Dans notre frénétique recherche
de consommation boulimique,
sans sens, ni décence,
nous écrasons de nos mains l'oesophage anorexique
de notre conscience.
Notre regard gras est suspendu à notre fausse science.
De l’obésité de la consommation
à la boulimie de nos consciences,
quand notre regard gras se suspend à l’anorexie de nos âmes.
Gavons-nous jusqu’à en crever
C’est un peu la tendance du passé.
Acheter, consommer, jeter.
La consommation n’est plus une affaire de besoin primaire
Mais d’ultra-satisfaction de nos besoins non-humanitaires,
À coup de big stick publicitaire,
le Coca et le Nutella sont devenus nos pairs.
Le temps n’est plus à se ravitailler
pour subvenir à ces besoins,
mais à s’engraisser
pour satisfaire ses besoins.
Pourquoi manger un burger de 15 mille calories
quand 2 mille nous suffisent ?
La consommation est obèse.
Nos grands-parents se consolaient avec des rations
quand aujourd’hui l’offre dépasse nos désirs de raison.
Ton fils fait le poids de ma famille en 1940,
Maintenant la bouffe nous hante.
Grand-mère, grand-père, ne vous en faites pas, on ne manque de rien.
Les publicitaires nous force la main,
Et nous répètent les mêmes messages incessants,
Qui est la lance qui tue le gibier ? Notre grasse conscience.
Notre ventre dépasse notre science.
On peut alors parler de déshumanisation
de notre consommation.
Les rôles se sont inversés,
nous ne sommes plus des chasseurs
et il n’y a plus de proie.
De l’homme qui courait derrière sa proie,
aujourd’hui, notre proie est préemballée
Et on y jette qu’un léger regard entre les allées,
Acheter, consommer, jeter, acheter, consommer, jeter.
La consommation évolue, elle se déshumanise.
Dans notre course folle à la surconsommation,
L'on ne souhaite même plus se déplacer,
L’homme est obèse, la technique le gave.
Il est possible que le steak que vous mangiez
Provienne d’un boeuf se trouvant à 200 km,
Mais qu'il ait voyagé dans 3 pays avant de finir dans votre assiette.
De quoi retourner nos ancêtres durant leur sieste morbide.
Notre consommation est-elle pérenne ?
En sachant qu’il faut 300 truites pour nourrir un homme pendant 1 an et que ces truites doivent consommer 90 000 grenouilles, qui doivent manger 27 millions de criquets auxquels il faut 1000 tonnes d’herbe, comme l’a pu faire remarquer Harry Braverman, notre disposition à se nourrir tend incontestablement vers la ruine de nos estomacs et celle de notre planète.
Alors ! À qui la faute ? À notre conscience motorisée par des concepts de consommation ? La publicité qui nous rend aveugle ? Quel est aujourd’hui l’avenir de nos petits commerçants qui font de leur main notre pain du matin ?
Je vous en conjure, dirigez votre grasse conscience chez votre commerçant du coin, il en est de la survie de votre espèce.