Par la fenêtre, il y a ce que je vois. C'est courant, je sais. Mais j'habite non loin d'un lycée, et chaque matin, le défilé intermittent des jeunes s'y acheminant suscite ma curiosité. Quelquefois, je " mate " les lycéennes qui me rappellent mes jeunes années. Et je repense à mes copines, qui ont bien dû changer depuis... Se souviennent-elles du beau garçon qu'elles ont côtoyé, il y a près de trente ans ?
Pour elles sans doute, un vague souvenir, une image floue... Moi non plus, je ne les reconnaitrais pas si elle passaient dans la rue. Le temps a passé, et chacun a fait sa vie... On peut le regretter, mais ça ne change rien. C'est le cycle de la vie...
Par la fenêtre, il y a le mouvement des voitures. Quelquefois, je revois passer des modèles qui ont disparu depuis belle lurette. Qui se souvient des Simca 1000 par exemple ? Dans les années 1980, on en voyait encore beaucoup, ce qui était considérable pour un véhicule des années 1960... On m'objectera que ce véhicule n'avait pas une bonne tenue de route... Certes, il était fait pour un usage urbain... Mais je me disperse.
Je n'aime pas trop voir par la fenêtre, car cela me démoralise parfois. J'y vois le spectacle de mon vécu à travers les jeunes gens qui vont et viennent sous mes yeux, celui du passé qui ne reviendra plus. Quelquefois pourtant, je vois passer ce qui me fait plaisir. Une automobile que j'ai aimé conduire, une jolie fille qui me fait penser à une ancienne copine... J'accueille alors ce moment comme un cadeau, et cela embellit ma journée... Finalement, aimer ou ne pas aimer regarder par la fenêtre est secondaire. C'est l'humeur du jour qui décide en fait.