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les 5 Mousquetaires

les 5 Mousquetaires

Qu'est-ce que l'amour si ce n'est pas l'Enfer ?
Qu'est-ce que le Paradis si ce n'est pas l'amour ?
Je jetterais mon Destin aux cieux et mon corps au feu,
Si je conservais la moindre chance de garder mon âme sur Terre.
Voici le pamphlet sacré de l’athée amoureux,
J'avale la pomme et je sacrifie le Dieu en l'honneur du fils.
Je n'accepte pas le berger parce que je ne crois pas au loup,
La femme me tue, elle m'anime et je sais que c'est de ma faute,
Alors je prends ma décision.


Demain je remonterais les fleuves de lait et les rivières de miel,
Mes muscles ne seront plus tendus et la chaleur astrale m'observera de son œil unique.
Je crie son existence mais je n'ai que pitié pour le Soleil,
Si sévère et sans sagesse qu'il créé le monde,
Pauvre vieillard déçu de ce qu'il n'a su faire par lui-même,
Le regard qu'aucun ne souhaiterait retrouver chez un père.


Les formes nous divertissent tous, hommes, dieux et faux loups,
Mais avec la flamme sincère, la rage romantique,
Les plus perdus d'entre nous, les parias de l'esprit humain,
Pourront parler aux couleurs et les écouter rire.
La mémoire n'est un mensonge que si elle associe un souvenir au Passé,
Le temps n'est important que pour ceux qui cherchent à détourner le regard,
Mais pour connaître une histoire, la fin ne compte pas plus que le début, ne jamais sous-estimer l'ennui.
La première erreur : penser plutôt que de ressentir.







A second of emptiness would be enough to save my life,
Mais sans pleurer comment avancer ? J'ai les yeux qui hurlent et le cœur trop sec,
Alcool, tu es la corde qui me tire des Enfers,
Moi l'ange déchu qui se prenait pour Jésus,
Besoin d'attention, venez tous pleurer le pauvre Lucifer !
Fatigué du mal, fatigué du bien, trop humain pour les humains,
Voilà notre triste héros, noyé par une vague tristesse de trop,
Cherchant un dernier réconfort dans une ultime pinte de bière,
Trop lâche pour m'ouvrir les veines et trop tordu pour vivre.
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les 5 Mousquetaires

Il y avait une de ces filles au regard doux qui vient vous réchauffer le coeur comme une gorgée de thé, aucune supériorité, rien d'effrayant dans son regard, j'ai même du mal à placer un tel mot dans ce texte, seulement de la douceur et un profond désir que chacun se sente profondément heureux. Le regard de l'ami qui veut ton bonheur, celui de l'amoureux qui se sacrifie pour le bonheur du couple de celui qui l'aime mais qui ne l'aime pas. Le regard altruiste qui signifie: «D'abord le bonheur de l'autre, ensuite vient mon bonheur. Seule la joie compte et la tristesse m'empêche d'être heureux.» Il ne faut pas confondre cette fille avec les personnes qui sourient constamment, c'est là une autre forme de mysticisme. Elle souriait parfois, là où aucune moquerie n'a sa place et où seul la bonté et l'empathie se lisent. Si son regard peut donner une leçon morale et romantique, jamais son coeur ne juge. Seulement la douceur d'un corps et la chaleur du thé au coin du feu en Hiver dans la rue. La chaleur suave d'une voix qui te murmure: «Continue, je veux que tu y arrives parce que j'aime la vie et que tu es humain et donc exceptionnel.». La déesse sage et douce de la tranquillité et du bonheur paisible.
Alors que je m'adossais aux parois du Bus, mon âme luttant contre les regards humains pour les percevoir en toute tranquillité, j'ai remarqué ces personnes. Il y avait d'abord cette fille dont les yeux me chuchotaient qu'elle attendait l'incroyable, ce qui bouleverserait sa vie, lui permettant d'atteindre son potentiel sans les malus de la société, sans jugement ni loi. Mais ses yeux me racontaient qu'elle ne serait pas déçue si elle ne voyait jamais arriver l'ultime changement, le grand annonciateur du départ, pourquoi? Elle ressentait de la tristesse de ne pas le voir venir, alors pourquoi aucune déception? Parce qu'elle s'y attendait. Cette pauvre, douce et innocente créature avait été salie par les mouvements humains jusqu'à ce qu'elle se résigne et que son espoir s'endorme pour laisser la place à une veille indifférente à son sort. Son coeur s'était assombri et elle avait prise la décision que rien de grandiose ne lui arriverait jamais. Une serveuse américaine désabusée de ses rêves d'actrice. Elle prenait sa tristesse pour de la haine et son indifférence, qui cachait une immense détresse, pour de la sagesse. Elle pensait avoir déjà tout vu et la voilà qui en avait assez d'attendre. Pourquoi n'aurait-elle pas droit à plus? Comment vivre plus sans espoir? Comment lui redonner espoir? J'aimerais avoir la force de le faire, je suis celui qui peut te faire miroiter n'importe quoi et te faire rêver d'un vieux fast-food triste et enchaîné d'après le cow-boy, alors si quelqu'un à la responsabilité d'essayer, ce sera moi. Mais je n'ai pas la force, je suis incapable des discours que je te tenais Gwen, en rêvant de la vie, et toi Julie, en rêvant de l'amour. Je suis comme elle mais avec de l'espoir, un optimiste qui attend la tempête. Alors j'écrirai, c'est seulement quand je suis un Mousquetaires que je retrouve mon pouvoir de possible, alors j'écrirai. Tout ce que la vie peut apporter et pourrait offrir, les sensations les plus puissantes de l'Univers, des moments plus importants que le temps, tout, pour que les jeunes filles dans les Bus, les cow-boy qui rêvent de voyage, les amoureuses rêveuses, les écrivain découragés et les vieillards désabusés de mon enfance, soient transportés à la mort par le possible, mais cela en passant par la Vie et c'est la plus importante des choses. Ressens, vis, espère et soit optimiste. Je crois que cette fille c'est Léa qi moi ou une autre personne n'arrive pas à lui montrer que tout est merveilleux quand on sait qu'on est au Paradis, qu'il suffit de se baisser, de toucher sans prendre et de savourer le temps.
Le couple classique, en réalité je ne sais pas si ils sont ensemble, la fille veut se rendre intéressante et le mec s'intéresse à elle. Il l'écoute se plaindre et ne comprends rien et elle le sais et le méprise intérieurement mais c'est le seul qui veut bien l'écouter parce qu'il croit l'aimer. Elle est désespérée et cherche un cavalier mystérieux qui la comprendrait mais cela n'arrivera jamais parce que dans le fond elle sait qu'elle le rejetterai mais elle ne peut pas dire pourquoi. Elle se hait pour cela la pauvre, que seuls les idiots l'écoute et qu'elle rejette les âmes vraiment perdues. Et si il l'aimait vraiment? Il me fait penser à moi en plus jeune, candide et plein d'espoir, il l'écoute avec passion sans rien comprendre parce qu'il n'a pas assez souffert. Mais ne t'inquiète pas ça viendra, je le sais parce que ton histoire ressemble à la mienne, une fille perdue et un garçon nerveux et naïf. Je crois pourtant que j'étais plus fou que lui, peut-être. J'aimerais connaître le fond de leurs âmes mais je sais que ça n'arrivera jamais, dommage, des gens intéressants.
La jolie poupée enjôleuse, la séductrice qui vous fait de l'oeil en embrassant son copain. Cette fille dont nous avons tous envie en la voyant, un sourire qui te crie: «Viens tenter ta chance avec moi.» Tout est dans les yeux et la bouche. Mais je sais que si je lui faisais l'amour elle ne m'apporterait rien de bon, juste du plaisir physique. Aucun intérêt pour un mystique. Juste rehausser sa confiance en soi. Je ne connaîtrait jamais son âme parce qu'elle la cache derrière un visage en cire. Et son petit ami, le type musclé et fort, tout sauf beau, le cliché du couple américain. Il l'aime peut-être mais il ne sait pas ce que ça veut dire, il est sûrement sûr de tout et ne comprends rien qui vaille la peine d'être su. Je suis dur avec les hommes aujourd'hui mais peut-être qu'ils le méritent. Je n'ai pas parlé du couple charmant de secondes qui discutait ensemble amoureusement, eux au moins comprenaient l'important bien plus que leurs aînés. C'est moi et Julie je crois, ils ont la vie devant eux et toutes les certitudes du Monde et ils s'aiment sincèrement. C'est la beauté ultime, un amour pur, jeune et sincère, je suis tellement heureux pour eux. Ils sont l'exemple merveilleux de l'innocence de l'âme humaine, la sagesse enfantine du bonheur. Le Soleil les regardent avec tendresse parce qu'ils sont importants mais ils ne réussiront jamais ce dont sont capables les âmes perdues en restant ainsi alors tout va éclater et leur bonheur se répandra en folie quand ils n'auront plus aucune certitudes.
Le pauvre a peur, mais de quoi? Il a l'air intéressant mais terrifié, comme si les relations humaines étaient vouées au conflit. Il a le complexe du collégien en procès, chacune de ses paroles pourraient être retenu contre lui, chacun de ses gestes le ridiculiser, alors il ne fait rien. Quand des filles pouffent il croit qu'elles se moquent de lui, quand des garçons sourient, il croit qu'ils le juge. Je le sais parce que j'étais comme lui, au college. Mais ce que je lis aussi ce sont deux émotions, les plus puissantes du monde, une antithèse de sentiments. Un espoir grandiose, celui que dans le futur, «quand je serais grand», tout ira mieux, l'ultime optimisme de la détresse lunaire, celui du petit garçon de la campagne qui croit entendre les bruits de la ville au-dehors. Et un désespoir, une haine contre soi: «Pourquoi ne fais-tu rien idiot? Change ta vie, c'est maintenant ou jamais!». La voix terrible, celle de la peur de la mort et de l'oubli. J'ai envie de lui demander une cigarette et un feu avec une voix de cow-boy, de discuter de banalités et soudainement de lui demander: «De quoi as-tu peur mon vieux?» Et il pretendrait qu'il n'a peur de rien avec le sourire de l'enfant qui ne sait pas mentir. Et je lui expliquerai que j'étais comme lui et que l'alcoolisme, les livres et l'amour m'ont sorti de cette situation. C'est penser que l'imaginaire est aussi important que la Vie qui permet de vivre dans le réel. Je lui parlerais de la Folie et de tout ce qu'elle engendre et bien entendu il ne comprendrait rien et j'acheverais par une phrase qui ne pourra l'aider que quand il aura suffisamment souffert pour se dire optimiste: «Tout est merveilleux quand on sait qu'on est au Paradis. Adieu, la Lune est la détresse du Soleil, commence vers l'Ouest.» Et j'ecraserais ma cigarette et m'en allant en souriant et en sifflant, inconscient de n'avoir rien changé. Ce texte que je viens d'écrire est très mauvais et pas assez sincère je crois, je voulais juste que quelqu'un le lise et c'est fait. Si seulement les hommes arrivaient à parler parfois.
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 A l'origine n'existaient que deux entités, Néant et Ennui. Ils étaient apparus depuis toujours et existeraient à jamais. Ils évoluaient dans un vide sans couleurs, sans sensations, sans matière, un monde d'inexistance et d'oubli. Néant se plaisait dans ce Monde sans terre et son amour pour Ennui grandissait chaque jour plus sa joie d'être le seul à pouvoir le courtiser. Il savait que son amant n'aurait d'autre choix que de passer l'éternité avec lui et il s'en réjouissait en secret. Il ne comprenait pas pourquoi Ennui cherchait autre chose, ne saisissait pas les multiples concepts abstraits et les innombrables idées inutiles dont l'embrouillait chaque jour son compagnon. Quand Ennui s'enflammait dans ses élucubrations sur la création d'une vie ou d'une matière en en dessinant les plans, Néant se contentait de répondre "Rien n'existe, tout est là. Pourquoi pourrais-tu bien vouloir plus?". Mais Ennui n'écoutait pas, sa soif d'existance, sa joie créatrice et son ambition sans limites le dévoraient sans répit. Il devenait fou et agressif et plus il rêvait, plus il était prêt à tout pour accomplir ses projets. Le seul et éternel problème qui régissait leur existence était qu'en-dehors de Néant et de lui, il n'existait aucune forme de matière nul part. Comment pourrait-il créer son "Univers" sans matériau pour le construire? Ennui se creusa la tête pendant une infinité d'éternité et plus le temps passait, plus il devenait fou. Sa rage le consumait et il compris un jour comment il pourrait tout réaliser.
 Contrairement à l'ordinaire lorsqu'une idée lui venait, Ennui n'en parla pas à son ami et garda ses plans pour lui. Il discuta longuement avec Néant et se rapprocha de lui. Lorsqu'il jugea le moment opportun, il mentit à Néant et lui dit qu'il l'aimait et qu'il se donnait à lui. Néant, aux anges, voyait l'accomplissement de toutes ses ambitions en cet instant et se jeta sur Ennui pour lui prouver son amour. Alors qu'il l'étreignait physiquement, qu'il faisait l'amour à la seule autre matière physique existante, au moment même où il était au comble de la jouissance, Ennui frappa Néant. Son plan était en marche. Il frappa, frappa, frappa et s'acharna sur son ami qui souffrait sans comprendre. Néant n'essaya pas de se défendre, comprenant qu'Ennui ne l'avait jamais aimé, il se laissa faire dignement et entrepris de faire tout ce qui était en son pouvoir pour aider la seule chose pour qui il eut jamais eu des rêves et des espoirs. Il se laissa frapper jusqu'à exploser en un million de fragments de matière. Des millards de poussières de couleurs innombrables et un jet d'encre d'un noir profond qui recouvrit tout ce qui n'avait jamais été: l'Univers était né.
 Ennui compris ce qui s'était passé, tous ce qu'il avait toujours imaginé pourrait enfin prendre vie. Il créa une boule de matière à partir des débris de son ancien amant et entrepris d'y inventer des montagnes, des lacs, des Océans et des banquises. Il réussissait toujours ce qu'il entreprenait, et chacun de ses projets devint petit à petit réalité. Sauf un. Ennui ne parvenait pas à créer la vie. La vie devait être son ultime réussite, elle devait exister sous milles formes et pouvoir évoluer sans l'intervention d'Ennui. Il aurait alors mille milliards d'êtres à observer pour le reste des temps et serait à jamais rassasié de la faim qui le tiraillait. Mais il ne parvenait pas à donner la vie aux blocs de matière qu'il concevait et il enrageait de son échec. Après avoir tant et tant essayé qu'il en avait oublié jusqu'à l'ancienne existence de son précédent compagnon, Ennui se replia sur lui-même et pris la décision de ne plus bouger jusqu'à ce que la vie devienne réalité. Le temps passa et rien ne vint. Jusqu'au jour où le coprs d'Ennui s'agita. Les fruits de la courte union physique qu'il avait eu avec Néant avant sa mort portaient leurs fruits. Du corps d'Ennui surgirent Lune et Soleil. Soleil était beau, mais Lune était tellement resplendissante, tellement impressionnante qu'Ennui ne s'ennuyait plus. Observer sa fille et son fils, les deux merveilleux jumeaux du cosmos devint sa grande occupation.
 Le problème était que Lune était si grandiose et immense que Soleil ne pouvait que rester caché derrière sa face. Soleil disparut rapidement des yeux de son père et devint jaloux de sa jumelle. Il cherchait désespérément un moyen de récupérer l'attention d'Ennui mais il ne pouvait rivaliser avec Lune qui était plus forte, plus jolie, plus douce et plus grande. Alors que cette passion le dévorait de l'intérieur, lui qui était né pour être admiré, surgit un évènement inattendu. Ennui qui commençait à se lasser de ses enfants décida de leur montrer ses créations afin qu'ils puissent se divertir et lui en les observant par la même occasion. Il emmena Lune voir la planète sans s'apercevoir que Soleil était dans son sillage. Alors que Lune et Soleil observaient le bloc de matière depuis l'orbite, Lune ne cessa de se vanter de la façon dont elle illuminait la création de leur père. Son narcissisme atteignait des sommets inatteignables à tel point que le bloc de matière fut caché par l'ombre de sa fierté. Mais Soleil ne supportant plus d'évoluer dans cette ombre explosa de rage à tel point qu'il s'enflamma et brûla Lune par la même occasion. Ennui se réfugia sur le bloc de matière qu'il ne quitta plus jamais, terrifié par son fils magnifique aux couleurs ardentes. Lune était salie, défigurée et ne supportant plus de voir son frère plus beau qu'elle, elle s'exila de l'autre côté du bloc de matière. Ainsi, elle pourrait être la plus incroyable pendant la moitié du jour. Mais la puissance de vie du Soleil, l'importance de ses émotions irradièrent le bloc de matière et y surgit la Vie. D'abord sous la forme de minuscules créatures ridicules, puis sous celle de monstres marins et de terribles oiseaux. Enfin, tous les êtres de la Terre admirèrent le Soleil, grand et furieux. La détresse du Soleil vis-à-vis de sa soeur avait aboutit à une telle rage, que personne ne pouvait savoir quand sa colère s'arrêterait, et ainsi ses rayons et la Vie.
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Bon ! Quand vous lirez ceci je veux que vous sachiez que ce n'est qu'une esquisse dans le désordre de ce que deviendra notre roman, un carnet de notes, un brouillon si vous voulez comme le sont tous les souvenirs. Pour ceux qui auraient lus les textes de Gwen, je tiens à le préciser, nous parlerons globalement des mêmes évènements et des mêmes personne mais les noms des personnages (exceptés leurs surnoms), certains faits personnels et nos points de vues sont différents. Pour ceux qui ne les ont pas lus, je vous invite à les lire. Je vous propose aussi de me critiquer si vous n'aimez pas, de m'insultez si vous détestez ce que j'écris et de venir vous battre contre et avec moi si ce texte vous révolte d'une bonne ou d'une mauvaise façon ! Si vous aimez ce texte venez me serrer la main et si vous adorez alors venez m'embrasser lors de ma prochaine soirée ! Sur ce, Géronimo !






INTRODUCTION




Il est important de ne pas confondre la notion d'union et la notion d'unité. L'union c'est l'assemblage de plusieurs partis différents qui deviennent souvent contradictoires. L'unité c'est le résultat du mélange de plusieurs corps avec une idée commune pour les assembler, une idée tellement puissante qu'elle empêche toutes divisions. Malgré les affluents, les cours d'eau qui s'éloignent, l'unité pousse toujours les corps à couler dans le même sens et, indubitablement, à se réunir pour former la même masse liquide. Ce que j'aimais dans les Mousquetaires c'était cette unité. Chacun avait ses préférences, son envie particulière, mais l'existence abstraite des Mousquetaires et de leurs règles implicites nous forçaient avec plaisir à toujours vivre avec les mêmes idées. Notre nombre réduit renforçait cette force et empêchait que des avis trop divergents échappent au contrôle de l'entité sacrée, de la Constitution non énoncée mais pensée sans mots : Les 5 Mousquetaires.




LES 5 MOUSQUETAIRES




En réalité nous étions bien plus que 5, ou moins selon le point de vue, le chiffre comptait peu et faisait office de différence, nous ne voulions certes pas être confondus avec les Mousquetaires d'Intermarché, mais était aussi une simple blague sortie d'un de mes films emblématiques, probablement le plus important. Il y avait Le Comte du Comptoir, Le Duc du Duché et moi, Le King de France. Oui je sais mon nom est pompeux et particulièrement présomptueux mais il est ancien, plus subtile qu'on ne le pense et très symbolique et même si j'ai eu de meilleures idées, la création de ma légende m'interdit d'emprunter un autre nom quoique plus original.
William c'était le nom original du Comte du Comptoir, ça lui allait bien comme prénom. C'était une de ces personnes qui change souvent au niveau de l'apparence physique, cheveux, vêtements, carrure mais qui avait quelque chose de chaleureux, d'amical, de naturel qui lui permettait immédiatement de se faire reconnaître. Gentil, très original dès le premier abord, drôle d'un humour de situation et de gestes surtout qui était accentué par le fait qu'il n'était inhibé ou bloqué par aucune forme de gênes, du moins au premier regard. Il passait facilement d'une attitude enfantine et joviale à celle du vieux pote avec qui on a des délires en rigolant en marmonnant ce qui lui permettait de ne jamais faire honte à ses amis quand son no limit allait trop loin, il savait se contrôler et son attitude pouvait être très grave et solennelle. Sa jovialité mettait d'autant plus en évidence les rare fois où il était triste ouvertement. La plupart du temps il semblait garder enfoui au fond de lui une tristesse cachée, mystérieuse, comme un secret qui serait un lourd fardeau et même lorsqu'il se confiait à moi j'ai toujours pensé qu'il ne me disait pas tout, ce n'était pas juste une impression mais une certitude profonde. Ce type était une fontaine d'étonnement, il se lançait toujours dans des délires complètement et génialement absurdes et insensés. Je ne sais pas d'ailleurs s'il était insensé ou si il jouait constamment un rôle, si oui c'était très convaincant. Parfois on pouvait penser que c'était un rôle parce qu'il parvenait à paraître « normal », que je hais ce mot naturellement contradictoire, mais même dans ces moments là la façade se fissurait et il redevenait Le Comte.


Oh comment te décrire, Ô cher lecteur, la grandeur de ces hommes ! J'ai vraiment du mal à les dépeindre, peut-être parce que je ne sais pas par où commencer et que j'ai peur d'oublier quelque chose, mais surtout parce qu'il est impossible de résumer les personnes... Et pourtant j'ai essayé, j'ai posé à chaque Mousquetaires une question parfaitement invraisemblable et sans réponse et je leur ai demandé de me répondre d'un mot, un seul, qui deviendrait, je ne leur ai pas dit, leur nom de famille dans ce roman. Mais il y a 5 Mousquetaires et tous doivent êtres entendus !




Le Duc du Duché. Probablement l'un des deux meilleurs surnoms avec Le Comte du Comptoir. Je l'appelais parfois le Cow-boy parce qu'il lui arrivait de ne pas parler beaucoup en vous regardant avec ses yeux criant sa fascination pour l'autre, mais son style de combattant de la Grande Guerre cachaient en fait un cœur purement bon et vraiment innocent quand je l'ai rencontré. Je ne sais pas s il est devenu plus lucide et moins candide, mais il reste l'homme le plus sacré que je connaisse. Le Duc du Duché est Breton et il se nomme Gwendall mais beaucoup l'appellent Gwen et je l'appelle Gwenny. Ce type est probablement le plus gentil de la Terre, bien que la compétition avec William soit rude, et probablement le plus brave. Il passe son temps à rêver, l'Ange de Nantes, mais contrairement à beaucoup de rêveurs dont moi pendant longtemps ,et encore aujourd'hui parfois !, il fait tout pour accomplir ses rêves et si c'est trop tôt, avance et passe à autre chose. C'est ce que j'admire chez ce type, sa capacité à toujours avancer. Si l'on met un accent grave sur le à c'est pour indiquer que l'on ne pouvait pas le remplacer par avait, Gwen était un à, toujours dans le présent et tourné vers l'avenir, il savait retenir les leçons du Passé. Il était grand et mince et pâle comme un Écossais mais son visage était indubitablement celui d'un Celte. Quand j'ai dis qu'il était grand c'est vraiment 1m85 minimum, très grand, mais il n'était pas intimidant, au contraire il était avenant quoique bien timide à la base. Gwen a toujours eu les cheveux courts quand je l'ai connu, bruns voir noirs. Il faisait du long-board et se débrouillait bien là-dedans. C'est vraiment un mec qui m'impressionne dans sa façon de prendre les choses. C'est aussi le plus grand lecteur de tous les temps et l'un des hommes qui a rendu les plus riches les gens qui trouvent des sacs dans le tram ou dans le bus. Même si il ne le montrait pas, c'était probablement le membre du groupe avec le plus d'autorité celui avec qui je pouvais avoir les conversations les plus sérieuses. Je crois d'ailleurs que c'est celui qui m'a plus inspiré. Si William m'offrait l'assurance et le courage, Gwen m'a donné sa bonté, son empathie et sa compréhension bienveillante et déterminée du monde des hommes, et j'ai accepté ces offrandes et les aient accumulées pour moi-même et je crois que même maintenant je n'arrive toujours pas à rembourser ces dettes de caractère. Je l'ai grandi, il m'a forgé. J'ai lui ai apporté la lucidité et il m'a nourris d'espoir et j'ai l'impression qu'il m'a si bien formé en optimisme, que c'est quelque fois moi qui doit lui prodiguer espoir.


J'ai 16 ans, 17 après-demain. Plus j'écrirais, plus mon âge évoluera ainsi que ma sagesse et mon expérience, j'espère. Si j'écris précisément maintenant, c'est que je suis arrivé à mes derniers mois d'un sevrage qui dure depuis plusieurs années et qui aboutira à devenir moi-même, celui que je ne suis pas mais que je suis destiné à être. Tout comme Sal Paradise, j'ai l'impression que tout est mort, les études, la famille, certains amis, tous cherchent à me dissuader mais je tient bon et alors que tout me lâche, alors que tout devient fade et sans couleur, cela met en relief et rends d'autant plus précieux chaque instant passé aux côtés de mes amis et de Julia. En vérité je ne vis plus que pour ces instants, ces quelques moments qui ne représentent qu'un 10ème, parfois un 20ème de mon temps de vie, sont tout ce qui a de l'importance maintenant. Je suis fatigué que l'on juge mes rêves absurdes et que l'on me dicte quoi faire et je suis décidé à prouver à mes détracteurs et à mes geôliers que je peux vivre. Quoi qu'ils disent et même si comme ils le pensent je dois couler et sombrer dans les abysses les poumons gorgés d'eau, je me noierais alors le sourire aux lèvres pensant que pendant un moment au moins j'aurais vécu. Vivre n'est pas survivre mais savoir tirer du plaisir tant de cette survie que de ce qui la dépasse. Je suis prêt à me lancer dans le monde, mais j'ai peur et c’est pour ça que j'ai besoin de mes amis, mes frères sacrés, les autres âmes perdues de ce monde qui trinquent à vivre, à être vivant, et à la vie ! Contraires de ceux qui rejette la vie en lui préférant la survie, l'accumulation et le capitalisme, mes amis choisissent le plaisir, le partage et l'amitié. Ils m'aideront à nager et à pêcher pour me nourrir, nous serons des explorateurs de la pensée et du plaisir et rien ne nous arrêtera. Avec eux je peux me jeter dehors, dans le vrai monde, sans aucune forme de peur ou de regrets. Je peux être celui que je suis destiné à être et que je m'efforce désespérément de devenir, de créer, de jouer et d'imaginer : Sanoj l'Optimiste alias Le King de France, dit Lord Pedro, Un Pingouin de la CIA, membre des 5 Mousquetaires et surtout adorateur de la liberté et de l'aléatoire imaginé. Je ne le suis pas encore mais peut-être le deviendrais-je au cours de ce roman et j'ai le sentiment, alors que je m'approche doucement de mes 17 ans !, que je ne pourrais devenir moi-même qu'en créant une entité idéalisée qui serait un mélange de ma personne avec l'influence et le rapport aux autres, le bonheur c'est la plénitude, la complétude. C'est drôle comme je m'imagine toujours faire des discours pour les événements importants, j'ai les mots, le tact, mais je ne suis pas suffisamment respecté pour être écouté par une foule et c'est pour cela que je ne dis des choses importantes et vraies qu'à mes amis proches pendant les moments sincères où nous sommes en petit nombre. Je pense que le chiffre de 3 est le chiffre le plus pur au monde pour partager pleinement ses idées et ses pensées sans ressentir de gêne. Une bonne soirée doit commencer à 20, se séparer en 4 groupes de 5 ce qui créé une intimité dans une impression de lieu vivant et ensuite perdre un puis deux membres beaucoup plus tard dans la soirée pour arriver à un échange ininterrompu et profond des sentiments de chacun. Je voudrais vivre comme Jack London ou Jack Kerouac mais pour rien au monde je ne voudrais devenir eux. L'idéal de profiter du même mode de vie qu'eux m'attire mais je ne serais qu'un hypocrite détestable si je n'avais pas une personnalité fixe et propre. Si certains auteurs pensent que l'homme passe son temps à jouer un personnage par mimétisme ou désir, je pense que nous avons toujours un semblant de vérité qui nous constitue une personnalité qui provient de plus loin que le mimétisme. Je ne philosophe pas car je n'ai rien pour prouver ma théorie ou expliquer ma thèse, mais personne n'est capable d'expliquer des phénomènes comme l'amour alors je parle et nous verrons, peut-être. En vérité, maintenant que je me suis présenté en optimiste avec pessimisme je ne sais franchement pas par où commencer. Probablement par la création des Mousquetaires, bien que nous pourrions remonter longtemps avant, cela me semble la meilleure introduction possible des incroyables moments que nous passons ensemble. Comment te parler, ô doux lecteur innocent !, des 48 heures du King de France !


J'ai 16 ans depuis ce qui me semble peu mais après ce week-end j'aurais l'impression de toujours avoir eu cet âge. Oui j'utilise le Présent pour ce récit et parfois le conditionnel pour donner l'impression étrange que je ne sais pas ce qui arrivera.
Cela fait des mois que j'attends avec impatience une soirée et des années que je veux passer une nuit à Nantes. A cet époque je suis encore plus naïf qu'aujourd'hui mais si optimiste ! J'étais faible et je me croyais invincible mais je brûlais d'un feu sacré, un espoir pour la vie que je peine à retrouver et je crois que j'étais meilleur ce soir là que je ne l'ai été depuis excepté peut-être en deux ou trois occasions. Je ne me souviens plus exactement quel jour nous étions, ni même quel mois, je demanderais des précisions à Gwen, mais je me souviens qu'il faisait chaud le jour et frais la nuit et que le Printemps laissait des traces qui s'évaporaient sous le Soleil naissant de l’Été. Depuis une semaine tout devenait bien plus clair sur les deux nuits qui allaient suivre, j'étais heureux car nous avions réussis à négocier que Gwen vienne quand même le vendredi soir malgré le fait qu'il doive partir le samedi matin, après tout comme beaucoup d'autres soirées, c'étaient nous deux qui avions tout organisés. Mais j'étais triste aussi parce qu'il ne pourrait pas venir le samedi soir. A cette époque je commençais à connaître William peu à peu et je crois que c'est le samedi qui cessera nos « relations amicales » pour permettre à notre sincère amitié de naître. J'étais déjà très proche de Gwen avec qui je venais de passer un an en première L et qui partageait les mêmes rêves que moi et les mêmes aspirations à faire la fête, probablement que tout comme moi il avait l'impression de n'avoir pas commencé à vivre et de vouloir rattraper son retard. J'étais dans une période de crise avec Julia dont j'allais bientôt sortir. J'étais sombre et triste avec elle et je m'en désintéressais, quant à elle était constamment malade et fatiguée et refusait de changer, il m'a fallu faire l'une des plus grandes erreurs de ma vie pour me rendre compte combien je l'aimais et avait besoin d'elle et surtout combien elle avait besoin de moi. Il faudra que je vous parle de Julia sinon jamais je ne pourrais raconter mon histoire en entier. Pour l'instant je vous dirais seulement qu'à cette époque comme maintenant (spoilers : c'est de moins en moins vrai), d'ailleurs j'ai enfin 17 ans !, Julie était la femme de ma vie. Mais je n'aspirais pas à la fidélité, dans mon cœur je voulais connaître les femmes pour devenir un de ces anti-héros qui courent les femmes dans le style hollywoodien genre Harrison Ford ou plus tard Chris Pratt, mais surtout dans le style « film de potes » avec Simon Pegg en Gary King ou encore dans les romans avec Dean Moriarty et Sal Paradise. J'étais donc plein d'enthousiasme en attendant avec John sur les escaliers en face du cinéma Gaumont place du Commerce. Je me sentais l'âme d'un vivant et j'étais un peu anxieux car Gwen devait nous présenter sa meilleure amie Hazelnut dont je ne savais presque rien hormis qu'il la trouvait extraordinaire. J'espérais juste qu'elle nous aimerais bien et qu'elle serait sympa. Quand je les vu au loin, je les saluaient avec des grands gestes, première soirée en ville ! Je voulais faire grande impression. Et je me dépêchais d'aller vers eux en serrant vigoureusement la main à Gwen et en faisant la bise à son amie. Elle était jolie, c'était une certitude, mais je ne la remarquai pas tant que ça à ce moment-là me concentrant sur mon rôle de L complètement fou et accro à la vie alors qu'il n'y goûtait vraiment à 100 %, qu'il ne mordait dedans que ce soir. Le Soir ! Je me souviens que nous avons pris le tram jusqu'à Médiathèque et que nous avons marché vers l'Île de Nantes qui dans ma ville sacrée est le centre de l'animation passée 21h. Sur le pont pour traverser la Loire et jusqu'au Anneaux illuminés je plaisantais surtout avec Hugo et un peu avec Gwen, ma façon de m'intégrer et d'intégrer les autres dans le groupe et il me semble que cela marchais plutôt bien. C'était la fin du Printemps et je m’extasiais de tout alors qu'il faisait encore jour et qu'il devait être 18h je pense étant donné que nous avions achetés de l'alcool avec Hugo dans notre épicerie d'Halluchère et que nous étions venus en tram en finissant les cours à 16h. Une fois dépassés les bars tout en pensant nous y installer plus tard, nous sommes allés nous poser dans un coin fétiche que Gwenvael m'avait fait découvrir où l'on peut admirer les plus beaux couchers de soleil du monde sur la Loire. C'est sous une petite grue blanche, normalement interdite d'accès au public, mais pas surveillée hors saison que nous sommes aller nous asseoir, au bord de la Loire sur les quais. Nous nous sommes assis autour d'une bite d'amarrage et Hazelnut a mise de la musique, je commençais à vraiment bien l'appréciée et à enfin la remarquer. Elle était rousse et brune et son visage ne portait aucun jugement. Elle était un peu plus grande que moi et vraiment très belle en la regardant de plus près. Mais j'allais vite découvrir que son esprit était la chose que j'admirais le plus, sa liberté ce qui m'impressionnait le plus, et sa pensée ce qui me concernait par dessus-tout. Mais à ce moment là, elle m'intriguais seulement. De plus Gwen me fascinait plus encore qu'aujourd'hui à l'époque et je savais qu'elle détenait des secrets qui me permettraient de sonder plus avant l'âme de ce jeune cow-boy solitaire alors tout aussi naïf et imaginatif que moi mais mille fois plus rêveur et plus courageux je dois l'admettre. Nous discutions alors bière à la main pendant qu'elle roulait une clope ce que j'ai toujours trouvé très sensuel et sexy chez une fille. Nous sommes montés sur la bite d'amarrage, avons bien ris et fait connaissance. Nous avons fumés car à cette époque je commençais à fumer les blondes en soirée, j'avais encore de l'argent ! Je me rappelle que nous avions faits une descente près de l'eau une fois que la bière et je crois la vodka avaient faits effets et nous avons ris et j'assumais enfin le feu en moi. Je tremble en écrivant tant tout cela remue des sentiments oubliés depuis si longtemps ! Cette soirée était la plus belle de toute ma vie et je suis bouleversé et fébrile en y repensant ! Je crois que toute ma vie dépends de cette nuit là, si elle avait été différente en quoi que ce soit je n'aurais jamais plus été le même. Je me rappelle qu'Hazelnut nous avaient faits écouter des musiques de films dont Where is my mind de Pixies qui pour moi venait du très bon Mr Nobody et pour elle de l'incroyable Fight Club qui était son film préféré. Je connaissais pas mal de musiques mais celle-là m'avait vraiment frappée par sa beauté et sa gravité, en écrivant ces mots je l'écoute et cela me fait presque pleurer tant cette musique évoque pour moi des moments incroyables de vie avec l'impression, je m'en rappelle, de me sentir moi-même là où je devais être. Je commençais à développer pour elle une sacré amitié et me sentir près de Gwen et de John en pleine nuit et à Nantes ! Une infinité de possibilités, une bière et une cigarette à la main et peut-être 6 ans que j'attendais ça plus que tout au monde ! J'étais heureux. Les autre balançaient des blagues, moi aussi. J'ai sucé sensuellement un chorizo devant la caméra du portable de Gwen mais malheureusement, ou bienheureusement !, la vidéo a disparue. Nous sommes partis de cet endroit une fois la nuit complètement tombée, il devait être 20 heures et nous brûlions d'un tel feu que rien n'aurait pu éteindre et nous sourions ! Nous marchions avec espoir et nous arrêtions un peu plus loin comme appelés par l'énergie sacrée, la moelle secrète du bar à l'ambiance colorée à notre droite. Nous avons pris une table à l'intérieur avec des fauteuils. J'étais un peu stressé qu'ils nous croient mineurs mais Hazel alors âgée de 15 ans en faisait presque 20. Je suis allé pissé et en revenant nous avons commandés une tournée de shots vodka-citrons. Hazel a roulée une clope et est sortie fumée, je l'ai rejoins et jamais je ne le regretterais. En y repensant bien, c'est là que j'ai compris pourquoi j'aime tant les soirées. Je passe la majorité de mon temps libre à me poser des questions personnelles sans intérêts style, est-ce que je l'aime ?, ou encore, est-ce que mes envies doivent dépasser mes principes ?, bref ce genre de conneries. Pendant les soirées ce ne sont pas des questions personnelles que je me pose mais bien des questions humaines, ce n'est pas moi qui parle mais bien la vie à-travers mon être. Je suis bien plus en soirée qu'un jeune homme qui dramatise des situations dignes des plus mauvaises séries télés mettant en scène des situations de tous les jours de façons improbables. Je ne deviens pas métaphysique ou philosophique parce que ça serait franchement ennuyeux, je deviens mystique. J'accorde à chaque chose une importance sacrée et à chaque personne un rôle mythologique, parfois divin, dans le cour de l'histoire qu'est le fil de ma vie. D'ailleurs la vie n'est pas un fil mais plutôt un méli-mélo de liquides servant à diluer l'alcool de ma vie pour lui donner de la saveur et du goût.
Je sortais donc rejoindre Hazel un peu anxieux qu'elle ait l'impression que je la drague, est-ce que c'était vraiment ce que je faisais ?, mais surtout mû par le courage et le sentiment que ce que j'étais en train de faire me dépassait totalement et que donc je pouvais me laisser aller à être vivant. J'avance vers elle et on s'accoudent aux barrières donnant sur la Loire près des Anneaux. On regarde droit devant nous comme dans un film New-Yorkais et je crois même que je lui allume sa clope avec un briquet, qu'est-ce que c'est niais et épique ! On se passait la cigarette et on s'est mis à se parler avec une vraie sincérité comme ça ne m'étais jamais arrivé. Pour la première fois de ma vie j'arrivais à être moi-même et à m'admirer. Mais plus elle parlait la belle Hazel plus c'est elle que j'admirais. Nous avons parlés de Gwen, il l'avait aimé à une époque m'a-t-elle dit, j'en étais sûr. Je me mettais à la place de Gwen, un jeune homme innocent rêvant de brûler de gloire sous les étoiles comme une chandelle romaine dans la nuit tombant sur cette ange plus humain qu'un homme n'est divin, avec son beau visage inspirant la confiance, la compassion, la gentillesse et par dessus-tout la sincérité, comment résister ! Cette créature merveilleusement impure venant pour me traîner dans la boue et m'apprendre à ressentir enfin de vraies sensations à-travers la saleté et la joie, je serais tombé amoureux aussi Gwen. Elle avait une telle verve dans la voix et j'étais si peu habitué à fumer que je tremblais d'excitation quand elle tournait ses phrases aussi habilement qu'elle roulait les cigarettes. Je lui ai parlé de moi, de mes rêves de voyage, de mon désir brûlant de vivre et la voilà qui m'écoute en acquiesçant et en donnant forme à mes propos comme si chaque mot que je disais était d'une importance exceptionnelle et que cela représentait son salut, mais au fond je sais que tout ce que je disais elle l'avait déjà comprise avant moi. Elle semblait si décontractée, s'intéressant aux autres sans se soucier de rien. Je ne me souviens pas de son sourire mais je me souviens de son visage ouvert qui valait tous les encouragements du monde. J'avais envie de l'embrasser mais je ne l'aurais pas fait sans un signe me prouvant que je n'allais pas tout gâcher en le faisant, vous imaginez ça je suis tombé dans une fascination presque bizarrement amoureuse en l'espace de 3 heures ! Techniquement ce n'était pas exactement de l'amour, parce que l'amour se construit, se découvre et se renouvelle, mais plus une sorte de puissante admiration mêlée d'une excitation croissante et d'une sincère envie de connaître l'autre jusqu'à la plus profonde profondeur de son âme. Elle était comme Dean Moriarty, elle avançait et ne se prenait pas la tête, elle « brûlait les muscles tendus vers la vie ». Je ne me souviens pas de tout ce dont nous avons parlés et je suis dévasté et désolé de ne pouvoir rapporter de propos directs, ais je crois que nos discours auraient perdus toute valeur si on les avaient dépeints en montrant directement le coup de crayon, sans les couleurs du corps et de la voix. La cigarette était finie depuis longtemps, un dernier regard sous la lumière des néons comme pour se signifier que l'Instant était finis et que nous en entamerions un autre très différent. Un regard et puis retour au bar. Je me rappelle le regard charmant de Gwen et le sourire populaire d'Hugo. Nos shots vodka-citrons nous attendaient comme une invitation au carnage et à la débauche, un breuvage de vie secret dont nous sucerions le fluide vital jusqu'à la moelle.
« -Messieurs, nous voilà comme les 5 Mousquetaires !
-Oh il recommence avec ça ! Rit Gwen.
-J'avais oublié ! Aurait pu ajouter Hugo.
-Pourquoi 5 ? m'interroge Hazelnut.
-2 pouvaient crevés il en restait toujours 3 ! répartis-je comme si c'était évident. Et bien je crois que nous sommes désormais les 5 Mousquetaires, c'est officiel n'est-ce pas ? Il nous faut un titre à tous maintenant ! Je serais le King de France ! On ne change pas les vieilles habitudes ! Et toi Gwen ?
-Je réfléchis, je te dirais ça une prochaine fois. Quel sourire angélique il avait alors !
-Et toi Hugo ?
-Aucune idée ! Il éclate de son rire dont j'ai tant parlé, le rare rire du peuple, burlesque et suprême.
-Tu te rappelles de ton nom dans les 131, c'était quoi déjà...
-Le Roi de...
-Le Roi de la Nuit ! Nan c'était pas ça ?
-Si je crois...
-Bah tu seras le Roi de la Nuit alors ! Complètement épique comme titre ! Alors Hazel ? Une idée ?
-Hazelnut !
-Hazelnut ! Je suis vraiment surpris qu'on réponde au tac o tac et un titre pareil !
-On l'appelle déjà Hazelnut ça veut dire noisette.
-Ah ouais... Eh bien ! Bienvenue dans les 5 Mousquetaires Captain' Hazelnut ! Elle me réponds d'un sourire, comme il est chaleureux ! Mousquetaires, je crois qu'il est temps de porter un toast ! » Je pense que c'est à partir de ce toast que sont nés Les 5 Mousquetaires. Le temps s'est arrêté parce que nous le voulions et nos sourires candides cachaient la solennité la plus profondes, nous construisions nos légendes ! Et j'ai porté le toast qui scellerait notre immortalité à jamais, quelques mots vaguement rappelés du roman Sur la Route de Jack Kerouac également présents dans le film, des mots qui ne devraient jamais être prononcés à la légère, la devise de nos cœurs éméchés et de nos rêves éthyliques :
« -A vivre, A être vivant, et A la vie !
-A la vie ! Répètent-t-ils en chœur dans la plus parfaite harmonie. »
Nos verres s'entrechoquent, des gouttelettes s'échangent et « Nazdrovie ! » nous buvons notre shot cul-sec et le feu ravive nos âmes, dire qu'il suffisait d'un peu d'éthanol et des personnes les plus grandioses pour devenir sincère !






Depuis le début de mon écriture j'ai pensé que j'avais tort de montré mon admiration pour ces personnes et que je risquais de les idéaliser, mais j'avais tort. Il faut de la subjectivité ! Décrire des personnes sans montrer notre vision d'eux c'est comme dire d'une personne qu'elle est belle en la jugeant sur sa photo d'identité ! On 'apprend pas à aimer une personne en étant lointain, on apprend pas à connaître une personne en étant objectif. Il faut du grand, de la haine, de l'amour, de l'admiration surtout et de l'agitation enfin !





C'était en novembre je crois, au début ou au milieu du mois. Je ne me rappelle pas qu'il nous ait parlé de son anniversaire donc c'était probablement après le 13. Je ne me rappelle pas du cours où il est arrivé , si c'était pendant un cours mais je me rappelle de quand nous sommes aller chercher les manuels. Nous étions dehors en T-Shirt et il commençait à faire froid. J'étais derrière la classe, lui aussi. Une fille que je connaissais un peu m'a dite d'aller le voir. Après tout il était nouveau, timide et avait l'air cool, tout à fait mon genre pour un ami. Je suis allé le voir et je lui ai posé des questions banales, un véritable interrogatoire ! Il s'est mis à parler d'avion, son principal centre d'intérêt à l'époque. Je crois que c'est sa passion en me parlant de Spitfire et de Mirages 2000 qui m'a tout d'abord impressionnée. Une telle fougue pour un tel sujet, il devait avoir de l'amour à revendre ! C'était impressionnant, incroyablement timide la plupart du temps et impossible de prendre le dessus quand la conversation tournait à l'aviation ! On s'est vite liés, peut-être parce qu'il était plein de convictions et que je manquais de volonté ou encore parce que j'avais une grande assurance, ou j'essayais de le faire croire, et que lui était très timide. Il s'est vite rapproché de mes autres amis aussi et j'ai appris ses coutumes et ses pensées tout comme il a pris mon assurance en m'offrant le courage et de la sincérité. Je renonçais petit à petit grâce à cet homme à la réalité au profit du sacré et du sincère. Si j'avais su qu'alors j'allais rencontrer le meilleur ami que j'ai jamais eu ! Je crois que si je suis si proche de lui maintenant c'est qu'on a grandi ensemble. Tous les souvenirs qui nous ont changés et bouleversés sont arrivés dans les deux ans qui ont suivis et beaucoup d'entre eux ont été vécu ensemble. Nous nous sommes non seulement forgés l'un l'autre, mais nous avons vu l'autre devenir ce qu'il était destiné à être. Je suis fier aujourd'hui d'avoir contribué à faire de Gwenvael le timide passionné d'avion, le Duc du Duché, vagabond-écrivain prêt à conquérir le monde avec moi. Je ferais tout pour ce frère à condition qu'il consente à voyager avec moi et comme parfois, pendant les quelques instants les plus précieux, à vivre avec moi ! Vivons mon ami, vivons !


Comment j'ai rencontré William par contre ? C'est une autre histoire malheureusement beaucoup moins intéressante que mes premières interactions avec Gwen mais je détaillerai sûrement certains instants où j'ai été vraiment proche de lui avant que nous devenions réellement Mousquetaires, car tout ce qui est vécu avec William vaut toujours le coup. Je pense qu'il serait inutile de les raconter car notre amitié est née sur des tas de minuscules moments de points communs et de rires et il serait vain de tenter de les raconter. Raconter, quel mot étrange ! Raconter n'est-ce pas inventer un conte ?une histoire?une fiction ? Mais comme nous l'employons, n'est-ce pas pour relater la vérité ? Ou alors nous racontons la vérité à notre manière, c'est ce que je tenterais de faire dans mes romans : raconter des faits réels ou fictionnels de mon point de vue. C'est à dire le point de vue d'un jeune optimiste pour qui chaque action a quelque chose d’irrationnelle et de grandiose. Comme il est difficile d'écrire par moi en étant moi ! Au final ce qui compte, ce n'est pas la réalité des faits mais la sincérité des points de vue, c'est là que se cache le sacré. Car quand la réalité est inscrite dans la roche, la sincérité se construit dans les souvenirs, les rêves et le possible, elle est donc bien plus réelle aux yeux de celui qui l'imagine que la réalité qui ne peut être prouvée. Je ne sais pas si ce roman est un journal intime, une épopée extraordinaire ou plutôt une vaste définition de ma quête du sacrée. Nous le découvrirons bien assez tôt !



Ce récit avait surtout pour objectif de marquer le tournant dans ma vie et de t'emporter cher lecteur dans la danse sans t'ennuyer d'abord avec mon histoire avant cette nuit. Je pense qu'on peut oublier toutes mes années de 0 à 14 ans qui, si elles furent généralement heureuse ne m'ont pas permises d'évoluer. Je pense donc qu'après ce bref débriefing, il est temps de commencer.
Il était une fois un adolescent qui vivait dans une maison à la campagne. Il avait 14 ans et ses cheveux noirs s'additionnaient sur sa tête jusqu'à former une sorte de méli-mélo très complexe et abstrait. Si son velux donnait sur les étoiles la nuit, sa maison offrait la possibilité de voir le Soleil se coucher derrière une antenne, ce que j'en parlerais de cette antenne !, et de rêver à une vie meilleure, différente, future.





Description de John, pas vraiment un Mousquetaire, je la calerais un jour dans le roman.



Parce que je suis heureux je peux me permettre d'être sérieux.


Le Roi de la Nuit c'était John. Cynique, capitaliste, humour par phrases bien placées et porté sur le timing. (En corrigeant cette phrase je vient d'apprendre que capitaliste s'écrit avec un seul « l », on apprends beaucoup avec LibreOffice et ceci n'est pas un placement de produit, je le préciserais quand c’en sera un. (Phrase à garder ? Coupe le rythme...)) Quand je lui fixait un rendez-vous, je lui demandais de venir à 19h et il était là à 20h comme je l'avais prévu. Grand, assez large d'épaules il était normalement musclé et avait toujours des cheveux courts, presque militaire que je n'appréciaient pas beaucoup, sûrement parce qu'ils le faisait beaucoup moins intelligent qu'il ne l'est en réalité. Il avait fait du Judo, du Badminton (je ne vois pas pourquoi certains hésitent sur l'orthographe) et du Jiu-jitsu (j'ai un léger doute), et je ne sais pas s'il avait jamais été bon ou mauvais dans aucun de ces sports. Il jouait de temps en temps aux jeux-vidéos sans être ni bon ni mauvais (excepté Broforce) et avait une culture cinématographique solide à mon sens. Il était cool et le genre de personne qui inspirent confiances et avec qui on discute simplement. Il avait le style du fumeur détendu qui lâche des phrases de temps en temps sans trop parler alors qu'il lui arrivait en fait de beaucoup parler parfois et d'être un bon orateur. Il avait un rire chaleureux de ceux qui font sourire et qui faisait paraître sa figure à la base plutôt adulte finalement très jeune voir enfantine. Il se donnait un style bad boy mais je pense qu'il se cherchait encore parce qu'il n'assumait pas ce style à 100 % ou devant tout le monde. Je l'ai connu en primaire et même si on a pas toujours été dans les mêmes classes ou qu'on se voyaient plus ou moins souvent, je sais qu'il fait partie de ces potes que tu lâches pas jusqu'à la fin. Ce que j'appelle la fin injustement c'est le passage à l'âge adulte. Et comme John a déjà certaines caractéristiques de l'adulte, qu'il s'est habitué au monde mais qu'il y évolue en se pensant jeune, sa fin devrait venir assez tard et ça le rend encore plus cool. C'est l'ami d'enfance, celui que tu n'oublies pas, il avait de nombreux objectifs et de nombreux rêves qu'il n'hésitait pas à dévoiler mais je ne crois pas qu'il ait jamais eu Un Grand Rêve. Il jouait un rôle et ça allait bien, ça lui collait un peu à la peau parfois. Il était très courageux et c'était un vrai ami mais je crois qu'il n'a jamais été totalement un vrai Mousquetaire, il n'était pas aussi proche de nous que Gwen et William.















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les 5 Mousquetaires

Il roulait sans chercher à savoir où il était depuis des heures. Il ne savait pas où il allait mais il sentait que pour ce qu'il voulait retrouver, il serait toujours dans la bonne direction à condition de rester en mouvement. Sa voiture l'avait éloigné à des centaines de kilomètres de n'importe quelle ville importante et il se sentait enfin seul, il pouvait repenser au rêve. Le rêve, il l'avait fait souvent étant enfant mais il se rappelait chaque détails et pour cause, il le hantait depuis toujours. Jack avait toujours cherché à s'échapper du monde réel, il en avait assez de vivre ainsi et se réfugiait dans son esprit où il pouvait vivre comme il le voulait. Puis il avait fait ce rêve, celui d'un château en argile sous la pluie, en pleine forêt. Il s'y aventurait en s'écartant de ses parents et enchaînait les découvertes: sarcophages égyptiens, portes secrètes... Jusqu'à rejoindre une chambre cachée, en-dehors du temps et introuvable sauf par lui. Là, des monstres des contes lui avaient fait passé des épreuves mortelles et il les avaient réussies avec héroïsme et esprit. Les monstres l'avaient ensuite invté à aller visiter leur monde derrière une dernière porte mais le petit Jack avait protesté, prétendant qu'il devait rejoindre le monde réel pour vivre sa vie, plein d'espoir. Froussard. Idiot. Naïf. Enfant mortel qui t'es privé d'être incroyable pour cette vie triste et banale. Pendant ce rêve, il avait pour la première fois eu la sensation d'être spécial, que sa vie avait un sens et qu'il l'accomplirait en retrouvant ce lieu. Mais il avait grandit et plus il se rapprochait de la société, plus il s'éloignait de la vie qui lui était destinée depuis toujours. Mais cette nuit le rêve était revenu, le souvenir exact de chaque actions accomplies dans cet incroyable nuit et il était désormais à nouveau en proie au doute.
 Et si ce n'était pas un rêve ? En se réveillant Jack avait abandonné femme et fille, fui avec sa voiture et décidé de retrouver son château d'argile. Et il était maintenant loin de chaque chose et près de tout. Ce rêve rendait l'homme fou. Il voulait oublier, se tailler une place dans la société, retrouver sa femme et l'aimer d'un amour sincère, sans doutes, sans regrets. Mais ce n'était peut-être pas sa société, peut-être pas sa vie et peut-être que son Destin aurait dû être différent. Jack n'avait pu vivre avec cette idée, pas même une journée, alors, il est parti. Une auberge émergea de la forêt. Un parking miteux, le nom d'un pub vulgaire que les yeux flous de Jack ne pouvait déchiffrer et des places pour se garer. Mû par un instinct timidement caché depuis des années, la voiture ralentit et il se gara. Il se rappela alors que la dernière fois qu'il avait fait ce rêve était à l'époque de son alcoolisme et il décida d'entrer dans le bar. Le serveur lui apporta des pintes et il les descendit. Il ne se rappelait pas être entré, ne savait pas s'il avait payé et ne cherchait pas à le savoir. En entrant, il avait au fond de lui espéré boire suffisamment pour ne plus penser au rêve et que tout changerait à son réveil. Maintenant, le rêve l'obsédait plus que tout. Une idée l'avait envahi, celle réconfortante qu'une fois qu'il aurait retrouvé son château, il pourrait le refuser sans regrets et retourner à sa famille, heureux jusqu'à la fin de sa vie. Il lui fallu une heure pour remarquer le seul client du bar, au fond de la pièce. Un homme mûr au chapeau de cow-boy et au bandeau noir, long manteau et barbe mal rasée. Pendant un instant il se rappela son désir de voyages et il associa l'homme à l'esprit de l'Ouest, mais le rêve repris le dessus et c'était un prophète qu'il contemplait, celui qui devait le remettre sur le trône. Il s'approcha de l'homme, avec un pas lent, solennel, une marche honorable salie par l'alcool et la folie. L'homme ne laissa rien transparaître lorsque Jack s'assit à ses côtés. Le prophète se contenta d'avancer une chope au rêveur fou. Jack la vida d'un coup sec. Ce n'était pas de la bière ou plutôt c'en était mais avec quelque chose des saveurs perdues. Il se rappela qu'une fille lui avait faite des brownies quand il était jeune, et pendant un court moment il voulut courir retrouver sa jeunesse glorieuse et sa vie en société. Il chuta, frappé par le cow-boy et les souvenirs disparurent. Seul demeurait le rêve, obsédant, immuable, serein et inévitable. Lorsqu'il se releva il était au beau milieu d'une forêt de pins et l'air était chaud. Une biche se trouvait à ses côtés et lui parlait. « Est-ce que ça va monsieur ? », elle avait la voix de la fille aux brownies mais semblait étrangère. Jack voulu agripper la biche, il avait besoin d'un repère et elle lui avait si gentiment parlée, cette voix de femme. Il l'attrapa au reins et l'animal poussa des cris effrayés. « Laissez-moi tranquille s'il vous plaît ! Aidez-moi ! » Elle l'avait presque invitée pourtant! Une larme atteignit l'épaule de Jack et il perdit toute sa force comme avec un poison, la biche s'enfuit en pleurant, emplissant ses empreintes d'eau salée. Jack suivit les empreintes. Il voulait s'excuser mais plus encore il avait besoin d'aide. Il marcha une heure, deux heures, trois ans.
 Enfin il l'aperçut, le château d'argile, et la pluie se mit à couler. Elle avait un goût de larmes et le tonnerre ressemblait à la voix apeurée de la biche. L'homme fit taire l'orage d'un coup de poing et avança jusqu'à la porte de la demeure pour se mettre à l'abri. Pourtant rien n'avait changé. Jack se retrouva projeté dans un autre monde et pourtant il eut le sentiment qu'on risquait de surprendre chacun de ses mouvements. La salle était vaste et lumineuse. Des torches brûlaient d'un feu avide sur les parois mais le véritable adversaire des ténèbres était un tronc immense de bouleau d'où se dégageait une lueur sacrée. Il savait que l'arbre était la raison de sa visite, la raison de sa naissance et de celle du monde. A sa droite se trouvait le sarcophage antique qui lui avait permis de rejoindre les gnomes et les korrigans, mais l'arbre était plus important. Il semblait neuf et flamboyant, vivant avant tout. Jack descendit une marche pour se diriger vers lui et sentit ses pieds se mouiller. Il n'y avait pas d'eau dans la salle mais ses pieds étaient trempés. Il progressa malgré tout, l'enjeu était trop important, il s'agissait de lui et donc de l'équilibre du monde. Sans Jack, pas de vie. Plus il descendait plus il sentait l'eau froide monter et en quelques marches il en eut bientôt aux épaules. Bientôt il dut s'aider des parois pour progresser sur l'escalier. Des parois d'argile au contact froid de la pierre. La tête de Jack pénétra sous le liquide mais quelle importance puisque tout ceci était imaginaire ? Seul comptait l'arbre. Mais le ciel se mit à crépiter. Pas des larmes, de la pluie. Puis Jack réalisa qu'il se noyait. Il était seul dans une grotte sous l'eau glacée et il sentait réellement chaque sensations. Il se mit à pleurer sous l'eau glacée, pensant à sa femme et à sa fille, à la joie qu'il éprouverait de les rejoindre quand tout ça serait fini. Il ne voyait rien mais sentait que l'arbre était proche alors il redoubla d'efforts. Ses bras moulinèrent le monde avec la même force que lorsqu'il avait réussi les épreuves de son enfance et bientôt, il arriva face à l'arbre. Jack passa sa main au-travers. Du plastique. L'arbre avait la sensation de sacs plastiques. Les mêmes que ceux qu'il utilisait pour acheter des oranges, des carottes, des pommes... Toutes ces choses vivantes qu'il ne goûterait plus. Il prit alors conscience qu'il était mortel et qu'il se noyait. Saisi d'un accès de panique il pleura. La salle d'argile commença alors à fondre et il entendit les cris stridents de la femme qu'il avait violée un peu plus tôt. En voulant s'excuser Jack troqua sa dernière bouffée d'air contre une délicieuse gorgée d'eau qui noya ses poumons asséchés. L'eau avait goût de brownie. Se noyer c'était enfiler des lunettes de Soleil, on voyait tout sans rien toucher
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Il n'était pas le plus courageux, il n'était pas le plus fort ni le plus grand ou le plus intelligent. Il n'était pas particulièrement vif ou précis et ce n'était pas un grand guerrier. Ils l'avaient choisi parce que c'était un bon chasseur et qu'ils savaient qu'il accepterait la tâche sans esclandre et partirait immédiatement. Tels étaient les mots que Mériadoc se répétait sans cesse dans son esprit en essayant de se convaincre, mais revenait imperturbablement la même dure vérité. Ils m'ont choisi parce que je ne suis pas irremplaçable. Il n'avait pas de famille en-dehors d'un lointain cousin qui ne connaissait pas son nom, pas de fonctions importantes le village pullulant de chasseurs aux mérites plus grands que les siens, pas d'honneur à défendre, de vengeance ou de querelle à poursuivre et personne ne se préoccupait vraiment de s'il vivrait ou nom. Cela devrait l'attrister, il le savait, qu'on se débarrassât de lui ainsi mais au contraire il s'en réjouissait. Sans avoir souvent essayé de s’intégrer et de se faire apprécier par le reste de la tribu, il avait toujours voulu se trouver une place plus utile dans la société. C'est ma chance. Voilà dix jours d'après les anciens que la nuit était arrivé, et dix jours qu'elle restait. Lorsque les druides s'aperçurent du problème, ils commandèrent des sacrifices d'animaux et des offrandes votives à l'ensemble de la communauté. Mériadoc céda alors sa meilleure fourrure quand certains abandonnaient le cochon qui devait les nourrir cet hiver. Mais quand les animaux et les babioles ne suffirent plus... Mériadoc fut alors très heureux de n'avoir jamais eu de querelles avec qui que ce soit. Un homme qu'on avait accusé d'avoir volé aux dieux fut égorgé et un garçon qui avait lâché une mauvaise plaisanterie fût immolé devant la maison du chef pour Belenos et sa lumière. C'est pendant que les druides débattaient de qui ils comptaient brûler que l'étranger arriva. Il avait la stature d'un homme mais son visage était camouflé par un long manteau en plumes de corbeau dont un bec immense terminait le capuchon sur lequel d'immenses bois de cerfs étaient élevés. Il chevauchait un gigantesque sanglier au yeux rouges dont coulaient des larmes constantes et il arriva avec la brume divine, depuis la forêt. Les druides s’inclinèrent suivis des artisans, des paysans, des chasseurs, des pêcheurs et finalement des chefs, tous inclinés devant Cernunnos le dieu-cerf. Le dieu circula un moment parmi les agenouillés et il prononça ces paroles : « Vous avez fâchés les dieux ! Vos pathétiques offrandes et vos piètres sacrifices sont vains et irritent jusqu'à Belenos. C'est la fumée de votre bêtise qui obscurcit le ciel ! Mais vous pouvez réparer vos erreurs, racheter la confiance des dieux. Il existe un moyen de vous sauver de la famine qu'apporte la longue nuit. Bientôt vous enverrez un de vos guerriers dans la forêt, il partira à l'Est et cherchera une ancienne forteresse. Là il trouvera une sorcière et sa famille, il devra les tuer sans hésiter, ramener leur petite fille en sécurité, et quand il reviendra, la longue nuit finira. » La brume le suivit comme un esclave rampant et il repartir dans la forêt, vers l'Est.
 C'est également à l'Est qu'était parti Mériadoc ce matin, après une nuit incessante de débats auxquels il n'avait pas été convié, les anciens décidèrent « qu'il était le plus apte à porter ce noble fardeau », mais il n'était pas dupe. Pourtant, il obéit et il marchait depuis des heures dans la nuit sans fin et sans lune, la forêt impénétrable aux nombreuses légendes l'encerclant de légendes. Lorsqu'il se sentit trop épuisé pour pouvoir marcher encore, il monta le camp, une couverture et un feu pour sa nourriture. Il n'y avait pas de repères dans la nuit, alors il se lèverait quand il serait en forme. Un poisson fut rapidement cuit et plus vite encore digéré, une outre de vin à demi vidée et Mériadoc s'allongea sur la mousse. Étonnamment, la nuit était chaude et douce pour l'Automne, les animaux ne semblèrent également pas le déranger. Il pensa d'abord à l'endroit qu'il avait choisi, entouré d'un bosquet de saules pleureurs et loin des ruisseaux et se dit qu'il était en sécurité. Il regarda ensuite le ciel froid sans lune, l'astre cendré ne lui manquait pas, il trouvait les étoiles douces et chaudes comme le corps d'une femme et s’assoupit en sachant qu'elles veilleraient sur lui. Quand il se réveilla, il eut le réflexe de se recoucher pensant qu'il était tôt puisque la nuit était noire. Au bout d'une heure il se rendit compte de sa sottise et se leva. Du bacon, du bœuf séché, du pain rassis et le voilà repartis. Au bout de plusieurs heures de marche, il arrivait à un vieux pont en pierre sous lequel coulait un petit torrent. C'était la limite de ses voyages et de ceux de sa tribu, jamais personne n'avait été au-delà. Il avait bien essayé, enfant, mais les contes lui avaient fait prendre peur. Il ressentait la même sensation de malaise au fond de lui. Il s'arrêta un moment, songeant à prendre la fuite et à s'installer dans un autre village. Puis il repris sa route et à l'instant où son pied toucha l'autre rive, un chemin de torches s'enflamma pour le guider. Du pont jusqu'à la sorcière sur des kilomètres. Il sourit et se sentit rassuré. Cernunnos est avec moi, les dieux me guident. Si je meurs, je ne serais pas seul dans le noir. Le chasseur s'arrêta soudainement, se baissa et écouta. Des branches qui craquent, un animal qui marche. Ses yeux se reportèrent sur les ombres plus loin sur le sentier. Il s'efforça de distinguer des silhouettes qui ressemblaient à des marcassins difformes. En se penchant pour mieux voir, le chasseur fit s'agiter des feuilles sous son pied et les silhouettes se tournèrent brusquement. La première chose qu'on apprends en tant que chasseur, couvrir nos pas. Les silhouettes s'approchaient doucement, puis plus vite. Plus elles allaient vite, plus elles grossissaient. A une vingtaine de pas de lui, il put percevoir leur véritable forme, d'immondes créatures gonflées de la taille d'un très grand homme, ils y en avaient deux. Les pupilles du chasseur s'agrandirent, il frissonna et ses bras lui semblèrent soudain aussi faibles que ceux d'un enfant. Il saisit gauchement son arc et une flèche. Des korrigans. Les monstres n'étaient plus qu'à dix pas. Il banda son arc. Mériadoc connaissait toutes les légendes sur ces monstres, celle de l'orphelin, celle du butin de la femme avide, il savait où frapper. Ses doigts tremblaient, il banda son arc et visa le cou de la créature, il atteignit la jambe. Le chasseur tremblait et lâchait des piaulements aigus et apeuré. L'autre korrigan s'arrêta un instant pour considérer son congénère. Mériadoc saisit une nouvelle flèche qui lui échappa des doigts, une fois, deux fois, trois fois... Il fut sur le point de hurler de terreur quand il se rappela le conte de la femme avide et de comment elle avait chassé les monstres maléfiques. Il arracha ses fourrures et retira sa chemise. L'être maléfique reprit soudainement ses esprits, un rictus malsain était peint là où une bouche se serait trouvée. Des dents pointues qui semblaient sourire et enrager dans le même temps. Merry replaça sa chemise à l'envers et le korrigan recula comme éblouit. Il trébucha sur le cadavre de son compagnon et resta sans bouger un moment à mépriser l'homme terrifié. Puis Merry décocha une nouvelle flèche, manquée. La peur avait cédé le pas à l'ardeur de la bataille et à l'ivresse du sang. Les yeux du chasseur s'abreuvaient déjà du fluide vital de la créature en rêve. La peur rendit à nouveau la créature chétive et faible, pas plus grand qu'un enfant mais moins vigoureux, les côtes dégarnies, un gobelin malade qui s'enfuit en pleurant. Alors qu'il s'apprêtait à rejoindre l'orée des bois, la pointe cruelle s’abattit dans sa cheville et il rampa en hurlant. Si son sang était vert et tari, ses larmes étaient humaines. Le chasseur s'assit un moment, écoutant les lamentations de la créature, il se sentit pris de pitié pour elle. Quand il eut repris son souffle, il ramassa sa flèche dans la jambe de son compagnon qui s'était vidé de son sang et s'approcha du blessé. Il l'entendit lui demandez de l'épargner dans une langue inconnue qui ressemblait à une succession de gargouillis, ou peut-être était-ce le sang qu'il avait dans la bouche. Il plongea sa flèche dans le torse de la créature par pure clémence et récupéra ses armes par l'empennage. Il reprit sa route.
Il arriva face à une immense maison de la taille du hall des anciens. Si les murs étaient en pierres, le toit était en bois et une poutre arrondie cerclait se centre de la maison, seulement arrêtée par la porte. L'architecture était assez proche des maisons qu'il avait vues dans certains oppidums, mais ici, en pleine forêt ? Il n'y avait probablement rien d'humain là-dedans. Il déposa son sac, son arc et ses flèches dans les fourrés. Une douce lumière chaude émanait d'un feu dans la demeure, quelque chose de familier, qui rappelait son enfance à Merry. Il le sentait, rien de mal ne pourrait lui arriver à l'intérieur. Il aurait dû être submergé par la peur ou le doute, il le savait, mais une irrépressible envie d'entrer se réchauffer près de cet âtre familial ne lui laissa aucun doute. Il longea les murs jusqu'à l'unique porte, du bois, du chêne massif taillés pour représenter des épisodes légendaires. Il en connaissait la plupart, la course d'Andarta, le chien-roi plus intelligent que les hommes, le guerrier peint et son char fait à-partir des os de ses ennemis. Les mêmes légendes que celles qu'on me racontait enfant, avant qu'on ne m'écarte des autres. Il fut soudainement envahit par un malaise, la chaleur lui donnant la sensation d'avoir une épine dans le dos et la douceur se transformant en un crissement malsain. Il enfonça la porte et dégaina son épée de fer. Où est la sorcière ? Face à lui se trouvait un homme moyennement âgé à la barbe légère et aux cheveux disparus, deux jeunes hommes d'une quarantaine de saisons et une petite fille de 13 ans peut-être. Ramener une petite fille en sécurité. « Ce doit être le dieu-cerf qui vous a envoyé, ils nous avait dits qu'il enverrait quelqu'un pour... » Le coup était adroit, la jugulaire de l'homme vomissait des flots de sang alors qu'il continuait à proférer des paroles inaudibles. Le deuxième coup porté dans la poitrine transperça le cœur du père et acheva de le rendre muet. Il se tourna ensuite vers les deux garçons. L'un fut aisé à tuer, il essayait de s'enfuir et Mériadoc n'eut besoin que d'un réflexe pour le frapper, il n'avait pas pensé, juste agit et le garçon s'était retrouvé affalé sur le sol, éventré. Le second fut plus difficile. Il commença à frapper l'envoyé du dieu, mais ce n'est pas là ce qui le dérangeait. Merry commençait à prendre conscience de ses actes et il détournait les yeux en frappant le garçon ce qui rendait les coups incertains et prolongeaient l'agonie de l'adolescent qui hoquetait chaque fois que la lame le touchait. Quand le bruit cessa et que le chasseur se retourna, le jeune homme avait le visage en bouillie et pourtant un de ses yeux semblait lancer un regard rêveur. Il rêve de la vie qu'il aurait pu avoir, celle que je lui ai prise. L'assassin essuya son arme et la replaça dans son fourreau en jetant des regards perdus autour de lui, il ne savait plus quoi faire ou pourquoi. Au bout d'un instant, il finit par remarquer la fillette. Elle n'avait pas bougée depuis le début du massacre et restait figée, hagarde. Merry la saisit brusquement et la plaça sur son épaule, elle lui semblait aussi légère que la plume. Elle était la raison de tout ça, la seule chose qui restait au chasseur pour se consoler. Le dieu avait dit qu'il fallait la sauver et voilà, il s'était exécuté. Il commença à marcher avec la petite fille sur son épaule, pris d'un immense amour pour elle, ressentant pitié pour elle et étant prêt à se sacrifier s'il le fallait. Ils marchèrent pendant des heures, l'esprit vide de pensées. L'enfant ne résistait guère, trop choquée, trop marquée par le meurtre de sa famille. Elle ne reparlera plus jamais, elle n'aura que ce moment en tête. Il la posa et elle ne bougea pas. Mériadoc leva les yeux au ciel, offrant son âme aux étoiles. Peut-être que les arbres répercuteront mes actes jusqu'au étoiles. Peut-être que... Un gigantesque sanglier jaillit sur le sentier. Il avait le cuir noir et les yeux rouges comme le sang, de la fumée grise s'échappait de ses narines et il semblait brûler de l'intérieur. Il se précipitait sur Merry. Le chasseur chercha des doigts son arc et ses flèches, en vain. « Ils sont dans la forêt ! » fut tout ce qu'il arriva à prononcer dans une exclamation de panique pure. Il pressait sa main à la poignée de son épée et l'instant d'après il était projeté au sol dans pouvoir la dégainer, piétiné par la bête qui broyait ses os et faisait couler son sang. Il hurlait comme un ours qui souffre mais ses cris étaient étouffés par les arbres. Dans la furie de la bête, il ne parvenait pas à voir les étoiles. Bientôt le sanglier disparu et le dieu fit son apparition. « Veux-tu vivre chasseur ? » Mériadoc ne répondit pas, il n'en savait rien. « Tu dois me répondre, veux-tu vivre chasseur ? » Mériadoc aperçut le temps d'un éclair la petite fille, il se devait de veiller sur elle. « Je veux vivre. » Jamais paroles n'avaient été prononcées avec tant de solennité. Celui aux bois de cerfs se pencha sur son cadavre et versa un liquide blanc, aqueux sur son visage. Mériadoc tourna de l’œil, laissant place au chasseur. Lorqu'il repris conscience, sa peau était couverte de poils et son corps était loup à deux pattes. Il sentait des odeurs qu'il n'avait jamais connues et goûtait de nouvelles saveurs. Il se repaissait d'un corps, mais lequel ? Le loup observa et continua de boire le sang, Mériadoc reconnut la petite fille. Il tenta d'arrêter cette boucherie, mais le chasseur en lui était plus fort, il ne pouvait lutter. Le loup dévora la petite fille, et derrière lui, il entendit le dieu applaudir.
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Peu importe mon nom et qui je suis, sachez qu'une seule chose m'anime, la rage de vivre: la maladie la plus merveilleuse qu'être humain puisse connaître.
La rage de vivre brûle, elle brûle les entrailles, tourmente, torture et attire toujours plus loin dans la folie. Ho douce folie que de toujours vouloir dévorer la vie, jamais rien n'a pu m'arrêter et rien ne m'arrêtera jamais j'irais par delà les océans, les déserts, les cols et les mégalopoles. Peu importe la souffrance et la joie je les chéri tout autant qu'elles font partie intégrante de ma vie et de moi même. La rage de vivre c'est ce brasier qui pousse à courir toujours vers cet horizon, à brûler, à geler, à crever pour mieux revivre, à aimer chaque être croisé. J'ai envie de croiser le fer avec les plus vaillants, de me perdre dans l'amour auprès des plus belles personnes, de goûter à la sensualité et à la brutalité dont sont capables les femmes et les hommes de ce monde. Par delà l'horizon j'ai rendez-vous avec l'âme humaine, que dis je ? avec l'âme de la vie ! Et je compte bien l'honorer de la plus belle des manières, jusqu'à atteindre son coeur et qu'elle soit aussi accro à moi que je le suis d'elle.

Le duc
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La Lune est la détresse du Soleil, c'est le Soleil mais capable de faire passer son message, de l'exprimer. L'appel de la Nuit, la sensation que tout est possible, cet appel du vide et cette incitation profonde à la folie qui semble venir du fin fond des âges on la ressent la nuit, grâce à la Lune. La Lune est la détresse du Soleil qui tente en vain depuis toujours de nous faire ressentir cela mais seul la Lune, son ultime appel à l'aide le réussit, la Lune c'est l'ombre de l'âme du Soleil, l'ombre de l'âme de la vie.




Pourquoi j'aime les soirées ? Ti Vlan Boum ! Voilà les cris de la Nature, l'alcool qui vous monte au sang et votre tête boue sous les étoiles avec le regard désespéré de la Lune ! Ces cris, cette agitation qui nous rappelle que nous ne sommes que des Singes ! Bam Tar Fouya ! Des créatures tapies au fond de l'Océan, rampant sur la Terre, à quatre pattes dans la plaine pour enfin nous lever sous les étoiles ! Pourquoi ? Parce que notre dernière étape est à venir et c'est par les soirées que nous amèneront notre âme à devenir solaire ! Oui ! Parce que voilà la dernière étape, la phase Solaire, nous nous levons depuis des siècles pour devenir des créatures du Ciel ! Et nous voilà moi et Guillaume, les derniers espoirs de l'humanité, en train de nous alcooliser, de fumer, de nous égarer parce que ce n'est qu'en nous écartant de la réalité que nous deviendrons des créatures Solaires ! Ce qu'il nous faut c'est la Folie, l'ultime égarement de l'âme humaine, nous éloigner le plus possible de ce que nous sommes pour être capables de faire ce que nous ne pouvons pas maintenant. La Folie passe par l'inhabituel qui passe par l'excès et la nouveauté, les drogues et la Nuit face aux hommes et aux voyages ! Tout est sous nos yeux mais nous préférons blâmer le hérisson parce qu'il a peur de nous que de nous remettre en question parce que nous l'apeurons en voulant le caresser. « N'aie pas peur mon petit, on veut juste s'occuper de toi. » Nous voulons le transformer en l'un d'entre nous et lui enlevé l'appel du Wild, l'appel sauvage qui est en lui, celui que nous rejetons quand nous le ressentons la Nuit. Alors quand vous verrez une plage à l'eau glacée une nuit de Printemps avec un Ciel surnaturel, n'ayez pas peur, suivez l'Appel et courez, plongez dans l'eau froide et imprégnez vous ! Goûter aux âmes perdues dans la Mer et savourer le Ciel, la tempête qui approche et les espoirs rouges, jaunes et bleus de Dieu que nous avons déçus ! Dieu dépend de nous, nous sommes les seuls singes dans ce cas et Dieu a honte de nous, imaginez un instant qu’un ne vous aime pas mais que vous n'avez pas besoin de lui, votre père dont vous vous êtes émancipé, ne seriez-vous pas triste de le décevoir ? Et comme des idiots vous inventez une fausse image avec vos religions pour vous persuadez qu'il n'est pas déçu mais tout cela c'est dans vos esprits fermés, il suffit d'ouvrir les yeux sur les lumières de la Ville, sur la Lune, sur une plage au Crépuscule pour comprendre qu'il y aura toujours quelque chose de mystique au-delà de tout que ni vous, ni Dieu ne maîtriseront jamais, le sacré nous appelle et nous lui tournons le dos parce que nous avons peur du Soleil parce que notre âme ne brûle pas assez ardemment pour lui résister ! Nous sommes les fils déshérités du Soleil, peinant pour regagner sa confiance et renonçant trop souvent par peur de nous brûler ! Adorer l'âme humaine, dont la braise est plus chaude qu'aucune cheminée ! Oui ! Pac Slash Vlam ! Les amants enchaînés de l'âme brûlée.
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Deux amis se retrouvent presqu'isolés dans un monde nouveau. Alors qu'ils pensaient que cela devait leur permettre de commencer une nouvelle vie et d'accomplir de grandes choses, ils passent leurs premiers mois à faire leur deuil devant la télévision. Lassés de leur mode de vie et désireux de laisser une empreinte, Peter et Jack voyagent dans un monde post-appocalyptique peuplés de zombies et de personnages étranges et déroutants. Ce voyage les mènera à créer le premier média télévisé du Nouveau Monde: Apocalypse Tonight!
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J'étais là, dans la jungle, l'épaule suintante de sang et les bras écrasés par le poids de mon fusil. Ils m'avaient poursuivis depuis la caserne mais je crois que je les avais enfin semés. Je n'avait pas couru autant depuis mon cycle de demi-fond au Bac. J'avais une quinzaine de types à mes trousses, une balle dans le côté droit et le pire c'est que j'étais mort de rire ! En même temps si vous étiez à ma place vous le seriez aussi. Comment j'avais pu m'embarquer dans une situation pareille ? J'étais au milieu de la jungle Brésilienne poursuivis par une bande de soldats de la caserne Juaréz au fin fond de l'Amazonie. Caserne de formation de soldats d'élites entraînés par la CIA à chasser les guérilleros. Et évidemment, avec ma chance délicieuse et mon adorable caractère, il fallait forcément que j'en soit un de Guérillero. J'étais donc là, complètement perdu au fond de la plus importante et hostile forêt au monde, seul en territoire ennemi, une vingtaine de balles dans mon chargeur et peut-être quinze centilitres d'eau dans ma gourde. Pas dormis depuis trente-six heures et toujours pas le temps de me reposer. Non en effet ça n'était pas drôle. Ce qui est vraiment drôle par contre c'est comment j'ai fait pour me retrouver dans cette situation. J'ai toujours été sensible à deux choses, aux paris et à l'amour. Imaginez alors à quoi pourra me conduire le pari que m'a faite une fille un soir de Février. On prenait une pinte au Delhi's à Nantes avec des amis du Bafa mais beaucoup étaient partis et les autres discutaient entre eux. Je me retrouvais donc seul à discuter avec Claire depuis une dizaine de minutes des choses les plus importantes de l'Univers. Elle me parlait de féminisme et de sa passion pour la musique et moi je lui racontais mes rêves de voyage et d'écriture. Je lui racontais comment le sacré était devenu la chose la plus importante pour moi et que la vérité ne valait rien face à la sincérité. Toutes ces grandes phrases ! « -Mais tout est physique ! Il n'y a pas de sacré ou de mystique, tout est dû à une réaction... -Il y a un acte sacré qui n'est pas physique, c'est l'amour ! -C'est juste une réaction physique... -Oui mais pourquoi cette personne à ce moment précis ? Pourquoi pas n'importe qui d'autre qui lui ressemblerait ou qui aurait plus de points communs avec ce que tu recherches ? On peut comprendre les réactions physiques du cerveau mais pas celles de l'esprit, pas celles de l'âme ! Ta religion c'est la Science, mais peut-être que comme quand on a découvert que la Terre tournait autour du Soleil, la Science sera vaincue par une autre religion d'ici dix siècles ! » Un extrait rien que pour toi cher lecteur de ce que pouvait être cette joute orale, ce débat de charisme et d'argumentation ! Comme maintenant je croyais ferme à quelque chose qui pourrait dépasser le physique, quelque chose de mystique et de sacré ! Cette fille si intéressante, si fascinante était tombée du ciel il y a une semaine mais je ne commençais à la connaître enfin que depuis la veille. Cette discussion semblait être l'apogée de la rencontre de nos âmes d'explorateurs. Je tombais plus amoureux d'elle à chaque mot qui sortait délicatement et justement de sa gorge. Je ne sais plus si c'est elle ou moi qui initiait le stratagème, mais afin d'être certain de nous revoir un jour, nous trouvâmes une idée brillante. Vois-tu mon ami, Claire n'était pas le genre de personne que tu revois sans raison. On ne pouvait pas venir discuter avec elle de banalités, il fallait du grand et c'est ce qui m'attire le plus chez elle. Elle refuse le sacré mais il ne faut pas la rencontrer sans avoir des choses à dire sinon le mystique meurt. Nous avions déjà pariés la veille et j'avais remporté une compote, mais là l'enjeu était tout autre, il fallait trouver un sujet dont nous pourrions parler des jours durant, qui nous permettrait de rester amoureux lorsque nous nous reverrions enfin. Il fallait aussi que le contexte soit suffisamment attrayant, suffisamment grave pour que nous mordions à l'hameçon avec envie. Géronimo ! « -Si dans dix ans tu n'as pas fait le tour du monde , tu me devras une pinte à Dublin ça te va ? -D'accord mais si d'ici dix ans j'écris un livre, tu me devras une pinte à New-York. Marché conclu ? -Marché conclu. » Une poignée de main, un sourire et maintenant vous savez comment je me suis retrouvé dans cette situation. Que voulez-vous ? L'amour d'une femme et la possibilité de gagner un pari, comment résister ? Je savais qu'on ne se reverrai pas avant longtemps. On a à peine pu se dire au revoir, pas même un sourire. Quelques échanges utiles par SMS ensuite, mais c'était tout. Je savais qu'il n'y avait qu'une seule solution si je voulais la rejoindre. Attendre ma majorité, convaincre quelques amis, préparer mon sac, mon itinéraire, économiser mon argent et organiser une dernière soirée avant mon départ et voilà, me voilà Sur la route. Cela s'est fait si naturellement que je pourrais presque commencer à croire au Destin si ce n'est déjà le cas. Nous étions trois. J'étais le jeune optimiste qui essayait de s'éloigner de la réalité, comme le héros de Doyle dans Le Monde perdu, je rêvais de voyages et de contrées lointaines mais surtout de l'amour d'une fille. Gwen était notre rêveur réaliste. Non pas qu'il soit terre à terre ou ennuyeux, non loin de là, mais il était prêt à faire n'importe quoi dans le monde réel pour voyager. William était notre humain vivant. La philosophie l'ennuyait, ce qu'il voulait c'était de l'éclate et du mouvement, il rêvait mais sans se poser de questions, il était encore plus loin de la réalité que nous. Sac de couchage, bouteilles d'eau, riz, pâtes, carottes et saucissons, casserole, poêle, briquet, allumettes, allumes-feu, lampes, tapis de sol gonflables, tire-bouchon, couteaux, couverts, assiettes, vêtements, livres, enceinte, médicaments, brosse à dents, rasoir, tabac, alcool, thé et « thé », courage, envie et espoir. Nous étions prêts à partir. Une cigarette en regardant le Soleil se lever depuis Nantes la vieille cité moderne, une dernière pinte de Triple-Carmélite au Brady's et un cri de joie transperçant l'aurore et Géronimo ! Nous marchions vers le Nord, vers la Bretagne où nous devions assister au festival de musique celtique de Lorient auquel Gwen avait toujours rêvé d'assister. Nous marchions depuis le Cardo et tendions nos pouces au passage des voitures. « Trop tôt. » pensais-je, « Ils vont au boulot pour l'instant. Tant pis, nous marcherons jusqu'à midi. » et nous le fîmes. Nous déjeunâmes humblement d'une rondelle de saucisson et d'une carotte, notre budget restait très mince, et nous rimes. Je les connaissais depuis des années tous les deux et ils étaient aussi heureux que moi de partir enfin. Toutes ces années d'attente pour trouver enfin ce que nous cherchions, « l'aventure » comme l'aurait dit London, « la vie » comme l'aurait dit Kerouac. Juste « devant » pour moi avec tout ce que ce magnifique terme impliquait. Vers quinze heures nous étions pris par un homme d'âge mûr. Un véritable cow-boyqui parlait peu et posait beaucoup de questions. Il nous encourageait à parcourir le monde et je voyais une telle fougue, une telle nostalgie dans son discours que je lui demandait : « -Vous avez déjà voyagé non ? Il sourit en une langue inconnue, probablement celle de la vieillesse. -Oui. Il le faut pour vivre. -C'est tout ce qui compte. -Oui. » Qu'il était impressionnant cet homme au regard d'acier et à la voix de bronze ! Il m'aurait inspiré un roman si j'avais pu boire une nuit avec lui. « -Vous savez où aller après la Bretagne ? -On pensait voir l'Europe puis récupérer mon voilier et partir pour l'Amérique. -L’Ouest ! Voilà où vous devez aller ! Quand vous ne savez pas où aller, il faut toujours aller vers l'Ouest ! » Nous le quittions à Lorient et après l'avoir remercié je l'invitait à boire un verre avec nous : « -Non j'ai trop à voir. -Il y a beaucoup à voir ici, et à boire aussi ! Ajoutait William. -Où est-ce que vous pensez aller ? Demandait Gwen, notre cow-boy de Nantes. -Aucune idée. A l'Ouest ! » Il accéléra précipitamment et nous cria un vif « Yyyyiiiihhhaaa ! » qui résonna à-travers les nuages en ce crépuscule d’Été. Je n'ai encore jamais revu l'Esprit de l'Ouest depuis mais ses mots resteront toujours gravés dans ma mémoire. Je n'ai pas eu le temps pourtant de méditer dessus ce jour-là, ni Gwen d'ailleurs parce que William nous entraînait déjà vers la musique. Nous entrions dans cet immense festival celtique, la terre de Gwen le Breton, un peuple étrange et mystique à la musique envoûtante et à la bière mielleuse. « -C'est vraiment de l'hydromel ? -Oui c'en est ! » Nous jubilions tous les trois, depuis le temps que nous voulions en boire ! La musique était fantastique mais nos esprits embrumés étaient surtout attirés par un groupe de cinq filles qui dansaient en nous regardant. Leurs regards brûlants semblaient inciter à la débauche et nous firent honneur à leur cœur comme si une ancienne croyance bretonne nous l'avait intimé. En réalité je ne me souviens plus vraiment de ce qui suivit excepté que William réussit à coucher avec une des jolies filles et que Gwen et moi non. Nous dansèrent pourtant avec elles, nous bûmes avec elles et nous les firent rire mais malheureusement nous apprîmes que ces demoiselles de vingt-trois ans, nous en avions dix-huit, « ne nous connaissaient pas encore assez », nous ne tarderions pas à apprendre la vraie raison. Alors quand William couchait déjà avec l'une d'elles dans un appartement pas loin et que nous commencions juste à embrasser les deux filles. La mienne s'appelait Marie je crois et était d'un roux flamboyant et naturel tandis que celle de Gwen, je ne me souviens plus de son nom, désolé pour le sexisme mais j'avais bu, était brune et bien plus jolie que Marie. Les deux filles étaient intelligentes et intéressantes et alors que nous les embrassions en dansant, je fus brusquement poussé à terre sur le côté par celui qui s’avérait être son fiancé. Gwen le poussa à son tour mû par les réflexes confondus de l'alcool et des femmes. Il m'aida à me relever et nous nous retrouvâmes très vite engagés dans une violente bagarre que nous perdions à deux contre trois. William nous rejoignant bientôt se mit à frapper de toutes ses forces, il avait beaucoup moins bu et sortait d'une heure de plaisir. Le combat s'égalisa bientôt et lorsqu'il tourna à notre avantage, un des hommes appela les vigiles à son aide. Nous n'avions pas déclenchés la bagarre et nous étions aussi coupables sinon moins qu'eux, mais il s'est avéré que les trois hommes étaient musiciens et nous furent violemment rejetés hors de l'enceinte de la ville. Mais qu'importais ! Nous nous sentions vivants et prêts à tout ! L'éthanol coulait en mes veines et mes paroles déversaient autant de rage de vivre que William de conneries et Gwen de vérités ! Nous étions trois frères parés à la bagarre perdus au milieu de la campagne sans possibilité de sommeil. Notre sang était si échauffé que William eut une brillante idée : « -Allons nager les mecs ! -Yem yem yem ! » répondis-je, enthousiasmé comme peut l'être n'importe quel homme après sa première victoire au combat. Nous déposâmes nos affaires près du lac que nous avions repérés plus tôt et plongeâmes dans un grand bain de joie ! Tout était si sincère, si beau et l'eau si pure. Un lac parmi les collines, le soleil se levant pour tout réchauffer et mes deux meilleurs amis à mes côtés après une soirée enflammée ! Mais le plus beau c'était la liberté. Pas besoin de rentrer chez soi maintenant, aucune conséquence à assumer, aucune responsabilité, juste l'amitié et la liberté. Nous nous sortir de l'eau pour regarder le soleil se lever, bière et cigarette à la main, musique dans les oreilles et l'avenir droit devant nous, que demander de plus ?
J'ai probablement oublié de vous dire que nous écrivions, vous l'aurez sûrement compris en lisant ces lignes, mais vous ne savez pas de quelle façon nous écrivions. Je pense qu'à l'origine tout partait de nos discussions, au bar, chez l'un de nous, dans la rue, complètement bourré, sobre, malade, épuisé, excité, dingue surtout. Nous étions une vrai bande d'intellos New-yorkais sortant tout juste du Lycée et cherchant à décrire les sensations merveilleuses du monde et à colorer nos réminiscences, mais pas à les expliquer. J'étais le L le plus cliché du monde et je pense avoir lancer ce qu'on pourrait appeler notre impulsion créatrice. J'ai toujours écrit, mais c'est sur nos soirées que j'ai vraiment commencé à devenir un véritable écrivain. Et j'ai décidé d'écrire sur eux et je leur ai envoyé mes textes, puis Gwen a écrit et William ensuite. Gwen prenait des notes quand de bonnes idées lui venaient, je n'ai jamais eu ce bon réflexe et j'ai beaucoup oublié, il fallait le voir ce vieux cow-boy à s'escrimer sur son carnet aux moments calmes. Moi j'écrivais en me laissant emporter par l'instant, c'était fantastique, mais j'écrivais peu, alors je me suis forcé à écrire de temps en temps, ou plutôt forcé à m'y mettre parce qu'une fois dedans je ne pouvais plus m'arrêter. J'écris plutôt lentement, pour vous donner une idée je passe en moyenne une heure sur une page quand je la retravaille, une heure pour deux ou trois pages sinon. Je m'emporte et j'exagère beaucoup mais je ressens un tel bonheur quand je trouve les mots justes ! Quant à William, il s'est mis à écrire assez tard, mais si ce que j'écrivais moi ou Gwen était beau et sincère, les textes de William m'ont immédiatement frappé par leur sacré. Malheureusement il a toujours préféré se concentrer sur l'instant et nous le faire comprendre en discutant plutôt que de perdre son temps à écrire : « tenter de restituer la ressemblance de la possibilité de la prétention de ce qu'on a vécu alors que c'est impossible par les mots et qu'on ne peut que le vivre », je ne sais plus si c'est lui ou moi qui disais ça, mais je pense cela autant que lui et pourtant je me dis que si une bribe de sincérité peut arriver jusqu'à l'âme d'un de mes lecteurs un jour et que je brise ainsi l'ultime solipsisme, alors j'aurais tout réussi. J'ai prédis après avoir discuté longuement avec William un jour, l'une des discussions les plus importantes de ma vie, que s'il se mettait sérieusement à l'écriture, il serait le plus grand écrivain au monde.
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Défi
les 5 Mousquetaires
Voici ma réponse au défi écrire en musique, la musique qui m'a inspiré est J't'emmène au vent de Louise attaque. C'est mon premier texte de ce genre il est donc loin d'être parfait alors n'hésitez pas à annoter les possibles erreurs ^^
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les 5 Mousquetaires

 Je n'écris plus. Ce n'est pas que je n'ai pas le temps, ce n'est pas qu'il ne m'arrive rien d'extraordaire, ce n'est pas que je manque d'inspiration, c'est que je manque de courage. Et pourtant écrire est l'une des rares choses qui me permettent de ne pas me haïr définitivement. L'écriture a toujours été une fore de thérapie pour moi, une façon de faire de mes rêves une réalité, de créer un monde où elle m'aimerait, où j'aurais du respect pour moi-même que je mériterais. La vérité, ce que je hais ce mot, c'est ce qu'écrire est la seule chose que j'ai jamais accompli au cours de ma vie. La seule chose dont je sois fière. Ajourd'hui il m'arrive de me demander si je n'ai pas fait les mauvais choix depuis le début et de m'imaginer les éclats possibles que j'aurais pu vivre. La seule et unique réussite qui me dissuade de vouloir autre chose, je suis trop sombre ce n'est pas la seule en réalité mais j'ai besoin de me détester alors ne m'en voulez pas, c'est l'accomplissement intellectuel que j'ai achevé. Je ne voudrais pas changer de vie parce que je n'aurais pas eu l'occasion d'acquérir le niveau d'écriture dont je dispose actuellement, dont je me satisfais pleinement bien que la plupart du temps il n'est pas grandiose. Chaque fois que je lis un livre, j'ai le sentiment de progresser, de m'hisser vers le Soleil (pourquoi toujours le Soleil mon vieux?) et de faire quelque chose de meilleur de mon esprit. Parce que changer le monde c'est me changer moi. (On dirait un slogan pour une crème hydratante...) J'ai peur qu'il soit trop tard, j'ai tellement travaillé pour avoir l'air d'un homme bien auprès d'elle que je crois que je ne peux plus faire aucun faux-pas au risque de la détruire à jamais. Je suis accablé de responsabilités en si peu de relations et changer ma vie comme je le voudrais parfois serait choisir de blesser ceux que j'aime. Donc je suis un lâhce Sartre c'est ça? Bref, si l'on remonte deux ans en arrière, ce n'est pas vraiment ce que j'espérais. J'aimerais avoir le courage irresponsable de Dean Moriarty à la place de mon altruisme enchaînant. Bon, vous allez probablement trouver ça inutile, voir désespérer, vous en ficher ou avoir pitié, faire semblant de vous y intéresser ou le faire pour votre conscience, je n'attends pas de réponse en réalité. Ca m'a fait du bien et c'est agréable (comment on appelle cette figure de style déjà?). J'espère que ça attristera les âmes généreuses et permettra aux personnages à la American Beauty ou Toto le héros de se sentir mieux, en tout cas bonne journée.

PS: Ne cherchez pas le bonheur, cherchez l'important, le surnaturel et le sacré, ce qui dépasse le réel.
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