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S Nessandfear

S Nessandfear
Clara, fille peu ordinaire et tout à fait anonyme se retrouve au devant de la scène malgré elle. Harcelée de partout, elle doit se battre envers et contre tous pour défendre sa dignité et retrouver la paix. Mais elle découvre qu’elle n’est pas seule.
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Défi
S Nessandfear

Blanche était une petite fille très instable et agressive. Je n’arrivais pas à la maitriser en classe et pour être tout à fait franc, je ne l'appréciais guère. Elle était tout le contraire de mon idéal d'élève poli et travailleur.
L’autre jour, elle agressa un camarade de classe pour la simple raison qu’il avait touché sa tresse. Le pauvre cherchait seulement à faire fuir un insecte qui s’était posé sur les cheveux et celle-ci lui avait cassé un doigt.
Je dus demander au directeur de convoquer ses parents, ou plutôt son père, car sa maman était décédée, victime récente d’un accident domestique des plus banals.
Le papa, très calme et compréhensif, s’était excusé et nous avait promis que ça ne se reproduirait pas. Il l’avait bien fait comprendre avec des mots justes et fermes à la petite qui l’écoutait très respectueusement. Il avait eu la courtoisie d'appeler le lendemain pour nous informer que Blanche était souffrante et ne pourrait se rendre à l’école pendant au moins une semaine.
Quinze jours se passèrent sans que nous n'ayions de nouvelles de l'impertinente. Les élèves qui ne la portaient vraisemblablement pas dans leur coeur ne manifestèrent aucune hâte de la retrouver. En son absence, la classe se déroulait à merveille et je fus content de consacrer mon temps à l’enseignement plutôt qu’à la discipline. Je pus faire progresser mes protégés dans plusieurs matières, dans une sérénité digne de l’école, la vraie.
Hélas, Blanche revint un mardi matin. Elle se présenta pieds nus dans une robe de nuit crasseuse. Les cheveux en pétard et le regard vide, elle resta debout dans la cours sous les regards à la fois désapprobateurs et moqueurs de ses camarades. Ne pouvant tolérer une telle attitude, je m’empressai de la traîner dans le bureau du directeur. Elle s’assit calmement en lui faisant face et refusa de répondre à nos questions. Ayant remarqué des traces de sang sur ses mains et ses vêtements et ne pouvant joindre son père au téléphone, nous primes panique. On décida de la conduire à l'infirmerie et de prévenir la police.
Comme je ne pouvais laisser mes élèves seuls trop longtemps, je rejoignis ma classe et dus faire mon cours en dépit de la situation de cette enfant qui me hantait l'esprit.
Durant la récréation, le directeur vint me trouver. Son visage était pâle et ses mains tremblaient. Bafouillant, il m’apprît que la police avait trouvé le père de Blanche mort dans la cuisine sans doute abattu à bout portant avec une carabine lui appartenant. Les enquêteurs soupçonneraient la fillette d’être l’auteure présumée du crime.
Je ressentit du dégout et fus pris de nausées alors que l’infirmière nous rejoignait. Elle soupçonnait Blanche d'avoir été victime d’abus sexuels répétés. Je ne pus retenir les remontées de bile qui traduisaient mes propres défaillances à apprécier la situation véritable d'une jeune élève en danger.
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S Nessandfear
Nous arrivons à un moment de notre vie où nous doutons et remettons tout en question. Nous prenons alors, très souvent, des décisions hâtives qui nous emmènent loin, bien loin de là ou nous voulions aller. Qui mieux que Horace pour en témoigner!
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Défi
S Nessandfear

Il était une fois une famille de petits pois nommée Bondula qui faisait la loi à Potage-sans-Gras. Le premier qui s'amusait à appeler l'un de ses membres "pois cassé raté" ou "pois chiche botoxé" perdait sa cosse plus vite qu'une cabosse.
À Potage-sans-Gras, sous la menace des Bondula, les jours s'égrainaient encore plus austèrement que les grains de chapelets à l'intérieur d'un monastère privé d'eau et d'électricité, jusqu'au jour où arriva un étranger. Il se vantait d’avoir sillonné le monde et vécu des aventures extraordinaires. Il encourageait les habitants de Potage-sans-gras à partir vivre leur légende personnelle comme il avait vécu la sienne. Bondula le père qui était petit de taille eut peur de perdre son prestige et son pouvoir car il n’avait jamais voyagé. Il défia l’étranger et lui demanda de raconter son plus grand exploit.
– Un soir bien pluvieux, j’étais au chaud et au sec avec de braves gens de ma condition qui me surnommaient « mange-tout » . Nous jouions tranquillement au jeu des pois pilés, quand soudain je fut pris en traitre par un avaleur de pois gris qui m’avait enlevé et enseveli vivant. Je me débattis de toutes mes forces. Alors l’ennemi, craignant ma fureur, mit des dizaines et des dizaines d’obstacles pour que je ne puisse jamais remonter à la surface. Ne voyant pas faillir ma témérité, l’on tenta de m’aplatir avec un rouleau gigantesque qui n’arrêtait pas de se retourner, me menant la vie dure. Je passai ainsi toute la nuit.
Le lendemain mon agresseur fatigué reconnut sa défaite. Il avoua que je m’étais battu vaillamment jusqu’au matin, sans lui laisser le moindre moment de répit.
— C’est du bluff! Tu nous entoures d’une purée de pois.
— Je ne suis pas un pois cassé comme toi.
— Tu as un petit toi dans la tête et tu oses me contredire !
— Il ne manquait plus qu’un Rond comme toi pour me traiter de menteur, moi qui suis la fleur de cette ville !
— Donne nous une preuve ou sinon je te livre au premier avaleur de pois gris !
— Je connais l’histoire de la princesse au petit pois, car j’y étais.
— C’est un pois lourd, celui-là.
*AUCUN POIS N'A SUBI DE VIOLENCE PHYSIQUE PENDANT CETTE HISTOIRE


Lexique: Avoir un petit pois dans la tête: idiot Purée de pois: brouillard Rond comme un petit pois: ivre Fleur de pois: ce qu’il y a de meilleur Pois mange-tout: pois dont la cosse est tendre Avaleur de pois gris: qui mange de tout
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Défi
S Nessandfear

Tondre la pelouse de ses grand-parents n’a jamais été une tâche aussi agréable. Abel range la machine, qui vient d’engloutir l’herbe fraiche ragaillardie par la pluie fine de la veille, non sans l’avoir bien nettoyée selon les règles de l’art. Les oiseaux qui l’avaient regardé aller et venir l’esprit ailleurs, se remettent tranquillement à chanter. A seize ans, entre son corps qui mute à une vitesse incroyable et son coeur qui bat la chamade rien qu’en pensant à la voisine, il ne sait où donner de la tête. L’été s’achève bientôt et il va devoir rentrer chez lui à des centaines de kilomètres de cette petite ville paisible.
Avant de partir, Abel jette un dernier coup d’oeil à la fenêtre de la maison d’en face, espérant que son soleil apparaisse et le réchauffe avec ses rayons pleins de joie et de bonne humeur, mais elle reste close contrairement à son habitude. Déçu, il se dirige vers le portail, le guidon de sa bicyclette dans les mains.
Comme si Aphrodite était venue à son secours, Elle est là, derrière la petite haie, avec ses cheveux bouclés, son sourire ravissant et sa belle robe à fleurs.
– Bonjour, ça te dérangerait de venir m’aider à tondre notre pelouse ? Notre machine est tombée en panne et l’herbe nous envahit de toutes parts. J’ai vu que tu étais expert en la matière.
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Défi
S Nessandfear

Il était une fois trois boeufs bien costauds, un blanc, un noir et un brun. Le lion voulait les dévorer mais n’y arrivait pas, car à eux trois, ils étaient beaucoup plus forts que lui.
Un jour, il s’approcha des boeufs noir et brun et les persuada de le laisser attaquer le boeuf blanc en échange de leur tranquillité. Ils acceptèrent par paresse et le pauvre boeuf blanc fut dévoré. Quelque temps plus tard, le lion eut très faim, car la satiété est temporaire, et revint voir le boeuf brun pour qu’il le laisse tuer le boeuf noir en échange de la paix. Le boeuf brun, indifférent, l’autorisa et n’intervint pas quand son semblable le suppliait de l’aider.
Après quelques jours, selon la loi de satiété temporaire encore, Le boeuf brun, pendant qu’il broutait tranquillement, vit venir vers lui le lion le sourire dans la gueule. Il le regarda longuement et dit bien haut:« j’ai signé mon arrêt de mort le jour où j’ai sacrifié mon frère blanc ».
L’union a toujours fait la force, quelle que soit la situation.
À tous les boeufs bruns, faites très attention à ce que vous décidez pour les autres. Cela pourrait, tôt ou tard, se retourner contre vous.
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Défi
S Nessandfear

- Boujour mon chéri. C'est une super belle journée, je trouve. Le soleil est splendide et la brise du matin est rafraîchissante. J'ai préparé des crêpes comme tu les aimes.
- Maman !
- C'est la rentrée aujourd'hui. Il faut un bon petit déjeuner pour rester en forme. Ta soeur est prête, depuis un moment déjà. Tu as vu comme elle est belle? Elle est dans la classe de Mme André, tu t'en souviens? tu lui avais mené la vie dure en CE1. Ah, le nombre de fois où elle m'a convoquée!
- Maman ! il faut y aller.
- Oui, tu as raison. La sixième, c'est important. Une nouvelle expérience, de nouveaux amis et beaucoup d'autonomie, je te le promets. J'ai croisé hier Anaïs, la petite rousse, celle à qui tu as offert des fleurs en CE2, que tu as cueillies de la roseraie de la voisine. Elle va au même collège.
-Arrête!
- Je voulais juste te donner des nouvelles. Je vais accompagner ta soeur à l'école. Je pense que la présence des parents n'est pas nécessaire pour vous les collégiens. vous pouvez vous débrouiller tout seuls.
- Maman! arrête de parler au portrait de Justin. Je vais être en retard à l'école.

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Défi
S Nessandfear

La porte s'ouvre doucement pour ne pas me reveiller. Je pense qu'on a du toquer et que je n'ai pas entendu. Peu importe.
Ça rentre et ça sort à tout moment de la journée. Je n´y prete plus attention. Ça changerait quoi? Rien.
Elle s'assoie sur la chaise à cote de moi et me tient la main, délicatement. Elle non plus ne veut pas me réveiller. Elle me chuchote doucement que tout allait s'arranger, qu'elle avait trouvé une solution, que notre lien allait au delà du sang.
J'ouvre les yeux et je regarde son visage rayonnant, son sourire réconfortant, les boucles de ses cheveux qui tombent sur ses épaules. Un ange.
Cela fait plus de cinq ans que je ne l'ai pas vue. On s'était disputé pour un rien. Et puis, plus rien.
J'essaie de me redresser, mais je suis trop faible. Prisonier de ces tuyaux, de ce bruit sourd auquel je me suis habitué.
- Clemence!
- Oui mon petit frère!
- Tu es venue. Tu es au courant.
- Oui, et je suis compatible.

Une larme glisse le long de ma joue. Elle l'essuie avec tendresse.
Je suis sauvé, je suis serein, je l'ai enfin ce rein.
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Défi
S Nessandfear

Romeo était allongé tranquillement sur l’herbe humide. Il faisait frais en ce début de matinée et le soleil n’osait pas se manifester. Un silence paisible régnait dans le parc.
Roméo sortit ses air pods, les cala dans ses oreilles et lança sa chanson préférée sur le smartphone. La musique berçait son corps tandis que son esprit divaguait à la recherche de souvenirs lointains. Murmurant les paroles qu’il avait apprises par coeur, car ne sachant pas parler anglais, il se remémorait leur première rencontre, au jardin de ville.
Juliette était splendide avec sa robe rouge qui lui arrivait juste au dessus des genoux et qui mettait en valeur sa belle silhouette. Elle était assise sur le banc à regarder avec amusement le groupe de personnes âgées qui prenaient plaisir à revivre les plus beaux moments de leur jeunesse à travers la musique et la danse. Leurs gestes harmonieux et leurs regards affectueux qui enveloppaient leurs partenaires avaient captivés son coeur. Elle posa son livre et ferma les yeux, comme si elle aussi voulait participer à ce retour vers le passé.
Sentant une présence, elle ouvrit les yeux et découvrit la main tendue de Roméo l’invitant à danser. Après une brève hésitation elle avança la sienne et se leva. Le couple se mêla au groupe et l’on ne vit plus que la robe rouge en train tournoyer au gré de la voix envoutante de Chris de Burgh.
Roméo s’était toujours demandé si la rencontre avec cette Yvonne de Galais avait bien eu lieu. Il l’avait cherchée des jours et des jours et avait décidé de passer ses nuits dans le parc, dans l’espoir de l’apercevoir. Il ferma les yeux une dernière fois pour les rouvrir dans un autre monde où une jeune femme en rouge lui tendait la main.
Son smartphone continua tout seul à chanter Lady in red is dancing with me.
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Défi
S Nessandfear

Les nuages gris menaçants couvraient l’horizon. Il pleuvait à n’en pas finir. Comme si le ciel pleurait quelqu’un à chaudes larmes. Comme s’il se joignait à ces quatre personnes habillées de noir et tenant, chacune, dans une main une pelle et dans l’autre une fleur. L’émotion était palpable. Elle transpirait de leurs visages ternes et de leurs yeux rouges, à force de pleurer. Une tristesse infinie parcourait les rides creusées sur leurs fronts malgré leur jeune âge. Ils regardaient fixement la fosse rectangulaire devant laquelle ils étaient alignés. Leurs téléphones sonnèrent presque en même temps, mais ils eurent la sagesse de ne pas répondre. De toutes façons, leurs mains étaient occupées. Les notifications se succédèrent, comme si quelqu’un cherchait absolument à les joindre. Ils tinrent bon. Ils avaient conscience que, dans un moment solennel comme celui-ci, la retenue était indispensable et la distraction insupportable. Ils fermèrent les yeux quand ils entendirent des cliquetis imperceptibles, puis ils tombèrent dans la fosse, la nuque rougeoyante. Les soldats n’auront aucune pensée pour ces déserteurs.
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S Nessandfear

Gigi est une fille frivole. Elle change d'avis tout le temps, se laisse aller avec le vent. Ca lui a bien réussi jusqu'à présent. Sa flexibilité, son manque de charisme et son aversion pour l'effort ne l'ont pas empechée de gravir les échelons dans son entreprise. Bien au contraire, elle est très bien appréciée par ses supérieurs.
Assise confortablement dans son grand bureau du dixième étage, Gigi se souvient de Sabou, son ancienne collègue avec laquelle elle avait fait ses débuts en entrerpise. Elles s'étaient rencontrées devant l'entrée de ce même immeuble, un lundi matin bien pluvieux, dix ans auparavant. Sabou l'avait abritée sous son parapluie et depuis ce temps elles avaient nouée une belle amitiée. Les chemins des deux copines ont peu à peu divergé, jusqu'à ne plus se croiser, ni à l'interieur, ni à l'exterieur de l'entreprise.
Il faut dire que Sabou n'a pas eu le même succès que Gigi. Elle est restée en bas de l'échelle à beaucoup travailler, sans trop de résultats. Elle avait gardé sa forte personnalité et ne se faisait influencer par personne, maintenant son cap, contre vents et marées. Elle a, bien sûr, fini par démissionner.
Depuis sa boite mail gigi.rouette@confort.com, Gigi envoie un long message à sa copine. Elle reçoit immediatement une réponse automatique : votre email n'a pu être délivré à Sabou.Sol@confort.com, car cette adresse n'existe pas.
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Défi
S Nessandfear

La dernière alerte de l’agence de la sécurité du médicament a causé une panique incroyable chez les populations civiles et en particulier les parents, à la veille de la rentrée scolaire. Cette institution scientifique très sérieuse avait mené une étude sur les effets secondaires de l’ingurgitation par les enfants en bas âge de substances contenant de fortes doses de métal et de plastique.
Il en était ressorti que le phénomène physique observé entraînerait non seulement un risque élevé de manque d’oxygène dans toutes les cellules, mais, plus grave encore, une réaction immédiate du corps, exacerbée par une panique générale du métabolisme, réduisant ainsi les chances d’atteindre un état mature dans le futur.
De plus, l’étude approfondie des structures à trois boucles aux proportions bien définies et répétitives avait permis de mettre en lumière le mode opératoire fatal à l’intégrité corporelle. Ne pouvant faire un tour complet, l’une des extrémités s’accrocherait à la partie cartilagineuse séparant le pharynx et la trachée.
L’agence avait conclu le rapport par un ensemble de recommandations dont la plus importante est la suivante:
Ne jamais laisser à portée des jeunes enfants de petits objets tels que des punaises ou des trombones.
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