Allez, je me lance. Le défi étant un bon moyen de s'astreindre à une discipline qui a tendance à me faire cruellement défaut - mais je gage que je ne suis pas le seul dans ce cas ! - j'ai pris un certain plaisir à en réléver quelques-uns ces derniers temps. Aussi, j'apporte ma contribution...

Ne vous est-il jamais arrivé, en assistant à une scène de la vie de tous les jours - tantôt cocasse, tantôt tragique, tantôt parfaitement anecdotique -, d'avoir le sentiment que cette scène pourrait fort bien constituer la matière d'une nouvelle ou bien un élement de l'intrigue d'un roman ?

Il y a quelques mois, dans la salle d'attente d'une clinique privée, j'ai commis l'indiscrétion d'écouter la conversation qu'une des secrétaires médicales avait avec un patient de l'un des nombreux docteurs qui consultent dans cet établissement. Elle lui demandait de fournir le nom et les coordonnées téléphoniques d'une personne à prévenir en cas de besoin afin que cette infirmation soit notée dans son dossier informatique une bonne fois pour toutes.

Je me suis alors imaginé dans cette situation. J'avais fréquenté quelques temps auparavant une jeune femme dont je m'étais entiché d'une façon un peu trop présomptueuse. Finalement, il ne s'était rien passé entre nous. Ainsi, je suis à peu près certain que dans quelques années, elle m'aura oublié. Et peut-être l'aurai-je oublié moi-aussi. Mais je me suis fait cette réflexion alors : j'aurais très bien pu commettre l'imprudence de donner son nom si j'avais été confronté à cette période-là à la même demande de la part de la secrétaire de mon médecin...

Le défi est donc le suivant :

La narratrice reçoit un coup de téléphone d'un hôpital qui l'informe de l'admission aux urgences d'un homme qu'elle ne connaît pas. Cet homme est dans le coma. L'opératrice l'informe du fait que cet homme a donné son nom en qualité de personne à informer en cas d'accident...

La forme est libre mais tâchez de ne pas dépasser 10 000 signes (espaces compris). Et il vous appartient d'élucider le mystère ou, au contraire, de le laisser planer. Seules contraintes à respecter, la narration doit être le fait d'une femme et doit être déclinée à la première personne du singulier.