À ma perte de vue s'étend l'océan

D'un bleu de Prusse profond

Aux déchirures d'écume

Je survole l'étendue tel le goéland

À la surface se fond

Une femme vêtue de brume

En un arc de cercle sa robe blanche s'étend

Son visage sans ombre

Et sa longue chevelure

Change de point de vue, tout à coup je descends

Dans ses cheveux je tombe

L'eau est pleine de fissures

Une fibre translucide, je regarde dedans

Je me colle et je plonge

M'engage dans la tubule

De verre est ce tunnel, je distingue les bancs

Aux vitres de poissons

Qui s'entassent, se bousculent

Ils ont le regard nu, je m'immisce dedans

La pupille est un rond

parfait, une chambre obscure

L'oeil ne se soucie pas de l'ampleur qu'il prend

Il m'emporte dans son ombre

Et redevient azur

Me voici goéland, survolant l'océan

Dont le bleu se confond

Aux bourrasques d'écume

Petit point blanc pur au loin se distinguant

Voici la femme sans nom

L'océan c'est le ciel

et elle, c'est la lune

~Koh