Il était arrivé sans bagages pour errer sur la digue de St Malo. Ce n'était pas la grosse chaleur qui régnait même si le soleil était présent, le vent gonflait ses vêtements et claquait sur le visage. Marié et devenu père depuis peu, il désirait offrir un cadeau. Il l'avait attendue pendant dix ans avant de l'épouser, car elle espérait revoir son fiancé revenir de guerre. De plus, elle était hésitante avec la différence d'âge qu'ils avaient, soit dix-huit ans.

Il cherchait une maison secondaire pour passer des vacances. Il savait d'avance qu'il n'en profiterait pas beaucoup, ce serait sa descendance qui l'utiliserait à la mort de leur mère. L'idéal serait une demeure sur trois étages. Il comptait avoir au moins trois enfants, sa femme était déjà enceinte du deuxième.

Tout à coup, face à lui, la maison de rêve qui correspondait à ses critères, elle était là. Elle avait une vue sur la mer, accès direct à la plage par un escalier. Elle avait une terrasse fermée avec une balustrade au rez-de-chaussée et au deuxième étage. Cette villa portait un nom : Marie-Josèphe. Une pancarte attachée au portillon écrit dessus : à vendre chez maître Piquet, c'était une aubaine pour lui. Elle plaira à sa femme, la tourelle lui rappellera son ancienne habitation où elle résidait jusqu'à son mariage.

Il fallait battre le fer tant qu'il était chaud ! Il accourut chez le notaire aussitôt jusqu'à l'intra-muros de la ville. Était-ce encore d'actualité ? Si seulement, cela était réalisable, cela lui comblerait de bonheur. Il devait se confronter à la secrétaire qui lui ferait sûrement barrage.