Quand j'étais enfant, mes parents avaient habillé d'étoiles fluorescentes le plafond de ma chambre. Après un cauchemar, je les voyais briller au-dessus de ma tête blonde. J'avais déjà compris à l'époque, que s'ils avaient passé une après-midi à les placer une par une, c'était parce qu'ils m'aimaient autant qu'il y avait de galaxies dans la nuit.
À mes yeux, ce n'était pas de simples autocollants, mais bien leur amour inconditionnel parsemant le ciel. Ils avaient beau être endormis, ou ailleurs, je savais que comme les astres, leur bienveillance était indéfectible.
Au fil des années, elles se sont décollées, une par une. Lorsque je tentais de les remettre, elles retombaient aussitôt. J'ai longtemps cherché, mais je n'ai jamais retrouvé les mêmes, toutes n'étaient que de pâles copies, sans éclat ni nostalgie. Il fallait faire avec celles qui restaient, sachant qu'elles n'en avaient plus pour longtemps.
Maintenant adulte, je dors sous d'autres plafonds et plus rien ne brille. Sauf, peut-être, mes pensées dans le noir. Et elles sont moins rassurantes que les étoiles de mes parents.