidienne...
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Tout vient à point à qui adoucit les moeurs.
"Tout vient à point à qui sait attendre" et "La musique adoucit les moeurs".
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Défi
Bonjour Madame,
Dès que j'ai su que l'on pouvait écrire à des personnes âgées confinées en EHPAD, J'ai tout de suite voulu me lancer. Je m'appelle Béatrice, j'ai largement atteint l'âge de raison et j'ai trois filles de 18, 16 et 11 ans. Je suis confinée dans une maison avec un grand jardin dans la campagne tourangelle. Je vis avec mon amoureux, et mes filles nous rejoignent une semaine sur deux. Je ne travaille plus depuis le début du confinement, la mairie où je suis agent d'accueil étant fermée au public.
Je souhaite me sentir utile à quelque chose en cette période quelque peu chamboulée et apporter un peu de sourire et de bonne humeur à des personnes isolées sera un bon début. Ma grand-mère, qui aura bientôt 92 ans, est également confinée dans sa chambre dans un foyer logement et nous faisons notre possible pour lui changer les idées. On se téléphone régulièrement, elle arrive à s'occuper grâce à sa tablette, les mots fléchés, la télévision et aussi l'écriture. Elle a entrepris depuis quelque temps déjà de rédiger ses mémoires avec l'aide d'une éditrice qui vient bénévolement au sein du foyer. Si tout va bien, un recueil de ces mémoires verra prochainement le jour. Toute la famille a hâte de pouvoir les lire et peut-être en apprendre davantage sur l'histoire de notre ascendance.
J'essaierai d'écrire une lettre tous les jours et de vous faire partager les belles photos que mon amoureux prend tous les jours ou presque.
Je vous souhaite d'aller bien et de vous accrocher à la vie en cette période de confinement. Bonne fin de journée.
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Défi
Il était une fois un jeune musicien et une jeune étudiante qui avait décidé de prendre des cours de piano. Elle s'inscrivit donc à l'école de musique et fit ainsi la connaissance de ce jeune musicien. Ils sympathisèrent rapidement et au fil de leurs discussions, ils apprirent qu'ils habitaient tout près l'un de l'autre. Alors pour des raisons pratiques, le jeune professeur proposa à la jeune étudiante de venir prendre les cours directement chez lui. Celle-ci accepta et se rendit compte bien vite de la difficulté à se concentrer dans ces conditions. En effet, les cours se prolongèrent en invitation à dîner et la promiscuité de l'appartement favorisa le rapprochement corporel de ces deux jeunes personnes. Ajoutez à cela des morceaux de musique très romantiques joués au piano par le professeur pour sa douce...
Ils tombèrent donc amoureux l'un de l'autre et auraient pu vivre une très belle histoire d'amour. Oui, mais un professeur ne doit pas "batifoler" avec son élève quand bien même ils sont presque du même âge. Par peur du "quand-dira-t-on", pour préserver la réputation de l'école, cette histoire s'est arrêtée aussi vite qu' elle avait commencée.
La jeune étudiante n'a pas appris à jouer du piano mais elle a découvert ce qu'était l'Amour avec un grand A, elle a appris le respect, la tendresse, la douceur. Cet amour impossible restera à jamais gravé au fond de son coeur.
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Défi
Chère amie,
Je vous écris du fin fond d'une tranchée d'où je n'ai aucun espoir de sortir vivant. J'agonise et ma dernière pensée sera pour vous. La légèreté de vos lettres, l'impression de revivre ce quotidien si lointain, cette espérance que vous m'avez transmise jusqu'à aujourd'hui...Je ne vous ai jamais vue et pourtant grâce à vos mots, j'ai l'impression de vous connaître mieux que quiconque. Je devine la jeunesse de votre visage, je vous imagine jolie brune aux yeux bleus, les cheveux relevés en un fin chignon à l'image de votre description. J'imagine la douceur de votre voix, reflet de la douceur de vos écrits. J'attendais vos lettres impatiemment, à un tel point que je gardais toujours un crayon et du papier sur moi pour pouvoir vous écrire en n'importe quelle circonstance, et vos lettres bien sûr pour égayer le quotidien dramatique de ma vie de soldat. Aujourd'hui, je suis touché, à terre... Je me vide de mon sang, je sens la mort qui se rapproche... un cadavre de plus dans cette boucherie sans nom. Et je suis presque heureux de quitter enfin cette horreur. Je ne souffre pas, il fait si froid de toute façon que je ne sens plus la moindre partie de mon corps. Je vais m'endormir doucement et ne plus jamais me réveiller... avec l'espoir que cette dernière lettre vous soit remise un jour. Rosaline, si magnifique prénom, je quitte ce monde en pensant à vous... douce Rosaline, charmante Rosaline, merveilleuse Rosaline...
Hector.
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Défi
Je suis assise en haut de l'escalier le long de la route et j'observe aisément les voitures passer.
J'ai douze ans. J'adore m'asseoir à cet endroit. De l'autre côté de la route, il y a la maison de mon amoureux. Il s'appelle Anthony, il a treize ans. Il vient souvent me retrouver quand il sait que je suis là. Là, c'est chez ma nourrice. Une grande maison à laquelle on accède par ce fameux escalier qui nous permet d'avoir une vue imprenable sur notre petit village.
Mes deux soeurs jouent avec le chat sur la terrasse tandis que l'odeur d'un bon repas mitonné sur la vieille cuisinière arrive jusqu'à mes narines. Il fait beau et chaud, les portes et les fenêtres de la maison sont grandes ouvertes. Ce midi, on va se régaler avec du poulet rôti (du poulailler de la maison) et des frites (des pommes de terre du jardin). Et en dessert une délicieuse tarte aux fraises (du jardin aussi).
Le long de la terrasse, un jardin fleuri de tulipes, dahlias, rosiers et autres dont je ne connais pas les noms embellit le décor de jolies couleurs et senteurs.
Derrière la maison, il y a une très grande cour où l'on peut se dépenser, jouer au croquet, courir, sauter...Et il y a le pigeonnier, le poulailler, les clapiers à lapins. Il faut nourrir les animaux tous les jours et c'est un plaisir pour mes soeurs et moi. Préparer la pâtée pour les poules: mélanger du son avec de l'eau jusqu' à obtenir une bouillie bien homogène sans grumeaux et pétrie à la main. Quel plaisir pour nous d'avoir le droit de "patouiller" de la sorte! Ramasser les oeufs délicatement, donner les granulés aux lapins en faisant bien attention de ne pas les faire échapper quand on ouvre la porte du clapier.
De temps en temps, on assistait à leur "assassinat". Ma nourrice l'a toujours fait devant nous parce que pour elle il n'y avait rien de barbare dans cette pratique puisqu'il faut bien manger pour vivre. Et nous n'avons jamais été choquées, elle nous expliquait toutes les étapes...Elle prenait tellement soin de ses animaux, les respectait tellement quand ils étaient en vie qu'elle les abattait proprement et sans souffrance. Et on se régalait de ses recettes inégalables.
Et puis il y a aussi le grand potager: radis, carottes, poireaux, pommes de terre, haricots, petits pois, salades, tomates, fraises, cerises, pommes, poires...tous ces produits qu'il faut arroser, cueillir, nettoyer, équeuter, écosser, mettre en bocaux toujours dans la bonne humeur.
Assise sur mon escalier, je repense à tous ces moments vrais, "naturels"...tous ces moments de bonheur passés dans cette maison. Je m'amuse à deviner la couleur de la prochaine voiture qui va passer sur la route, j'espère aussi qu'Anthony va me voir et qu' il viendra me faire un petit coucou. J'aime bien aussi le soir guetter l'arrivée de la voiture de mes parents et dire à tout le monde "Maman est rendue!" (Oui, chez nous, on parle comme ça!).
Souvenirs d'enfance inestimables...
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Défi
La première fois que je t'ai entendu, c'était un dimanche après-midi. Je devais avoir 10 ou 11 ans. Je suis restée scotchée devant la télévision. Je ne connaissais pas ta maison, ni ta ville, ni ton nom... mais je savais déjà que tu ferais partie de ma famille musicale. Il a suffi d'un signe...
Les années ont passé et une de mes amies au collège m'a fait découvrir ton univers. Et je n'ai pas pu résister...à tes mots, tes notes, tes mélodies. Je me suis envolée grâce à ta musique, tu m'as donné des frissons...Je fermais les yeux et je m'imaginais sur scène chantant tes chansons...
Tes solos à la guitare, au piano m'emmenaient vers ton autre chemin...Je suis allée là-bas, je passais des heures à t'écouter, à lire tout ce qu'on pouvait écrire sur toi.
Grâce à toi, j'ai marché un peu moins seule, et certainement qu'un jour, j'irai au bout de mes rêves...Comme toi...
Je t'ai vu plusieurs fois. Quel bonheur immense lorsque tu apparais sur scène! Deux heures partagées avec toi, tes musiciens, ta musique...Ensemble, dans un même esprit de respect, d'engagement et de plaisir...Pas d'actes manqués à ces occasions...Juste après la dernière chanson, un léger pincement au coeur quand même...Puisque tu pars...
Et puis, j'ai fait des bébés (pas toute seule...) et je t'ai un peu laissé tomber. Ce n'était pas une bonne idée mais j'ai privilégié ma vie de maman et toi aussi tu as voulu profiter de ta vie de père.
Tu n'as jamais été très loin de moi. Je savais que tout n'était pas dit...Quatre mots sur un piano, les enfoirés, ont suffi à égayer mes matins encore et encore pendant de longues années.
Et puis, je t'ai retrouvé. Mes bébés ont grandi, j'ai ressenti le besoin de te redécouvrir. D'abord, en organisant une soirée en ton honneur avec mes amis...Que la musique était bonne! Puis en retournant te voir à Montpellier, en passant ...Un concert grandiose, pour la bonne cause, empreint de générosité et de partage...Souvenir impérissable...
Et puis, j'ai veillé tard avec toi...J'ai passé de longues soirées à réécouter tes chansons...Je ne les avais pas oubliées...J'ai refait tourner les violons, j'ai voulu te revoir...
Et si tu n'existais pas, peut-être qu' une partie de moi n'existerait pas non plus. Tes mots sonnent juste et me parlent... C'est pas de l'amour, juste le constat que je suis en accord avec tes idées et ton sens du rythme...
Tu manques...Sache que je...
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Défi
Quand tout nous échappe, quand on ne sait plus comment réagir aux situations de la vie...
Les doutes m'assaillent...Je sais que je dois réagir mais je n'y arrive pas. Pourtant, je sais ce qu'il se passe. Pas de chauffage dans la maison, pas d'eau chaude, un bazar incommensurable, des enfants pratiquement livrés à eux-mêmes, les grands ayant suffisamment de maturité pour s'occuper des petits.
Des enfants qui me poussent à leur dire l'évidence mais je ne peux pas...leur dire que leur père n'est pas digne de confiance, que malheureusement il n'est pas capable de gérer le quotidien, que lui-même se comportant comme un petit garçon il ne peut pas les élever correctement.
Comment dire cela à des enfants qui malgré tout aiment leur père? Et pourtant, ils ont bien conscience qu'il y a un problème...Alors j'attends, j'observe... Les enfants travaillent bien à l'école, gardent le sourire...juste quelques phrases leur échappent de temps en temps et révèlent leur malaise.
Est-ce qu'ils sont malheureux? Je ne pense pas.
Le problème, c'est le manque d'hygiène, le manque d'intérêt, le manque d'encadrement, le manque de confort juste par souci d'économie radine. Parce que de l'argent, il y en a c'est juste qu'il ne faut pas le dépenser...Et de l'amour il y en a aussi, beaucoup, c'est juste qu' il ne faut pas trop le montrer.
Mais les enfants sont fatigués de ces brimades, en ont marre de jouer le rôle de l'adulte et ont besoin d'être rassurés quant à leur avenir.
Moi, qui suis observatrice, je ne sais pas quoi faire. Dois-je en parler au papa? Dois-je dire réellement aux enfants que le comportement de leur père n'est pas adapté? Dois-je faire comme si de rien n'était? Dois-je attendre qu'une catastrophe arrive pour me sentir le droit d'enfin intervenir?
Si j'écoute mon coeur, je vais les chercher de suite et ils ne remettent plus les pieds chez lui dans ces conditions...Que dirait la raison? Je ne sais pas...insupportable doute...
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